Les Églises
Chrétiennes de Dieu
[B2]
Les Vaudois [B2]
(Édition
1.0
19980913-20060320)
Ce document est la traduction de la condamnation des Vaudois et des arguments politiques utilisés par le Clergé romain pour condamner les Barbes vaudois après leur Inquisition par le moine anglais Raymond de Daventry en route vers le Concile de Latran.
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1998, 2006 Wade Cox)
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Les Vaudois [B2]
Préface
L'Église
Sabbatarienne a existé longtemps en Europe et avait été établie là par
l'Église primitive du premier et du deuxième siècle. Les grandes lignes de
l’histoire de l'Église ont été couvertes dans les études
La Distribution Générale des
Églises observant le Sabbat (No. 122) et
Le
Rôle du Quatrième
Commandement dans l’Histoire des Églises de Dieu observant le Sabbat (No.
170).
Comme
nous l'avons dit dans l’étude No. 170 : "Nous pouvons dire avec certitude que l'Église était appelée, par le
système Catholique, par divers noms dans ses différents emplacements, pour
déguiser la structure répandue et uniforme de ses doctrines. Cependant, les
organisations de l'Église de Dieu avaient des opinions divergentes quant à
son gouvernement et à son emphase (par exemple, les Presbytériens et les
Épiscopaliens parmi les Vaudois Occidentaux). Nous savons qu'elle a été
appelée Cathare ou Cathari et, de
là, Puritaine, en français. Elle a aussi été appelée
Bulgar, Khazzar, Vallenses, Albigeoise, Vaudoise, Sabbatharier,
Sabbatati, Insabbatati, Passaginienne, parmi d'autres noms. Le terme
Sabbatharier semble être une
expression signifiant Ariens observant le Sabbat.
Nous savons que les vues communes populaires étaient généralement
comprises et reflétées dans le langage de tous les jours. Par exemple, le
terme poor bugger en anglais (pauvre
bougre) est une expression commune pour transmettre la sympathie envers
une personne malheureuse qui subit une épreuve ou un supplice. C'est souvent
une source de confusion pour les Américains modernes et même pour les
Australiens, puisque les termes bugger
et buggery ont des significations légales spécifiques touchant à la
sodomie. Cependant, le terme a une autre signification qui montre
l'application aux élus durant les Inquisitions. Le Dictionnaire Oxford
Universel (Oxford Universal Dictionary)
soutient que le terme est dérivé du moyen anglais et du terme français
bougre et du latin
Bulgarus ou Bulgare ou hérétique (ou usurier aussi). Il était
soi-disant utilisé en référence aux hérétiques,
particulièrement les Albigeois. C'était sa première signification.
Le deuxième sens, le péjoratif en rapport à la sodomie, a été un terme
postérieur à 1555, apparemment pour dénigrer la secte qui avait été
persécutée pendant environ trois siècles. Le terme
pauvre bougre ou
pauvre bulgare, tel qu'appliqué
aux Albigeois, est devenu poor booger,
en anglais. L'utilisation en anglais de
bogle ou boggle (frayeur)
au Nord, autour de 1505, est d'origine incertaine. Le terme en est venu à
être associé aux fantômes et, de là, il est devenu presque un nom propre
pour le diable (d'où bogieman,
etc.). Le terme poor bugger a
certainement eu son origine dans les Croisades Albigeoises. Cependant, on
peut pardonner à la personne qui demanderait ce que les Bulgares ont eu à
faire avec les Albigeois. La réponse est simple. Les branches des Églises de
Dieu, appelées les Pauliciens, de
ce qu'on connaît comme l'ère de Pergame (Apoc. 2:12 et suiv.), sont venues
en Europe, suite aux relocalisations, sous Constantine Capronymous et John
Tsimiskes (voir l'étude
La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)).
Ces relocalisations à Thrace ont débordé chez les Bulgares, les Slaves du
Sud, particulièrement en Bosnie et aussi en Hongrie et en Roumanie. Ils se
sont répandus vers l'ouest et, à partir du quinzième siècle, ils se sont
joints avec les restes des Sabbatati à l'Ouest, appelés Vallenses ou
Vaudois. Nous pouvons déterminer avec une certitude relative la mesure de
leurs doctrines, à partir du treizième siècle, et avec une certitude absolue
ce qu'étaient les branches orientales, particulièrement en Hongrie et en
Roumanie, du quinzième au dix-neuvième siècle.
Les Croisades Albigeoises
La conduite des Croisades Albigeoises du treizième siècle est décrite
dans l'étude
La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122).
Il ne fait aucun doute que les groupes observaient le Sabbat. Le désir de
l'Église Catholique Romaine de déguiser ce fait a mené à quelques
revendications extraordinaires quant à la dérivation linguistique du nom
Sabbatati. Cependant, nous savons
aussi qu'ils étaient Unitaires. Ils sont enregistrés comme existants avant
l’année 934, quand Atto, l'évêque de Vireulli, s'est plaint à leur sujet,
comme d'autres l'avaient fait avant lui.
Ils ont d'abord été appelés Vallenses,
en 1179, dans leur condamnation par Raymond de Daventry. Les aînés ou
barbes (oncles), Bernard de Raymond et Raymond de Baimiac, ont été condamnés
en tant qu'hérétiques par Raymond de Daventry, en 1179, avant le Concile de
Latran, non pas pour leur observance du Sabbat mais pour leur Unitarisme. Le
traité écrit contre eux en 1180 par Bernard de Fontcaude a alors utilisé le
nom de Vallenses dans son titre,
qui est Adversus Vallenses et Arianos.
Ils étaient donc des non-Trinitaires subordinationistes. Cette œuvre de 1180
semble avoir disparu, ce siècle-ci, mais l'œuvre
Liber Contra Vallenses, écrite en
1190 par Bernard de Fontcaude, existe toujours. Les Vallenses de l'époque
semblent être des Unitaires et distincts des Ariens. C'est une vue correcte
et une sur laquelle l'Église de Dieu insisterait. L'Arianisme, qui, selon
les Catholiques, voit soi-disant l'Esprit Saint comme une création du fils,
est distinct de l'Unitarisme biblique. Ils sont tous les deux vus comme
étant identiques ou une hérésie semblable par les Catholiques, qui peuvent
aussi avoir inventé la doctrine de la création de l'Esprit par le fils,
étant donné qu'il n'existe aucun rapport réel de cette vue dans les textes
attribués à Arius (voir aussi l'étude
L'Arianisme et le Semi-Arianisme (No. 167) et
Le Socinianisme, l'Arianisme et l’Unitarisme (No. 185)).
Les Albigeois n'étaient pas simplement une branche des Vallenses. Les
Albigeois consistaient en deux groupes, les Vallenses ou Vaudois et les
Cathares ou Puritains locaux. Les Cathares avaient des vues tout à fait
distinctives et hérétiques du bien et du mal, basées sur une forme de
Gnosticisme et de Dualisme Manichéen. La distinction, parmi d'autres, est
faite par Ray Roenfeldt dans sa thèse (An
Historical Study of Christian Cosmic Dualism, Andrews University) (voir
l'étude
Le Végétarisme et la
Bible (No. 183)).
La foi était souvent attaquée par cette tendance dualiste. Là où
l'Église était établie, plusieurs prétendus convertis parmi les ordres
monastiques développaient souvent des vues bizarres. Les Bogomiles en sont
un exemple. Chez les Bogomiles et parmi les Bosniaques, l'ascétisme
monastique a accompagné un dualisme hérétique et essayé de saper le corps
général de la foi. Des erreurs apparaissent aussi dans les premières
branches des Pauliciens. Une erreur était celle des Melchisédékiens, qui ont
créé un autre ordre structuré et développé à partir de la vue Unitaire.
Melchisédek était vu comme le médiateur angélique et Christ comme le
médiateur humain, sous lui. Les écrits Catholiques s'en prennent à ces
groupes hérétiques contemporains et les lient avec l'Église du temps. Ils
attribuent ces vues erronées à l'Église, obscurcissant ainsi les vraies
doctrines.
La croisade Albigeoise entière a été faite par Rome contre les deux
éléments, au treizième siècle. Dans le Sud de la France, les Albigeois
avaient la protection de Raymond, le Comte de Toulouse. Les Vallenses ou
Sabbatati étaient les plus nombreux et les plus répandus et ils s’étendaient
jusqu'en Espagne. Nous pouvons reconstruire les doctrines des Vallenses à
partir de la branche espagnole des Sabbatati, à cause de la persécution
intense qu'ils ont subie."
Les
doctrines réelles des Vaudois peuvent être vues à partir de l'Inquisition
espagnole et les décrets contre eux là-bas. Ces décrets sont également
contenus dans l’étude
Le
Rôle du Quatrième
Commandement dans l’Histoire des Églises de Dieu observant le Sabbat (No.
170).
Ce qui
est important dans cet ouvrage c’est la direction politique et les
condamnations de ces personnes, comme le montre l'ouvrage traduit ici.
Il est
affirmé, tout à fait à tort que la secte est apparue sous Lucius, ce qui est
manifestement faux, comme nous le savons par d'autres conciles dès le
huitième siècle au moins et les histoires d'avant.
Nous
voyons dans le prologue que l'Archevêque Bernard de Narbonne les avait
condamnés auparavant, mais a été incapable de les éradiquer.
Le
prologue raconte la condamnation sous Raymond de Daventry.
Nous
savons d'après ce texte, qui était très sélectif et diffamatoire, qu'ils ont
refusé d'accepter l'autorité de l'Église de Rome et de ses évêques et
prélats. Ils ont refusé d'adorer dans ses églises et ont préféré adorer dans
des chambres et maisons et bâtiments non consacrés. Le symbolisme païen des
Églises elles-mêmes n'est pas examiné ici pour des raisons évidentes, mais
il est clair que c'est le cas des arguments contre le fait d’éviter ces
bâtiments.
La
dignité des prévôts est discutée au Chapitre II alors que la structure
financière même de l'Église a été attaquée par un autre système religieux et
ainsi ils ont clamé qu'il devait être détruit.
Le
Chapitre III soutient que la dignité de l'Âme est de la responsabilité des
prêtres. Ce point même était le centre de la contestation puisque la
doctrine de l'Âme était un anathème à l'Église vaudoise qui dépendait
entièrement de la Résurrection des Morts et faisait valoir que les prêtres
étaient devenus apostats et étaient disqualifiés en raison de leur
immoralité.
Ainsi, le
chapitre passe du temps sur la calomnie parce que c'est cette question qui
devait protéger les prêtres. Néanmoins, cela n'a pas sauvé l'église romaine
car elle faisait toujours face à la Réforme pour les mêmes raisons quelques
siècles plus tard.
Dans le
Chapitre IV, il est clair que ceux de l'éducation rudimentaire, y compris
ceux qui ont été mentionnés par les prêtres romains comme laïques, ont été
utilisés par les Vaudois pour enseigner, et l'autorité des apôtres était
citée de cette manière. L'église a condamné cette position puisqu’ils
cherchaient à attribuer à l'église romaine l'autorité de l'Écriture et son
interprétation et le droit d'éduquer et de qualifier les enseignants.
Dans le
Chapitre V nous nous attelons à la vraie question de la puissance des
évêques et des prélats dans le diocèse et dans les paroisses, et les Vaudois
ne reconnaissaient pas leurs systèmes et leurs divisions et prêchaient
partout où ils le pouvaient. Il est également évident que lorsque cela a été
écrit le mariage est relevé comme un problème. Il faut se rappeler qu'en
1175 pendant la période des Conciles de Latran les sodomites monastiques
avaient pris le contrôle de l'Église et les Vaudois étaient une autre grande
menace pour la puissance de ces personnes. Il a fallu des siècles à l'Église
romaine pour enlever les prêtres mariés et dans ce siècle en 1175 ils
avaient enfin réussi.
Dans ce
chapitre, nous voyons aussi une tentative d'étouffer ce qu’est la
compréhension des mystères de Dieu comme soulevant le couvercle de la fosse
sur des sujets dits obscurs de l'Écriture.
Le
Chapitre VI montre que l'enseignement des Vaudois était contraire à l'Église
romaine sur un certain nombre de questions et les Vaudois soutenaient de
suivre Dieu plutôt que les hommes et d’obéir à l'Écriture. La défense
romaine ici, c'est que l'église était l'autorité pour l'interprétation de
l'Écriture.
Comme il
s'agissait d'un acte intrinsèquement politique dans ces siècles, ils étaient
donc en opposition avec le pouvoir politique qui était sanctionné par le
système romain.
Dans les
Chapitres VII et VIII, ils attaquent le rôle des femmes dans l'Église alors
que les Vaudois utilisaient les femmes très puissamment. Il y avait des
maisons et des lieux où les hommes ne pouvaient pas accéder et les femmes
étaient ordonnées comme diaconesses et envoyées dans les régions pour
prêcher et effectuer les sacrements. Les Sodomites monastiques avaient passé
des siècles à éradiquer les diaconesses de l'Église romaine et avaient
finalement réussi et les Vaudois menaçaient cette victoire durement gagnée.
Parce que les barbes n’étaient pas belliqueux, ils les ont accusés d'être
efféminés aussi. Beaucoup de ces prêtres étaient des soldats et plusieurs
ont assassiné les Musulmans à l'Est et les Chrétiens qui s’opposaient à eux
à l'Ouest.
Nous
voyons ci-dessous la question centrale où ils disent :
"Voyez
qu'il est clair qu'ils n’induisent pas les hommes fermes en erreur mais les
femmes corruptibles, qui méritent d'être induites en erreur, en particulier
celles qui sont accablées par les péchés. Ils induisent également en erreur
les hommes avec une faiblesse féminine, tout comme il est écrit : "Un
rassemblement de taureaux parmi les vaches de la population." (Psaume
lxvii) Il appelle les hérétiques taureaux, ceux qui sont fiers et
sauvages dans leurs défauts. Ils sont ceux qui se rassemblent parmi les
vaches de la population, c’est-à-dire, parmi ceux qui peuvent être
facilement induits en erreur."
Le
Chapitre IX est dirigé au cœur des attaques vaudoises sur l'hérésie
catholique romaine et l'innovation. L'aumône pour les morts pour les faire
sortir de malchances manufacturées (telles que le purgatoire et les limbes)
est défendue ici, dans ce chapitre et montre que le refus des Vaudois de ces
dogmes étaient les questions mêmes qui devaient provoquer la Réforme plus
tard. En effet, c'est avec ces gens que la Réforme a débuté.
C'est
avec le droit même de l'Église de contrôler l'absolution que nous sommes
préoccupés ici.
Le
Chapitre IX continue au Chapitre X avec le concept de paradis, de l'enfer et
du purgatoire. Ainsi, le déni de purgatoire est considéré comme véhiculant
un accès direct vers le ciel et l'enfer. Cette erreur indique que nous avons
affaire avec le Puritanisme cathare aussi et qu'il y a deux doctrines ici,
une de la Résurrection vue avec les Vaudois et l’erreur cathare du ciel et
de l'enfer, qui néanmoins rejetait le purgatoire.
Le
Chapitre XI confirme ce point de vue car ils vont ensuite attaquer l'autre
point de vue, qui est celui de la Résurrection et qui rejette le Ciel et
l’Enfer entièrement. C'était le point de vue vaudois et celui de l'Église de
Dieu depuis le début. En effet, c'était la vue originale de l'Église de Rome
comme nous le savons à partir du document R. Ce document a été examiné dans
l'étude
Les
Doctrines Originales de la Foi Chrétienne (No. 088).
Dans le
Chapitre XII nous nous attelons au rejet des bâtiments de l'Église romaine
et la référence à Étienne disant dans les Actes que le Très-Haut n'habite
pas dans des bâtiments faits de mains d’hommes. Notez l'utilisation du terme
"prier à l'église" par l’auteur romain ici comme si les idoles et les
reliques sont elles-mêmes sacrées, lequel est ce que la vraie opposition des
Vaudois était face à la pratique ici.
Ainsi, le
vrai problème n'était pas que les églises ne devaient pas être utilisées
pour se réunir, mais plutôt la pratique et les enseignements là étaient
contraires aux lois de Dieu et étaient idolâtres. Cependant, l’auteur
catholique romain n'a pas correctement examiné cette question, car cela
pourrait compromettre davantage son argumentation et révéler la vraie nature
des objections vaudoises.
Depuis
cette époque, et le Concile de Gênes, les Sabbatariens ont été livrés dans
les chaînes pour être brûlés.
***************
Prologue
I. Alors
que Lord Lucius de mémoire célèbre présidait la Sainte Église Romaine, de
nouveaux hérétiques levèrent brusquement la tête. Ils se sont appelés les
Vaudois, ayant choisi le nom d’un certain prophète d'événements futurs,
lequel est venu de Valle dense, et de plus ils se sont impliqués dans les
repaires profonds et lourds du péché. Ces hommes, bien que condamnés par le
pontifex maximus, par leurs actes téméraires ont jeté le poison de
leur perfidie partout à travers la terre.
II. En
raison de cela, l'Archevêque Bernard de Narbon, honoré dans la religion et
la grâce de Dieu, et zélé dans la loi de Dieu, au nom de l'Église de Dieu, a
établi cette défense solide contre eux. Il a appelé autant de clercs que de
laïcs, autant d'hommes religieux que de païens, pour parvenir à un verdict.
Que puis-je dire de plus ? Avec la question examinée le plus diligemment,
leurs hérétiques ont été condamnés.
III.
Néanmoins, par la suite ils ont osé en privé et publiquement répandre la
semence de leur méchanceté. À partir de cela ils étaient appelés à revenir à
un débat entre les clercs et les laïcs, même si cela était au-delà de ce qui
était nécessaire. Et, de peur que l'affaire soit étirée trop longtemps, un
arbitre a été élu par les deux parties, un certain prêtre, Raymond de
Daventry, un homme sans doute religieux et craignant Dieu, de noble
naissance, mais plus noble dans le comportement.
IV. Par
conséquent, la date fixée pour l'affaire étant arrivée, les parties se sont
réunies, et ces hommes, tout autant des clercs que des laïcs, ont été
accusés par les vrais Catholiques comme étant de cette fraternité même dans
laquelle ils pensent du mal. Et avec eux, en invoquant leur cas un à la
fois, la question a été débattue pendant un certain temps, d'avant en
arrière, et des deux côtés de nombreuses autorités ont été mises en
évidence. Les allégations des parties ont été entendues, le juge susdit a
donné son opinion par une décision écrite, et il prononça qu'il y avait des
hérétiques dans les chapitres, tout comme ils avaient été accusés.
V. Ils
ont défendu leur point de vue, cependant, avec des preuves et des arguments,
je dois répondre à ceux-ci, en tant que Catholique. Afin que je puisse
protéger la foi catholique par les témoignages des Écritures, je les ai
imbriqués dans ce présent petit ouvrage, après l’avoir combiné avec d'autres
œuvres contre d'autres hérésies. Toutes ces choses, cependant, je les ai
écrites surtout pour les hommes afin qu’ils soient instruits : qu'ils soient
des clercs collègues ou ceux qui ont été amenés dans une offense ou un
scandale contre les fidèles, sur lesquels ils commandent, parce qu'ils
travaillaient soit avec un manque d'autorité soit un manque de livres, et
n’ont pas résisté aux ennemis de la vérité. Car ces hommes ne sont pas
renforcés par la foi catholique, ils ne sont pas ravivés non plus par la
nourriture des Écritures sacrées. De là, abandonnés par les hommes
spirituels, ils se rebellent, comme des mendiants dans l'état de ce monde
actuel, de peur qu'ils aient l’intention de revenir à la patrie, en effet au
Paradis. Car la cause de prévenir un plus grand mal est juste, pour y être
jetés du troupeau de brebis de Christ les loups affamés, c'est à dire les
démons hérétiques et tyranniques, ni par la voix de louange, ni la verge de
la discipline et de la sévérité.
VI. Par
conséquent, je supplie, qu’ils prennent, s'ils le veulent, le pauvre don de
ce petit ouvrage, et qu’ils confient à la mémoire le témoignage des pères
sacrés, de sorte que, Dieu aie pitié, ils puissent avoir l'armure
impénétrable contre les gouverneurs de ténèbres, contre les filateurs de
mensonge, contre les cultivateurs de faux dogme, c'est-à-dire, contre ces
hérétiques païens ; afin que, par la grâce originelle de Dieu, ils puissent
aussi bien être forts pour triompher, et mériter la réception de la couronne
de gloire non flétrie du berger suprême, en raison de ce cours et
l'enseignement de ces matières.
Chapitre I
Contre leur argument selon lequel on n'a pas besoin
d'obéir au Pape, ni aux autres prélats
I.
Premièrement, par conséquent, ils débattent en ce qui concerne la
désobéissance, parce qu'ils ne sont pas en effet obéissants à l'Église
romaine qui est pleine de la puissance de retenue et de libération, et a le
pouvoir de gérer d'autres Églises.
II. Pour
cette raison, ils ne sont pas obéissants aux évêques non plus, ni aux
prêtres, puisque, par le témoignage du bienheureux Grégoire, ces évêques qui
sont choisis pour mener ce genre de vie prennent la place des disciples de
Christ, et ont l'autorité de lier ou de délier. Ainsi par cette autorité là
existe l'Église romaine et les autres évêques, tout comme il est dit : "Tout
ce que vous lierez sur la terre aura été lié dans le ciel, et tout ce que
vous délierez sur la terre aura également été délié dans le ciel." (Matt.
xvi) Ils lient les hérétiques susmentionnés avec la manille
d'excommunication, avec l'Apôtre : "étant prêts aussi à punir toute
désobéissance." (II Cor. x.) Comme disait Augustin dans Contre
Johannes, "donc un Chrétien ne doit craindre rien de plus fort que
d'être séparé du corps de Christ." Car si quelqu’un doit être séparé du
corps de Dieu, il n'est pas un membre de celui-ci, et il n'est pas nourri
par Son Esprit. L'Apôtre dit : "Mais celui qui ne possède pas une partie de
l'esprit du Christ n'est pas de lui." (Romains viii) Cela vient aussi
des paroles de l'Apôtre : "Chaque Chrétien, bien-aimés, qui est excommunié
par les prêtres est dit être livré à Satan. Comment cela ? C'est parce que
le Diable est en dehors de l'Église, tout comme le Christ est à l'intérieur
de l'Église. Et de ce fait, c'est comme si celui qui a été retiré de la
communauté ecclésiale est donné au Diable. Et ceux, dont l'Apôtre prêche
avoir été remis à Satan, sont montrés avoir été excommuniés de lui." C'est
en effet ce que l'Apôtre a également dit aux Thessaloniciens : "S'il y a
quelqu'un qui n'obéit pas à nos paroles, dans cette lettre, notez ceci : ne
vous associez pas avec lui, afin qu'il puisse avoir honte." (II Thess.
iii.) Prenez note que l'Apôtre exige que la désobéissance soit
condamnée, et que le délinquant soit retiré de la société et de
l'interaction avec les autres, de sorte que, après avoir été jeté dehors, il
puisse avoir honte.
III.
L'Apôtre dit aussi aux Hébreux : "Soyez obéissants à vos supérieurs et soyez
subordonnés à eux car ils sont vigilants sur vos âmes, comme s'il allait
(en) rendre compte." (Héb. xiii) Il a également dit à Timothée : "Que
ces vieillards qui gouvernent bien soient dignes d'un double honneur, et
spécialement ceux qui travaillent dans les paroles et les actes." (I Tim.
v) Les anciens ont un double honneur, que leur instruction puisse être
obéie et qu’ils puissent administrer l’aide à d'autres avec le respect dû
étant montré. Le Seigneur a aussi parlé, afin qu'il puisse montrer que
l'obéissance doit être étendue aux prélats : "Les scribes et les pharisiens
sont assis sur le trône de Moïse. Donc tout ce qu'ils vous disent,
obéissez-les et faites-le." (Matt. xxiii) Aussi : "Celui qui vous
écoute, m'écoute, et celui qui vous méprise, me méprise." (Luc X)
IV. C'est
pourquoi le Christ et les Apôtres déclarent que l'on doit obéir aux évêques
et aux anciens : en conséquence celui qui ne leur obéit pas vit désobéissant
à Christ et ses apôtres. Chaque erreur et incident de la désobéissance,
comme l'Apôtre le démontre, "reçoit un juste châtiment comme sa récompense."
