Christian Churches of God

[B10v]

 

 

 

Le Pasteur d’Hermas Partie 5

 

(Édition 2.0 20000414-20060722-20221005)

 

Similitudes 1 à 7

 

 

 

 

Christian Churches of God

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 Le Pasteur d’Hermas Partie 5 [B10v]

 

 


TROISIÈME LIVRE – DES SIMILITUDES

SIMILITUDE PREMIÈRE : QUE COMME NOUS N’AVONS POINT ICI DE VILLE PERMANENTE, NOUS DEVONS CHERCHER CELLE OÙ NOUS HABITERONS UN JOUR...

 

L’Ange me dit : Vous qui êtes les serviteurs de Dieu, ne savez-vous pas que vous êtes en ce monde comme dans un pays étranger ? Car ce siècle que vous habitez est fort éloigné de la ville dont vous devez être un jour les citoyens. Si donc vous désirez y parvenir, pourquoi achetez-vous ici des champs ? pourquoi y élevez-vous des édifices superbes, somptueux et superflus ? Car celui qui dans le lieu de son exil s’occupe de pareils soins ne songe guère à retourner dans sa patrie. Ô homme insensé et incrédule, homme plein de misères, qui ne comprends point que toutes ces choses ne font partie que de ce séjour, et qu’elles sont sous la puissance du Prince de ce siècle. Car le Prince de cette cité vous dit : Je ne veux pas que tu demeures dans ma ville, mais quitte cette ville, parce que tu n'obéis pas à mes lois. Toi donc, qui as des champs, des maisons et beaucoup d'autres choses, si tu es chassé par lui, que feras-tu de ta terre, de ta maison et des autres biens que tu as amassés pour toi ? Car le seigneur de ce pays te dit à juste titre : Ou vivez selon mes lois, ou vous sortez de mon empire ! Ô toi donc qui est redevable aux lois de ta véritable patrie, quel parti prendras-tu ? et pourrais-tu bien les violer pour te maintenir dans la possession de tes champs, ou de quelque autre bien ? Si tu agissais ainsi et que tu voulusses ensuite retourner dans ta patrie, tu en trouverais les entrées fermées, et tu en serais exclu. Vous regardant donc comme étrangers sur la terre, gardez-vous bien de ne rien y acquérir au-delà de ce qui vous est nécessaire pour remplir vos besoins, et soyez toujours prêts à en sortir, afin que, lorsque le maître de cette Cité sainte jugera à propos de vous retirer de ce siècle, vous obéissiez à ces ordres, et que vous retourniez enfin à votre patrie pour y vivre en liberté, et dans une joie que rien ne pourra jamais troubler. Vous donc qui servez Dieu, et qui le possédez dans vos cœurs, vivez d’une manière digne de lui ; ayez toujours devant les yeux ses commandements et les promesses qu'il vous a faites, convaincus qu'il les accomplira, si vous êtes fidèles à pratiquer sa loi. Au lieu d’étendre vos possessions, que chacun selon son pouvoir rachète son frère des nécessités présentes où il se trouve. Rendez justice à la veuve, défendez l’orphelin, et employez vos biens et vos richesses à des œuvres de cette nature. Car Dieu ne vous les a donnés qu’afin que vous en fussiez cet usage. Et il vaut beaucoup mieux les faire servir au besoin des autres, que de multiplier vos champs et vos maisons ; parce que toutes ces choses périront avec le siècle, et qu’au contraire ce que vous aurez fait pour Dieu ne sera point sans récompense, et que vous goûterez dans votre patrie une joie exemptée de tristesse et de crainte. Ne désirez donc point les richesses, qui ne sont des biens que pour les Gentils ; car elles sont funestes aux serviteurs de Dieu. Servez-vous de celles que vous possédez pour parvenir à une joie véritable. Ne corrompez pas, ne touchez pas à ce qui est à autrui, et ne le convoitez pas, car c'est un mal de convoiter les biens d'autrui ; mais remplissez vos devoirs, et vous serez sauvés.

 

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LIVRE TROIS - Similitude 1

 

Il est dit à Hermas de ne pas chercher cette ville, mais de chercher la ville à venir. La cité de Dieu est ce que nous nous efforçons tous d'atteindre. Nous y parvenons en menant une vie juste, en suivant les Commandements de Dieu, en faisant de bonnes actions et en apprenant la parole de Dieu. (Voir les documents La Cité de Dieu (No. 180) et Le Royaume Éternel de Dieu (No. 144)). Il s'agit également de rejeter l'Ordre Unique Mondial.

 

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SIMILITUDE SECONDE

DE MÊME QUE LA VIGNE SE SOUTIENT SUR L'ORME AUQUEL ON L’ATTACHE, DE MÊME LE RICHE EST SOUTENU PAR LA PRIÈRE DU PAUVRE

 