(Héb. ii.) Comment donc doivent-ils fuir ceux qui ont négligé les
enseignements du Christ et de ses Apôtres ? Étant donné que ces rebelles
existent, ils doivent être tenus comme les païens et les collecteurs
d'impôts, car le Seigneur a dit : "si quelqu'un n'a pas entendu (les
enseignements de) l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen ou un
publicain." (Matt. xviii)
V. De
plus, on doit s'abstenir de l'interaction avec de tels hommes, tel qu’il est
clair des mots conseillés de l'Apôtre aux Thessaloniciens. Car selon la Loi
de Moïse, si un homme n'est pas obéissant à l'ordre d'un prêtre, il doit
être exécuté, de peur que les gens soient corrompus par le mal de la
désobéissance. Ainsi on trouve dans le Deutéronome : "Que l'homme soit mis à
mort par décision judiciaire, qui se montrera arrogant en n’obéissant pas à
l'ordre d'un prêtre qui, à ce moment-là, sert le Seigneur votre Dieu, et
vous supprimerez ce mal du peuple d'Israël : et tout le peuple, entendant
cela, sera craintif, afin que personne ne se gonfle ensuite avec fierté." (Deut.
xvii). Donc voyez comment c’est clair, combien grand est le crime de
désobéissance, quand un homme qui n'obéit pas à un prêtre est mis à mort par
l'épée corporelle. En cette période de vraie grâce, car Dieu ne veut pas la
mort du pécheur, mais qu'ils (les pécheurs) puissent être convertis et
vivent (Ézéch. xxxiii), ils ne sont pas tués physiquement, mais avec
une épée spirituelle, et ils sont retirés de la participation à la confiance
par le décret de l'évêque, de sorte que, puisqu'ils ont été rejetés, ils
puissent avoir honte et se repentir.
VI. En
effet, tous ceux qui sont désobéissants sont regroupés comme des infidèles.
Comme Samuel a dit : "se battre contre lui c’est pratiquer la sorcellerie"
et "ne pas lui obéir c'est commettre le crime de l'idolâtrie." (I Samuel
xv). Le bienheureux Grégoire parla concernant ce sujet aussi :
"L'obéissance seule possède le mérite de la foi, un homme sans cela s'avère
être infidèle, même s'il peut paraître digne de confiance." L'Apôtre
mentionne aussi le péché de désobéissance parmi les crimes capitaux
(mortels) lorsqu’il parle de "ces gentils qui regorgent de tout péché : la
malice, la fornication et l'avarice" (Rom i). Et un peu plus tard :
"ceux qui font le mal, pas obéissants aux parents" (ibid.). Aux
parents, tout comme les Chrétiens orthodoxes cultivés commentent, qu'il soit
réel ou spirituel. Et un peu plus loin : "ceux qui font des choses de cette
nature sont dignes de mort : pas seulement, cependant, ceux qui font ces
choses, mais aussi ceux qui consentent qu'elles soient faites." (ibid.)
D’après Ambrosius, le consentement est lorsque quelqu'un pourrait censurer
l'acte, mais reste silencieux, ou en l’entendant, approuve.
VII. Il
n'est pas étonnant si ceux qui sont rebelles à la puissance ecclésiastique
méritent la mort éternelle. Car c'est par le témoignage de l'Apôtre : "Il
n'y a pas de pouvoir, sauf par Dieu, et les choses qui viennent de Dieu sont
mises en place et ainsi celui qui s'oppose à l'autorité résiste à ce qui a
été ordonné par Dieu. Ceux qui résistent, cependant, se procurent la
damnation pour eux-mêmes." (Rom. xiii) Par conséquent, que ces
hérétiques susmentionnés, et ceux qui acceptent ces choses, écoutent
l'instruction de l'Apôtre, quand il dit : "Que chaque esprit soit soumis à
la puissance supérieure." (ibid.) Tout comme, en effet, l'Apôtre
écrit dans les Actes des Apôtres : "L'Esprit Saint a placé les évêques pour
régner sur son troupeau et l'Église de Dieu qu’il a remporté avec son propre
sang." (Actes xx) C'est pourquoi celui qui résiste aux évêques à
travers la fierté pèche contre l'Esprit Saint. Car même lorsque les Judéens
murmuraient contre Moïse et Aaron, la réponse était : "vos rancunes ne sont
pas contre nous, mais contre Dieu." (Exode xvi) Judas de Jacobus a
déclaré à cet effet : "Malheur à ceux qui meurent en mépris, avec Koré !" (Jud.
11) Koré et ses complices se sont rebellés contre Moïse et Aaron, les
sacrificateurs du Seigneur, et sans délai le feu du Ciel a été envoyé. Ils
ont brûlé dans les flammes. Par conséquent, ceux qui contredisent l'ordre
des prêtres, périssent, comme Koré, en mépris, et sur ce compte sont
brûlés par la chaleur du feu éternel. D'où le "malheur", car il y a pour eux
la damnation éternelle.
VIII. En
outre, par la désobéissance d'Adam beaucoup de pécheurs ont été créés, et
par l'obéissance de Christ, qui était totalement obéissant au Père même
jusqu'à la mort, de nombreux hommes justes ont été engendrés. C'est
pourquoi, quiconque vit désobéissant porte l'image de ce vieil homme. Contre
cela l'Apôtre dit : "Tout comme nous avons porté l'image d'un homme
terrestre, portons l'image du céleste." (I Cor. xv) Portant la vertu
d'obéissance, tout comme ils ont été chassés du Paradis à cause de leur
désobéissance, revenons d'autant plus par notre obéissance, comme le long
d'une autre route. "L'obéissance vaut mieux que de faire des sacrifices, et
obéir vaut mieux que d'offrir un bélier abattu." (I Rois xv) C'est
parce que par les sacrifices une autre chair est honorée, mais par
l'obéissance l’intention de quelqu’un est légitimement glorifiée. Salomon a
dit : "l'homme obéissant parlera de victoires." (Prov. xxi) C'est
parce que pendant que nous sommes humblement subordonnés à la voix de
l'autre, nous conquérons notre propre cœur. De tout ceci, il est clair à
quel point la vertu d'obéissance est grande, et combien le crime de
désobéissance est grand.
Chapitre II
La dignité des prévôts est examinée, et comment on
devrait leur être soumis et leur obéir
I. Afin
que cela puisse être bien compris, par combien les prêtres surpassent les
autres, et quel respect et obéissance doivent leur être accordés, les
paroles du Sauveur doivent être envisagées. Il a dit à un lépreux qui avait
été guéri : "va te montrer au sacrificateur et offre un don, comme un
testament, comme Moïse l'avait ordonné." (Luc. v) En effet, il est du
devoir des prêtres de discerner et de juger qui sont Catholiques et qui ont
été contaminés par une maladie hérétique. D'où la raison pour laquelle
depuis que le Seigneur a guéri de nombreux malades, il a souvent envoyé les
lépreux aux sacrificateurs. Dans le corps d'un lépreux la couleur est
variée, ce qui signifie la vérité dans l'homme hérétique mélangée avec le
mensonge. Il est clair que le Seigneur ne voulait pas que le lépreux, même
si purgé, soit attaché à la société des hommes sans le jugement d'un
sacrificateur, afin qu'il puisse lui montrer qui avait erré à partir de
l'unité du Catholicisme, et qui s’était peut-être repenti par hasard, qu'il
peut ne pas être attaché à des assemblées d'hommes fidèles sans la décision
d'un prêtre. Il est condamné de faire, dans la démonstration de sa dévotion
et son humilité, une offrande au prêtre, de sorte qu’il puisse pareillement
se montrer obéissant au prêtre, il sacrifie sa victime, avec la connaissance
divine lui baisant la main [c’est-à-dire, avec l'Église regardant].
II. En
outre, certains clercs fournissent de la nourriture, mais d'autres paissent
comme des brebis : les premiers vivent de l'autel, les derniers doivent
vraiment donner des offrandes. Les premiers sont en mesure de donner les
pécheurs à Satan, mais les autres sont assis devant eux, ils ne devraient
pas supporter ces choses, qui sont la province de Dieu sans le conseil de
l'ancien. D'où Jérôme a écrit dans à Héliodore : "Une chose pour le
clerc, une autre pour le moine. Les clercs nourrissent les brebis, je pais.
Ils vivent de l'autel, pour moi, est placée une hache comme à la racine d'un
arbre stérile. Si je n’apporte pas une offrande à l'autel, il ne m'est pas
permis de m'asseoir devant un ancien. Ils sont autorisés, si je pèche, de
m'envoyer à Satan pour la destruction de la chair, afin que mon esprit
puisse être sauvé au jour du Seigneur." Il a également écrit dans à
Rusticus : "L'Église a un Sénat, un rassemblement des anciens, sans le
jugement duquel aucun moine n’est autorisé à agir. Réhoboam le fils de
Salomon a dévasté le royaume parce qu'il ne voulait pas écouter ses anciens.
Les Romains ont aussi un Sénat, et toutes les choses sont faites avec son
approbation, et nous avons notre propre Sénat, un rassemblement des
anciens."
III. En
outre, celui qui doute de la loi divine doit courir sans délai vers les
prêtres et (les) questionner. Car ce sont des hommes à travers lesquels le
Créateur de tous les hommes fidèles a ordonné que les personnes se
nourrissent. Ce que le Seigneur a fait à ses cinq disciples quand il leur a
donné sept miches de pain, afin qu'ils puissent les porter devant les
foules. Il a fourni une doctrine spirituelle pour les prêtres qui succèdent
au cours des disciples : afin qu'ils soient, comme de bons intendants, des
ministres de la nourriture aux âmes de la famille de Dieu, de sorte que les
affamés ne manquent pas de la nourriture au cours de cette vie. C'est
pourquoi il est écrit : "Qui pensez-vous est un intendant fidèle et prudent,
que le Seigneur désigna encore au-dessus de sa propre famille, afin qu'il
puisse donner une mesure de blé pour eux de temps en temps ?" D'où le
Seigneur frappa Paul, et Saul en outre, dans la rue, mais il n'a pas
enseigné ce qu'ils doivent faire, il les envoya cependant, dans la ville de
Anania aux disciples, pour être enseignés. Et ni l'ange, qui est apparu au
centurion religieux, n’a abandonné la question de confiance, mais il a
ordonné d’aller chercher Simon pour que l'homme puisse être chargé par celui
qui devrait le faire.
IV. À
partir de ces exemples, il est peut-être clairement compris que nul ne doit
prétendre enseigner un autre le chemin de la perfection, sauf s'il vit dans
une communauté chrétienne, qui est, dans la Sainte Église, et est un
disciple du Christ. Puisque le Christ (ou son messager) ne voulait pas
enseigner Saul ou le Centurion, ils ont montré que la tutelle de l'Église
doit être tenue invulnérable, et personne, sans exception, ne peut la tenir,
en dehors de ceux qui ont succédé le cours des disciples, c’est-à-dire, les
évêques et les hommes de l'Église, à qui le Seigneur a confié cette tâche.
Comme il est écrit, et comme Malachie témoigne : "Les lèvres d’un
sacrificateur gardent la connaissance, et elles mettent en évidence la loi
de sa bouche, car il est le messager de l'Éternel des Armées." Voyez combien
est grand le mérite d'un prêtre. Car il est, comme il est écrit dans
Ézéchiel, le trésor dans la maison du Seigneur, il garde le trésor de la
sagesse et de la connaissance dans son propre sein, et de sa bouche, avec le
commandement du Seigneur, la loi doit être recherchée. C'est ce que le
Seigneur lui-même a enseigné, par le témoignage de l'Évangéliste, par
exemple, quand il s'est assis dans le temple, parmi les savants, et les
écoutait et leur posait des questions. Il a enseigné également dans la
sainte Église que la connaissance la plus céleste doit aussi être apprise ni
dans le forum ni dans les rues, de sorte que, autant que cela est bien
compris et appris par cœur, tant dans l'Église il y aura plus de loisirs
pour l’étude attentive des questions temporelles mais pas divines.
V.
Comment est-il vrai, qu'un prêtre, un ange du Seigneur, soit appelé un
messager ? Certes, il est envoyé pour annoncer la justice céleste, et donc
même s’il doit être méprisé personnellement, il doit être honoré comme un
proxy du Seigneur. De la preuve du bienheureux Grégoire : "Souvent, un homme
puissant a un esclave méprisable, et il exige de lui une réponse, soit des
étrangers soit peut-être de sa propre famille, une personne ne doit pas être
méprisée en parlant comme un serviteur, parce qu'elle est conservée dans le
cœur révérenciel de Dieu qui l'a envoyé." Et donc un prêtre, même si par
hasard il est justement méprisé par quelqu'un, doit conserver dans son
esprit la crainte du Seigneur pour qui il est envoyé.
VI. Les
pécheurs doivent confesser leurs crimes aux prêtres, afin qu'ils puissent
être absous des entraves de leur culpabilité. Le Seigneur dit à ce sujet, à
un homme mort depuis quatre jours : "Lazare, viens dehors." (Jean xi)
Puisqu'il était sorti vivant, à travers les disciples, il a été délié de ses
liens, et le Seigneur leur a ordonné : "Détachez-le, et permettez-lui de
s’en aller." (ibid.) Les morts sortent quand un pécheur confesse son
crime. Les disciples l’ont délié quand il est sorti (de la tombe). Les
prédicateurs de l'Église devraient acquitter celui qui le mérite, qui n'a
pas honte d'avouer ce qu'il a fait. En effet, Judas a avoué son crime, mais
il n'était pas un disciple du Christ, mais des Juifs. Il a dit : "J'ai
péché, en livrant le sang noble." (Matt. xxvii) et sa confession ne
l’a pas aidé.
VII. Non
seulement les prêtres devraient absoudre, mais ils devraient également lier
les coupables, et remettre à Satan la destruction de la chair, afin que
l'esprit puisse être sauvé. D'où le Seigneur a dit : "Leurs péchés, que vous
remettez, sont remis par eux, et ceux que vous vous souvenez, on se
souviendra." (Matt. xvi) En effet, par le témoignage de Grégoire, les
disciples, dans l'étude desquels les évêques s’occupent, pour l'amour de
Dieu, n’absolvent pas les péchés de quelques-uns, mais absolvent ceux des
autres. L'Apôtre dit aussi d'un fornicateur : "J'ai décidé au nom de notre
Seigneur Jésus-Christ," (c'est-à-dire, pour l'amour de lui, et pour sa
gloire) ; "de remettre (cet homme) à Satan, de sorte que l'esprit peut être
sauvé au jour de notre Seigneur Jésus-Christ". (I Cor. v) Il a remis
l'homme à Satan pour qu'il puisse être physiquement harcelé et qu'il puisse
se repentir. Selon certains, soit la mort du corps doit être comprise, soit
l’excommunication, qui est, l'envoi à Satan ... Car de cette façon le diable
n'a pas de pouvoir sur un homme après qu'il ait été justifié par sa foi.
Mais après qu’un homme, à cause d'un péché, est coupé des sacrements de
l'Église, qui sont pour lui une liaison contre Satan, qu’il soit alors
attaché sous le joug de Satan.
VIII. En
outre, le Saint-Esprit estime la dignité d'un prêtre facilement
(c'est-à-dire, ce qu'il mérite), et à travers lui s'occupe des personnes
choisies, au sujet desquelles Caïphe prophétisa alors qu'il était évêque. Là
l'Évangéliste a clairement accordé le don de prophétie sur le sacrement
divin, en disant : "puisqu'il était pontife" (Jean xi) (c'est-à-dire,
pontifex maximus). Il passa comme l'eau à travers les canaux de
pierre sur les lieux des marchands d'épices, c'est-à-dire, comme un
abreuvoir de grâce spirituelle, qui coule souvent dans les esprits obstinés
et insensibles des gouverneurs, il a versé dans et arrosé les esprits des
vertueux, qui ont été semés et imprégnés avec le parfum.
IX. Le
bienheureux Jacques a également montré comment nécessaire et utile est
l'ordre de prêtres, quand il a dit : "Qui parmi vous est affaibli ? Qu'il
appelle les anciens de l'Église et qu'ils prient sur lui après l'avoir
oint d'huile au nom du Seigneur. Car la prière dans la foi sauvera le
malade, et le Seigneur le guérira : et s'il a péché, il lui sera pardonné."
(Jacques v). Voyez aussi bien que la prière du prêtre le sauve et
que, grâce à elle, Dieu guérit le malade et pardonne ses péchés. De même,
par conséquent, il sauve, tant que la prière des anciens aide le corps et
l'esprit, en soulageant la maladie et remettant les péchés. De même,
l'Apôtre punit ceux qui mettent en avant les hérétiques et désertent les
anciens ; puisqu’il ordonne que les anciens soient mis en avant, et non pas
les hérétiques. Silencieusement, il réprimande aussi même les Chrétiens
mêmes qui, quand ils sont malades, ne vont pas vers les anciens, mais
appellent les médecins, et qui, avec l'ordre inversé, par la suite appellent
(les anciens) ; car, souvent, la faiblesse de l’esprit est la cause d'une
infirmité corporelle. D'où le Seigneur a résolu les péchés d'un homme
paralysé qui avait été amené à lui d'abord, en disant : "Mon fils, tes
péchés sont pardonnés ;" (Luc v) et par la suite son corps est devenu
en bonne santé. "Car une fois que la cause est discernée, l'effet est
soulagé."
X. C'est
le rôle des prêtres de décider des questions, qui se posent au sujet de la
religion chrétienne. D'où Moïse, escaladant la montagne, a déclaré aux
anciens hommes d'Israël : "Attendez ici, jusqu'à ce que nous revenions. Vous
avez Aaron et Hur avec vous, et si une certaine question se pose, vous
l’amènerez à eux." (Exode xxiv) En effet les questions soulevées
parmi les croyants, en ce qui concerne la croyance ou le culte chrétien,
doivent être adressées aux évêques et aux anciens. C’est en raison de cela
et d'autres nécessités que les évêques (de différentes villes) et les
anciens (de différentes églises) sont nommés par la papauté. C'est pourquoi
l'Apôtre dit à Tite : "Je t'ai laissé en Crète, afin que tu puisses corriger
les questions qui ont besoin d'attention, et nommer des anciens dans chaque
ville, tout comme je t'ai assigné de faire," (Tite i) Dans les Actes
des Apôtres, il est estimé que Paul et Barnabas ont établi des anciens dans
chaque Église.
XI.
Vraiment, il faut observer que les évêques sont reçus au nom des anciens,
tout comme dans la Lettre à Tite avant, et de même les prêtres, comme
on l'a vu un peu plus haut dans les Actes. Car la position est peut être
inversée et parfois, au nom des évêques, parfois des prêtres moindres sont
nommés, tout comme dans Philippiens, où l'Apôtre dit : "Paul et Timothée,
serviteurs de Jésus-Christ, à tous les gens pieux qui sont à Philippes, aux
évêques et aux diacres." (Phil. i) En une seule ville il n'y a pas
beaucoup d'évêques, ou, en parlant des évêques, il place les évêques
silencieux dans un ordre inférieur, c'est (l'ordre) des diacres, sauf qu'il
appelle les évêques prêtres. Parfois, les évêques sont appelés de plus
grands prêtres dans des contextes appropriés, comme même la communication
quotidienne le démontre.
XII. Cela
dit sur les transgressions, il faut savoir ce qu'il y a dans le Nouveau
Testament, lorsque la question se pose de savoir s’il incombe aux croyants
de se faire circoncire, et la loi de Moïse à respecter : Paul et Barnabas
ont décidé que les croyants doivent donc rester comme eux et ces mêmes
Apôtres pourraient envisager de bon, et qu'ils (des autres endroits)
devraient aller jusqu'aux apôtres et les anciens de Jérusalem concernant
cette question. "Et ils ont décidé de voir les apôtres et les anciens à ce
sujet." (Actes xv) Et ensemble, les apôtres et les anciens ont décidé
la question, et ils ont travaillé sur ce sujet, une lettre d'instruction
pour les croyants rendue nécessaire, tout comme il est écrit dans les Actes
des Apôtres.
XIII. De
cet exemple, il est clair que lorsque le doute surgit quant à la pratique de
la foi chrétienne, il faut avoir recours au plus haut patriarche, qui
accomplit son devoir comme le bienheureux Pierre, et à d'autres, les
archevêques, qui représentent les apôtres, et les évêques, qui préservent le
cours d'autres pratiques, dont Luc, dans les Actes (comme cité ci-dessus)
appelle les anciens (prêtres), et enfin aux anciens. Car si les
Apôtres Paul et Barnabas n’ont pas pris en eux-mêmes de décider d'une telle
grande question, sauf en consultation avec les apôtres et les anciens, et
une fois qu’une exploration approfondie de la question avait été faite, elle
doit être considérée comme alarmante combien de présomption et de folie
qu'il y a sur ces questions qui concernent la foi de Dieu et de Son système,
que les gens ne questionnent pas les prêtres du Christ, mais d'autres, et en
particulier les hérétiques ou méchants Catholiques.
XIV. À
cela, l'Apôtre, dans la lettre aux Corinthiens, dit concernant les questions
transitoires que le fidèle ne doit pas avoir la question tranchée devant des
infidèles, mais devant les hommes saints : "Est-ce que quelqu'un d'entre
nous, ayant des affaires contre un autre, ose être jugé par des pécheurs,
mais pas les saints ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ?
Combien cela est plus pertinent dans les domaines profanes ? Mais si vous
devez juger le monde, êtes-vous incapables de juger des questions triviales
?" (I Cor vi.) Et plus loin : "De même n'est-il pas un sage parmi
vous, qui soit capable de régler un différend entre ses propres frères ?
Mais un frère discute avec un autre frère pour le jugement, et cela est fait
devant des infidèles ? En effet, cela tourne déjà à votre désavantage, que
vous ayez des procès entre vous." (ibid.) Si donc les saints
(c’est-à-dire, les croyants, pas les incroyants) doivent se prononcer dans
les affaires moins graves, d'autant plus les non croyants sont indignes de
juger sur des questions relatives à la religion chrétienne et la foi.
D'autant plus que Moïse avertit chacun, en disant : "Interroge ton père et
il te racontera : interroge tes supérieurs, et ils te parleront" (Deut.
xxxii) Qui est le père, ou les supérieurs, que nous devons interroger,
sinon les gardiens des esprits qui nous éduquent à un comportement pieux,
comme s'ils élevaient des fils spirituels ? Et parce que par l’honorabilité
ou le mérite, ils nous dépassent, ils sont appelés les "supérieurs" ou par
un autre nom nos "aînés". À propos de qui Saint Pierre dit, écrivant aux
fidèles : "Je supplie les personnes âgées qui sont parmi vous, moi, un
ancien comme eux et témoin des souffrances du Christ. Nourrissez le troupeau
de Dieu qui est au milieu de vous." (I Pierre v) Et un peu après :
"De même, jeunes hommes, obéissez aux hommes plus âgés." (Ibid.)
XV. Voyez
que c’est clairement important, ce troupeau des fidèles qui doivent être
nourris, en effet, par leurs propres aînés. Car, comme le bienheureux
Grégoire dit : "l'Écriture Sainte appelle ces vieillards qui sont matures à
l'égard de la dignité de leurs habitudes, pas la longueur de temps, comme il
est écrit : La vieillesse est vénérable, pas dans un long âge durable, ni
dans le calcul du nombre d'années ; la vieillesse est, cependant, la sagesse
d'un homme d'âge mûr et la vieillesse marque une vie sans tache." En outre,
les jeunes hommes sont censés être ceux qui ne sont pas alourdis par toute
la dignité de la sagesse. Il est le premier à commander quelques-uns des
apôtres à être subordonnés aux plus âgés, de sorte que la légèreté extrême
(lit, la légèreté des légèretés) pourrait être alourdie par la dignité des
dignités, à la suite de ce texte : "Vous serez saints lorsque vous serez
avec un homme saint, et innocent avec un innocent." (Psaume xvii) En
ces mots, ces hommes, qui ne respectent pas les souhaits des aînés
(c’est-à-dire, les prélats) sont censurés, et sont donc considérés par
l'Apôtre Paul être désobéissants.
XVI.
Enfin, tout comme le Seigneur leur dit, dans le caractère du sacrificateur
Aaron et ses fils, "c'est la marque d'un sacrificateur de décider entre le
sacré et le profane, entre ce qui est du monde et ce qui n’est pas du monde
(ou, "le pur et ce qui est impur"), et d'enseigner toutes les choses licites
que Dieu a dictées aux enfants d'Israël par la main de Moïse." Tout comme il
est écrit dans Lévitique : "Le Seigneur dit à Aaron : vous ne boirez pas du
vin ou toute autre chose qui provoque l'ivresse, et ensuite entrez dans la
Tente de ma présence, et toi et tes enfants, sinon vous mourrez ; cette loi
est éternelle pour vos descendants." (Lév. x.) Et "Afin que vous
puissiez avoir les connaissances nécessaires pour distinguer entre le sacré
du profane, le pollué du pur, et afin que vous puissiez enseigner aux
enfants d'Israël toutes mes lois, que le Seigneur nous a parlé par la main
de Moïse." (ibid.) De quelle matière il apparaît clairement que c'est
le rôle des anciens, pas les autres, de déterminer qui est saint,
c'est-à-dire, Catholique, et qui est profane, c'est-à-dire, hérétique, ou
qui sont purs de la tache d'un crime, et qui ne sont pas purs (c’est-à-dire,
qui sont des criminels). En outre, il est chargé d'enseigner aux fidèles les
lois de Dieu. Par conséquent, c’est condamnable pour les autres, qui ne sont
pas de la tribu de Lévi (c’est-à-dire, de l'ordre clérical), d’usurper leur
devoir de juger ou d’enseigner.
XVII.
Voyez que j'ai recueilli un peu de matériel sur de nombreuses choses pour
montrer comment sont grandes la dignité et l'autorité à la fois des évêques
et des prêtres : par qui, je pense que ceux qui jusqu'à présent ont été
rebelles contre eux doivent se soumettre humblement à eux.