Lorsque je me promenais dans la campagne, et qu’ayant aperçu une vigne qui était appuyée sur un orme, je considérais attentivement les fruits qu’ils portaient l’un et l’autre, un ange m’apparut, et me dit : À quoi penses-tu en toi-même ? "Seigneur, lui dis-je, je raisonne sur la nature de cet orme et de cette vigne, et je considère qu’elle est la beauté de leurs fruits. Ces deux arbres, me répondit-il, sont destinés à servir de modèle aux serviteurs de Dieu. Et je lui dis, Seigneur, je voudrais bien savoir comment cela peut être. Écoute donc, me dit-il : Tu vois bien cette vigne et cet orme ? Oui, Seigneur, lui répondis-je. Et il me dit : Cette vigne porte du fruit, pour ce qui est de l'orme, il n’en porte aucun. Cependant si cet arbre ne la soutient pas, la vigne, et qu’elle ne s’y attache pas, elle ne pourra pas porter beaucoup de fruits. Car alors comme elle est sans appui, et qu’elle rampe sur la terre, elle ne produit que de mauvais fruits. Si au contraire elle s’élève à la faveur de l’orme, elle porte du fruit, et pour elle et pour l’arbre. Comprends donc par là que l'orme n’est pas moins fécond que la vigne, et que peut-être il l’est encore davantage. Seigneur, lui dis-je, comment cela peut-il être ? Parce que, me répondit-il, tant que la vigne se tient élevée sur l'orme, elle porte un fruit exquis et abondant. Si au contraire elle rampe par terre, elle n’en porte que de mauvais, et en petite quantité. Voilà quelle est cette similitude proposée aux serviteurs de Dieu, pour servir d’instructions au riche et au pauvre. Seigneur, lui répondis-je, donnez-moi s’en l’explication. Et il me dit : Écoute-moi. Le riche possède des biens ; mais aux yeux de Dieu, il est dans une véritable pauvreté. Car tout occupé du soin de les conserver, il ne donne qu’une très petite attention aux prières qu’il adresse au Seigneur, et encore est-elle languissante et sans force. Lors donc que le riche satisfait aux besoins du pauvre, ce pauvre prie pour lui au Seigneur qui répand sur le riche toute sorte de biens, parce que le pauvre est riche devant Dieu, et que la prière qu’il lui offre est très efficace à ses yeux. Le riche remplit alors tous les besoins du pauvre, parce qu’il s’aperçoit qu’il est tout-puissant auprès de Dieu dans ce qu’il lui demande : ainsi il lui donne sans hésiter, et a soin qu’il ne lui manque rien. Quant à ce pauvre, aidé par le riche, il intercède pour lui, rendant grâce à Dieu pour celui qui lui fait des dons. Et le riche continue à s'intéresser avec zèle au pauvre, afin que ses besoins soient constamment pourvus. Car il sait que l'intercession du pauvre est acceptable et influente auprès de Dieu.  L’un et l’autre s’acquittent de ce qu’ils doivent envers le Seigneur. Le pauvre intercède ; c'est une œuvre dont il est riche, qu'il a reçue du Seigneur et dont il récompense le maître qui l'aide. Et le riche, de la même manière, accorde sans hésiter au pauvre les richesses qu'il a reçues du Seigneur. C'est une grande œuvre, acceptable devant Dieu, parce qu'il a compris l'objet de sa richesse, qu'il a donné aux pauvres les dons du Seigneur et qu'il s'est bien acquitté à juste titre de son service envers lui. Cependant les hommes s’imaginent que l'orme ne porte point de fruit, et ils ne comprennent en aucune manière que, si une sécheresse venue, l'orme, qui contient de l'eau, nourrit la vigne ; et la vigne, ayant une source intarissable d'eau, produit un double fruit pour elle-même et pour l'orme. C’est ainsi que la prière que le pauvre offre pour le riche est puissante auprès de Dieu, et qu’elle attire la bénédiction sur les richesses de celui qui ne s’en sert que pour les besoins de ses frères. C’est par là que le riche et le pauvre sont donc partenaires dans l’œuvre juste. Dieu n’abandonnera point ceux qui se conduisent ainsi, et leur nom sera inscrit dans le livre de vie. Bienheureux donc ceux qui possèdent ainsi les richesses, et qui comprennent qu’elles viennent du Seigneur. Car en reconnaissant les bénédictions que Dieu verse sur eux ; ils se rendent dignes de servir à l’exécution de ses desseins. [Car ceux qui sont dans cet état d'esprit pourront faire du bien].

 

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Similitude 2

Hermas reçoit la parabole de la vigne qui se soutient sur l'orme. Tout comme l'homme riche est aidé par la prière du pauvre, il nous est enseigné d'aider notre prochain, de partager la richesse, car c'est alors que l'on devient riche grâce à la puissance de Dieu. Avant de recevoir la puissance de Dieu, un homme riche ne se préoccupe que d'argent et d'en obtenir davantage, sans aider Dieu ou le peuple de Dieu. Un homme pauvre priera pour l'homme riche afin qu'il se tourne vers Dieu et devienne plus fort par la foi. 

 

Un homme pauvre en argent est un homme riche en foi, tandis qu'un homme riche en argent est un homme pauvre en foi (Luc 16:19). Tout comme la vigne et l'orme dépendent l'un de l'autre, la vigne ne peut pas être soutenue par elle-même, mais avec l'aide de l'orme, ils produiront tous deux davantage.

 

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SIMILITUDE TROISIÈME

DE MÊME QUE PENDANT L’HIVER, ON NE PEUT DISTINGUER L’ARBRE MORT D’AVEC CELUI QUI EST VIVANT,

DE MÊME, EN CETTE VIE ON NE PEUT PAS FAIRE AISÉMENT LA DIFFÉRENCE ENTRE LE JUSTE ET L’INJUSTE.

 

L’Ange me fit voir plusieurs arbres dépouillés de leurs feuilles, qui me parurent tous comme arides et sans vigueur, et il n’y avait entre eux aucune différence. Et il me dit : Tu vois tous ces arbres ? Oui, Seigneur, lui dis-je, ils sont semblables à des arbres arides et sans vie. Et il me répondit : Ces arbres sont une figure de ceux qui vivent dans le siècle présent. Et pourquoi, lui demandais-je, sont-ils dans le même état que des arbres morts ? Parce que, me répondit-il, l’on ne peut discerner le juste d’avec l’injuste, et tant qu’ils vivent sur la terre, ils sont à peu près semblables entre eux. Car le siècle présent est comme l’hiver à l’égard des justes ; et pendant qu’ils l’habitent avec les pécheurs, on ne les peut discerner. De même que dans l’hiver, tous les arbres également dépouillés de leurs feuilles sont semblables à des arbres morts ; en sorte qu’on ne peut même distinguer ceux qui conservent la vie d’avec ceux qui l’ont perdue : de même aussi, pendant cette vie, ne peut-on discerner les bons d’avec les méchants, car ils paraissent tous semblables entre eux.

 

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Similitude 3 :

À l'œil, le juste et l'injuste se ressemblent. C'est à partir de ce qu'il y a dans leur cœur que Dieu peut les distinguer (Luc 16:15).

 

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SIMILITUDE QUATRIÈME

DE MÊME QUE DURANT L’ÉTÉ ON DISTINGUE UN ARBRE VIVANT D’AVEC CELUI QUI EST MORT PAR SES FRUITS ET SES FEUILLES, DE MÊME DANS LE SIÈCLE FUTUR LE JUSTE SERA-T-IL DISTINGUÉ DE L’INJUSTE PAR LA BÉATITUDE DONT IL JOUIRA.

 

Il me montra de nouveau plusieurs arbres dont les uns poussaient des feuilles, et les autres étaient arides. Et il me dit : Vois-tu ces arbres ? Oui, Seigneur, lui répondis-je, j’en vois quelques-uns qui sont morts, et d’autres qui sont chargés de feuilles. Ceux-ci, me dit-il, sont les Justes qui doivent habiter le siècle futur, qui est comme l’été destiné pour les Justes ; et l’hiver au contraire est la figure de celui où vivront les pécheurs. Lors donc que le temps des miséricordes du Seigneur sera venu, alors on reconnaîtra ceux qui le servent véritablement, et ils seront exposés aux yeux de tout le monde. Car ainsi que dans l’été on reconnaît distinctement le fruit que porte chaque arbre, ainsi connaîtra-t-on clairement les actions des Justes : car ils seront renouvelés et affermis dans le siècle futur, pour y passer leurs jours dans une joie parfaite. Car quant aux autres nations, c’est-à-dire, aux pécheurs, ils paraîtront dans ce siècle, arides et sans fruits, tels enfin que ces arbres que je t’ai fait voir. Ils seront jetés au feu comme un bois mort ; et l’arrêt de leurs jugements s’exécutera aux yeux de toute la terre, parce qu’ils n’ont porté que de mauvais fruits pendant toute leur vie. Et comme ils ont péché, et qu’ils n’ont point fait pénitence de leurs désordres, ils seront brûlés aussi bien que les autres nations qui n’ont point reconnu Dieu comme l’auteur de leur être. Pour toi donc, aie soin de produire de bons fruits, afin qu’il soit reconnu lorsqu’il sera temps. Éloigne-toi d’une infinité de soins et d’occupations, et tu ne pécheras jamais. Car ceux qui se jettent dans un grand nombre d'affaires sont exposés à commettre plusieurs fautes, parce que ce sont comme autant de distractions qui les empêchent de servir Dieu. Et en effet, comment un homme qui ne sert point Dieu peut-il lui demander quelque chose et l’obtenir ? Mais ceux au contraire qui le servent, lui demandent, et en obtiennent des biens conformes à leurs désirs. Si donc quelqu’un se renferme dans une seule occupation, il peut s’acquitter de ce qu’il doit à Dieu, et le servir avec un esprit pur, parce que son cœur n’est point trop partagé. Si tu te conduis ainsi, tu pourras porter du fruit pour le siècle futur, aussi bien que tous ceux qui t’imiteront.

 

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Similitude 4 :

 

Les justes se distinguent des injustes par leur bonheur. Les justes savent ce qui va arriver, ils apprennent la parole de Dieu, ils comprennent et suivent les commandements de Dieu. Les injustes sont incertains, effrayés par les choses à venir.

 

Ceux qui suivent la justice porteront des fruits lors de la Première Résurrection. C'est le symbole de l'été. Les injustes symbolisent l'hiver, n'ayant pas la connaissance (les feuilles). Les pécheurs devront d'abord apprendre à se repentir et ensuite apprendre la vérité. Le pécheur ne régnera pas avec Christ pendant le règne Millénaire.

 

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SIMILITUDE CINQUIÈME

DU VÉRITABLE JEÛNE ET DE SA RÉCOMPENSE : AUSSI DE LA PURETÉ DU CORPS

 

Chapitre I

Dans le temps que j’accomplissais mon jeûne, et que je m'étais retiré sur une montagne pour y rendre grâces à Dieu de toutes les faveurs qu’il m’avait m’accordées, j’aperçus le Pasteur assis auprès de moi, et il me dit : Quelle raison t’amène ici de si grand matin ? Seigneur, lui répondis-je, je suis en station. Et il me demanda ce que signifiait ce terme de station. Il signifie jeûne, lui répondis-je. Et quel est ce jeûne, ajouta-t-il ? Ce n’est autre chose que celui que j’ai toujours eu coutume de pratiquer jusqu’à présent. Tu ignores, me dit-il, que le jeûne que tu observes n’est point celui que Dieu exige de toi, et qu’il ne t’est d’aucune utilité devant lui. Seigneur, lui dis-je, pourquoi cela ? "Oui, me répondit-il, je te le dis certainement, ce jeûne qu’il demande n’est point celui que tu crois observer :  mais je vais t'apprendre quel est ce jeûne parfait et capable de plaire à Dieu. Écoute-moi donc ; le jeûne qu’il demande n’est point un jeûne stérile et sans fruit ; car en jeûnant ainsi, tu ne remplis point les devoirs de la justice. Mais voici véritablement de quelle manière tu dois jeûner. Que la vie soit exempte de toute iniquité ; sers Dieu avec un cœur pur ; garde ses commandements, marche dans la voie de ses préceptes, n’ouvre ton cœur à aucun mauvais désir qui puisse le souiller. T’appuyant sur les promesses de Dieu, crois que si tu te conduis ainsi, que tu aies sa crainte, et que tu t’abstiennes de toute action mauvaise ; crois, dis-je, que tu vivras en lui. C’est en cela que consiste ce jeûne parfait et agréable aux yeux de Dieu.