Chapitre III
Contre ceux qui dénigrent le gardien des âmes
I. Mais
il y a ceux qui dénigrent les gardiens des âmes, et ceux qui les censurent
avec danger pour leurs propres âmes : laissez-moi vous dire une chose pour
les corriger. Qu’ils écoutent ceux d’une telle nature qui, avec le
témoignage de l'Apôtre : "sont des calomniateurs détestables de Dieu, des
pipelettes, et des fauteurs de troubles qui méritent la mort." (Rom. i)
Un calomniateur est celui qui diminue les bonnes qualités d'un voisin autant
qu'il est capable, et met sur lui des mauvaises qualités qu'il n'a pas.
Une pipelette est cependant celui qui transmet secrètement du mal de voisin
à voisin. Un fauteur de troubles est celui qui inflige volontiers une
certaine honte ou déshonneur sur un voisin, que ce soit en paroles ou en
actes. L'Apôtre dit aussi aux Corinthiens : "Si celui qui est appelé un
frère est un menteur" (c'est-à-dire, un calomniateur), ne prenez pas de la
nourriture avec lui." Et ensuite : "Les calomniateurs ne posséderont pas le
royaume de Dieu." (I Cor. Vi)
II. Donc
puisqu’un calomniateur ou menteur ne doit pas être reçu dans une communauté
de fidèles et mérite la mort, vu que c'est quelqu'un qui ne possédera pas le
royaume de Dieu, mais en particulier, il est interdit de calomnier un
gardien du peuple. D'où Paul, quand il a été ordonné par le sacrificateur en
chef Ananias qu'il soit frappé sur la bouche, étant ignorant qu'il était le
sacrificateur en chef, a déclaré : "Que le Seigneur te frappe, toi, muraille
blanchie à la chaux ! Et ceux qui étaient présents dirent, est-ce que tu
calomnies le souverain sacrificateur de Dieu ?" Paul répondit : "Je ne
savais pas, frères, qu’il était le souverain sacrificateur. Car il est écrit
que tu ne parleras pas mal du chef de ton peuple." (Actes xxiii)
Voyez, cependant, qu'il est ouvertement admis que le chef du peuple agisse
contre la loi, et (il est permis) à lui de décider qu'un homme soit frappé,
et Paul dit que la diffamation ne doit pas être commise, et il le démontre
par l'autorité de l'Écriture. Par conséquent, ils pèsent avec soin, combien
de damnation ceux qui parlent avec calomnie contre les gardiens de l'Église
méritent, si l’Apôtre s’abstient de calomnier un incroyant et quelqu’un
exprimant des actes contraires à la loi, à partir du moment où il s'est
rendu compte qu'il était un leader d’hommes. Et il a dit qu'il avait commis
une calomnie parce qu'il ne savait pas qu'il était le chef sur le peuple.
III. En
outre, Cham a vu les parties génitales nues de son père Noé et s’est mit à
rire, et il a été condamné avec ses descendants, lorsque Noé dit :
"calomnieux Canaan sera un garçon esclave à ses frères" (Gen ix)
C'est pourquoi on ne doit pas ajouter aux maux de ses propres supérieurs, ou
imprudemment les divulguer, ou de se réjouir en les voyant : sinon il sera
condamné à la postérité, c'est-à-dire, dans le futur. En vérité, les fils de
Noé, venant avec le dos tourné, ont couvert les parties intimes de leur père
avec le manteau de leur dos, jeté sur lui. Tout comme le bienheureux
Grégoire dit : "Parce que les bons (fils) étaient obéissants, ils étaient si
malheureux avec les dommages causés à leur supérieur qu'ils ont caché ses
parties génitales aux autres, et se prononçant sur ce plan d'action et
vénérant leur gardien, ils n’ont pas souhaité voir ce qu'ils ont couvert."
IV. Et
que ces calomniateurs mentionnés ci-dessus prennent note que saint David a
obéi humblement à Saül qui était un roi, bien qu’arrogant, mais choisi par
Dieu : mais Saül a persécuté et voulait tuer David ; mais finalement, une
fois que ses propres crimes ont été pesés, il a été réprouvé par Dieu, et
David a été choisi par le Seigneur pour le poste de gouverneur du royaume.
C'est pourquoi les choses étaient telles, et puisque David a obéi au roi
méchant, il est écrit de lui : "Qui, comme David, a reçu toutes choses,
entrant dans ton royaume, le quittant, et procédant à la puissance d'un roi
?" Par ailleurs, même s'il était capable de frapper le roi qui le
persécutait, il se prosterna dans une expression d'humilité, en disant :
"Qui persécutes-tu, Roi d'Israël, qui est-ce ? un chien mort et une puce."
Donc que les subordonnés apprennent de cela, il est permis aux hommes
humbles, et aux innocents, une fois qu'ils ont préféré les pouvoirs de Dieu
pour les leurs, de soumettre à un sage des hommes contre leur propre
jugement, de ne pas les dénigrer, de leur obéir, de ne pas parler contre
eux. De même David, quand ses serviteurs voulaient attaquer Saül, qui était
entré dans la grotte où ils se cachaient. Il les écrasa avec une réponse,
qu'il ne devait pas envoyer une bande du Seigneur contre un Chrétien. Il se
révolta secrètement cependant, et coupa l'ourlet du manteau de Saül. Et
parce qu'il a fait cela, plus tard David s'admonesta. Voyez que, bien qu'il
se considérait oint par Dieu et choisi, il lui était permis de chercher à
tuer, mais David ne voulut pas, et parce qu'il avait coupé le pan du manteau
de Saül, il le regretta. En ce qui concerne cet épisode le bienheureux
Grégoire a déclaré : "Les actes de ceux qui ont été placés dans des
positions de pouvoir par l'épée des mots ne doivent pas être transmis, même
quand ils sont à juste titre jugés comme étant dignes de punition. Si une
langue est dans l'erreur, que ce soit contre eux ou en matière moindre, il
est nécessaire pour un cœur d'être ‘brûlé’ en infligeant la punition sur
lui, jusqu'au point où il se punit lui-même. Et quand ceux avec un pouvoir
élevé se trompent, qu’ils soient effrayés de Son jugement contre eux, par
lequel ils se sont placés aux commandes. Car, lorsque nous en position de
pouvoir nous égarons, nous nous opposons au jugement de Celui qui les a
offerts à nous."
V. Voyez
que j'ai démontré, avec les autorités des Saintes Écritures et avec des
exemples sacrés, combien de révérence doit être démontrée, une fois que le
dénigrement a été retiré, et que la déférence envers le prélat doit être
montrée, pas le dénigrement ou la diffamation. Sinon, nous allons à la fois
contre les ordres de Dieu et ne défendons pas les traces des saints.
Chapitre IV
Contre leur argument selon lequel tous, même les
laïcs, doivent prêcher. Et ce qu'ils disent à ce sujet, et ce que nous
disons contre eux.
I. Les
hérétiques soutiennent : tout le monde, partout, doit prêcher, sans égard
pour la condition, l'âge ou le sexe. Et comme beaucoup de ceux qui en
apparence sont appelés Chrétiens sont amenés dans cette erreur, après avoir
récupéré quelques-uns par la grâce, prouvant le reste (pour être des
hérétiques), voyons, si Dieu le veut, sur quelle ligne d'arguments ou
d’autorités qu'ils soutiennent eux-mêmes, ce qui peut être dit par les
Catholiques pour affaiblir ces arguments qui sont creux à l'intérieur, et
enfin ce à quoi les Catholiques font appel dans leur propre argumentation.
II. Tout
d'abord, ils disent que chaque personne qui sait comment semer la parole de
Dieu parmi le peuple doit prêcher. Jacques dit à ce sujet : "C'est un péché
pour quelqu'un de savoir comment faire le bien, et de ne pas le faire." (Jacques
iv) Toutefois, si nous savons comment prêcher un sermon, et cessons de
le faire, avons-nous péché gravement ? Quand en effet les hérétiques
s'appuient sur l'Écriture pour leur propre argument, cela apporte une
réponse : il est écrit dans l'Évangile que le Diable a parlé au Seigneur
Jésus : "‘Je sais qui tu es, Saint Fils de Dieu.’ Et Jésus le menaça, disant
: ‘Tais-toi’." (Mark i) Voyez que le Seigneur ne voulait pas prêcher
par la bouche du Diable, bien qu’il ait dit qu'il le connaissait, de peur
que par hasard en offrant un mensonge il puisse tromper les imbéciles quant
à la vérité, comme s’il avait séduit une femme en dégradation. De même,
étudiant, le nom du Christ ne doit pas être émis à partir de votre bouche,
même si vous savez comment, de peur que, à la manière d'un empoisonneur,
alors que vous pensiez offrir, avec toute la candeur dans le monde, des
gobelets enduits avec du miel, vous y ayez versé du poison et l’ayez
mélangé. En ce qui concerne les méchants en effet il est écrit : "la bile
des dragons est leur vin, et le poison incurable de vipères". (Deut xxxii)
Le poison incurable de vipères est le dogme des hérétiques, parce que celui
qui le boit, c’est-à-dire, apprend à ce sujet par l'écoute active, sans
doute reçoit la mort.
III. En
outre, l'Apôtre ne dit pas que c'est bon pour la connaissance d’enseigner,
plutôt que c'est bon pour eux d'agir. (Jacques iv) Par conséquent,
cette déclaration doit être comprise de concerner celui qui sait ce qui est
bon et n’agit pas en conséquence, et qui pèche dans cette affaire. Cela ne
s'applique pas à celui qui sait comment enseigner ce qui est bon et qui ne
le fait pas. Car ce n’est pas tout homme qui pèche quand il n'enseigne pas
ce qu'il sait : il pèche d’autant plus profondément, s'il enseigne quand
lui-même, cependant, est un menteur. Car David dit : "Dieu a dit au pécheur,
‘pourquoi expliques-tu ma justice et déclares-tu mon testament par ta bouche
?’" (Ps. xlix) Et l'Apôtre dit ceci : "Vous, qui enseignez aux
autres, ne vous enseignez-vous pas vous-mêmes ? Vous, qui êtes glorifiés
dans la Loi, déshonorez-vous Dieu à travers la fausse promulgation de cette
Loi ?" (Rom. ii)
IV. En
outre, ils s'appuient sur cela pour des applaudissements pour leur erreur
: "Celui qui entend cela doit dire, ‘viens !’" (Apoc. xxii) À cela le
bienheureux Grégoire a dit : "Plus il a reçu dans son cœur la voix de
l'amour céleste, plus il s'en retourne à la voix d'exhortation à la porte de
ses voisins." Grégoire a également déclaré "Autant vous prévalez de largesse
divine, autant donnez des louches de bons mots pour vos voisins."
V. Pour
cela nous répondons : si ces choses sont diligemment examinées par eux, les
passages ne sont d'aucune utilité pour eux dans leurs observations erronées.
Quand il a dit : "celui qui entend cela doit dire 'viens !" il faut
comprendre de cela que l'homme qui n'entend pas la voix de l'amour fraternel
intérieurement dans son cœur, ou qui n'entend pas la voix de Dieu à travers
les oreilles de son corps ou dans son cœur (bien que ce soit une partie du
corps), ou encore quelqu'un qui n'est pas déposé auprès de ce service, ne
devrait pas dire "viens". Car qui, quand il ne se soumet pas à la parole de
Dieu, et ne l’accomplit pas avec ses œuvres, est capable d'attirer un autre
à cette obéissance à travers sa fausse apparence ? Ou, comment peut-il
construire l'obéissance dans un autre, qu'il démolit en lui-même ? Donc,
ceux qui ne tiennent pas compte de la parole de Dieu existent dans la
désobéissance d'autant plus profonde, comme cela a été démontré ci-dessus,
et ne doivent pas enseigner aux autres. D'où le bienheureux Grégoire a donné
cette homélie : "Autant vous pouvez penser que vous avez avancé, même comme
cela attirez d'autres avec vous, et ayez le désir d'avoir des compagnons sur
le chemin de Dieu." Et il est clair à partir de ces mots que le bienheureux
Grégoire conseille aux gens d'exhorter leurs voisins, ceux qui ont avancé et
étaient sur le chemin de Dieu, et il les informe qu'ils devraient attirer
les autres quand bien même ils ont progressé. Mais les hérétiques n’avancent
pas, mais ils retombent, et ils ne sont pas sur le chemin de Dieu, mais
plutôt, comme il est écrit : "Il les fait errer dans le désert, pas sur le
chemin." (Psaume. cvi) Par conséquent, ils ne doivent pas encourager
les autres. Car leurs œuvres, si la foi fait défaut, sont de ce genre, même
si elles sont d'une grande puissance et un raccourci sur la route.
VI. En
outre, pour leur raisonnement, ils font appel à ce qui est dit dans
l'Évangile de Marc : Jean répond au Seigneur, en disant : "‘Maître, nous
avons vu quelqu'un qui chassait les démons en ton nom, une personne qui ne
nous suit pas, et nous lui avons interdit de le faire.’ Jésus a dit,
cependant, ‘Ne lui interdisez pas. Car il n'y a personne qui faisant un acte
vertueux en mon nom puisse facilement dire du mal de moi, car celui qui
n'est pas contre vous est avec vous". (Marc ix)
VII. Ils
disent : Voyez qu'ils disent qu'il ne suit pas les apôtres, et cependant,
parce qu'il chasse les démons au nom de Christ, le Seigneur leur a ordonné
de ne pas l’interdire. Par conséquent, si nous prêchons le nom du Christ,
même si nous ne suivons pas les évêques ou d'autres prêtres, ils ne doivent
pas nous arrêter.
VIII.
Mais nous répondons à cela que le passage ne les aide pas, mais il leur
nuit. Car l'homme a aussi fait de bonnes choses, parce qu'il a chassé les
démons, et il les a faites au nom du Christ, comme s'il avait la foi, et il
n'a pas parlé méchamment. En ce qui concerne cette question, même si un
homme pouvait ne pas suivre les apôtres dans le corps, il ne doit pas être
empêché de faire de bonnes actions, car en vivant spirituellement, selon la
foi, et faisant des (bonnes) œuvres, il suit les apôtres et n'introduit pas
de dogme contraire. Mais ces hommes sont à la fois des incrédules et sans
obéissance, "qui possède le mérite de la foi." Vu que, selon l'Apôtre : "Il
est impossible de plaire à Dieu sans la foi." (Héb. xi) Et les œuvres
réellement les amènent plus loin de la route de la foi, et à travers elles,
ils ne s'approchent pas de Dieu, mais se retirent de lui, et deviennent des
conteurs de mensonges, et des cultivateurs de dogmes contraires. Donc ceux
qui agissent contre les prêtres du Christ doivent être empêchés de le faire.
Sur ces sujets des Catholiques cultivés ont également écrit, en disant que
le sacrement communal, qui existe chez nous, n'existe pas dans les
hérétiques et les mauvais Catholiques, mais nous devons détester cela et
mettre un terme à la division et la notion opposant la paix et la vérité,
par laquelle ils s'opposent à nous et ne suivent pas, avec nous, le
Seigneur.
IX. En
outre, ils affirment que l'Apôtre les soutient quand il dit : "Certains
prêchent Christ à cause de leur jalousie et des querelles, mais certains à
cause de leur bonne volonté." (Phil. i) Car certains envient la
gloire de l'Apôtre et vise à la gagner, en essayant d'apporter la paix à
eux-mêmes par l'action louable de prêcher. D'autres prêchent Christ parce
qu'ils veulent que tous les hommes parviennent à la reconnaissance de la
vérité. Un peu plus tard, l'Apôtre dit : "Qu'importe ? Pourvu que Christ
soit annoncé de toutes les manières possibles, que ce soit par la vérité ou
par opportunisme. Je me réjouis à cause de cela, et je vais continuer de me
réjouir. " (ibid.) Voyez qu'ils disent, "l'Apôtre se réjouit", quelle
que soit la manière dont Christ "est prêché, que ce soit par les hommes
jaloux ou les bons, avec de bonnes intentions ou avec des intentions
déformées." Par conséquent, pourquoi les évêques ne se réjouissent pas
également quand Christ est prêché par nous, mais en fait nous contredisent ?
Pour cela, je dis que c'est une grande préoccupation de savoir par qui
Christ est prêché : par les Catholiques ou par les non Catholiques. Que
Christ est prêché parfois par de bons Catholiques, parfois par de mauvais
(c'est-à-dire, ceux qui sont jaloux ou ayant de la haine pour leurs frères),
est la même chose que les brebis de Christ étant prises en charge tantôt par
des bergers, tantôt par des mercenaires. En ce qui concerne ceci il est dit
: "Sur la chaire de Moïse s’assoient les scribes et les pharisiens ; faites
ce qu'ils vous disent, et ne faites pas ce qu'ils font." (Matt. xxiii)
En ce qui concerne les hommes de bien, cependant, l'Apôtre dit :
"Rappelez-vous vos anciens dirigeants, qui vous ont parlé de la parole de
Dieu, imitez leur foi, prenant note de leur manière de vivre et de leur
mort." (Héb. xiii) En ce qui concerne les non-catholiques,
c'est-à-dire, les hérétiques, il est dit : "Prenez connaissance des faux
prophètes qui viennent vers vous en vêtements de brebis. En dedans,
cependant, ils sont des loups ravisseurs." (Matt. vii) Et comme si
quelqu'un avait demandé de quelle façon les vrais prophètes peuvent être
différenciés de ceux qui sont faux, le Seigneur a conseillé : "Vous les
reconnaîtrez à leurs fruits." (ibid.) Parce qu'ils suppriment les
fidèles, ils blasphèment contre Dieu dans leurs actes, sinon dans leurs
mots. Plus facilement, cependant, ils peuvent être discernés par leur manque
de patience dans l'adversité. Ils sont identiques aux hommes bons dans le
jeûne, la parole et les choses de ce genre. Par conséquent, ils peuvent être
découverts non pas dans leurs feuilles (c’est-à-dire, dans leurs discours),
mais dans leur produit. D'où l'Apôtre : "Je viendrai rapidement à vous, si
le Seigneur le veut, et je vais en prendre connaissance non seulement avec
le discours de ceux qui sont fiers, mais leur pouvoir. Car le royaume de
Dieu ne réside pas en paroles, mais en puissance." (I Cor. iv) Comme
s'il disait : "Je ne vais pas faire la connaissance de leur feuillage, mais
de leur fruit."
X. De
plus, Christ est la vérité, tout comme il a dit : "Je suis le chemin, la
vérité et la vie." (Jean xiv) C'est pourquoi celui qui fait et
propage des dogmes contradictoires ne prêche pas Christ. C'est pourquoi
l'Apôtre a parlé de ces mauvais Catholiques (c’est-à-dire, les mercenaires)
qui parlent néanmoins sur le Christ (c'est-à-dire, la vérité). Toutefois,
ces hommes fabriquent leurs propres mensonges et à cause de cela l'attention
doit être portée vers eux, avec les commandements de l'Éternel,
c'est-à-dire, que l'on doit se méfier d’eux avec diligence. Et donc nous ne
nous réjouissons pas dans leur prédication, parce qu'ils ne prêchent pas
Christ, mais le mensonge, et parce qu'ils ne sont pas des tuteurs, ni des
mercenaires, mais des loups, puisque les bergers doivent être entendus et
imités, comme tout à l'heure, nous avons prouvé avec le témoignage de
l'Apôtre. Les mercenaires doivent être entendus, de sorte que les questions
qu'ils enseignent à travers la Parole puissent arriver, mais ils ne sont pas
à imiter dans leur travail, tout comme le Seigneur dit. Les loups doivent
être pris en charge et évités. D'où l'Apôtre : "Je vous demande, mes frères,
que vous preniez l'avis de ceux qui font des dissensions et des obstacles à
la doctrine que vous enseignez, et je demande que vous vous détourniez d’eux
car de cette façon ils ne servent pas le Seigneur Christ, mais leur propre
ventre, et par des discours doux et des bénédictions ils séduisent les cœurs
des innocents." (Rom. xvi) Voyez que les gens de cette nature doivent
être évités. Et pourquoi ? Parce qu'ils font dissension, en supprimant ceux
qui leur font confiance dans le sentiment des fidèles, et même faisant
offense à leur voisin, car il est écrit : "Vivez sans offenser les Juifs et
les Gentils et l'Église de Dieu." (I Cor. x) En cela, en effet,
prenez soin que vous "plaisiez à tout le monde en faisant tout" ce qui est
autorisé de faire ou interdit de faire (c'est-à-dire, ce que vous faites ou
ne faites pas). À ce titre, il rejoint l'opposition et les pierres
d'achoppement pour les réunir, parce que quiconque croit autre chose va à
l'encontre de combien d'autres croyants, "se brisant sur la pierre de
l’offense et le rocher de scandale." D'où l'Apôtre les a appelés "de pécher
contre leurs frères et de blesser leur conscience faible." Un exemple de
ceci est vu en eux : "vous péchez contre Christ", dont ils sont les membres.
(I Cor. viii) C'est pourquoi l'Apôtre ordonne que les dissensions
soient évitées, quand il dit : "Je vous exhorte, frères, au nom de notre
Seigneur Jésus-Christ, que chacun de vous dise les mêmes choses et qu’il n'y
ait pas de factions parmi vous. Mais plutôt soyez polis dans le même
sentiment" (c'est-à-dire, souhaitant la même chose) "et la connaissance"
(c'est-à-dire, croyance). (Cor. i) Par ailleurs, il leur ordonna de
se méfier de l’offense, quand il a dit : "Résolvez d'autant plus que vous ne
placiez jamais une pierre d'achoppement pour votre frère, ou ne fassiez
jamais une cause d’offense." (Rom xiv)
XI. Par
conséquent, les hérétiques qui font des dissensions et des pierres
d'achoppement agissent contrairement à la doctrine de l'Apôtre, et sont donc
à éviter.
XII. Par
ailleurs, ils utilisent comme preuve de leur propre position ce que Moïse a
dit à Josué. Car quand Josué a voulu faire obstacle aux deux hommes qui
étaient restés dans le camp et étaient prophètes, Moïse lui a dit :
"Rivalises-tu avec mes intérêts ? Que quelqu'un puisse attribuer à tous ces
gens le pouvoir de la prophétie ; et que le Seigneur leur donne son Esprit."
(Nom. xi) Voyez ce que les hérétiques disent : "Moïse n'a rien à
envier aux prophètes, au contraire, il désire que toute la population soit
des prophètes. L'ordre des clercs nous résiste, cependant, et envie les
prophètes, c'est-à-dire, les représentants des mystères de la parole de
Dieu." La prophétie est la prescience des événements futurs, la révélation
des choses cachées, ou l'exposition de sombres mystères. Il y a donc des
clercs similaires non pas à Moïse, mais à Josué, à la fois parce qu'ils ne
suivent pas les traces des saints, mais des jaloux, et ils pêchent et ne
doivent pas être écoutés quand ils parlent contre nous.
XIII.
Pour cela, nous disons que, tout comme Moïse, nous souhaitons que toute la
population prophétise, et que le Seigneur leur donne son Esprit, et aussi la
vérité, dont nous ne pouvons pas dire assez, et que la bouche de tous se
fasse entendre. "Mais tout le monde a un don particulier de Dieu
[c'est-à-dire, un don qui lui est propre], un ceci, un autre cela. Il a
donné le don de l'apostolat à certains, d'autres qu'il a faits prophètes,
d’autres évangélistes, d’autres bergers et des hommes cultivés". (I Cor.
vii) Ceci est similaire à ce que l'Apôtre dit : "Je souhaite que tous
les hommes soient comme moi" (ibid.), comme des conteneurs, mais
"chacun a un don particulier de Dieu." La marque de Dieu n'est cependant pas
la dissension, mais la paix, tout comme l'enseigne l'Apôtre dans chaque
Église sainte. Par conséquent la prophétie n'est pas donnée à tous. Et je
dis que la prophétie n'est pas donnée à eux, car la prophétie est un don de
Dieu, ils font toutefois des dissensions et des pierres d'achoppement, comme
il a été dit ci-dessus. C'est pourquoi Dieu n'est pas avec eux, car il vit
dans la paix et la concorde. D'où l'Apôtre : "Ayez la paix, et le Dieu de
paix et d'amour sera avec vous." (II Cor xiii.) Et ailleurs : "Vous
soutenant les uns les autres dans l'amour, soyez soucieux de préserver
l'unité de l'Esprit par les liens de la paix." (Éph. iv) Ces hommes
n’ont cependant pas ni n’aiment la paix catholique, mais ils font dissension
et de la discorde parmi le peuple chrétien. Et donc parce que certains les
suivent, d'autres sont indécis quant à savoir s'ils doivent les suivre ou
suivre les vrais hommes catholiques. Par conséquent, il n’y a pas en eux
l'unité de l'Esprit, qui est conservée dans les contraintes de la paix.