 

Chapitre II

Écoute la similitude que je vais te proposer par rapport au jeûne. Un homme avait un fonds de terre, et plusieurs serviteurs : dans une partie de cette terre il avait planté une vigne pour ceux qui devaient être ses héritiers. Ensuite comme il s’en allait voyager, il choisit un de ses serviteurs dont il avait reconnu en plusieurs occasions la fidélité et l’exactitude ; et l’ayant chargé du soin de cette vigne, il lui recommanda de l’attacher à des perches, lui promettant que la liberté serait la récompense de son exactitude à exécuter ses ordres. Il ne le chargea uniquement que de ce soin et partit aussitôt pour son voyage. Ce serviteur ne songeant dès ce moment qu’à exécuter les ordres qu’il avait reçus, de son maître, attacha la vigne aux perches ; et s’étant aperçu que les herbes y croissaient de tous côtés il commença à dire en lui-même : J’ai fait tout ce que mon maître m’a ordonné : à présent donc je vais fouir toute la vigne, afin de la rendre plus belle ; car après que j’en aurai arraché les herbes qui la suffoquent, elle rapportera beaucoup plus de fruit. S’étant donc mis à fouir la terre et à en arracher toutes les herbes qui la couvraient, la vigne en devint plus belle et plus féconde, n’étant plus suffoquée comme auparavant. Quelque temps après, le maître étant de retour de son voyage, vint visiter sa vigne, et l’ayant trouvée en très bon état, les branches attachées aux perches, des fosses creusées partout, et les herbes arrachées, il faut extrêmement satisfait du travail de son serviteur. Il fit donc venir son fils qui était son héritier et qu’il aimait tendrement, et ayant aussi assemblé les amis dont il avait coutume de prendre conseil, et il leur présenta les ordres qu'il avait donnés à son serviteur en partant, et ce que le zèle lui avait fait faire de surplus. Et tous aussitôt louèrent le serviteur de ce qu’il avait mérité de recevoir de son maître un témoignage si authentique. Le maître leur dit ensuite : Je lui ai encore promis la liberté au cas où il exécuterait fidèlement mes ordres ; il s’en est acquitté, et outre cela il a mis ma vigne dans un état qui me comble d’une joie extrême. Ainsi pour mieux reconnaître ce service, je veux qu’il soit avec mon fils l’héritier de tous mes biens ; parce qu’ayant reconnu ce qui était utile à ma vigne, bien loin de la négliger il a fait tout ce qu’il a cru devoir faire pour la mettre en bon état. Ainsi le fils et les amis approuvèrent tous le dessin du père de famille et consentirent que ce serviteur eût part à son héritage. Quelques jours après, le père de famille ayant invité ses amis à manger chez lui, il envoya plusieurs mets de sa table à ce serviteur. Celui-ci les ayant reçus, se contenta de prendre ce qui lui était nécessaire et distribua le reste aux autres serviteurs. Charmés de la libéralité, les autres serviteurs firent des vœux pour l’auteur de ce bienfait, souhaitant qu’il s’avançât de plus en plus dans la faveur de leur maître commun. Le père de famille apprit avec une extrême satisfaction tout ce qui s'était passé, et ayant de nouveau fait assembler ses amis et son fils, il leur fit part de l’action de son serviteur et de l’usage qu’il avait fait des viandes qu’il lui avait envoyées. Et alors ils pressèrent de plus en plus le père de famille d’établir ce serviteur le cohéritier de son fils.

 

Chapitre III

Seigneur, lui dis-je, je ne vois point le sens de toutes ces similitudes et je ne les puis comprendre si vous ne me les expliquez vous-même. Et il me répondit : Je ne te dirai aucune parole et ne te ferai voir aucune chose que je t’en donne l’explication. Aie soin seulement de garder les commandements du Seigneur, c’est par là que tu te rendras agréable à ses yeux et que tu seras mis au nombre de ses fidèles serviteurs. Mais si outre les obligations que le Seigneur t’a imposées, tu fais encore quelque bonne œuvre de surcroît, tu acquerras un plus haut degré de mérite, et tu seras plus grand devant le Seigneur que tu ne l’eusses été sans cela. Si donc tu es fidèle à observer ses commandements, et que tu y ajoutes de plus ces jeûnes, tu seras heureux, surtout si tu les pratiques en la manière que je te l’ai dit. Seigneur, lui répondis-je alors, j’observerai tout ce que vous m'avez ordonné ; car je sais que vous serez avec moi dans toutes mes actions. Oui, me dit-il, je serai avec toi et avec tous ceux qui à ton exemple se trouveront dans ces saintes dispositions. Car ce jeûne peut être d’une très grande utilité quand il est joint à la pratique des ordonnances du Seigneur. Voici de quelle manière tu dois l’observer : Éloigne-toi sur toute chose de toute parole sale et honteuse, bannis toute sorte de cupidité, et qu’aucun vain désir du siècle ne trouve entrée dans ton cœur ; si tu es fidèle à observer ces choses, ton jeûne sera saint et parfait. Voici ce que tu observeras encore. Le jour que tu jeûneras, tu ne prendras aucune autre chose que du pain et de l'eau, et après avoir supputé la quantité de nourriture que tu avais coutume de prendre les autres jours et ce que tu aurais dépensé ce jour-là, tu le mettras à part pour le donner à la veuve, à l’orphelin et au pauvre : c’est ainsi que tu rempliras tous les devoirs d’une parfaite humiliation, en sorte que celui qui participera à ton aumône y trouve de quoi satisfaire à tous ses besoins, et que la prière qu’il offrira pour toi puisse monter jusqu’au trône de Dieu. En pratiquant donc ton jeûne de la manière que je te l’ordonne, ton sacrifice sera agréable au Seigneur et il t’en tiendra un compte exact. Car une station pratiquée de la sorte est bonne, sainte et agréable aux yeux de Dieu. Si toi, tes enfants et toute ta famille vous observez toutes les choses que je vous ordonne, vous serez heureux. Et tous ceux qui les observeront après les avoir entendues seront heureux, et le Seigneur ne vous refusera rien de ce que vous lui demanderez.