XIV. Par
conséquent, je ne suis pas jaloux de leur prophétie, parce qu'ils ne sont
pas prophètes, sauf peut-être des faux, contre lesquels le Seigneur a dit :
"Soyez sur vos gardes contre les faux prophètes" (Matt. vii.) et
ainsi de suite. Jérémie aussi a parlé aux Israélites à ce sujet : "Tes
prophètes ont vu pour vous des choses fausses, ils ne vous ont pas montré
votre péché, avec le but d'encourager votre repentir." (Lam. ii)
D'une telle nature sont ceux qui sont voyants pour le peuple chrétien, et
ils affirment des mensonges. Comme il est écrit : "Criez, ne vous arrêtez
pas de dire à mes gens leurs péchés et les péchés de ceux de la maison de
Jacob." (Ésaïe lviii) Les hérétiques, au contraire, n’annoncent pas
aux fidèles les péchés qu'ils ont commis, et ils ne leur demandent pas à se
repentir. Donc à juste titre, ils sont jetés au loin, comme des faux
prophètes. Le Seigneur a dit aussi : "De faux Messies et de faux prophètes
s'élèveront, et ils donneront de nombreux signes prodigieux afin qu'ils
puissent mener même les personnes choisies dans l'erreur, s'il est
possible." (Matt. xxiv) Même dans les périodes postérieures de faux
Messies donneront des signes et donc tromperont beaucoup de gens. Il n'est
pas étonnant alors, lorsque ceux qui ne donnent aucun signe trompent la
confiance de beaucoup et dans des allocutions douces séduisent les cœurs des
innocents.
XV. Pour
cela, ils disent : plusieurs laïcs répandent la parole de Dieu au sein de la
population croyante, comme le bienheureux Honorat et le bienheureux
Equitius, que le bienheureux Grégoire enregistre dans son livre de
dialogues, et en ce moment le saint Raymond, connu comme Paul, dont
l'attestation de la sainteté de nombreux miracles s’est produite. Enfin, les
premiers apôtres étaient à la fois monoglottes (idiotae) et
analphabètes. (Actes iv) Et tous ces hommes, bien que laïcs, prêchent
ou ont prêché la parole de Dieu. Et nous sommes donc imitateurs de leurs
actes et ne devons pas être repoussés, mais plutôt entendus.
XVI. À
cela, je répondrai que les vrais apôtres étaient analphabètes avant leur
vocation, mais "le Seigneur leur apparut dans leur esprit, afin qu'ils
puissent comprendre les Écritures." (Luc xxiv) Il versa en eux le
Saint-Esprit, et il les envoya lui-même prêcher le royaume de Dieu. En
outre, ils n’ont pas prêché des contre-vérités, mais la foi catholique et la
volonté du Seigneur. Et à cause de cela, ils ont fait de nouveaux et
inhabituels miracles, par la grâce de Dieu, "avec si Dieu le veut, en
confirmant leur parole, par des signes qui l’accompagnaient." (Marc xvi)
Mais ces hommes ne comprennent pas les écrits sacrés, comme le dit l'Apôtre
: "certains ont perdu le chemin, et tiennent compagnie avec des mensonges,
ils souhaitent être versés dans les lois, mais ils ne comprennent ni ce
qu'ils disent ni les arguments qu'ils font valoir." (I Tim. i) Ils ne
comprennent pas parce qu'ils n'ont pas la foi, sans laquelle nul n'est en
mesure d'avoir le don d'intelligence, tout comme il est écrit : "Si vous ne
croyez pas, vous ne comprendrez pas." (Ésaïe vii) En outre, ils ne
comprennent pas, car ils n'agissent pas. S'ils devaient faire ce qui est
écrit, ils comprendraient bien, tout comme il est écrit : "L'homme bon
arrive à comprendre en faisant tout." (Psaume cx) La même chose
arrive quand la vigne est prise des agriculteurs qui ne produisent pas de
fruits et donnée à d'autres qui produisent des fruits en leur temps. Et un
talent a été pris d'un serviteur gras qui ne souhaite pas effectuer le
commerce. Ainsi, le Seigneur dit aux Juifs : "Que le royaume de Dieu vous
soit enlevé" (c'est-à-dire, la compréhension des Saintes Écritures) "et il
sera donné à la tribu qui produit des fruits." (Matt. xxi) Ils n'ont
pas vraiment le Saint-Esprit parce qu'ils quittent la Sainte Église, en
dehors de laquelle il (le Saint Esprit) n’est donné à personne. D'où ce que
le Seigneur dit à ses disciples : "Restez dans la ville jusqu'à ce que vous
soyez revêtus de la puissance d'en haut." (Luc xxiv) L'Église est en
effet la ville d'un grand roi, dont les dirigeants sont revêtus de la
puissance du Très-Haut. D'où l'Esprit passionné : "Il remplit toute la
maison où ils sont assis." (Actes ii) C’est-à-dire, (il remplit) la
Sainte Église où l'humble reçoit l'Esprit Saint. Car il est écrit : "Sur qui
mon esprit repose-t-il, si ce n’est sur les humbles, et le doux et celui qui
tremble à ma parole ?" (Ésaïe lxvi) Ils ne sont vraiment pas humbles
aussi longtemps qu'ils se placent devant les gardiens de l'Église. Au
contraire, l’humble David, qui a placé le roi orgueilleux avant lui-même
quand il a dit : "Qui persécutes-tu, Roi d'Israël, qui est-ce ? Un chien
mort et une simple puce ?". (I Rois xxvi) Il convient de noter à quel
point il se considère humble quand il s’identifie comme un chien mort et une
simple puce. Et que dire de Saül, bien que repris par Dieu, qu'il (David) a
appelé le Roi d'Israël ? À ceci que les hérétiques autant que les autres
Chrétiens arrogants prennent note de combien ils doivent s'en remettre aux
pouvoirs de l'Église, ou des autorités laïques, dont ils ne tiennent pas
compte du mérite aux yeux de Dieu, si le saint David a eu du respect pour le
roi orgueilleux, qu'il savait avoir été réprimandé par Dieu, et d'avoir
lui-même été élu au poste de gouverneur du royaume.
XVII. En
outre, ils marchent sans relâche, "ne faisant rien", comme le dit l'Apôtre
concernant leurs semblables, et "ne se mêlent pas de leurs propres
affaires." Et aussi en ce qui concerne les autres, dont l’Apôtre ordonne
"d’adorer en silence, mangeant leur propre pain." (II Thess. iii)
(C’est-à-dire, de leur propre travail, pas celui d'un autre.) Comme ils sont
arrogants, et agités, l'Esprit Saint ne repose pas en eux, lequel réside
dans les humbles et les doux.
XVIII.
Leurs arguments concernant les saints laïques, qu'ils ont prêché la Parole
de Dieu, ne seraient en aucun cas mis en avant, s'ils prenaient note des
paroles du bienheureux Grégoire. Car il dit concernant le bienheureux
Honorat qu'il brillait avec des miracles même d'en haut par la vertu de
l'abstinence, par humilité et par ses autres vertus. Il a également
transpercé le monticule d'un énorme rocher, qui venait du ciel et sur le
point de détruire ses frères, par une invocation au nom du Christ et le
signe de la croix, à travers l'extension de sa main droite dans
l'opposition. Grégoire témoigne qu'il n'avait pas entendu dire que Honorat
avait l'enseignement d’un autre. Les hérétiques s'accrochent à lui, disant
qu'ils reçoivent la ressemblance de lui en raison des disciples, mais ils
n'ont pas de professeurs. Mais qu'ils prennent note de l'argument que le
bienheureux Grégoire applique. Car il dit : "L'application de la manière
correcte de la vie est pour lui de ne pas oser être leader qui n'a pas
appris à être subordonné." Le même homme a déclaré : "Cette liberté ne doit
pas être tirée vers le bas dans l'imitation, de peur que quelqu'un se
prétende être également rempli de l'Esprit Saint, c’est-à-dire, prétende
être ignorant par un instructeur humain, puisqu'il méprise d'être l'élève
d'un homme, et il devient alors un professeur de l'erreur." et ainsi de
suite. Et aussi : "Cela devrait être vénéré par les faibles, mais pas
imité."
XIX. Le
bienheureux Equitius a également été inspiré par un ange, et a été envoyé.
La nuit, l'imposant jeune homme se tenait près de lui dans une vision, et a
placé sur sa langue une lancette, en disant : "Vois que j'ai mis mes paroles
dans ta bouche : va et répand-les." Ce même Esprit a brillé avec la
chasteté, un clair parler, le zèle de l'intention, la doctrine, l'humilité,
la prophétie et le pouvoir en chassant des esprits impurs. Il n'est donc pas
étonnant s'ils sont instruits et envoyés de Dieu, et si autant, étant forts
dans les vertus, prêchent, même s’ils ne sont pas membres d'un ordre sacré.
En effet, que les hérétiques apprennent de l'exemple de cet homme qu’ils
doivent sans tarder être obéissants à la fois au pontifex maximus et
aux évêques. Car appelé par le Pape de Rome à travers le protecteur
Vitalien, Equitius a continuellement donné louange à Dieu, et ordonna
immédiatement que quelques juments soient préparées dans l'heure, et il
commença à exhorter Vitalien avec le plus de véhémence qu'ils doivent
quitter cette même heure. Mais parce que Vitalien était fatigué de son
voyage à son commandement, ils sont restés cette nuit. Le lendemain, le
pontifex maximus décréta par une autre annonce qu’Equitius, le serviteur
de Dieu, ne devait pas bouger de son monastère. Ayant entendu cela, le
serviteur de Dieu, assombri cependant parce qu'ils ne s’étaient pas hâtés,
resta. Voyez que ce saint homme était obéissant au Pape romain, à la fois en
partant et en restant.
XX. En
outre, l'évêque Cadorius ordonna à ce même serviteur de Dieu qu'il devait
dans sa congrégation prendre un homme du nom de Basile, qui était avant tout
dans les arts magiques et, fuyant Rome, cherchait Valeria, dans l'habit d’un
moine. Par conséquent ayant été demandé, le bienheureux Equitius répondit à
l'évêque : "Cet homme, que vous, mon père, me confiez, je ne le verrai pas
comme un moine, mais comme le diable." Et l'évêque dit : "Vous cherchez une
raison pour que vous puissiez ne pas avoir à exécuter cet acte pour lequel
vous êtes un candidat." À qui le bénit Equitius dit : "Je proclamerai que
c'est lui quand je le verrai, mais ne vous imaginez pas que je ne veux pas
vous obéir. Je ferai ce que vous commandez." Il a donc été pris dans le
monastère. Après seulement quelques jours, lorsque le serviteur de Dieu
était absent, ce même Basil trompa avec ses arts magiques l'une des chastes
vierges, sur lesquelles Equitius était gardien. Cette vierge est descendue
avec une fièvre et a dit qu'elle mourrait immédiatement, à moins que Basil
(le moine) vienne la guérir. On alla chercher le serviteur de Dieu
(Equitius), et l'affaire lui a été racontée, et il guérit complètement la
vierge. Il a veillé à ce que Basile soit jeté hors de la congrégation dès
qu’il a été reconnu qu'il était un malfaiteur. Voyez que l'homme était
obéissant à l'évêque dans son acceptation de Basile, bien qu'il reconnaisse
à travers l'esprit de prophétie que l'homme était mauvais. Par ces exemples,
les hérétiques enseignent que l'on doit obéir à la fois au pontife romain et
aux autres évêques.
XXI. En
effet, il est vrai, ce qu'ils prétendent sur le bienheureux Raymond Paul,
qu'il prêchait quand il était un laïc, et l'Église l'a reçu. Mais l'homme de
manière de vivre catholique a honnêtement prêché avec la permission des
évêques, ne conduisant personne en erreur, mais orthodoxe dans tous les
domaines, obéissant aux gardiens de l'Église, ardent avec l'effort total de
collecter des âmes pour Dieu, un plus vif adversaire des hérétiques au nom
de la connaissance et de la possibilité, sur ce fleuve plus rapide, qui est
appelé Difficulté, construisant un pont entre les aumônes des fidèles et un
gué de chaque tribut, revenant, pour ainsi dire, un chemin libre pour les
vagabonds et tous les voyageurs. Il a fait une œuvre pieuse dans un endroit
qui s'appelle le Boni Pas, avec d’autres dans le besoin, en fonction de la
pertinence de l'époque. Donc que les hérétiques renoncent à faire appel à
cet homme catholique pour la défense de leur propre erreur, un homme dont
les pas sont reconnus pour avoir dévié beaucoup.
XXII. Je
vous ai dit ces choses pour réfuter les arguments des hérétiques, en
montrant la certaine autorité des Saintes Écritures. Par le témoignage de
l'Apôtre Paul, ils faussent la manière dont ils doivent être compris, pour
leur propre ruine. Maintenant, j'ai l'intention de publier, si l'Esprit
Saint le veut, à la fois la preuve et les raisons par lesquelles il est
clairement évident qu'ils ne devraient pas prêcher la parole de Dieu, et
qu'ils devraient être entendus par les fidèles.
Chapitre V
Qu'il ne leur est pas autorisé de fournir la parole
de Dieu aux fidèles
I. En ce
qui concerne les laïcs, il y a la question de savoir s'ils sont capables de
répandre la parole de Dieu parmi le peuple, et sur ce point il faut
distinguer les Catholiques des non-Catholiques. Il ne fait aucun doute s'ils
sont catholiques et l'honnêteté de leur vie les en félicite, si leur
discours est ancré dans le sel de la sagesse, et ils savent faire varier le
degré de difficulté de leur discours en fonction de la capacité de chaque
auditeur individuel, et ils préfèrent une certaine voie d'étude ou obéir à
un Catholique de la vraie foi, selon le niveau de leur réalisation dans la
connaissance ou dans le travail, que ce soit à la volonté des évêques ou les
anciens dans la région de laquelle ils pourraient être, et ils sont
capables, je pense, d’encourager ceux qui les entourent. Et si, par
ailleurs, ils n'étaient pas mariés, et que le poids des ennuis terrestres ne
les oppriment pas. En effet, si leur vie était répréhensible, il ne serait
pas nécessaire de les écouter. Car le Seigneur dit ceci : "Faites ce qu'ils
disent." Il n'a pas été dit à l'exception de ceux qui sont assis au-dessus
du siège de Moïse, c'est-à-dire, les enseignants et ceux érudits dans la
loi divine, que Dieu a fait supérieur à son peuple. "Dieu dit au pécheur,
cependant : "Pourquoi expliques-tu mes justices et assumes-tu mon testament
par la bouche ?" (Psaume xlix) Pourtant, David a également parlé
ainsi : "Tu ne bâtiras pas une maison pour moi parce que tu es un homme de
sang." (II Reg xvi) Un homme de sang n'est pas autorisé à construire
un temple de Dieu, parce qu'il habite dans les actes charnels et il est
nécessaire qu'il déshonore l'esprit de ses voisins en construisant
spirituellement.
II. Selon
l'Apôtre : "Que votre discours aussi soit ancré dans la grâce et dans le sel
de la sagesse afin que vous sachiez comment il faut répondre à quelqu'un." (Col.
iv) En effet, on répond à un monoglot dans un sens, un savant dans un
autre, de différentes manières à différentes personnes. Mais comment un
profane peut-il être en mesure de distinguer ces modes, lorsque les clercs
n'ont guère cette connaissance ? Et en effet, la nourriture n'est pas
agréable au goût à moins d’être assaisonnée de sel, pas plus que la parole
utile sans preuve de sagesse. D'où dans Lévitique : "Donnez du sel dans
toutes les offrandes." (Lév. ii) C'est-à-dire, puissiez-vous avoir la
sagesse apostolique dans tous les discours et les actes. Par conséquent, si
un homme n'a pas la sagesse apostolique en paroles et en actes, son discours
n'est pas utile, et il doit de ce fait être évité. Car l'Apôtre a dit à
Timothée : "Évite les injures" (c'est-à-dire, les hérésies) "et les
discussions folles." (II Tim ii) C'est-à-dire, les choses qui sont
sans fruit, même si elles ne sont pas tellement mauvaises comme profanes.
"Car ils progressent vers beaucoup d’impiété", c’est-à-dire, contre
l’adoration de Dieu, "et leur discours se traîne comme un crabe," peu à peu,
corrompant les choses qui sont saines.
III. Pour
cela, un enseignant doit prendre note de la capacité de son public, de sorte
qu'il distribue la juste mesure de blé (c’est-à-dire, de paroles divines),
"tout comme Dieu a exposé les limites de chaque homme fidèle." (II Cor x)
D'où l'Apôtre commande que la prophétie, c'est-à-dire, la révélation de
questions spirituelles, soit fournie par ceux par qui les choses mystiques
doivent être fournies, selon la capacité de (c’est-à-dire, la mesure de)
leur foi, de peur qu'il n'y ait une situation où la discussion des questions
rudimentaires soit étouffée par des préoccupations de choses plus élevées,
ou inversement, lorsque la discussion de points plus avancés est frustrée
par la nécessité de discuter des arguments les plus simples. Sinon, il
arrivera que si l'auditeur est offensé par les mots de l'enseignant, alors
avec Dieu le coupable sera tenu pour être un savant. D'où il est écrit dans
la loi : "Si quelqu'un découvre une fosse, ou en creuse une et ne la couvre
pas, et qu’un taureau ou un âne y tombe, le propriétaire de la fosse doit
donner à titre d'indemnisation le prix des animaux." (Exode xxi)
Découvrir une fosse c’est lever intellectuellement le couvercle sur les
questions ésotériques de l'Écriture Sainte. Celui qui a commencé cela touche
sur les sens sublimes de l'Écriture, mais ils sont compris dans la
contemplation silencieuse, pas publiquement. Mais celui qui ne touche pas le
cœur brut de ses auditeurs, doit répondre en tant que défendeur à la charge,
si à travers ses paroles un esprit, qu’il soit propre ou taché, est pris
dans le scandale.
IV. En
outre, si les hommes supervisent un certain domaine, ou sont obéissants, ils
deviennent bien connus, et parce qu'ils sont obéissants à la Sainte Église,
il apparaît clairement, puisque presque tous sont situés dans certains
diocèses, et puisque presque chaque diocèse a ses frontières individuelles.
Non seulement cela, mais dans certains diocèses des Églises établies sont
distinguées de différentes façons par leurs propres frontières, pour autant
que l'évêque n'a pas de juridiction épiscopale, sauf dans son propre
diocèse. Un prêtre n’a pas plus le pouvoir dans une autre paroisse, car il
est écrit : que personne n’envoie une faux [ou
faulx] dans la récolte d'un autre homme,
c’est-à-dire, que personne ne présume être le juge de croyants engagés à un
autre. Et l'Apôtre dit : "Qui es-tu, qui juges le serviteur d'un autre homme
? Il se tient debout ou tombe au gré de son propre maître." (Rom. xiv)
Si donc il n'est pas possible pour un évêque ou un prêtre d'exercer son
pouvoir dans le cours normal des événements lorsqu’il est à l'extérieur de
son diocèse ou de sa paroisse, combien moins un homme ignorant et profane
pourra envoyer sa faux [ou
faulx] dans
la récolte d’un autre, c'est-à-dire, dans ces gens dévoués à un autre, sans
l'autorisation d'un évêque ou d'un prêtre, dont le souci de la question est
pertinent. Et en effet, ils ne travaillent pas dans le vignoble, comme
l'Évangéliste en témoigne, à l'exception d’être extraits de la même famille.
Et dans un autre endroit, il est écrit comment le chef d'un ménage loua sa
vigne aux agriculteurs, qui lui retourneraient les fruits en leur temps. En
effet, cependant, ils n’ont pas retourné les fruits de leur seigneur, mais
ils ont tué ses serviteurs (ils ont jeté des pierres à un et tué l'autre) et
à la fin ils ont également tué le fils du maître. Pas un seul d'entre eux,
cependant, n'osa transférer la propriété de la vigne à lui-même, tant que le
maître tolérait leur oisiveté et leurs méfaits. Puisqu'ils ont été dévoués à
une communauté, bien que oisifs, bien que mauvais, tant qu'ils étaient
tolérés par l'Église, sans la permission et l'autorisation de celui à qui a
été confiée la vigne, pas un seul d'entre eux présumait travailler,
c'est-à-dire, se débarrasser des vignes mortes et en planter de nouvelles,
utiliser la houe de la Parole, penser la vigne comme superflu et cultiver le
nécessaire.
V. Enfin,
qui est si stupide qu'il assiste à l'alimentation des brebis d’un autre sans
avoir consulté son maître ? Car, par le fait même, il est suspect, qu'il
prend cela sur lui-même, surtout s'il est de naissance modeste. Et c'est
lui, qui "n'entre pas par la porte, mais qui monte par un autre chemin, et
est un voleur et un bandit. Mais un voleur ne vient que pour qu'il puisse
voler, tuer et causer la destruction." (Jean x) Et en effet, comme
disent les savants, on entre par la porte en faisant confiance au Fils de
Dieu, et en imitant son humilité, et en prêchant pour son amour, et non pas
pour la récompense des autres. Par ailleurs, s'il est un incroyant, ou
arrogant ou cherche ses propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ (Phil.
ii), il est un voleur, qui dit que ce qui est à autrui est à lui, et un
bandit est celui qui tue pour obtenir la propriété d'autrui.
VI. De
toutes ces choses, on peut voir qu'il n’est permis à aucun prêtre ni laïc
dont le lieu d'habitation est inconnu (que dis-je, plutôt, même si l'on sait
où il habite), de cultiver une vigne (c’est-à-dire, un peuple) et de paître
le troupeau d’un autre, sans la permission d’un évêque ou ancien, dont c’est
son affaire. Et si par hasard quelqu'un prétend le faire, cette objection ne
peut être faite : "Qui t'a établi chef et juge sur nous ?" (Actes vii)
Il peut être lu dans le testament de l'Évangéliste que le même homme a dit
ceci à Jésus au sujet d'une foule : "‘Maître, dis à mon frère de partager
avec moi notre héritage.’ Et Jésus lui dit : ‘quelle homme m’a nommé juge
sur vous, ou un distributeur de biens ?’" (Luc XII) Et, s'il est
décidé que dans les affaires séculières un juge doit être choisi, de sorte
qu'un homme ne se nomme pas soudainement, combien plus important ça l’est
dans les choses divines. Toujours dans le récit de l'Apôtre : "Personne ne
devrait prendre l'honneur pour lui-même, sauf celui qui est appelé par Dieu,
comme le fut Aaron" (Héb. v) Et pourtant, voulant montrer sa foi dans
l'invocation de Dieu d'entendre la Parole de Dieu, et désireux de répandre
sa prédication à partir de la source de la grâce divine, il dit : "Comment
vont-ils prier à Lui, en qui ils ne croient pas, ou comment croiront-ils en
Lui, au sujet duquel ils n'ont pas entendu parler, mais comment vont-ils
entendre sans qu'il y ait des prédicateurs ;
et comment les hommes prêcheront-ils sans être envoyés pour le faire
?" (Rom. x) De cet égard, il est démontré que les autres n'ont pas
invoqué Dieu s'ils ne croient pas en lui, ni ne croient-ils s’ils ne l'ont
pas entendu, ni n'entendent à moins que d'autres prêchent pour eux, ni les
autres ne devraient prêcher sauf s’ils ont été envoyés. Premièrement c’est
donc d'être envoyé de Dieu, de qui toutes les bonnes choses proviennent, et
de même celui qui a été envoyé doit obéir et prêcher. De même, sans aucun
doute, Moïse fut envoyé par Dieu pour les enfants d'Israël, et après de
nombreux plaidoyers afin qu'il ne soit pas envoyé, avec Dieu persistant dans
son désir, il obéit. De même Ésaïe, de même d'autres prophètes bénis n'ont
pas enseigné le peuple de Dieu, sans avoir été envoyés.
VII. En
outre, dans le Nouveau Testament, d’autres apôtres et disciples ont été
envoyés par Dieu pour prêcher Sa parole. D’où ils sont appelés Apôtres,
c'est-à-dire, ceux qui ont été envoyés. Les apôtres Paul et Barnabas ont
également été envoyés par le Saint-Esprit, mais quand les disciples
jeûnaient. Ils ont prié pour eux et ont imposé leurs mains sur eux, et leur
ont réparti des tâches, qu’ils ont prises. Ils n'ont pas, cependant, reçu la
tâche de la prédication, par laquelle tout le long les choses avaient été
faites, à la fois par Dieu et par les disciples. Alors les apôtres ont nommé
des anciens dans chaque église. Le bienheureux Paul a également ordonné à
Tite qu'il nomme des anciens pour chaque ville, c'est-à-dire, des évêques.