 

Chapitre IV

Alors je le priai de m'expliquer la similitude du fonds de terre, du père de famille, de la vigne, du serviteur qui avait attaché la vigne aux perches, des herbes qui avaient crû au milieu de la vigne, du fils et des amis dont le père de famille avait pris conseil : car je compris que tout cela n’était qu’une similitude. Et il me dit : Tu n’as pas assez de retenue dans tes questions ; ne me demande rien, car je t’instruirai de tout ce qu’il est nécessaire que tu saches. Seigneur, lui dis-je, si vous me faites voir quelque chose sans m’en donner en même temps l’explication, c’est en vain que je les verrai ; et si vous me proposez des similitudes sans m’en découvrir le sens caché, en vain les écouterai-je. Il me répondit encore et me dit : Quiconque est du nombre des serviteurs de Dieu et le possède dans son cœur, il lui demande l'intelligence et l’obtient ; et alors il entend toutes sortes de similitudes et comprend les paroles du Seigneur, qui ont besoin de recherche et de méditation. Mais pour ceux qui sont sans force et sans ferveur dans la prière, ils craignent toujours de demander quelque chose au Seigneur ; quoique cependant il ait un si grand fonds de bonté qu’il accorde promptement et sans délai tout ce qu’on lui demande. Toi donc qui as été affermi par son Ange, et dont les vives et ardentes prières ont tant de force et de puissance ; pourquoi ne demandes-tu pas l’intelligence à celui par qui tu peux la recevoir ? Et je lui dis : Puisque j’ai le bonheur de vous voir auprès de moi, c’est à vous que je dois m’adresser et demander l’éclaircissement de mes difficultés ; car quand vous êtes présent, vous vous entretenez avec moi et me découvrez toutes choses. Car si je les voyais, ou les entendais sans vous avoir avec moi, alors je prierais le Seigneur de me les découvrir lui-même.

 

Chapitre V

Je t’avais déjà bien dit que tu ne manquais ni de ruse, ni de hardiesse pour m’engager à te découvrir le sens de ces Similitudes ; mais puisque rien ne te rebute, et que tu persistes à te rendre importun, je vais te satisfaire sur le sens de cette dernière Similitude, afin que tu en fasses part aux autres fidèles. Écoute donc à présent, et rends ton esprit attentif à mes paroles. Le champ dont il est question dans la Similitude marque toute l’étendue de la terre. Le maître de ce champ est celui qui a créé toutes choses, qui les a ornées de perfections, et leur a communiqué les propriétés qui leur conviennent. Le fils de ce père de famille, c’est l’Esprit Saint : le serviteur est le Fils de Dieu. La vigne est le peuple qu'il a mis sous sa protection : Ces perches, sont les Anges préposés à la garde de ce peuple. Les herbes qu’on a arrachées de la vigne sont les péchés des serviteurs de Dieu. Quant aux viandes que le Père de famille a fait porter de dessus sa table à ce serviteur fidèle, ce sont les Commandements que Dieu a donnés à son peuple par le ministère de son Fils. Les amis qu’il a assemblés pour lui donner conseil, ce sont les saints Anges qui ont été créés avant toutes les autres créatures. Enfin, l'absence de ce Père de famille, c'est le temps qui reste encore jusqu’au dernier avènement du Seigneur. Je lui dis alors : Seigneur, toutes ces choses sont grandes, admirables et dignes d’être approfondies ; mais comment pourrais-je espérer de les comprendre, puisque nul homme, de quelque étendue d’esprit qu’il ose se flatter, ne peut arriver à atteindre ces sublimes connaissances ?  À présent donc, Seigneur, découvrez-vous ce que je cherche avec tant d’empressement. Demande-moi, me dit-il, tout ce que tu voudras. Alors je lui dis : Pourquoi, dans cette Similitude, le Fils de Dieu est-il comparé à un serviteur ?

 

Chapitre VI

Écoute, me répondit-il : Le Fils de Dieu n’est pas pour cela réduit à la vile condition de serviteur ; il est au contraire revêtu d’une grande puissance, et il possède l’empire de toutes choses. Seigneur, lui dis-je : Je ne connais pas comment cela se peut faire. C’est, me répondit-il, parce que Dieu a planté la vigne, c'est-à-dire qu'il a créé le peuple et l'a donné à son Fils ; et le Fils a commis des Anges à la garde de chacun de ceux que le Père lui a donnés. Quant au Fils, il a été exposé à de grands travaux, et a beaucoup souffert pour effacer leurs péchés ; car on ne peut pas remuer toute une vigne sans peine et sans fatigue. Après donc avoir effacé les péchés de son peuple, il leur a montré le chemin de la véritable vie, en leur donnant une loi qu’il avait reçue de son Père. Et c’est pour cela qu’il règne sur ce peuple, par la puissance absolue que le Père lui a donnée, en le lui assujettissant. Mais pourquoi, lui dis-je, le Père de famille a-t-il appelé à son conseil son Fils et ses amis [les glorieux anges], touchant son héritage ? C’est, me dit-il, parce que l’Ange écoute cet Esprit saint, qui, préférablement à tous les autres, a été uni à un corps où la Divinité même devait habiter. Ainsi Dieu a rempli d’intelligence ce corps qu’il avait choisi. Et ce corps qui est devenu la demeure de l'Esprit Saint s’est soumis à toutes les imprécations de cet esprit, en marchant constamment dans la chasteté et la modestie, et ne souillant jamais la pureté de cet Esprit. Ce corps ayant donc toujours été soumis aux ordres de l’Esprit a soutenu avec lui des combats pour la justice et la pureté, sans jamais céder à aucun assaut. Et enfin accablé de travaux, traité comme un esclave, mais rendu victorieux par la vertu de l’Esprit Saint, il est devenu agréable aux yeux de Dieu, qui a considéré avec plaisir une course si généreuse, où le corps, par le secours de l’Esprit Saint, s’était conservé pur. Il a donc consulté son Fils et ses amis [les glorieux Anges], afin qu’on donnât un lieu de repos [tabernacle] à ce corps qui avait toujours été si soumis à l’Esprit Saint, de peur qu’il ne parût avoir perdu la récompense due à ses travaux. Car on ne laissera point sans récompense ce corps, qui, destiné à être la demeure de l’Esprit Saint, se sera conservé pur et sans tache. Voilà l’explication de cette Similitude.

 

Chapitre VII

Seigneur, lui dis-je : J’ai compris qu’elle est votre volonté, par la simple exposition de la Similitude. Et il me dit : Écoute encore : Conserve ton corps pur et exempt de souillure, afin que l'esprit qui y fait sa demeure lui rende témoignage, et paraisse avoir été avec toi dans toutes tes actions. Prends garde même de faire servir ce corps à quelques voluptés, sur la fausse persuasion où tu pourrais être, qu’il doit périr un jour. Car tu ne peux souiller ton corps sans souiller en même temps l’Esprit Saint qui l’habite ; et si tu es assez malheureux pour le souiller, tu tomberas dans la mort. Et je lui dis : Si je l’avais fait par quelque ignorance avant que vous m’eussiez instruit, par quelle voie pourrais-je réparer l’injure faite à mon corps, et obtenir le salut ? Dieu seul, me répondit-il, peut apporter le remède aux premières fautes commises dans l’ignorance ; car toute puissance lui appartient : mais à présent sois en garde contre le péché. Et comme le Seigneur est plein de puissance et de miséricorde, il guérira les anciennes plaies, si dans la suite tu évites de souiller ton corps, et l’esprit qui est en lui. Car ils sont tous deux inséparables, et l’on ne peut souiller l’un sans souiller l’autre en même temps. Aie donc soin de les conserver purs l’un et l’autre, et tu vivras en Dieu.

 

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Similitude 5 :

Selon le dictionnaire Webster, le jeûne consiste à s'abstenir de manger. Selon la Strong's Concordance of the Bible, il s'agit de s'abstenir de nourriture physique. Il existe plusieurs références bibliques au jeûne. Il y avait le jeûne avec prière (Actes 14:23 ; 1Cor. 7:5 ; Luc 2:37) ; le jeûne avec sac (Ps. 35:13 ; Ps. 69:10 ; Dan. 9:3).

 

Esther 4:16 ... jeûne pour moi ; ne mange ni ne bois pendant trois jours, ni le jour ni la nuit.

 

Hermas jeûne et le Pasteur lui apprend qu'il n'a pas vraiment jeûné. Le Pasteur dit à Hermas qu'il lui apprendra ce qu'est un jeûne complet et acceptable pour Dieu. Dieu ne veut pas d'un jeûne vide. On dit à Hermas que lorsqu'il jeûne, il doit faire ce qui suit :

 

Ne pas faire le mal dans sa vie

Servir Dieu avec un cœur pur

Garder Ses commandements

Marcher dans Ses préceptes, Ses règles de conduite

Qu'aucun mauvais désir ne naisse dans son cœur

Croire en Dieu

Craindre Dieu

S'abstenir de faire le mal

Vivre pour Dieu

 

Faire ces choses spirituelles (énumérées ci-dessus) en même temps que le jeûne physique est un jeûne acceptable pour Dieu, et Dieu se réjouira de ce type de jeûne.

           

Le Pasteur raconte alors à Hermas la parabole d'un maître et d'un esclave qui fait plus de travail que ce qu'on lui demande. Le maître est tellement impressionné qu'il fait de l'esclave un cohéritier de son fils pour son bon travail. On dit à Hermas que le champ est le monde, que le Seigneur du champ est celui qui a créé, perfectionné et fortifié toutes choses. Le fils est l’Esprit Saint et l'esclave est le Fils de Dieu. Les vignes sont les personnes qu'Il a plantées ; les perches sont les saints anges du Seigneur et l'ivraie qui a été arrachée de la vigne est l'iniquité des serviteurs de Dieu. Les plats qu'il a envoyés à l'esclave sont les commandements ; les amis et les compagnons de route sont les saints anges qui ont été créés les premiers ; et l'absence du Maître de la maison est le temps qui reste jusqu'à Son apparition. 

 

Dieu a planté la vigne, c'est-à-dire que Dieu a créé les gens et les a donnés à son fils. Et le fils a chargé ses anges de veiller sur eux. Christ a effacé les péchés. Il leur a montré le chemin de la vie en leur donnant la Loi qu'il a reçue de son Père. Christ est le Seigneur du peuple, car il a reçu toute autorité de Dieu. Tout pouvoir appartient à Dieu ; seul Dieu peut guérir ; Dieu est le créateur de toutes choses. Cette parabole est semblable à celle que Christ a racontée au sujet du Fils Prodigue (Luc 15:1-32). Voir les documents La Brebis Perdue et le Fils Prodigue (No. 199) et Le Jour des Expiations (No. 138).

 

Le type de jeûne mentionné ci-dessus est un jeûne moindre où l'on prend un peu de pain et d'eau la nuit sur une période plus longue. Les jeûnes de l'Expiation et du 7 Abib sont des jeûnes complets où l'on ne prend ni pain ni eau pendant 24 heures. C'est le jeûne complet à observer pour une prière sérieuse (voir Ésaïe, chapitre 58). 

 

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SIMILITUDE SIXIÈME : DES DEUX CLASSES D'HOMMES VOLUPTUEUX, DE LEUR MORT, DE LEUR CHUTE ET DE LA DURÉE DE LEURS CHÂTIMENTS

 

Chapitre I

Comme j’étais enfermé dans ma maison, et que glorifiant Dieu pour toutes les choses qu’il m’avait fait voir, je reconnaissais que tous ces préceptes étaient bons, admirables, saints, capables de rendre l’homme heureux dans cette vie présente, et de lui procurer dans l’autre le salut, je disais en moi-même : Je serai heureux si je marche dans ces préceptes, et quiconque y marchera trouvera la véritable vie. Pendant que j’occupais mon esprit de ces pensées, j’aperçus ce même Ange que j’avais déjà vu, il était assis auprès de moi, et il me dit : Pourquoi hésites-tu sur les préceptes que je t'ai donnés ? Ils sont bons, n'en doute nullement ; arme-toi seulement de foi, et tu les observeras sans peine : car je t’y ferai trouver une grande force. Ils seront utiles à ceux qui se repentiront de leurs anciennes prévarications, pourvu que dans la suite ils soient fidèles à les observer. Vous donc qui embrassez le repentir, ne prenez nulle part à l’iniquité du siècle présent, parez-vous de toutes sortes de vertus, marchez dans la justice, et alors la pratique de ces Préceptes vous deviendra facile, vous ne pécherez plus dans la suite. Car en rompant ainsi tout commerce avec l’iniquité, vous couvrirez un grand nombre de vos désordres passés. Marchez donc dans la voie de mes Préceptes, et vous serez vivants aux yeux de Dieu. Voilà ce que j’avais à vous dire. Après qu’il m’eut ainsi parlé, il me dit : Avançons-nous dans la campagne, et je te ferai voir des Pasteurs qui veillent sur leurs troupeaux. Allons, lui dis-je, Seigneur. Lors donc que nous fûmes dans un certain champ, il me montra un jeune Pasteur vêtu d’une robe éclatante [jaune]. Les troupeaux qu’il paissait me parurent fort nombreux, ils étaient enivrés comme de toutes sortes de plaisirs et de délices, et dans l’excès de leur joie, ils bondissaient et couraient çà et là. Quant au Pasteur, la joie où il voyait son troupeau, lui en causait à lui-même une très grande ; il la faisait éclater sur son visage, et courait même au milieu du troupeau. [J'ai vu d'autres brebis s'ébattre et se réjouir en un même lieu, mais pas sauter de tous côtés].