VIII. De
cela, il est clair que certains hommes sont envoyés par Dieu seul, d'autres
par Dieu et l'homme, certains ni par Dieu, ni par l'homme. Moïse,
Jean-Baptiste, et le bienheureux Equitius mentionné ci-dessus sont des
exemples d'hommes envoyés par Dieu seul. En effet, dans les paroles du
bienheureux Grégoire : "La liberté de leur vie de la matière la moins noble
ne doit pas être entraînée dans l'imitation, de peur que quelqu'un présume
qu’il est lui-même également rempli du Saint-Esprit, et il pourrait mépriser
être un disciple des hommes, et devenir un professeur d'erreur". Il y a ceux
qui sont envoyés par Dieu et l'homme, tout comme les apôtres l’ont été par
le Christ, en effet un Dieu et un homme, et d'autres par des apôtres ou les
évêques de leur région. C'est ce que l'Apôtre dit aux évêques, qu'il avait
lui-même nommés : "Prenez soin de vous et de tout le troupeau sur lequel le
Saint-Esprit vous a placé pour diriger comme des évêques l'Église de Dieu,
qu'il a faite à travers son propre sang." (Actes xx) Voyez, tout
comme Actes confirme, qu'il les a nommés lui-même, mais il dit qu'ils
sont envoyés par le Saint-Esprit. Il y en a d'autres qui ne sont pas envoyés
par Dieu, mais ils viennent de leur propre gré, avec leur propre présomption
extrême, et afin qu'ils puissent conduire les autres dans l’erreur moins
ouvertement, ils mentent disant qu'ils ont été envoyés de Dieu, comme des
gens qui sont en fait capables de faire et d’interpréter une prophétie.
"Malheur à ceux qui prophétisent de leur propre cœur, qui agissent à
l'instigation de leur propre volonté, qui disent, ‘le Seigneur dit’, et le
Seigneur ne les a pas envoyés." (Ézéch. xiii) Au sujet de ceux dont
le Sauveur parle dans l'évangile de Jean : " Tous ceux qui sont venus avant
moi sont des voleurs et des brigands." (Jean x) Ceux qui sont venus
n'avaient pas été envoyés. Car il a dit : "Ils sont venus, mais je ne les ai
pas envoyés." En venant il y a une présomption d'arrogance. En étant envoyé,
il y a le respect de servir. C'est pourquoi il dit : ‘malheur’,
c'est-à-dire, la damnation éternelle, à ceux qui disent qu'ils sont envoyés
et ne le sont pas, comme des menteurs, des voleurs et des brigands et des
hommes présomptueux. En effet, il y a des signes très clairs pour identifier
ceux qui sont envoyés par Dieu : ils ont des vertus : la charité, la paix,
la patience, la continence, la bonne volonté, l'humilité et l'obéissance
comme un compagnon inséparable. À cela, le bienheureux Jacques a dit :
"Cette sagesse qui vient d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique,
modérée, bonne conseillère, harmonieuse avec de bonnes actions, pleine de
compassion et de bons produits, elle n'est pas critique et est sans
hypocrisie." (Jacques iii) Voyez comment les signes sont évidents
d'une sagesse donnée par Dieu !
IX. Ceux
qui sont envoyés par Dieu et l'homme ont des preuves claires qu'ils ont été
envoyés. Ceux qui viennent de leur propre gré n'ont pas été envoyés, et ils
n'ont pas la preuve de l'homme qui les a envoyés, ni de Dieu, s'ils n'ont
pas la charité, l'humilité et l'obéissance, et ces choses qui, selon Bède,
sont les inséparables compagnons d'humilité.
X. Et de
toutes ces choses, il est plus certain que ceux qui ne font pas partie de
l'ordre sacré ne doivent pas être facilement entendus par le peuple de Dieu,
à moins qu'ils aient des preuves visibles qu'ils aient été envoyés de Dieu.
Et s'ils ne veulent pas obéir aux gardiens de la Sainte Église, il est clair
qu'ils n'ont pas été envoyés, mais sont venus de leur propre gré. Car "parce
que tout pouvoir vient de Dieu et les choses qui sont de Dieu sont
ordonnées, ceux qui résistent à l’autorité travaillent contre l'arrangement
de Dieu, et ceux qui résistent à l'ordination de Dieu acquièrent la
damnation pour eux-mêmes." (Rom xiii)
XI. En
outre, ceux qui ont des femmes ou sont opprimés par un poids de soins
terrestre ne sont pas adaptés à la diffusion de la parole de Dieu. Car c'est
par le témoignage de l'Apôtre : "Celui qui a une femme a une préoccupation
pour les choses du monde - comment il peut plaire à sa femme - et est donc
divisé." (I Cor. vii) En effet, un prédicateur de la Parole de Dieu
doit avoir un cœur libre de tout souci terrestre, de sorte que, autant
qu’il, étant perspicace, puisse voir ces choses qui échappent à d'autres,
tellement peut-il lui-même être disposé plus vraiment à la connaissance et à
la vie. Car l'œil n'observe pas correctement un défaut en quelque chose
quand il est plein de poussière lui-même. À cet effet, le Seigneur dit au
premier savant de la Sainte Église : "N’amène pas un sac, ni un
portefeuille." (Luc x) Mais que pouvait-il signifier par le
portefeuille, à l'exception des charges de la laïcité ? Et le premier
pasteur de l'Église dit : "Ce n'est pas bon pour nous, afin de nous occuper
des tables d'argent, de laisser derrière la parole de Dieu. Nous avons
choisi pour ce travail, des hommes de bon témoignage, pleins d'Esprit Saint
et de sagesse, et nous allons les inciter à la prédication et au ministère
de la Parole." (Actes vi)
XII. Donc
une fois que tous les arguments ci-dessus, concernant ceux érudits dans la
parole divine, sont considérés, on peut voir que c'est horrible d’accomplir
le poids de la Parole pour un profane, d'autant plus que, en effet, il a été
confié aux prêtres d'enseigner toutes les questions concernant les lois que
Dieu a enjointes aux enfants d'Israël par la main de Moïse, comme Malachie
dit : "Les lèvres du sacrificateur sont les gardiennes de la connaissance,
et la loi doit être recherchée de sa bouche, parce qu'il est l'ange du
Seigneur des Armées." (Mal ii) Ces conditions s'appliquent si le
profane est catholique ; avec le résultat que, sans la permission d'un
évêque ou d'un ancien, il ne puisse pas envoyer sa faux [ou
faulx] de paroles dans son
champ, c'est-à-dire, le peuple, et ne peut non plus donner une mesure de blé
pour une famille, sur laquelle le Seigneur ne l'a pas nommé comme
protecteur, il ne devrait pas nourrir le troupeau d'un autre s'il le
rencontre, il ne devrait pas travailler dans un autre vignoble s'il n'a pas
été appelé.
Chapitre VI
Je réponds à l'argument où ils utilisent les mots
des Apôtres : "Il faut obéir à Dieu, pas aux hommes", et concernant
certaines autres questions
I. Sans
doute un homme (qu’il soit religieux ou laïc) qui a sombré dans l'hérésie ne
doit pas être entendu par les fidèles, mais doit être évité. Un hérétique
est celui qui suit soit une vieille ou ancienne hérésie soit en crée une
nouvelle. De ce genre sont ceux qui disent que l'on n'a pas à obéir aux
évêques, prêtres ou, ce qui est horrible à dire ! la Sainte Église Romaine.
En cela, il est convenu que les hommes de cette nature sont des hérétiques
ou des incroyants. Il a été dit plus haut : "Car l'obéissance est la seule
chose qui donne l'insigne de la foi." Sans cela un homme est démontré pour
être coupable d'être un incroyant, même s'il semble être fidèle.
II. Mais,
disent-ils, nous sommes obéissants à Dieu, pas aux hommes, suivant Pierre
qui dit : "Il faut obéir à Dieu avant d'obéir aux hommes" (Actes v)
Le Seigneur en effet enjoint aux disciples, en disant : "Allez dans le monde
entier, proclamez l'Évangile à toutes les créatures." (Marc xvi) Les
chefs des prêtres et les grands prêtres du temple interdisaient même les
anciens d’enseigner ou de prêcher au nom de Jésus. Lorsque les chefs des
Juifs ont interdit l'enseignement, Pierre a fait valoir, en disant que le
Christ avait ordonné qu'ils enseignent toutes les créatures : "Il faut obéir
à Dieu plutôt qu’aux hommes."
III. Mais
les hérétiques mentionnés ci-dessus ne peuvent pas défendre leur propre
erreur avec ce passage de l'Écriture. Car Dieu leur a ordonné d’enseigner.
Car ceux que le Seigneur envoie (comme cela a été dit précédemment) montrent
des signes clairement visibles d'humilité, de charité, d’autres vertus et
miracles, et dont le compagnon indivisible est l’obéissance : "Avec le
Seigneur exerçant sa volonté, et confirmant la vérité de leurs paroles avec
une preuve ultérieure." (Marc xvi) Ces hommes n'ont pas de tels
signes. Par conséquent, ils ne sont pas envoyés de Dieu et ils ne doivent
pas parler. D'où, lorsque le bienheureux Job a appelé ses amis, qui étaient
des hérétiques, "fabricants de mensonges et adorateurs d'un dogme pervers."
Il a déclaré : "Puissiez-vous être muets, afin que vous puissiez penser
sagement !" (Job xiii) Aussi : "Qu'est-ce que Dieu a besoin de votre
mensonge, que vous parliez des tromperies pour lui" (ibid.) Et plus
loin : "Est-ce que vos mots semblables au vent auront une fin ?" (Job xvi)
Et à son tour : "les regards perçants expriment un témoignage contre moi et
les faux discours sont enflammés contre mon visage, me contredisant." (ibid.)
Et encore "mes amis verbeux" (ibid.) et aussi "prenez note de moi, et
taisez-vous, et placez votre doigt sur vos lèvres." (Job xxi) et
"votre réponse s’est révélée lutter contre la vérité." (ibid.) Le
Seigneur a aussi dit à Eliphaz : "Ma fureur est excitée contre toi et contre
tes deux amis, parce que vous ne dites pas la vérité devant moi, comme l'a
fait mon serviteur Job." (Job xlii) De l'avis du bienheureux
Grégoire, Job est l'image de la Sainte Église et ses amis les personnages
des hérétiques, qui sont dits être des amis parce que dans certaines
observances ils sont une partie de la Sainte Église, mais par leurs erreurs,
qu’ils font eux-mêmes ou en suivant d'autres, ils sont mentionnés comme des
tisserands de mensonges. Et parce qu'ils travaillent pour défendre
leurs actions, ils sont appelés des adorateurs d'un dogme pervers. Et
puisque leur malice est cachée, eux, qui disent un témoignage contre la
Sainte Église, sont appelés regards perçants, à condition qu'ils
combattent encore une fois, pas par des arguments rationnels mais par des
discours faux et inutiles, et donc sont-ils appelés faux conférenciers
et verbeux, et leurs paroles semblables au vent. Et donc il
est avantageux pour eux de se taire. D'où, Job voulait tant qu'ils se
taisent et qu'ils mettent leur doigt sur leurs lèvres et assistent aux
gardiens de la Sainte Église quand ils parlent, satisfaisant ce qui est dit
dans Jacques (V. chap. i) "Que tout homme soit prompt à écouter, lent
à parler."
IV. Ils
provoquent la colère de Dieu contre eux-mêmes parce qu'ils enseignent un
chemin autre que celui de la Sainte Église. Par conséquent, Dieu ne répond
ni à leurs sacrifices, ni à leurs prières. Toutefois, si la Sainte Église
devait faire des offrandes ou prier pour ceux qui étaient repentants, en
leur nom, il leur répondrait. D'où le Seigneur a dit aux amis de Job :
"‘Prenez sept taureaux pour vous-mêmes, et sept béliers, allez auprès de mon
serviteur Job, et il offrira l'holocauste en votre nom, car Job est mon
serviteur, il priera pour vous, je vais lui répondre, de sorte que vous
puissiez ne pas estimer cela comme un acte stupide. Car vous n'avez pas dit
la vérité devant moi, comme mon serviteur Job a fait.’ Et ils firent ce que
le Seigneur leur avait dit, et le Seigneur a répondu à la figure de Job, et
il céda à la pénitence de Job, quand il a prié au nom de ses amis." (Job
xlii)
V. Par
conséquent que les hérétiques cessent d'être verbeux, et laissez-les,
pénitents, retourner à l'Église sainte, laissant derrière eux leurs
principes arrogants, comme à travers le sacrifice des taureaux et des
béliers. L'Église, avec des sacrifices et des prières, intercède en faveur
de ceux qui s'égarent, puisque le sacrifice ou la prière de personne en
dehors de l'Église ne sera repris.
VI.
L'Apôtre a donc été envoyé par Dieu et l'honnêteté de sa vie, le caractère
extraordinaire de ses miracles et l'orthodoxie de sa doctrine sont attestés.
Par conséquent, les Apôtres ne doivent pas avoir obéi aux non-croyants
juifs, les bourreaux du Seigneur, et les persécuteurs des disciples, les
membres d'autres religions, croyants en effet que le nom du Seigneur pouvait
être étouffé, comme blasphémant contre Dieu ; et Dieu était disposé, et a
confirmé son discours avec des signes d'accompagnement, et même les a
envoyés. Mais ceux qui ne sont pas totalement obéissants à la volonté de
Dieu, et d'ailleurs obéissent aux infidèles, c'est-à-dire, aux interprètes
de l'hérésie ; ceux-là effectivement n’ont été envoyés ni par Dieu ni par
l’homme. Il est convenu qu’ils n'obéissent pas à Dieu parce qu'ils ne sont
pas obéissants à ceux que le Seigneur a ordonné qu’ils soient obéis ; ceux
qui sont assis sur le trône de Moïse, c’est-à-dire, les évêques et les
prêtres, ceux qui gardent la place de Moïse. Alors qu'ils dominent sur le
peuple de Dieu, ils gouvernent et enseignent la volonté de Dieu, et
corrigent les méchants. De là, il est écrit : "Sur le trône de Moïse sont
assis les scribes et les pharisiens : obéissez et faites donc tout ce qu'ils
vous demandent." (Matt. xxiii) De plus l'Apôtre dit : "Obéissez à
ceux qui dominent sur vous, et soyez leur subordonnés." (Hébreux xiii)
Et Pierre : "Jeunes gens, obéissez à vos anciens." (I Pierre v) En
effet, il a appelé les anciens les bergers du troupeau, à l'égard duquel il
a dit précédemment : "Nourrissez le troupeau de Dieu qui est le vôtre." (ibid.)
VII. De
cela, il est plus clairement apparent que les hérétiques mentionnés
ci-dessus ne sont obéissants ni à Dieu ni aux Apôtres. En effet, ils se
consacrent à une notion répréhensible ; ils obéissent aux hommes perfides,
fournisseurs d'hérésie, avec les prêtres catholiques étant détenus au
mépris. D'autres, comme un troupeau sans berger, s'appliquent eux-mêmes à
l'obéissance à personne. Ces hommes, la loi de Dieu les appelle "les fils de
Bélial" (III Rois xxi), c’est-à-dire, "hors de l'étrier." En vérité,
le Seigneur, sur le point de monter aux cieux, n'a pas laissé les brebis
dont il se souciait sans pâturage, mais il les a confiés à la garde du
bienheureux Pierre, en disant : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que
ces autres hommes ? Veille sur mes brebis." (Jean xxi) Par cet
exemple, l'apôtre et l'homme apostolique, les bergers de Dieu, ont été
instruits et ont pris soin de commander les fidèles à travers le temps. Car
un troupeau sans pâturage meurt, et une armée sans chef, comme une ville
sans un gouverneur et une région étendue sans un surveillant, tout comme il
est écrit : "Là où il n'y a pas de gouverneur, les gens vont à la ruine." (Prov.
Xi)
VIII. De
cela et d'autres exemples similaires, que les ennemis de la vérité prennent
note à quel point sont folles les actions de ceux qui osent vivre sans Dieu
ou l'homme comme guide. Par conséquent, selon les mots du bienheureux
Pierre, ils s'efforcent de montrer qu'ils obéissent à Dieu et non aux
hommes, comme s’ils coupaient la gorge de Goliath avec leurs propres épées,
alors qu'ils sont en fait avérés de n’obéir ni à Dieu ni aux hommes
catholiques. À ce titre, ils doivent être évités, comme des incroyants ou
des condamnés, ni accueillis, ni reçus dans la communauté, mais plutôt
qu'ils doivent être mis en fuite et retirés de la société ordinaire.
L'Apôtre dit : "Ne prenez pas le joug avec les infidèles : car quel est le
partenariat de la justice avec l'iniquité ? Ou, quel lien commun la lumière
et les ténèbres ont-ils ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? Ou
quelle part la croyance a-t-elle avec l’incrédulité ? Quel consensus y
a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ?" (II Cor. vi) Aussi
l'Apôtre : "Même si nous ou un ange du ciel vous prêchait un évangile qui
est différent de ce que nous avons (déjà) prêché, qu’il soit condamné. Tout
comme nous avons dit auparavant, même maintenant, je le dis encore : "Si
quelqu'un vous prêche quelque chose qui est différent de ce que vous avez
accepté, qu'il soit condamné". (Gal i) Et aussi : "Après qu’un
hérétique a été puni pour la première fois et la deuxième, évitez-le,
sachant qu'il est subversif, et de quel type il est." C'est-à-dire, qu'il
est ruiné, même celui qui est si incorruptible, "et qu'il pèche, après avoir
été condamné par le juge approprié." (Tite iii)
IX.
D'autres sont jetés hors de l'Église par sa propre décision, en raison de
leurs crimes, mais les hérétiques la quittent de leur propre gré. L’Apôtre a
commandé aux Thessaloniciens : "Ne soyez pas associés à celui qui n'obéit
pas à la parole" de ce même Apôtre. (II Thess. iii) De plus, le
bienheureux Jean : "Dieu n'a personne qui quitte [l'Église] et qui ne reste
pas avec la doctrine de Christ." (II Jean ix) Et un peu plus tard :
"Si quelqu'un vient à vous et ne suit pas cette doctrine, ne le recevez pas
dans votre maison, ne le saluez même pas. Car celui qui le salue communique
avec les œuvres du mal." (II Jean x) Aussi le bienheureux Paul : "Je
vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, de vous
éloigner de tout frère qui ne mène pas une vie ordinaire, ou ne vit pas
selon la tradition qu’il a reçue de moi." (II Thess. iii) Et aussi :
"Renonce aux injures et au discours vain, car ils conduisent à une grande
impiété", et ainsi de suite. (II Tim ii) Encore une fois : "Ne vous
laissez pas égarer par des doctrines diverses et étrangères." (Héb. xiii)
Et aussi : "Supprimez le méchant du milieu de vous." (I Cor. v) Ceci
est causé quand un homme mauvais est retiré de la communion de l'Église par
une action disciplinaire de l'Église. Et aussi : "Vous alliez si bien. Qui
vous a arrêté d'obéir à la vérité ? Vous avez conspiré avec aucun homme. La
persuasion n'était pas de celui qui vous a appelé (c'est-à-dire, Dieu), mais
du diable. Une petite quantité de levure fait lever toute la pâte." (Gal
v.) Aussi : "Ne communiquez pas avec les instruments infructueux des
ténèbres, mais confondez-les d'autant plus." (Éphésiens v.) Plus loin
: "Que personne ne vous séduise par l’élévation du discours." (Col ii)
Et en effet, l’élévation de ce type n'existe pas, sauf dans les mots.
Comparez aussi Jean : "Ne croyez pas tout esprit, mais examinez l'esprit
pour voir s’il vient de Dieu." (I Jean iv) Et le bienheureux Pierre :
"Notre frère plus charitable Paul, selon le don qui lui a été donné, vous a
écrit, comme il écrit dans toutes ses lettres. Dans celles-ci il y a
quelques points qui sont difficiles à comprendre, que les ignorants et les
instables peuvent expliquer à tort, comme ils le font avec d'autres parties
de l'Écriture, pour leur propre damnation. Vous frères, donc, puisque vous
savez déjà cela, tenez-vous sur vos gardes, de peur que vous soyez séduits
par les erreurs de l'insensé, et que vous perdiez votre propre position de
sécurité." (II Pierre iii)
X. Nous
avons choisi ces paroles de l'Écriture sainte, comme un rappel du salut à
être envisagé par des hommes fidèles à Christ, à être conservé en mémoire,
afin qu'ils sachent bien qu'il ne doit y avoir aucune participation avec, ni
association pour ces hérétiques perfides. Ils ne devraient pas être écoutés,
mais traités comme des condamnés, et évités comme étant corrompus et
clairement sans vergognes. On ne doit pas non plus s’associer avec eux, mais
ils devraient être traités comme des rebelles, et ils ne devraient pas être
accueillis, ou reçus dans votre maison, mais traités comme des hommes qui
sont contre le Christ, et évités, comme des gens qui prononcent des mots
profanes et stupides. En effet, ils se dessinent à l'impiété à la manière
d'un crabe, peu à peu, ils infectent les membres sains, c'est-à-dire, le
fidèle, et juste comme le levain fait lever une masse de fine farine, ils
gonflent de fierté ceux qui ont quelque chose à voir avec eux. Une fois que
la douceur naturelle de l'unité catholique a été perdue, ils les retournent
acides, c’est-à-dire, avec leurs opinions remodelés, et ils sont à la fois
corrompus, comme le dit l'Apôtre, et privés de la vérité, croyant que la
piété est le profit, tout en prêchant pour le profit et non pour l'avenir.
C'est pourquoi il ne doit y avoir aucune communication avec eux, et ils
doivent être réfutés d'autant plus vigilamment.
XI. D'où
l'Apôtre dit aussi, faisant usage de la parole d'Ésaïe : "Le Seigneur dit :
‘sortez du milieu d’eux, et séparez-vous. Et ne touchez rien d'impur. Je
vous recevrai et serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et
des filles, dit le Seigneur Tout-Puissant." (II Cor. vi) Celui qui
est séparé des hommes mauvais n’imite pas leurs œuvres. Celui qui ne consent
pas à la volonté des pécheurs ne touche pas au mal. Il fuit l'homme qui
n'est pas avare dans l’usage de sa bouche, mais il corrige cependant
beaucoup de ce qui est autorisé. C'est la voix du ciel, que Jean a entendue,
en disant : "Sortez d'ici, mon peuple, et ne participez pas à leurs crimes,
et ne recevez pas une partie de leur peine : puisque leurs péchés atteignent
jusqu’au ciel et le Seigneur a pris note de leurs iniquités." (Apoc xviii)
Ils ne nous souillent pas dans ces deux manières si nous n'avons pas
acquiescé : mais nous les réfutons, car ils agissent sur les œuvres des
ténèbres, et sont des spoliateurs des Saintes Écritures ; incrédules et
insensés, corrupteurs des esprits et des loups métaphoriques qui arrachent
et brisent le troupeau du Seigneur, comme il est écrit : "Dedans il y a des
loups voraces" (Matt. vii) Ils ont empoisonné l'esprit et
l'intention, si l'occasion est donnée, de poursuivre les personnes
publiquement et les corrompre intérieurement, et la coutume de buissons
épineux ou des chardons, rendant sanglants ceux qui viennent près d'eux, et
les déchirant en morceaux, comme il est écrit : "Est-ce qu'ils recueillent
des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ?" (Matt. vii)
Chapitre VII
Ceux dont les hérétiques induisent plus facilement
en erreur, et ceux qu'ils n’induisent pas en erreur
I. Je
démontrerai ici à quel point les hérétiques nuisent au peuple de Dieu, et
voyons, si le Saint-Esprit le veut, qui ils induisent plus facilement en
erreur.
II. Ils
induisent en erreur les femmes, ces hommes qui ne sont pas virils (mais qui
agissent de façon efféminée), les ignorants, les menteurs, ceux qui ne sont
pas obéissants à la vérité et qui tombent dans le péché, les avares, et
enfin ceux qui n'ont pas le signe (de la vertu) sur leurs visages,
c'est-à-dire, ceux qui n'ont pas la charité dans leur cœur. Ils induisent
les femmes en erreur en premier, et à travers elles les hommes, tout comme
le diable a premièrement séduit Ève, et ensuite à travers son Adam. De même,
il a essayé de ruiner Job par sa femme, quand elle a dit : "Gardes-tu
toujours ta foi ? Maudis Dieu et meurs !" (Job ii) La même chose
s'est produite à Pilate par sa femme quand elle lui a dit : "N'aie rien à
voir avec cet homme juste. Car aujourd'hui, dans une vision, j’ai souffert
beaucoup de choses à cause de lui." (Matt. xxvii) Il voulait
perturber le mystère de la passion de notre Seigneur, afin que par sa mort
Satan perde son pouvoir. L'Apôtre dit à Timothée concernant les
pseudo-christs et les hérétiques : "Ils ont en effet l'apparence de la
piété, mais ils n'ont pas la vertu qui lui est associée. Évitez ces hommes.
De ce groupe, il y a ceux qui vont envahir les maisons, capturer et prendre
pour épouses des jeunes femmes qui sont accablées par les péchés et qui sont
dirigées par différents désirs." (II Tim iii)
III.
Voyez qu'il est clair qu'ils n’induisent pas les hommes fermes en erreur
mais les femmes corruptibles, qui méritent d'être induites en erreur, en
particulier celles qui sont accablées par les péchés. Ils induisent
également en erreur les hommes avec une faiblesse féminine, tout comme il
est écrit : "Un rassemblement de taureaux parmi les vaches de la
population." (Psaume lxvii) Il appelle les hérétiques taureaux, ceux
qui sont fiers et sauvages dans leurs défauts. Ils sont ceux qui se
rassemblent parmi les vaches de la population, c'est-à-dire, parmi ceux qui
peuvent être facilement induits en erreur.
IV. Ils
séduisent aussi les ignorants. D'où il est écrit dans les Proverbes :
(L'ignorance) est comme "une femme stupide et bruyante, pleine d'incitation
à pécher, et ne sachant rien du tout" et ainsi de suite. (Prov. ix)
Elle dit : "Celui qui est léger devrait venir dans ma direction." La femme
stupide et bruyante est la perversité hérétique. Elle est stupide par son
intellect imbécile et bruyante à cause de son babillage. Elle est pleine
d'encouragements à pécher, et ne sachant rien du tout et ainsi de suite.
Elle dit : "Celui qui est léger devrait venir dans ma direction." Un homme
léger est un homme très stupide, une carence en sens commun.
V. Ils
induisent également en erreur l'innocent ou le simple. D'où l'Apôtre :
"Grâce à des discours mielleux et de bonnes paroles, ils séduisent les cœurs
des simples." (Rom. xvi) Ils ont même séduit ceux qui sont humbles de
cœur, d'où des Proverbes : "Il y a ceux qui ont des épées pour dents et
dévorent avec leurs molaires afin qu'ils puissent consommer les pauvres de
la terre et les indigents parmi toutes les choses." (Prov. xxx) Les
hérétiques ont des épées à la place des dents, ils savent que leurs
enseignants dépravés peuvent consommer plus facilement que d'être consommés,
qu'ils peuvent tuer plutôt que de faire vivre. Ils détruisent l’un après
l’autre les nécessiteux de la terre tout en conduisant ceux avec encore
moins de sens commun que ce qu'ils ont eux-mêmes, les touchant comme s'ils
étaient mort dans leur propre corps. De même, ils tentent de supplanter des
assemblées de fidèles ces nécessiteux en toutes choses (c'est-à-dire, ceux
qui sont humbles de cœur).
VI. Ils
s'efforcent d’induire en erreur ceux qui sont droits de cœur. D'où :
"Regardez ! Les pécheurs ont tiré leurs arcs, préparé leurs flèches dans le
carquois, afin qu'ils puissent tirer dans l'ombre sur ceux qui sont droits
de cœur." (Psaume x) Les pécheurs, c'est-à-dire les hérétiques, ont
tiré leurs arcs ; autrement dit, ils ont courbé l'écriture des Ancien et
Nouveau Testaments, la comprenant en fonction de leurs propres erreurs,
et ils ont préparé leurs flèches : cela signifie les paroles
empoisonnées dans leur cœur, et ce,
afin qu'ils puissent tirer dans l'ombre sur ceux qui sont droits de
cœur, cela est ambigu. Soit dans l'ombre signifie au sens naïf,
et ténébreux puisqu'il y a des hommes charnels et ignorants. Soit cela
pourrait se référer à la lune sombre, qui est l'Église, qui a été
assombrie au début de la foi, ou qui est obscurcie par les nuages des
blasphémateurs, ou, rendue en sang avec le massacre des martyrs. Les
hérétiques tirent leurs flèches dans cette obscurité, parce qu'ils savent
que ces temps sont avantageux pour abattre un à un les malades. Une fois que
les malades ont été induits en erreur, encore ils résolvent également
d’emmener de force ceux qui sont droits de cœur. Or, les enfants de l'Église
sont dits être comme une lune sombre alors qu'ils sont pécheurs. Voici les
hérétiques tirent, quand ils préparent le sacrement à travers ces ministres
de l'Église comme ceux qui trompent les malades, quand ils proposent à ce
qu’ils participent eux-mêmes à ces choses, qui sont le devoir de ces
ministres.
VII. De
cela, il est clair qu'ils égarent les infirmes et les ignorants. L'Apôtre
met en garde contre ce qui se passe, en disant : "Ne soyons plus comme des
petits enfants, dansant sur les vagues et emportés à tout vent de
doctrine, dans la débauche des hommes, à la ruse et l'oppression du péché."
(Éph. iv) Nous ne serons pas, dit-il, bavards dans l'intellect, et
nous allons être emportés par tout autre vent urgent de doctrine. La
doctrine du dépravé, comme le vent d’une tempête, contraint les ignorants et
les infirmes à la perfidie, c'est-à-dire au naufrage. Cette doctrine vient à
propos dans la débauche et la ruse des hommes, c'est-à-dire, à travers des
hommes sans valeur intrinsèque et astucieux dans la tromperie des naïfs. La
doctrine de ces personnes mène toujours à errer dans l'erreur, c'est-à-dire,
ils les conduisent en quelque sorte dans le péché. Sur ce, il a également
dit ailleurs : "Ne devenez pas imprudents, mais plutôt intelligents de ce
qu’est la volonté (de Dieu)" et ainsi de suite (Éph. v.) Et aussi :
"Frères, ne soyez pas comme les garçons dans la pensée, mais ayez la malice
des petits enfants, et soyez bien formés à cette pensée." (I Cor. Xiv)
VIII. Il
est clair qu'ils ne trompent pas le brave et le sage. D'où dans les
Proverbes : "En vain un filet est étendu devant les yeux des oiseaux." (Prov
i) Les yeux des oiseaux sont ici les cœurs des bienheureux, soutenus par
les plumes de la vertu, qui dans la contemplation des choses célestes avec
une vue perçante volent vers les régions ci-dessus. En vain, les filets de
la tromperie sont étendus par les impies en face de ces hommes. Car, avec
l'aide divine, ils transcendent facilement tous leurs liens et atteignent la
connaissance supérieure.
IX. Ils
induisent également en erreur ceux qui n'ont pas reçu la charité ou la
vérité. Ou, s'ils l’ont reçue, ils ne sont pas sauvés à cause de cela. Ils
séduisent aussi ceux qui acceptent l'iniquité. D'où l'Apôtre dit, souhaitant
en ce qui concerne le diable, qui travaille déjà le mystère du péché par des
pseudo-christs, faire remarquer ceux qu'il trompe : "Il va le détruire avec
la révélation de sa venue. L'apparition de cet impie par l'activité de Satan
sera avec toute la puissance et des prétendus signes et des prodiges, et
dans toute séduction du péché, pour ceux qui doivent périr. C'est en raison
du fait qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité, afin qu'ils puissent
être sauvés. C'est pourquoi Dieu va leur envoyer une puissance d'égarement,
pour qu'ils puissent croire au mensonge, afin que tous ceux qui ont accepté
de pécher au lieu de la vérité puissent être condamnés." (II Thess. ii)
X. Et le
Seigneur dit dans l'Évangile de Jean : "Je viens au nom de mon Père et vous
ne me recevez pas ; si un autre devait venir en son propre nom, vous le
recevrez." (Jean v) Voyez que celui qui ne reçoit pas la Vérité, qui
est le Christ, avec la volonté stricte de Dieu, croit un menteur et reçoit
le faiseur d'erreurs, et celui qui ne croit pas les vrais signes de Dieu,
croit des menteurs, avec le résultat qu'il se retire de la vérité et de Ses
signes, il est attaché à un menteur par des signes mensongers. D'où David
dit au sujet des réprouvés : "Décidez d'un homme d'après les œuvres de ses
mains : retournez leur mérite à eux, car ils ne prennent pas connaissance
des œuvres du Seigneur, ou les œuvres de ses mains, vous les détruirez et
non pas les reconstruirez." (Psaume xxvii)
XI. Et
enfin, ils induisent en erreur ceux en qui il n'y a aucun signe de Dieu,
c’est-à-dire la charité, ou la vertu de foi. D'où il est ordonné dans le
livre de l'Apocalypse aux sauterelles, sous la forme d'hérétiques, à ce
qu'elles ne touchent pas le foin de la terre, ni le bois vert, ni à aucun
arbre, à l'exception seulement des hommes qui n'ont pas le signe de Dieu sur
leurs visages. Qu'est-ce que la terre signifie ici, sinon la sainte
Église ? Tout comme il est écrit : "La terre se trouve dans l'éternité." (Eccl.
i) Le foin de cette terre ce sont les croyants d'origine, et ceux qui
craignent le temps de la tribulation, mais jusqu'à maintenant adhèrent à la
foi et l'unité de toute l'Église à partir des racines au nom du pouvoir.
Quoi d'autre signifie le bois vert, sinon ceux qui montrent leur courage,
qui présentent la vie des fidèles par les origines de leurs actes ? Quoi
d'autre en fait l'arbre signifie-t-il, sinon des hommes nobles dans la
contemplation ou dans l'excellence de la vertu de leurs œuvres ?
XII. Les
hérétiques donc ne font pas de mal à ces trois types de fidèles, mais ils
font du mal à ceux qui n'ont pas le "signe de Dieu", c'est-à-dire la
charité. Comme le bienheureux Jean dit : "dans ce (signe), il est manifeste
les enfants de Dieu et les enfants du diable." (I Jean iii) Et le
Seigneur : "Laissez-leur savoir ceci, que vous serez mes disciples, si vous
avez de l'amour les uns les autres." (Jean xiii) Soit le signe
de Dieu est la puissance de Dieu, à propos de laquelle Jean a également
écrit : "C'est la victoire, votre foi, qui conquiert le monde." (I Jean v)
Par conséquent, ces hommes qui n'ont pas le signe méritent de souffrir, tout
comme "ceux qui sont dans la poussière continueront d'être sales." (Apoc.
xxii) "Il sera consommé par l'iniquité de ses péchés." (Ps. vii)
Ils méritent d'avoir des enseignants d'une telle nature comme ceux qui
méprisent Dieu, un enseignant, par qui, car ils sont aveugles, les aveugles
tombent dans un fossé. Ce qui est dit dans Osée aux Hérésiarques : "Vous
avez été un piège pour les espions, un filet tendu sur le Thabor." (Osée
v) Ils sont des pièges et des filets dans lesquels ceux qui n'ont pas le
signe de Dieu sont pris, dans leur enquête sur les choses célestes que les
hérétiques leur ont promises.
XIII.
Donc vraiment à juste titre les hérétiques ont été désignés comme des
sauterelles insatiables, des insectes, nuisant aux fruits avec leur bouche
plus que d'autres petits animaux. Car "ils n'ont pas résisté à la vérité,
mais se sont éloignés de nous, parce qu'ils n’étaient pas comme nous, car
s'ils l'avaient été, ils seraient restés tout le temps avec nous." Au cours
du débat, ils ont été positionnés comme sautant, ayant été défaits dans une
erreur ils fuiraient vers une autre parcelle de raison, toujours sautillant
de peur qu'ils semblent être vaincus. Vraiment ils font du mal avec leur
bouche, parce que, tout comme il est écrit : "Ils ont aiguisé leur langue
comme des serpents, et ils ont le venin de vipères dans leurs lèvres." (Psaume
xiii) Ils aiguisent leur langue comme des serpents afin qu'ils puissent
séduire les cœurs des simples avec de doux discours et des bénédictions. Et
pour eux le venin de la vipère n'est pas dans leurs lèvres, mais sous elles,
parce qu'ils font leur mal, pas ouvertement, mais secrètement et à la
manière des serpents, à travers la langue, ils inoculent le poison mortel du
péché avec une morsure. D’où ceux, plus que les autres hommes dépravés, qui
sont décrits comme de petits animaux, nuisent aux fruits avec leurs bouches,
c'est-à-dire, ils endommagent les œuvres et le pouvoir de certains hommes
fidèles. Par conséquent, ils dépouillent et corrompent ces choses qu'ils ne
portent pas en dedans : et par conséquent, ils sont soit privés de toute la
foi catholique, soit ils doutent. Car il est clair combien grande est leur
méchanceté d’après les paroles du bienheureux Jacques, qui a dit : "celui
qui hésite" (en effet, dans la foi) "est semblable à une vague de mer qui
est déplacée par le vent ... cet homme ne doit pas penser qu'il recevra
quelque chose du Seigneur." (Jacques i)
XIV. En
effet, l’avare mérite aussi d’être séduit, pour la plupart, selon la mesure
de ses propres péchés. D'où il est écrit que le diable a parlé face à Achab,
un roi, mais un adorateur d'idoles. "Je vais tromper Achab. Et il fut dit :
‘De quelle façon vas-tu le tromper ?’ Et il répondit : ‘Je vais avancer et
je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes." (II
Par. xviii) Car le roi Achab, avec un grand nombre de péchés qui l'ont
précédé, le méritait et aurait dû être condamné par une telle tromperie : à
ce jour celui qui voulait souvent tomber dans le péché, car il ne voulait
pas être forcé de payer la pénalité. L’anarchie cachée dans le jugement est
donnée aux esprits malins afin que ceux qu'ils veulent tourmenter dans les
liens du péché, ils ne veulent pas encore entraîner la récompense de leur
iniquité.
XV. Aussi
celui qui ne s'écarte pas de la vie réprouvée, qui ne détourne pas son
esprit de l'action des péchés, chaque fois qu'il exige quelque chose d'un
prophète, il entend ces choses que Dieu a placées là, où celui qui doit être
damné mérite d'entendre. Voyez que même la maison d'Israël a laissé
l’adoration de Dieu dans la servitude aux idoles. Ils sont allés dans
l'espoir, cependant, aux prophètes, par qui ils ont été souvent trompés,
exigeant des messages favorables. Bien qu'ils (ceux qui faisaient quelque
chose de mal) aient entendu des choses favorables de la bouche des
prophètes, quoi d'autre pouvaient faire les jugements célestes, sinon d’agir
afin que le pécheur soit capturé dans son propre cœur ? Ainsi, d’une telle
manière un homme commet un crime en suivant la perfidie, dans la mesure où
il a été trompé par les sermons flatteurs de ses prophètes, même s'il n'est
pas déjà très terrible qu'il ait commis un crime, et autant qu'il puisse
vivre à l’abri dans son péché, tant par la suite peut-il être sévèrement
arraché à sa punition.
XVI. Mais
voyez que par les largesses de Dieu les humains avouent publiquement la
vraie foi et ils refusent d'être subordonnés à toutes les autres créatures
dans l'adoration. C'est pourquoi, quiconque consulte un prophète d'une
position de foi le fait en toute sécurité, car il va entendre ce qui est
digne de sa foi à entendre. Je parle avec confiance, qu'il est sûr s'il se
retire d'autres personnes impures et des actes dépravés. Car, puisque Paul
proclame : "et aussi l'avarice, qui est la condition d'un esclave aux
idoles." (Gal. v) Celui qui est encore aujourd'hui l'esclave de
l'avarice n'est pas libre de l'adoration des idoles. Si donc celui qui se
lie à l'avarice, semble être fidèle, mais sollicite d'autres choses
étranges, et désire recevoir des récompenses terrestres, et aspire à la
gloire terrestre et au sujet de cette même gloire, il consulte un prophète,
il est plus juste que, en raison de son péché, il entende justement les
déclarations favorables de la bouche du prophète, dans la mesure où il ne
veut pas entendre les paroles de Dieu dans l'éloquence sacrée sur la façon
dont il doit mépriser les affaires terrestres et aimer les célestes ; ceci,
par la volonté de Dieu, qu’il entende de la bouche de son prophète, d'où il
peut couler, lié plus fortement.
XVII.
Voyez que de cela, il est clair que ces hommes cupides dans le culte des
idoles ne sont pas libres, même s’ils peuvent sembler avoir la foi. D'où,
par la volonté de Dieu, ils entendent cela de la bouche de leur propre
prophète, d'où ils tombent, liés. Et permettez-moi de dire en général qu'Il
entend celui qui ne modélise pas sa vie réprouvée, et Dieu énonce les choses
que les damnés sont dignes d'entendre, en effet le cas des conducteurs
d'aveugles étant les aveugles.
Chapitre VIII
Contre leur déclaration que les femmes peuvent
prêcher
I. En
plus de commettre les erreurs que j'ai déjà mentionnées, ils se trompent
plus gravement, car ils permettent aux femmes, qu'ils admettent dans leur
partenariat, d'enseigner, même si cela est contraire à la doctrine de
l'Apôtre. Car il est écrit : "Que les femmes se taisent dans l'Église, car
il ne leur est pas permis de parler, mais si elles veulent apprendre quelque
chose, qu'elles interrogent leurs maris à la maison car il est malséant à
une femme de parler dans Église." (I Cor. xiv) Voyez que l'apôtre
commande aux femmes de se taire dans le bâtiment de l'église, ou dans les
congrégations de fidèles, mais pas dans le discours sur, ou dans la louange
de Dieu. Il veut dire qu'elles ne doivent pas parler des questions de
doctrine, et elles ne devraient pas poser des questions dans l'Église sur la
question en discussion, mais elles devraient demander à leurs maris à la
maison. Il dit plus clairement ailleurs : "Que la femme apprenne en silence
chaque sujet. Il n'est pas permis à la femme d'enseigner, ni de se rendre
maître sur son mari, mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été
créé d'abord, et Ève ensuite. Et Adam n'a pas été séduit, mais cette femme a
été conduite à la honte." (I Tim. ii) Voyez que l'Apôtre dit
clairement que la femme doit se taire quand elle apprend et ne doit pas
remettre en question un érudit de l'Église. Il lui est également interdit
d'enseigner, et de se rendre maître sur son mari, pour deux raisons : d'une
part, parce qu'elle a été créée après l'homme, et d'autre part, parce
qu'elle a été séduite dans la désobéissance à la loi de Dieu, comme s’il
(l'Apôtre) a dit : elle n'est pas un homme.
II. Donc
à cause de l'argument du temps (qu’elle a été créée après), et à cause de sa
faute établie, une femme n'est pas autorisée à enseigner ou de se rendre
maître sur un homme, ni peut-elle remettre en question un érudit, parce que
dans le service de son péché, qu'elle a sur elle-même, elle doit toujours
être modeste et doit fuir l’apparition publique plutôt que de la chercher.
En outre, le bienheureux Pierre a dit : "Que les femmes soient subordonnées
à leurs maris, afin que, même si certains ne croient pas en la Parole, ils
puissent tirer profit de cela à travers le comportement muet de leurs
femmes, ils vont réfléchir avec révérence sur votre saint mode de vie." (I
Pierre iii) Voyez qu'il est clairement indiqué ici, comment les femmes
fidèles doivent donner des avantages à leurs maris infidèles, en effet à
travers l'exemple de leur saint mode de vie, et par l'exemple de leur
prédication sans paroles. Pour cette raison, je soutiens que si elle ne peut
pas éduquer son mari par la parole (mais par un acte seulement), beaucoup
moins est-elle en mesure d'enseigner aux autres à l'aide de mots. Car il est
fort à craindre que le vieil ennemi, faisant usage d'un art primitif,
pourrait séduire un homme à travers le discours de son épouse. Tel a-t-il
dit à Job par sa femme : "Restes-tu toujours dans ta simplicité ? Loue Dieu"
(c'est-à-dire, maudis Dieu) "et meurs". (Job ii) Mais son mari,
parfait en toute sérénité et patience, l’a repoussé en disant : "Tu parles
comme l'une des femmes stupides." (ibid.) Et aussi, bien que placé
dans le tas de fumier, il a conquis le (diable) qui a renversé le premier
homme dans le paradis. Ce qui est dit dans les lois aux femmes : "Vous
vivrez sous le pouvoir d'un homme." Toujours dans le témoignage de l'Apôtre
: "Si une femme prend soin de ses cheveux, il y aura la gloire pour elle,
car ses cheveux lui ont été donnés pour servir de voile." (I Cor. xi)
Voyez ce que l'ambition d'une femme doit être : elle doit se voiler comme un
signe certain de son assujettissement : "Car le chef d'une femme est un
homme." (Éph. v) Et aussi : "Toute femme qui prie ou qui prophétise
sans tête voilée souille sa tête." (I Cor xi.) Et plus loin :
"L'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de
l'homme. Par conséquent, à cause des anges une femme ne devrait pas avoir le
pouvoir sur la tête [c'est-à-dire, au-dessus de l'homme]." (ibid.)
Pour ces hommes, le signe de piété et de sainteté est réjouissant.
III. Par
quelle audace une femme se permet-elle d'enseigner la parole de Dieu en
public, alors qu'elle ne devrait pas prophétiser, ni prier Dieu lui-même,
sauf si elle est voilée. Et si le chef d'une femme est un homme, avec quel
visage ose-t-elle enseigner un homme, qui est son propre chef, en effet ? Et
si elle doit porter le voile comme un signe de soumission et de chasteté,
afin qu'elle puisse se souvenir de son péché, pour lequel elle a été punie à
partir du moment de son premier acte de désobéissance, et qu'elle puisse
être subordonnée à son mari. Ni devrait-elle, car elle est subordonnée,
prétendre enseigner la loi de la liberté. Ainsi, il est ordonné dans les
décrets de la division 23, par le sixième Concile de Carthage : "Une femme,
cependant instruite et sainte, ne doit pas se permettre d'enseigner aux
hommes dans une assemblée. Mais un homme laïc, en présence de dignitaires
religieux, ne doit pas oser enseigner à moins que ces clercs lui demandent."
IV. En
outre, la glorieuse Vierge, mère de Dieu, qui "a gardé en lieu sûr toutes
les paroles" se montra à "les transférer sur son propre cœur." (Luc ii)
et n'est pas dite d’avoir prêché. En outre, pas plus que Marie-Madeleine, ni
personne d'autre de ces femmes qui ont suivi le Seigneur.
V. Mais,
disent les ennemis de la vérité, les femmes doivent prêcher, à cause de ce
que dit l'Apôtre à Tite. Il a dit d'instruire "les femmes âgées afin
qu'elles vivent de manière similaire à ceux qui vivent une vie sainte, pas
des criminels, pas des esclaves du vin, mais les enseignants du bien, afin
qu'elles puissent enseigner la prudence aux jeunes femmes afin qu'elles
puissent aimer leurs maris et prendre soin de leurs enfants, afin qu'elles
puissent être prudentes, chastes, sobres, et avoir un soin de leur maison,
de bonne humeur, soumises à leurs maris, afin qu'il puisse n’y avoir aucun
blasphème de la Parole du Seigneur." (Tite ii) Cela doit être noté.
L'Apôtre ne dit pas que les femmes âgées doivent enseigner à leurs maris en
public, mais qu'elles devraient instruire les jeunes femmes en privé, en
effet cependant seulement dans la mesure où elles pourraient leur apprendre
cette modestie qu’elles suivront par la suite. Il permet, cependant,
seulement aux femmes âgées d'enseigner, qui excellent les adolescentes en
âge et en maturité de comportement, dans ces choses qui sont détenues en
commun avec des hommes âgés, dont l'Apôtre dit d'être supérieur : que les
hommes soient sensibles, modestes, chastes, sains dans leur foi et dans leur
amour et leur patience. Qu'ils aient ces choses que l'Apôtre leur adjoint,
au nom de leur sexe, quand il leur commande qu'ils puissent vivre "un mode
de vie saint", et ainsi de suite. Les hérétiques sont donc réfutés, dans ce
que les femmes ne peuvent pas enseigner l'hérésie aux sages, mais selon les
mots prêchés, cependant, elles ne peuvent pas enseigner, à l'exception des
femmes âgées dans les années et coutumes, et elles ne peuvent à leur tour
enseigner personne d'autre que les jeunes femmes. Non, plutôt, il est
clairement décrété pour elles (les jeunes femmes) qu'elles ne peuvent pas
enseigner, c'est parce qu'elles ne sont pas saines dans la foi, et il a été
prouvé que celui qui est sans cela n'est pas obéissant, comme cela a été
démontré ci-dessus.
VI. Ils
s'efforcent en outre de confirmer cette erreur à travers l'exemple de la
prophétesse Anne, qui (par le témoignage de l'Évangéliste) à l'heure même où
le Seigneur a été introduit dans le temple, apparaissant subitement a
commencé à confesser au Seigneur et à parler de lui à tous ceux qui
attendaient la rédemption d'Israël.