 

Chapitre II

L’ange me dit alors : Vois-tu ce pasteur ? Oui, Seigneur, lui répondis-je. Il ajouta : C’est cet Ange qui préside aux plaisirs, et à tous les attraits de la volupté. C’est lui qui corrompt le cœur des élus de Dieu, qui les détourne de la vérité, et qui, après les avoir séduits par les trompeuses amorces de la cupidité, les conduit à leur perte. Car alors ils oublient les préceptes du Dieu vivant, ils s’abandonnent à de honteuses voluptés, et à des plaisirs pleins de fausseté. C’est ainsi qu’ils se laissent corrompre par l’ange de malice, les uns jusqu’à la mort, les autres jusqu’à l’affaiblissement. Et je lui dis, Seigneur, je n’entends ce que veulent dire ces mots « jusqu’à la mort » et « jusqu’à l’affaiblissement ». Écoute donc, me dit-il : Les troupeaux que tu as vus bondissants dans les transports de leur joie sont abandonnés de Dieu sans aucune espérance de retour, et sont livrés aux désirs du siècle présent. Ceux-là ne peuvent plus désormais retourner à la vie par le repentir, parce qu’à leurs anciens péchés ils en ont ajouté de nouveaux, et qu’ils ont outragé le nom du Seigneur par d’horribles blasphèmes : ainsi ils sont destinés à servir de proie à la mort. Quant aux autres troupeaux qui, sans prendre part à la joie des premiers, paissent ensemble dans un même endroit, ce sont ceux qui à la vérité ont vécu dans les plaisirs et dans les voluptés, mais qui n'ont point blasphémé le nom de Dieu. Et comme ils n’ont point abandonné la vérité, ils peuvent encore recouvrer la vie par les exercices du repentir. Car celui qui n’a été qu’affaibli conserve encore l'espérance d’être un jour rétabli dans son premier état : tandis que celui qui est mort, l’est sans retour. Après que nous nous fûmes un peu avancés, il me fit voir un pasteur fort grand, dont l’extérieur avait quelque chose de rustique. Il était vêtu d’un habit blanc tissu en poil de chèvre, il portait une panetière sur l’épaule, et avait sans sa main un bâton plein de nœuds et fort dur, avec un fouet. Son regard était sévère, et capable d’inspirer la terreur. Tel était son extérieur. Celui-ci recevait de la main de ce jeune pasteur ces troupeaux qui se divertissaient sans bondir avec excès comme les autres ; et il les chassait devant lui dans un lieu fort profond, rempli d'épines et de ronces ; en sorte qu’ils ne pouvaient s’en dépêtrer, et se trouvaient même obligés d’en faire leur nourriture. Ils souffraient encore extrêmement des coups de fouet que leur donnait ce pasteur ; car il les chassait toujours devant lui, sans jamais leur permettre de s’arrêter en aucun endroit. Et, dans l'ensemble, ces troupeaux se trouvaient dans une situation déplorable.

 

Chapitre III

En les voyant battre ainsi à grands coups de fouet, et souffrir toutes sortes de misères sans aucun relâche, je compatissais à leurs peines. Je dis à l’Ange qui était avec moi : Seigneur, quel est ce pasteur si sévère, et si implacable, que rien ne peut faire fléchir en faveur de ces malheureux animaux ? Ce pasteur, me répondit-il, est l’Ange commis à la garde des Justes, mais il est aussi chargé de les punir. Ceux qui se sont éloignés de Dieu, en s’abandonnant aux plaisirs et aux voluptés du siècle, lui sont livrés. Il les punit tous à proportion de leurs fautes, et diversifie les châtiments terribles qu’il leur fait endurer. Seigneur, je voudrais savoir quels sont ces différents châtiments. Ce sont, me répondit-il, ceux que les hommes éprouvent tous les jours en cette vie. Car les uns souffrent la perte d’une partie de leurs biens, les autres sont réduits à la pauvreté : les uns ont divers sujets de tristesse, ceux-ci sont livrés à l’inconstance de leur cœur ; ceux-là sont outragés par des personnes dignes elles-mêmes de toute sorte de mépris, sans parler d’une infinité d’autres épreuves et de misères. Plusieurs poussés par de mauvais conseils forment des entreprises qui ne leur réussissent point, et eux-mêmes, avouent qu’ils sont malheureux dans toutes leurs actions. Le souvenir funeste de leurs crimes les importune, et ils en rejettent la faute sur le Seigneur. Après donc qu’ils ont été ainsi punis par toute sorte de peines et de tourments, ils me sont confiés afin que je leur donne des instructions salutaires. Dès ce moment, et ils sont affermis dans la foi et dans toute la suite de leur vie ils servent Dieu avec pureté de cœur. Car quand ils ont commencé à se repentir de leurs péchés ; alors vivement frappés de ces œuvres d’iniquité auxquelles ils se sont abandonnés, ils rendent gloire à Dieu en confessant qu’il est un juge plein d’équité, et que c’est avec justice qu’ils ont souffert tous ces tourments qu’ils méritaient à cause de leurs péchés. Mais dans la suite ils rendent à Dieu un culte pur, ils sont heureux dans toutes leurs entreprises, et obtiennent du Seigneur tout ce qu’ils lui demandent. Alors ils lui rendent grâces de ce qu’ils ont été mis sous ma conduite, et ils ne souffrent plus d’aucun de ces tourments cruels.