VII. Mais qu'ils prennent note de ce qu’Anne était. Son mari était mort, et elle était une veuve de 84 années d'âge, "qui n'a pas quitté le temple, jour et nuit, adorant par le jeûne et la prière." (Luc ii) Donc à juste titre une prophétie lui a été donnée pour une telle abstinence quotidienne, la continence et la prière ininterrompue. Que quelqu’un amène une femme d’une telle nature et je vais volontiers écouter, pas à son enseignement, mais à elle confessant ses péchés à Dieu, ou confessant au Seigneur dans une confession de louange. Et il n'est pas dit ici, qu’elle a enseigné ou prêché, mais qu'"elle a parlé de Christ à tous ceux qui attendaient la rédemption d'Israël." (ibid.) Prêcher et parler ne sont pas la même chose. Car tous ceux qui prêchent ou enseignent parlent, mais ce n’est pas tous ceux qui parlent qui prêchent ou enseignent. Car un homme parle quand il prie, mais il n'est pas dit d’enseigner. Elle parlait donc au sujet du Christ en confessant, c’est-à-dire, en louant ou en prophétisant, pas en enseignant. Car les dons de l'Esprit, la prophétie et la doctrine, sont différents, ce qui peut être évalué à partir des paroles de l'Apôtre quand il dit : "Maintenant, frères, si je viens à vous, parlant en langues, à quoi vous servirais-je, à moins que je ne m'adresse à vous dans la révélation, dans la connaissance, dans la prophétie ou dans la doctrine ?" (I Cor. xiv) Et aussi : "Lorsque vous vous assemblez, frères, l'un d'entre vous a un psaume, un autre un enseignement, un autre une révélation, un autre un message en langues étrangères et un autre une explication pour cela. Tous ceux-là ajoutent à l'édification de l'Église." (ibid.) Et aussi : "Vous êtes tous le corps de Christ, chacun une partie de celui-ci. Et Dieu a en effet placé ceux-ci dans l'Église ; d'abord les Apôtres, puis les prophètes, puis les hommes érudits, les vertueux, et après eux les gens qui ont le pouvoir de guérison, ceux qui offrent de l'aide, les dirigeants, et ceux qui parlent des langues étrangères." (I Cor. xii) Et aussi "Certains reçoivent par l'Esprit une parole de sagesse, tandis que d'autres reçoivent, par ce même Esprit, une parole de connaissance. Ce même Esprit donne la foi à un, à un autre le seul Esprit donne le pouvoir de guérison, à un le pouvoir de faire des miracles, à un autre la prophétie. À un il donne la possibilité de faire la différence entre ces dons qui sont donnés par l'Esprit et ceux qui ne le sont pas, à un autre il donne la possibilité de parler en langues étrangères, à un autre la capacité d'interpréter ce discours." (ibid.) Donc puisqu’un est le don de prophétie, mais l'autre est le discours de l'enseignement, j'affirme avec certitude que Anne, ou d'autres femmes comme elle, étaient des prophètes, il ne s'ensuit pas nécessairement comme conséquence qu'elles doivent être considérées avoir été des enseignants. À d'autres égards l'Apôtre interdit cela, comme les deux sont des choses différentes.
Chapitre IX
Contre leur argument selon lequel l'aumône des
vivants n'aide pas les morts, le jeûne, les rites de la Messe et d’autres
arguments
I. Et
puisque c'est la mauvaise tendance des pécheurs de tomber dans des choses
bien pires (à moins qu'ils récupèrent leurs sens), "de sorte que ceux qui
font le mal continuent à faire le mal, et ceux dans la poussière continuent
à être sales, de sorte que le mal des pécheurs soit épuisé," (Apoc. xxii)
déjà ces hérétiques fous osent dire à ceux qu'ils séduisent : les aumônes
des croyants vivants ne sont d'aucune aide pour les morts, ni le sont le
jeûne, la prière, ni même la célébration de messes, ni les prières faites en
leur nom. Cette hérésie doit être réfutée premièrement par les autorités
canoniques, ensuite par les écrits des pères catholiques et par raisonnement
catholique.
II. Il
est écrit dans le Livre des Maccabées, que : "un homme d'une telle force
morale était Judas de sorte que quand une collecte d'argent avait été faite,
il envoya douze mille drachmes d'argent à Jérusalem, afin que le sacrifice
puisse être offert pour les péchés des morts." et ainsi de suite (II Macc.
xii) Voyez que l'homme était plein de foi, brûlant de zèle pour la Loi
de Dieu, priant beaucoup pour le peuple de Dieu, consacré à Dieu, résistant
aux tyrans, s'efforçant au nom de la Loi de son Dieu jusqu'à la mort, pour
ceux "qui ont reçu la mort avec piété." (ibid.) Il envoya douze mille
drachmes à Jérusalem comme un don. L'Église catholique lui a donné une
nomination afin qu'il puisse prêcher publiquement et servir d'exemple, en
faisant des offrandes au nom des croyants morts, afin qu'ils puissent être
absous de tous leurs péchés, quand ils pourraient se réjouir en Dieu sans
fin.
III.
Certes, nous lisons dans le Nouveau Testament que nous devrions cesser la
circoncision et certaines autres pratiques de l'Ancien Testament, mais nulle
part on peut lire que les sacrifices de la part des fidèles morts ne sont
pas autorisés. En effet, c'est plutôt le cas où les péchés de beaucoup de
croyants, certains sont absous ici (sur terre), mais certains sont absous
dans l'avenir. D'où il est écrit dans le Livre des Maccabées : "Il est saint
et approprié de décider de prier pour les morts, afin qu'ils puissent être
absous de leurs péchés." (ibid.) Mais aussi le Seigneur a dit : "Mais
celui qui prononcera des paroles contre le Saint-Esprit ne sera pas
pardonné, ni dans cette vie ni dans l'avenir." (Matt. xii) De cet
argument, il peut être entendu que certains péchés peuvent être pardonnés
dans cette vie et d'autres dans l'avenir. Par conséquent, il peut être
clairement reconnu que ce qui est refusé à l'un est donné à d’autres qui ont
péché moins, ou moins sérieusement. D'un tel genre sont le discours sans
relâche et inactif, le rire mauvais, les péchés concernant le soin des
questions familiales, ce qui se fait presque sans faute, ou par ceux qui
connaissent la façon de s'efforcer d'éviter le défaut de ce genre. Sont
également incluses les erreurs de l'ignorance dans les domaines qui ne sont
pas sérieux. Cela le bienheureux Augustin dit dans son Enchiridion :
"Il ne faut pas nier que les esprits des morts sont atténués en raison de
leur piété alors qu'ils étaient en vie, quand un intermédiaire offre un
sacrifice en leur nom, ou des aumônes sont offertes dans une église." Et
aussi : "chaque fois que des sacrifices sont offerts, que ce soit sur les
autels ou comme aumônes, au nom de tous les baptisés, ce sont des actions de
grâce pour les très bons hommes, ceux pour les très mauvais, même s’ils ne
sont d'aucun secours pour les morts, sont une sorte de consolation pour les
vivants, et ceux qui sont offerts pour les pas très mauvais sont
miséricordieux. Mais ils les aident, ou au moins donnent cette aide, afin
que leur rémission puisse être complète, ou au moins que la damnation
elle-même puisse être plus tolérable.
IV. En
outre, il existe de nombreux exemples de la façon dont les prières des
vivants sont d'une aide pour les Chrétiens qui sont morts. Car considérez, à
partir de la preuve du bienheureux Grégoire, l'évêque Germain de Capoue, qui
a visité les thermes de Angulanum pour le bien de son corps, sur les
conseils de ses médecins, afin qu'il puisse être lavé. Il a rencontré
Paschasius, le diacre du siège apostolique, déjà mort, qui était un homme de
sainteté miraculeuse, disponible pour les plus grandes œuvres de l'aumône,
aideur des pauvres et humble, debout en prière dans le bain chaud. Il a
demandé ce qu’un si grand homme comme lui faisait là. Paschasius a répondu
qu'il avait été nommé à cette place comme une punition parce qu'il avait
pris le parti de Laurence contre Symmaque, et parce que Symmaque a été
dédaigné, Laurence a été fait Pape, mais il y avait beaucoup d'autres
croyants qui étaient contre cela, et ils étaient d'une plus grande autorité.
Il a dit, cependant, "Je vous demande de prier le Seigneur pour moi, et en
cela vous savez que vous serez entendu. Si alors vous revenez à ces bains,
vous ne me trouverez pas ici." Germain, un homme de Dieu, se jeta dans la
prière. Quelques jours plus tard, il est revenu, mais il n'a trouvé personne
là-bas, tout comme Paschasius avait déjà prédit.
V. Dans
le même livre, le bienheureux Grégoire répond à l'épisode où Pierre demande
ce qui peut être fait qui puisse aider les âmes des morts. "Même si les
péchés ne peuvent pas être pardonnés après la mort, la sainte offrande d'un
sacrifice sain encore habituellement bénéficie aux âmes après la mort, même
que les âmes des morts sont vues à plusieurs reprises à désirer elles-mêmes
cela." Car, quand un certain prêtre dans le diocèse de la ville de
Centumcellensis, avait l'habitude de se laver dans les bains chauds aussi
souvent que la nécessité de son corps l'exigeait, un homme inconnu
enlèverait les chaussures de ses pieds avec une grande déférence, et il
admirerait ses vêtements et lui fournirait des serviettes comme il allait
sortir du bain chaud, et s’occuperait de tous ses besoins. Et quand c'est
arrivé plus souvent, un jour, il donna à l'homme, comme il priait pour
lui-même, deux couronnes de l’offertoire, cherchant qu’elles puissent être
acceptées avec reconnaissance, parce qu'elles leur étaient offertes dans la
grâce de la charité, mais l'homme a refusé humblement cette offrande, et
dit, entre autres choses : "Si vous voulez me soutenir, faites une offrande
de ce pain à Dieu Tout-Puissant en mon nom, et vous intercèderez au nom de
mes péchés, et vous saurez que vous avez été entendu lorsque vous reviendrez
aux bains pour être lavé, et vous ne me trouverez pas ici." après ces mots,
il disparut, et celui qui semblait être un homme est devenu connu pour avoir
disparu, parce qu'il était un esprit. Et ce même prêtre pendant sept jours
consécutifs s’est affligé en larmes au nom de l'autre homme, et tous les
jours a offert un animal sacrificiel sain. Quand il est retourné aux bains
après, il n'a pas trouvé l'homme là-bas. De cet exemple, on montre comment
beaucoup de bien le sacrifice et l'aumône font pour les âmes, lorsque ceux
parmi les vivants cherchent eux-mêmes les esprits des morts et déclarent les
signes par lesquels, à travers l'aumône, ils semblent être absous.
VI. Un
certain moine aussi, dans le monastère du bienheureux Grégoire, en grand
deuil suite à la perte de trois pièces d'or, qu'il avait cachées comme si
elles étaient les siennes, était méprisé par ses frères, de sorte qu'ils ne
voulaient pas prendre un intérêt à sa mort, et qu'il lui manquait
l'enterrement de ses frères. Trente jours après sa mort, après que le
bienheureux Grégoire eût délibéré sur la question, pendant trente jours
continuels une victime saine a été sacrifiée. Et après cela, lui
apparaissant dans un rêve, il a dit qu'il allait bien et qu'il avait reçu la
communion, puisque les offrandes avaient été faites en son nom, pendant
trente jours.
VII.
Voyez à partir de ces exemples, qu’il est clair que les prières et le
sacrifice d'une victime saine apportent beaucoup d'aide pour les âmes des
défunts, car à travers ces choses le Paschasius susmentionné a été absous du
péché de discorde et de division, comme le fut ce moine de l'erreur de la
convoitise, à la suite de l'amertume logée dans son âme après la mort et à
la suite des feux purificateurs de trente jours à la torture.
VIII. Cet
argument est renforcé et confirmé par cette preuve, avec tous les moindres
doutes enlevés, et par la pratique établie de longue date de l'Église
catholique, qui est, comme dit l'Apôtre, "la sécurité et le fondement de la
vérité." (I Tim. iii) Il prie pour les âmes des croyants morts, tant
dans les cérémonies sacrées de la messe et ailleurs. Et en effet, si aucune
autre autorité ne devait être à portée de main, cet exemplaire ou argument
devrait suffire : c'est-à-dire, la coutume de la Sainte Église qui a été
dans la pratique depuis longtemps. Car si "dans la bouche de deux ou de
trois témoins se tient chaque mot," (II Cor. xv), combien est-il plus
important si toute l'Église dans le monde entier le proclame ensemble, car
l'Esprit Saint, comme le Seigneur l'a dit, enseigne toute la vérité. Cela
remplit le globe de la terre, c’est-à-dire, la Sainte Église, qui est
partout dans le monde, et il ne permet pas à la vérité de mentir. Car la
vérité est les sept bougies au-dessus du candélabre du tabernacle. Il
comprend sept parties parce que par la grâce de l'Esprit Saint, il est
synonyme de l'Église catholique, de sorte qu'il ne peut pas être placé dans
les ténèbres du péché.
IX. Et si
par ces exemples la raison catholique est soutenue. Car, comme saint
Augustin dit : "Il y a une certaine façon de vivre qui n'est pas tellement
bonne qu'elle n'a pas besoin de ces choses, et une pas si mauvaise que ces
choses ne peuvent lui bénéficier après la mort. Il y a une telle chose comme
une vie qui ne pourrait pas nécessiter ces choses, et aussi il y a quelque
chose dans le mal qui ne peut pas par ces choses être aidé quand il quitte
cette vie. Par conséquent, ces choses sont bénéfiques pour ceux qui ne sont
pas très mauvais, et ils sont les actions d'une bonne vie. Il n'y a rien qui
puisse aider le très mauvais après la mort, à l'exception du confort (quel
qu'il soit) des hommes vivants."
X. Il
n'est pas étonnant si la bienveillance ou les prières des vivants sont d'une
aide physique pour les morts dans l'absolution de leurs crimes, quand ils
sont d'un avantage spirituel aux morts pour l'abolition de la tache
criminelle de la fausseté ou d'autres péchés. Le Saint-Étienne a prié pour
ceux qui sont tombés, et Paul a été converti. Ils ont prié pour un homme
boiteux, dont quatre hommes portaient, et ses péchés ont été retirés de lui
et la santé a été restaurée à son corps.
XI. En
outre, le Christ a été placé physiquement dans le sépulcre, mais
spirituellement en descendant aux enfers, il a dirigé ses propres hommes :
quelle merveille est-il donc si les choisis, en descendant vers le lieu de
purgatoire, sont par la suite conduits à nouveau quand une victime est
sacrifiée en leur nom, qui permettra de sauver l'âme de chacun de la ruine
éternelle, à partir de laquelle nous sommes sauvés par la mort mystérieuse
du fils unique ? Et si une prière faite au nom d'un autre est profitable
pour lui, quel prodige si l'aumône ou le jeûne sont présentés pour être
avantageux ? Il y a ces paroles de l'Apôtre : "Priez sans cesse". (I
Thess. v) Saint Augustin a dit : "Il n'est jamais bon de cesser de
prier, à moins que l'on cesse d'être juste. Celui qui fait toujours de
bonnes choses prie toujours."
XII. Et
aussi : "Tout comme nous avons beaucoup de membres dans notre seul corps,
mais pas tous les membres font la même chose, aussi nous sommes un seul
corps en Christ, mais individuellement, les membres les uns des autres, mais
Dieu gouverne le corps, afin qu'il n'y ait pas de division (c’est-à-dire, la
discorde) dans ce corps." (Rom. xii) Le corps signifie l'Église, où
il devrait y avoir unité, "mais dans ce corps lui-même les membres prennent
soin les uns des autres." (I Cor. xii) Ils doivent prendre soin,
dis-je, dans ce corps, qui lui-même a la particularité de préoccupation,
c’est-à-dire, indifférent qu'il ne faut pas agir au profit d'un autre moins
qu’au profit de soi-même. "Si un membre souffre tous les autres souffrent
avec lui, et si un membre est glorifié tous les autres membres se
réjouissent." (ibid.)
XIII. De
cela, il est clair que, tout comme les différents membres sont collectés et
vivent dans le même corps, de même différents membres sont dirigés dans le
même Esprit du Christ et sont conservés dans Son unité. D'où il est que tous
les hommes fidèles ont un soin pour chacun parmi eux, fondés dans le corps
de Christ : si l'on souffre les autres sont sympathiques. Et en effet,
puisque certains souffrent les feux du purgatoire, d'autres devraient les
aider et leur montrer de la compassion "avec préoccupation qui n'est pas du
tout morose." (Rom. xii) Ils devraient travailler comme s'ils
travaillaient pour leur propre compte, afin que d'autres puissent être
absous. D'où il est que par le jeûne, la veille, l'aumône et par l'action
d'autres actions pieuses, par de tels remèdes l’aide est gérée à la fois
pour les vivants et les morts, établis dans le corps du Christ, à travers
l'unité de la foi et le lien de l’amour.
XIV. Et
rien d'étonnant : "Il est le saint et le véritable, qui a la clef de David,
qui ferme et personne n'ouvrira, qui ouvre et personne ne fermera, qui a les
clefs de la mort et de l'enfer, qui entend les désirs des pauvres et a une
oreille pour leurs prières." (Apoc. iii), de sorte qu'Il puisse
absoudre ceux que l'Église absout et lier ceux que l'Église lie, tout comme
Lui-même a dit : "Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les
cieux, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans les cieux."
(Matt. xvi) Donc s’il y a ceux que l'Église a libérés sur la terre,
ils sont libérés dans le ciel, vivants ou morts, (tant qu'ils sont ou
étaient) des croyants. Car il a dit tout.
XV.
Pourtant, il est écrit dans le livre des Dialogues que le bienheureux
Benoît, à cause d'un péché de la langue a excommunié deux femmes chastes à
moins qu'elles ne se corrigent ; qui, n'ayant pas modifié leurs habitudes
antérieures, étaient mortes peu de temps après et avaient été enterrées dans
l'Église. Mais quand le sacrifice dans la Sainte Communion a été effectué,
elles ont été vues à partir de l'église. Le jugement a été prononcé par le
Bienheureux Grégoire : il a donné une offrande de sa propre main, ordonnant
qu'elle puisse être offerte à leur avantage. Une fois que l'offrande avait
été faite pour elles, aucune d'entre elles n’a été vue à partir de l'église.
En effet, elles ont reçu la communion du Seigneur par le serviteur du
Seigneur. Voyez à partir de cela, il est clair combien les offrandes aident
considérablement les âmes des fidèles morts. Il a été jugé digne de donner,
puisque pour les hommes Dieu s'est fait chair, afin qu'Il puisse juger la
chair des âmes.
XVI. Les
ennemis de la vérité s’objectent à cela, cependant. Ils disent que rien ne
peut nous aider après la mort. Ils apportent ce témoignage à la preuve de
leur erreur. Car le Seigneur a dit : "Marchez, pendant que vous avez la
lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent." (Jean xii) Et
l'Apôtre dit : "Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le
jour du salut." (II Cor. vi) Et aussi : "Même si nous avons le temps,
faisons du bon travail pour tous, le plus grand cependant pour les ménages
de la foi." (Gal. vi) Et Salomon : "Faites tout de suite ce que ta
main peut faire, parce que ni travail, ni raison, ni science, ni sagesse il
y aura en enfer, là où vous vous empressez." (Eccles. ix) Et David :
"Comme il y a Sa miséricorde sur la terre." (Psaume cxvii) À partir
de ces mots, il est clair que celui qui a méprisé à marcher dans la voie de
Dieu pendant cette vie est consommé après la mort par l'obscurité de la
peine, car la miséricorde de Dieu est attribuée à ceux qui font de bonnes
œuvres. Pour les hommes méchants, cependant, il n'y aura pas de pitié après
que leurs vies soient terminées, mais le jugement de Dieu, car alors ils ne
sont pas en mesure de subvenir pour eux-mêmes l'aide ou la sécurité. Dans
ces circonstances, les morts ne sont pas en mesure de bénéficier de la
protection ou la considération de la bonté de la vie. Car d’après les
éléments de preuve de l'Apôtre : "Nous devons tous comparaître devant le
tribunal de Christ afin que chacun reçoive le bien ou le mal, selon ce qu'il
a fait avec son corps." (II Cor. v) Voyez que selon ces termes,
chaque homme recevra en jugement le bien ou le mal, ce qu'il a fait avec son
corps. De cela, il peut être compris que, après la destruction du corps, il
n'y a aucun avantage pour un homme si un autre fait quelque chose en son
nom.
XVII.
Pour comprendre cela, nous devons convenir que ces autorités affirment
qu'aucun homme n'est capable, après la mort, de fournir toute aide pour
lui-même. Car aucun homme qui a négligé Dieu et qui meurt par la suite ne
peut mériter le mérite. Cependant, si quelqu'un, faisant une offrande fidèle
à travers la charité fermera le dernier jour, par les prières des fidèles ou
par des actes pieux, il peut être sauvé. Car il mérite cela de sorte qu'il
puisse être aidé par les fidèles eux-mêmes que parmi les fidèles, il puisse
préserver sa foi en une vie fidèle, et exister en tant que membre du corps
du Christ parmi les autres membres. En ce qui concerne cela le bienheureux
Augustin disait : "Que chaque désert soit préservé, à partir duquel une
personne peut être libérée après la fin de cette vie, ou avec lequel elle
peut être submergée. Que personne qui a négligé cela ne prépare pour
lui-même d'être pardonné par Dieu après son départ du monde." Par
conséquent, ces choses, que l'Église assiste trop souvent à la consolation
des morts, ne sont pas contraires à l'opinion apostolique, car, comme il est
dit : "Nous allons tous devant le tribunal de Christ, afin que chacun puisse
recevoir soit le bon soit le mal, en fonction des actions qu'il a
réalisées," (Rom. xiv) si encore chacun a établi pour lui-même ses
déserts, tandis qu'il habitait corporellement, de sorte que ces choses
puissent être une aide. Car celles-ci ne sont pas au bénéfice de tous. Et
pourquoi elles ne profitent pas à tous, si ce n’est en raison des différents
modes de vie que chacun a réalisés dans son corps ? Cela le bienheureux
Grégoire a déclaré : "Cela doit être connu, que chacun n’obtiendra rien d’au
moins les péchés mineurs que légitime le purgatoire, à moins qu'il ne le
mérite par les bonnes œuvres qu'il a faites au cours de sa vie, de sorte
qu'il puisse l’obtenir." D'où il est qu'il dit que le Paschasius
susmentionné "a obtenu cela à travers les largesses de ses aumônes, de sorte
qu'alors il était capable de mériter la grâce, car il pouvait maintenant ne
rien faire [pour lui-même]." Que l'Apôtre dit dans le corps doit être
compris comme signifiant l'époque dans laquelle nous vivons dans le corps.
Chapitre X
Contre ceux qui nient le feu du purgatoire, et
disent que les esprits, une fois délivrés du corps, vont immédiatement au
ciel ou en enfer
I. Il y a
de ces hérétiques qui prétendent que les âmes une fois délivrées du corps
montent immédiatement au ciel, ou descendent au châtiment de l'enfer, et ils
nient que le feu du purgatoire existe. Les autorités, les preuves et la
doctrine du catholicisme orthodoxe argumentent contre cela. Car l'Apôtre dit
que le Christ est le fondement. Et il joint à ceci : "Si quelqu'un devait
construire au-dessus d'une fondation en utilisant l'or, l'argent, des
pierres précieuses, du bois, du foin, de la paille, le feu fera la
démonstration de quelle stabilité est le travail de chacun. Si ce qu'il a
construit reste, il recevra une récompense ; mais si son travail est brûlé,
il en souffre la perte, mais lui, il sera sauvé, comme s’il l’avait été par
le feu." (I Cor. iii) Cet argument donc, en ce qui concerne le feu du
purgatoire à venir, doit être accepté.
II. Cela
doit donc être considéré avec précaution : il dit qu'un homme peut être
sauvé par le feu ; pas celui qui a construit au-dessus de la fondation en
utilisant le fer, le bronze ou le plomb, c’est-à-dire, les plus grands
péchés, et donc les plus permanents, et alors ceux qui ne peuvent pas être
rachetés, mais plutôt celui qui construit avec du bois, du foin ou de la
paille, c'est-à-dire les péchés moindres et moins graves, que le feu consume
facilement. Augustin dans son Enchiridion a écrit : "Il n'est pas
invraisemblable qu'un certain nombre de fidèles, soit se trouvent affectés
soit viennent à travers ce feu très purgatoire, en fonction de combien plus
ou moins aiment-ils ces bonnes choses qui périssent, par cela beaucoup plus
ou moins lentement ou rapidement sont-ils sauvés ; des hommes comme cela,
cependant, à propos de qui je parle, n'hériteront pas du royaume de Dieu,
sauf s'ils sont remis de leurs péchés, avec le repentant en accord je dis
‘en accord’ afin qu'ils puissent être sincères dans leurs aumônes." Le
bienheureux Jean-Baptiste a également dit aux gens au sujet de Christ : "Il
vous baptisera lui-même dans l'Esprit Saint et dans le feu." (Marc i)
En effet, le Seigneur purge les péchés par le baptême et par le feu, soit de
la souffrance du monde soit du purgatoire. En outre, il est écrit : "Place
un pot vide sur les charbons ardents jusqu'à ce que le bronze s'échauffe et
fonde et soit consommé par la flamme éclatante." (Ézéch.) Le pot est
une âme fidèle, maintenant pleine de vertus et de bonnes œuvres, désormais
vide, c'est-à-dire imparfaite. Et parce que l'esprit n'est évidemment pas
parfait dans les désirs et les œuvres sacrés, mais est souillé par le rouge
des péchés vénaux, il est condamné à être placé au-dessus des braises du feu
du purgatoire, tant qu’il peut être tourmenté par la chaleur le feu, et dans
ce feu la saleté des péchés moins importants peut être consommée. Plus la
tache du péché est grande, plus la période de temps pour rester dans le feu
est longue.
Chapitre XI
Contre ceux qui disent que les esprits des morts
n'entrent pas dans le ciel ou l'enfer avant le jugement, mais sont contenus
dans un autre lieu de refuge
I. Il y
a, cependant, ceux qui disent que les âmes n’entrent ni au paradis ni en
enfer avant le jugement. Ils affirment que les âmes des justes sont détenues
dans un lieu agréable de refuge et celles des réprouvés sont détenues dans
un lieu de punition. Le refuge pour les âmes pieuses qu'ils disent est
appelé le Paradis, tout comme le lieu de châtiment pour les méchants est
appelé l'Enfer. Après le dernier jugement, les choisis habiteront les palais
divins et les pécheurs seront projetés aux tourments de l'Enfer.
II. Mais
ces hommes ne sont pas corrects dans leur assertion. Il y a en effet trois
endroits qui acceptent les esprits délivrés du corps. Le Paradis reçoit les
esprits des parfaits, et l'enfer les très méchants. Le feu du purgatoire
prend ceux qui ne sont ni très bons ni très méchants. Et tout comme un très
bon endroit reçoit les âmes des très bons, et un endroit plus mauvais reçoit
les esprits les plus mauvais, ceux de perfidie médiocre vont à un endroit
qui est modérément douloureux, un endroit moins sombre que l'enfer, mais
pire que la terre. L'Apôtre était l'un des très bons hommes, comme il a dit
: "Je veux être libéré et être avec Christ" (Phillip. i) Le Christ,
cependant, est à la droite de Dieu le Père, où par ailleurs il intercède
pour nous. Par conséquent, il ne fait guère de doute que celui qui veut être
avec le Christ, après la dissolution du corps, veut être dans les cieux, où
le Christ est. Où il a clairement dit aux Corinthiens : "Nous savons que si
notre demeure terrestre est détruite, nous avons un édifice fait par Dieu,
une maison qui n'a pas été construite, éternelle dans le ciel." (II Cor.
v) Voyez que l'Apôtre sait sans ambiguïté que, après la dissolution de
la maison terrestre, c'est-à-dire le corps, qui est de la terre, il a une
maison éternelle dans les cieux, non faite à la main, (c’est-à-dire, à
l'aide d'un autre homme), mais plutôt par Dieu, c’est-à-dire, par l’œuvre
divine. C'est pourquoi le Seigneur dit : "Là où il y a un corps, là se
rassembleront les vautours." (Luc. xvii) Parce que les âmes montent
au ciel une fois que la masse du corps a été dissoute, où le Christ est, non
seulement en fonction de la nature divine, mais en fonction de la nature
humaine aussi, par laquelle le corporel monte vers les cieux.
III. Et
aussi : "Si quelqu'un doit m'aider, il me suivra où je suis, là aussi sera
mon aide." (Jean xii) Et aussi : "Si je m'en vais et prépare une
place pour vous, je vais ensuite revenir et vous prendrai avec moi, afin que
vous soyez aussi où je suis" (Jean xiv) Et encore : "Père, ceux que
tu m'as donnés, je souhaite les avoir avec moi, afin qu'ils voient ma
gloire, que tu m'as donnée." Grande est donc la récompense de l'amour et des
bonnes œuvres, et d'être avec Christ.
Chapitre XII
Contre ceux qui ne veulent pas prier dans l'église
et affirment que les vœux ne doivent pas être faits dans l'église. Ici, il
est prouvé qu’on doit prier à l'Église, la prière doit être faite là-bas, et
cela doit être en grande vénération. Ici, la réponse est apportée aux
objections de ces hérétiques, comment ils disent dans les paroles du
bienheureux Étienne, ‘que le Très-Haut n'habite pas dans des bâtiments faits
à la main,’ (Actes vii) et donc pas dans l'église.
I. Alors
qu'ils empilent péché sur péché, condamnant dans leur discours à la fois la
maison de Dieu et la maison de prière, ils préfèrent prier dans les écuries,
ou dans leur propre chambre, ou dans des chambres au trésor, plutôt que dans
une église. Pire encore, ils s'efforcent de persuader les femmes et le
stupide qu'il n'y a pas d'église, et qu’ils ne doivent pas prier.
II.
Contre ces hommes j'offre le témoignage des Écritures sacrées, comme le
bienheureux Pierre a enseigné : "de sorte que ceux des fidèles qui ont la
prescience de cela puissent se mettre sur leurs gardes, de peur d'être
entraînés dans l'erreur de la folie et déchoir de leur propre bonne position
de sécurité." (II Pierre iii) Donc il faut faire attention à ce que
la maison de Dieu et l'église soient appelées une maison de prière. Il est
écrit dans les livres des Évangélistes combien de révérence doit être
démontrée. Le Seigneur a découvert des hommes vendant des moutons et du
bétail dans le temple, et des pigeons, il a trouvé les changeurs assis, et
quand il a fait une sorte de fouet à partir de cordes, il les jeta tous hors
du temple, les moutons et le bétail aussi, et renversa les tables regorgeant
des changeurs d’argent. Et il a dit ceci à ceux qui vendaient des pigeons :
"Allez-vous-en d'ici, et ne faites pas des affaires dans la maison de mon
Père." (Jean ii) Ceci est dans Jean. Marc dit que le Seigneur ne
permettrait pas que "tous portent un vase à travers le temple, et il
enseignait, en leur disant : ‘N'est-il pas écrit que ma maison sera
appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Et vous en faites
un caverne de voleurs.’" (Marc xi) Selon Luc, après avoir fait cela,
"chaque jour, il enseignait dans le temple." (Luc xxi)
III.
Voyez qu'il appelle clairement le temple la maison de son père et
sa maison, et la maison de prière non seulement pour lui-même ou
les apôtres, mais aussi pour tous les hommes, c'est-à-dire ces Juifs et
Gentils choisis. Les hérétiques, cependant, ne l’appellent ni la maison de
Dieu, ni la maison de prière, et ils ne prennent pas soin de prier avec les
personnes choisies. Ils préfèrent prier dans leurs propres maisons plus que
prier dans la maison de Dieu. De cela, il est clair qu'ils ne suivent le
Seigneur Jésus-Christ, ni en paroles ni en actes, alors qu'ils blasphèment
le temple, lequel à un tel degré Il vénérait en paroles et en actes, pas
plus ne prient-ils dans ce lieu où il est ordonné que les gens doivent
prier. Car ils suivent la bête (c'est-à-dire l'Antéchrist), qui comme il est
dit dans l'Apocalypse : "apparaît dans le blasphème de sa propre bouche,
pour blasphémer Son nom, Son tabernacle et ceux qui habitent dans le ciel."
(Apoc. Xiii)
IV. Ils
blasphèment contre le tabernacle de Dieu quand ils disent qu'ils
préféreraient prier dans leur propre chambre ou dans une étable que dans la
maison de Dieu. Ils blasphèment le nom de Dieu quand ils disent qu'Il n'a
pas créé le monde et ne le gouverne pas. Ils parlent du mal de ceux qui
vivent dans le ciel quand ils disent que les apôtres, les martyrs et les
citoyens des cieux ne peuvent pas soulager quelque souffrance des
suppliants.
V. De
plus, Il avait l’habitude d’enseigner dans le temple, comme il est dit : "Il
passait chaque jour à enseigner dans le temple." (Luc xxi) Il y a
entendu les érudits, tout comme il a été écrit au sujet de Ses parents :
"Ils l'ont découvert dans le temple assis parmi les érudits, les écoutant et
posant des questions." (Luc ii) Et quand ils ont dit : "Nous étions à
ta recherche avec inquiétude," (ibid.) Il a répondu : "Pourquoi me
cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas que je dois être là où est mon père ?" (ibid.)
Voyez que quand il a été découvert dans le temple, il a répondu que c'était
le temple de Son Père et qu’il était nécessaire pour lui d'être là.
VI.
Relatif à cela, il est écrit dans l'Évangile de Luc sur les disciples après
l'ascension du Seigneur : "Ils étaient toujours dans le temple louant et
bénissant Dieu." (Luc xxiv) Et après la venue du Saint-Esprit, tout
comme il est écrit dans les Actes des Apôtres : "Chaque jour, ils étaient en
veillée dans le temple." (Actes ii) Et aussi : "Pierre et Jean
montaient ensemble au temple, à l'heure de la prière, la neuvième heure," (Actes
iii) quand ils ont guéri un homme qui avait été boiteux depuis sa
naissance.
VII. En
outre, un ange du Seigneur, faisant sortir les Apôtres de prison, a déclaré
: "‘Allez, et debout dans le temple dites à toute l'assemblée les paroles de
Sa vie.’ Et quand ils ont entendu cela, ils entrèrent dans le temple à
l'aube et se mirent à enseigner." (Actes v) Et aussi : "Il est arrivé
à Paul comme il priait dans le temple qu'il tomba dans un état de transe
et vit Jésus." (Actes xxii) La veuve Anna aussi "ne quittait pas le
temple, adorant jour et nuit." (Luc ii) Il y avait aussi Siméon,
"juste et pieux, attendant la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était
sur lui. Il est aussi venu dans le temple, inspiré par l'Esprit, et reçut
Jésus dans ses bras et bénit Dieu." (ibid.)
VIII. De
cela, il est clair que les Apôtres priaient et louaient Dieu dans le temple,
et Paul a vu Jésus là, ils y enseignaient par l'ordre de l'ange, aussi Anna
ne quittait pas le temple, mais adorait le Seigneur nuit et jour. Siméon
aussi, un saint homme, rempli de l'Esprit Saint dans son âme, est venu dans
le temple et a reçu Jésus et le bénit. Pourquoi, donc, les hérétiques impies
se vantent qu'ils servent l'Évangile et suivent les apôtres quand ils ne
prient pas dans le temple mais dans leur propre chambre, et qu’ils
n’enseignent pas dans le temple, mais dans le forum et même en privé à la
maison ?
IX. Ô
quelle bêtise ! Est-ce gênant pour vous, si Dieu a une maison dans chaque
ville, ferme et château, afin qu'il puisse être honoré par son propre
peuple, alors que beaucoup d'entre vous n’ont pas une maison mais un grand
nombre de vos caprices ? Vous avez également des maisons, une pour manger,
une autre pour dormir et d'autres pour d'autres usages. Pourquoi êtes-vous
jaloux du peuple chrétien s'ils ont une maison de prière, pour louer Dieu ou
pour enseigner les paroles de la vie ? Aussi, parce que Dieu est de toutes
choses, et non pas d'une seule chose, Il est loué par toute la communauté.
X. Qu’une
église est dite être une maison de prière sera prouvée par la raison et par
les autorités. L’Église est dite être maintenant le rassemblement des
fidèles, maintenant la congrégation des hommes mauvais, maintenant et la
maison de Dieu, à laquelle les précédents et les derniers viennent. L'église
est dite être le rassemblement des fidèles, où il est écrit : "Paul,
prisonnier de Jésus-Christ, et le frère Timothée, à Philémon, notre
bien-aimé compagnon de travail, et à Appia notre chère sœur et Archippe
notre compagnon d'armes, et l'église dans votre maison. Que la grâce soit
avec vous et paix de par Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ." (Philémon
i) L'église est dite être une congrégation de malfaiteurs par David :
"Je déteste l'église de la malveillance." (Psaume xxv) Une église est
également dite être une maison de prière, d’où l'Apôtre dit aux Corinthiens
: "Car, quand vous vous assemblez dans l'église, j'entends qu'il y a des
divisions, et je le crois en partie." (I Cor. xi) Et un peu plus tard
: "Quand vous vous réunissez en assemblée, ce n'est pas la Cène du Seigneur
que vous prenez pour manger. Car chacun va de l'avant avec son propre repas,
et alors que l’un a faim un autre est ivre. N'avez-vous pas vos propres
maisons pour manger et boire ? Ou méprisez-vous l'Église de Dieu et
humiliez-vous ceux qui n'ont rien ?" (ibid.) Il dit clairement que
les Corinthiens, dont certains sont bons et certains sont mauvais, se
réunissent à l'église, c’est-à-dire dans la maison de prière, tout comme les
vrais explicateurs nous disent. Puis il déclare : "quand vous vous réunissez
en assemblée". Que signifie se réunir en assemblée, sinon tous venant
ensemble à un seul endroit, et quel endroit peut-on nommer comme supérieur à
une église ? Et puisque, dans ce lieu, c'est-à-dire l'église, ils se sont
corrigés, il les avertit, en disant : "N'avez-vous pas vos propres maisons
pour manger et boire ? Ou méprisez-vous l'église de Dieu ?" Autrement dit,
n'avez-vous pas d'autres endroits où vous restaurer ? Ou puisque vous avez
d'autres endroits vous méprisez l'église de Dieu, qui est la maison de
prière, en mangeant et buvant dans ce lieu ? C'est comme s'il disait : "une
église n'est pas une maison pour manger ou boire, mais pour prier, et donc
si vous avez une maison pour manger ou boire, rafraîchissez-vous là, pas
dans la maison de prière, c’est-à-dire, dans une église. Par ce
raisonnement, celui qui mange ou boit dans une église de Dieu la méprise,
surtout s’il a sa propre maison pour manger. Car une église de Dieu n'est
pas une maison pour manger et boire, mais une maison de prière.
XI. De
cela, il est clair que l'église de Dieu peut être considérée comme une
maison de prière. D'ailleurs, si quelqu'un dit que l'église de Dieu est dite
être des hommes fidèles, qu’il prête attention à quelle grande absurdité il
suit. L'Apôtre, en effet, châtie ces Corinthiens qui mangeaient dans
l'église de Dieu. En outre, si l'Église de Dieu est comprise pour être la
convocation des fidèles, par conséquent, il semble réprimander ces hommes
qui mangent à un rassemblement des fidèles, et de telle manière que le
Seigneur punira ceux qui mangent et boivent avec les disciples. Il s'ensuit
donc qu'il ne faut pas manger avec un autre, ou que l'on ne doit manger
qu’avec les infidèles et accepter cet argument est la folie la plus élevée.
C'est une préoccupation, par conséquent, que nous devons comprendre l'église
de Dieu comme une maison de prière. D'où il est que par l'étymologie
l'église (ecclesia) est dite être le "bâtiment des clercs" (aedes
clericorum), non pas parce qu’ils viennent dans cet endroit, mais parce
qu'il est fréquenté par d'autres croyants et parce que c'est leur métier de
le garder, le fermer, l'ouvrir et y célébrer les mystères divins.
XII. Il
n’est pas étonnant alors si l'église de Dieu est appelée à la fois une
assemblée des fidèles et la maison de prière où ils se rencontrent, tout
comme le mot maison désigne à la fois le bâtiment et les gens qui y vivent.
Quand il est dit que le Seigneur entra dans la maison du prince des
Pharisiens pour manger du pain le jour du Sabbat (Luc xiv), la
maison signifie les bâtiments. Toutefois, quand on parle du prince, que
"il crut, lui et toute la maison" (ibid.) la maison désigne
ici ceux qui vivent dans le bâtiment. Le mot ville (civitas) signifie
également à la fois le lieu où les citoyens vivent et les citoyens qui y
vivent. Il désigne le lieu dans le passage "quand il vit la ville, Jésus
pleura." (Luc xix) Il signifie les gens ici : "Quand Jésus entra dans
Jérusalem, toute la ville fut émue, disant : ‘qui est-il’" (Matt. x)
Car le cercle des murs ou le lieu lui-même n'a pas dit, "Qui est-il", mais
les citoyens eux-mêmes.
XIII. Une
synagogue est également dite être une maison de prière où tous les Juifs
s'assemblent. Et les Juifs eux-mêmes dirent au Seigneur en ce qui concerne
le centurion : "Il a construit la synagogue pour nous." (Luc vii) Ils
entendaient par le mot la structure de la synagogue, où il a construit pour
eux afin qu'ils puissent prier. Jean a également dit à l'ange de l'église de
Smyrne : "Vous avez été blasphémés par ceux qui se disent Juifs et ne le
sont pas, mais sont de la synagogue de Satan." (Apoc. ii) Dans ce
passage, sans aucun doute, il appelle les Juifs la synagogue de Satan.
XIV. Il
est donc tout à fait clair à la fois par le témoignage de l'Apôtre et par le
raisonnement des autres autorités similaires que l'église de Dieu est
appelée autant la maison de prière que l'assemblée des fidèles. Car dans la
structure physique d'une église la variété ou multitude de pierre ou de bois
signifie les divers types de fidèles. Le sol et le toit reflètent le servant
et les maîtres, les fenêtres par lesquelles la lumière du ciel se déverse
sont les érudits à travers lesquels d'autres croyants sont allumés, qui sont
mis en lumière par la lumière de Dieu. La fondation sur laquelle tout le
poids de l'Église est fondé, c'est le Christ, qui soutient nos coutumes. La
porte est la foi ; l'autel, Dieu, la largeur du bâtiment de l'église,
l’amour, sa hauteur, l'espoir, sa longueur, sa persévérance, ses lampes ou
bougies, l'Écriture ou les vertus, les cymbales, le signe de jubilation. Par
conséquent, puisque la structure matérielle d'une église reflète le
spirituel, ce n’est pas à tort que son nom est donné, parce que de nombreux
signes représentent la chose dont il est le signe. Le Prophète a parlé en ce
qui concerne la manne : "L'homme a mangé le pain des anges" (Psaume
lxxvii) non pas parce qu'il était le pain des anges, mais parce que
c'était une métaphore pour elle. En outre, l'Apôtre dit aux Juifs à propos
du rocher qui était une fondation pour l'eau : "le Rocher les a suivis, et
ce Rocher était Christ" (I Cor. x), non pas parce que le Rocher était
réellement le Christ, mais parce que c'était une métaphore pour le Christ
qui nous fait boire de l'eau de la sagesse.
XV. Bien
que nous parlions de la maison de prière, c'est-à-dire l'église pour y
prier, les ennemis de la vérité citent les paroles de l'Évangéliste contre
nous : "Toi, cependant, quand tu pries, entre dans ta chambre, et la porte
fermée prie à ton Père dans le secret, et ton Père, qui voit dans le secret,
te le rendra." (Matt. vi) De ce fait, ils disent que l'on doit prier
dans sa propre chambre, et non pas à l'église.
XVI. Si,
toutefois, il faut prier dans sa propre chambre, et non pas à l'église,
Jésus-Christ, dont il n'y a aucune tricherie dans ses paroles, a péché,
quand il l'a appelée une maison de prière, si l'on n’y prie pas. Si,
toutefois, il a dit la vérité, d'autant plus que la Vérité dit la vérité,
c'est la maison de prière parce que les gens doivent y prier. Par ailleurs,
si l'on ne doit pas prier dans l'église, Jean et Pierre ont péché quand ils
sont entrés dans le temple à l'heure de la prière, à la neuvième heure de la
journée. Pierre a aussi péché, tout comme Anna, qui ne quittait pas le
temple, adorant jour et nuit à travers le jeûne et la prière. De penser
qu'il en est ainsi est la folie la plus élevée. Il est convenu, par
conséquent, que l'on doit prier à l'église, de l'autorité du Christ, à
partir de l'exemple des apôtres et de beaucoup d'autres personnes saintes.
XVII. La
prière doit être faite partout, cependant, tout comme l'Apôtre dit : "Je
souhaite que les hommes prient en tout lieu, levant leurs mains pures, sans
colère ni hypocrisie, et les femmes devraient faire de même." (I Tim. ii)
Et le Prophète a dit : "Dans toutes les régions de Son royaume que mon
esprit loue le Seigneur." (Psaume cii) Par conséquent, bien que l'on
doive prier partout, Dieu a voulu surtout qu'il y ait un endroit réservé à
la prière, spécialement et uniquement pour prier et adorer Dieu, de sorte
que, autant la prière puisse être faite avec plus d'attention, autant ce
lieu puisse être libéré pour Dieu, alors que d'autres choses n'auraient pas
lieu là-bas. En effet, d'autres endroits sont souvent utilisés pour de
nombreux autres types d'entreprises. Et donc si quelqu'un venait à y prier,
il serait souvent interrompu qu’il le veuille ou non. "Car les mouches
mortes polluent l'odeur du parfum." (Eccles. x) Les affaires du
monde, tout comme des mouches, se font intrusives et confondent les cœurs de
ceux qui prient, et en conséquence les prières, qui par leur propre nature
sentent parfumé, ne renvoient pas à Dieu la bonne odeur du suppliant.
XVIII.
Par conséquent, lorsque le Seigneur a dit que l'on doit aller dans sa
chambre pour prier, il ne conseille pas que le lit physique soit le lieu de
prière, car Il n'a jamais fait cela : Il n'appelle jamais le lit ou la
chambre à coucher la maison de prière. Pourtant, il appelle le temple la
maison de Dieu et la maison de prière. Cela ne doit pas être compris comme
signifiant le lit physique mais spirituel. Elle est donc appelée chambre de
quelqu'un ou l'endroit secret du cœur, où si la conscience est bonne, une
personne pèse favorablement, mais si elle est mal, alors elle est beaucoup
alourdie. Celui qui priera, par conséquent, devrait entrer dans les lieux
secrets de son cœur afin qu’il ne prie pas seulement avec sa voix mais aussi
avec son cœur. Qu’il entre dans la chambre de son cœur de peur que l'esprit,
vaincu par les affaires extérieures, pollue les fruits de la prière. Puis
tourné vers lui-même, plus, après avoir repoussé les autres questions, il
lutte pour n’avoir du loisir que pour Dieu, plus il peut avoir des choses
plus facilement à travers la prière. Et donc tant qu'il est insisté sur le
fait que la bouche doit être fermée pour la prière, c'est-à-dire que le sens
de l'ouïe doit être assuré par la mise en garde du cœur, de sorte que les
désirs illicites puissent être sobres et les désirs charnels empêchés, mais
le Père du ciel devrait être diligemment prié avec toute intention de cœur,
et par cette fermeture de l'entrée du cœur les matières inattendues ne
devraient pas fournir une interruption. Ceci est la prière qui atteint le
ciel. Ceci bat dans les oreilles du Père des cieux. Cela apporte des
avantages et est quelque chose qui a été demandé. D'où il est dit que : "Ton
Père, qui voit dans le secret, te le rendra." (Matt. vi)
XIX. En
outre, parce qu'ils ne veulent pas prier dans l'église, ils étendent contre
nous ce plaidoyer dans leur péché, et citent comme preuve ce que le
bienheureux Étienne dit dans les Actes des Apôtres : "Salomon a construit
une maison pour Dieu, mais le Très-Haut n'habite pas dans des maisons faites
à la main, comme dit le prophète : ‘Le ciel est mon trône, et la terre est
mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur ?
Ou quel sera le lieu de mon repos ? Mes mains n’ont-elles pas fait toutes
ces choses ?’" (Actes vii) Et ils disent que si le Très-Haut
n'habite pas dans des bâtiments faits par les mains, Il ne vit pas dans les
églises, qui sont faites par les mains des hommes. Mais s'Il ne vit pas là,
pourquoi devons-nous nous y rendre pour prier ?
XX. À
cela nous répondons : nous devons comprendre
que Dieu n'habite pas dans des endroits faits par les hommes
comme ces bâtiments, qui ne sont pas fermés ou ne sont pas contenus par les
choses artificielles. Car Dieu est incommensurable et ne peut être
circonscrit ; Il est indéfinissable et ne peut donc pas être limité ou
confiné à un seul endroit. Pour qui le ciel est-il un trône, et la terre un
marchepied - comment pourrait-Il être contenu dans une maison ? Quand vous
vivez dans votre propre maison, là vous serez confinés et ne serez jamais
nulle part ailleurs. Mais Dieu ne vit donc pas dans des temples faits par
les humains, pour y être enfermé, pour être jamais nulle part ailleurs.
XXI. En
outre, "Dieu est l’Esprit" (II Cor. iii). Il a également dit que Dieu
n'est pas tenu dans un lieu corporel, mais par la Grâce, il vit dans le cœur
des élus. D'où l'Apôtre dit aux Éphésiens : "Que le Père de Notre Seigneur
Jésus-Christ vous l'accorde que le Christ habite en vos cœurs par la foi." (Éphésiens
iii) La foi est la vôtre par le Christ et le Christ est dans votre cœur.
Le Prophète a dit : "Il abandonna la demeure de Silo, Sa tente, où Il a vécu
parmi les gens." (Psaume lxxvii) Voyez comment Dieu a vécu dans sa
propre tente, et Il y vécut parmi le peuple. De cette manière, Dieu vit dans
les églises, vivant parmi les hommes, et c'est pourquoi Il préfère y vivre
qu'ailleurs, parce que de temps à autre, beaucoup s'y retrouvent : avec une
grande dévotion et la foi brûlante ils se rassemblent. Dieu est adoré par
des supplications et par la compréhension de la nourriture sacrée,
c'est-à-dire, le corps du Christ, et la compréhension de la Parole divine.
Par conséquent, puisque Dieu est toujours dans le cœur des élus, toujours et
partout, qu’Il les satisfasse plus pleinement et plus complètement dans les
églises, quand Il les voit plus fermes dans leur prière. Si, en revanche,
Dieu est partout, comme il le dit : "Je remplis le ciel et la terre" (Ésaïe
xxiii) Il est dans les bâtiments faits par les hommes, les contenant et
régnant sur eux, mais Il ne vit pas là, comme dans le cœur des élus : Il
‘vit’ là par la grâce, et en eux, Il existe par l’essence, la puissance et
la présence.
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