 

Chapitre IV

Seigneur, lui dis-je alors, achevez de m’instruire. Il me demanda ce que je voulais encore savoir. Ceux, lui dis-je, qui ont rejeté la crainte du Seigneur, seront-ils tourmentés autant de temps qu’ils en ont employé à goûter les fausses douceurs de la volupté ? Oui, me répondit-il, ils souffriront autant de temps. Et je lui dis : Le temps de leurs tourments est bien court ; et n’était-il pas juste qu’après avoir oublié Dieu pour satisfaire plus tranquillement leurs désirs corrompus, ils fussent tourmentés par des peines sept fois plus longues que n’avaient été leurs plaisirs ? Et il me dit : Tu es sans intelligence, et tu ne comprends pas quelle est la violence de leurs supplices. Seigneur, lui répondis-je, cela est vrai ; et si je la comprenais bien, je ne vous en demanderais pas la raison. Apprends donc, me dit-il, quelle différence il y a entre la peine et le désir.  Celui-ci a ses bornes, et dure à peine un moment ; au lieu qu’une heure de tourments égale la durée de trente jours. Car un seul jour de tourments destiné à expier les faux plaisirs d’un jour, paraîtra durer une année entière. Ainsi on sera tourmenté autant d’années qu’on aura sacrifié de jours à la volupté. Tu vois donc à présent combien est court le temps qu’on donne aux plaisirs, et combien au contraire celui des tourments aura d’étendue.

 

Chapitre V

Je lui dis : Seigneur, comme je n’entends point tous ces termes prescrits au plaisir, à la volupté et aux tourments ; donnez-moi là-dessus quelque lumière. Tu persévères toujours et constamment dans ton ignorance ; que ne t’efforces-tu plutôt de purifier ton cœur et de servir Dieu ? Prends garde que quand le temps sera enfin passé, tu ne te trouves privé de raison et d’intelligence. Écoute donc à présent ainsi que tu le souhaites, afin que tu comprennes plus facilement ce que tu veux savoir. Celui qui s’abandonne un seul jour au plaisir de la volupté, et qui suit en toutes choses les désirs de son cœur, est rempli d’une extrême folie ; il ne comprend pas même ce qui est présent à son esprit, et le jour suivant il oublie ce qu'il a fait la veille ; car un esprit tout occupé des plaisirs du siècle ne se souvient de rien ; parce que l’erreur est comme inséparablement attachée à la volupté. Mais un homme qui souffre un seul jour de tourments trouve ce peu de temps égal à une année entière ; parce que le châtiment rend les objets plus présents à la mémoire. Ainsi sa douleur pendant tout ce temps lui rappelle sans cesse le souvenir, il se représente la fausse douceur qui a accompagné le plaisir, et reconnaît que c’est à cause de cela qu’il est dans les tourments. C’est ainsi que souffrent ceux qui ont suivi les attraits de la volupté ; parce que, possédant la vie, ils se sont eux-mêmes rendus les victimes de la mort. Seigneur, lui dis-je, quels sont les plaisirs si funestes à l’homme ? Toutes sortes de voluptés, me répondit-il, lui sont nuisibles lorsqu’il s’y livre librement ; un homme en colère qui prend plaisir à suivre les mouvements de sa passion, un adultère, un ivrogne, un calomniateur, un menteur, un ambitieux, un trompeur, et quiconque enfin goûte une certaine douceur à satisfaire la passion qui le domine. Tous ces plaisirs et ces voluptés sont nuisibles aux serviteurs de Dieu, et c’est pour cela qu'ils endurent des châtiments et des tourments. Il y a néanmoins des plaisirs qui procurent le salut aux hommes ; car plusieurs en pratiquant le bien s’y sentent attirés par un goût sensible. Or cette espèce de plaisir est utile aux serviteurs de Dieu, et procure la vie à ceux qui le goûtent ; mais pour ce qui est des autres voluptés funestes dont je viens de te parler, elles n’ont pour fruit que les châtiments et les tourments. Ainsi ceux qui s’y attacheront et ne se repentiront pas de leurs péchés, auront la mort pour partage.

 

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Similitude 6 :

Pour accepter les commandements, nous devons mettre notre foi en Dieu ; nous marcherons alors selon les commandements. "Ceux qui connaissent la vérité et ne la suivent pas sont alors des amateurs de religion" (Les Fruits de l’Esprit Saint (No. 146)).

 

Le Pasteur montre ensuite à Hermas les pasteurs du troupeau et lui explique la signification de chaque pasteur et de son troupeau.

 

Le Pasteur vêtu d'un costume jaune. Les moutons se nourrissent luxueusement et sautillent joyeusement et le pasteur est joyeux. 

C'est l'ange de la volupté et de la tromperie. Il consume l'âme des serviteurs de Dieu et leur fait perdre la vérité. Il oublie les commandements de Dieu. Les brebis se sont arrachées de Dieu et ne reviendront jamais en arrière ; elles ont blasphémé le nom du Seigneur et sont mises à mort.

 

Des brebis qui paissent, mais qui ne sautent pas. Elles se sont livrées à la volupté et à la tromperie, mais elles n'ont pas blasphémé le Seigneur. Il y a l'espoir de la repentance.

 

Le grand pasteur, vêtu de blanc, avec un grand bâton à branches et un grand fouet. Un regard acerbe. 

Ce pasteur recevait du jeune pasteur des brebis qui s'ébattaient et s'épanouissaient, mais ne sautaient pas. Les brebis étaient placées là où il y avait des liens et des épines, de sorte qu'il était impossible d'extraire les brebis des épines et des chardons. Les brebis étaient battues par le pasteur, sans répit. Ce pasteur est l'ange du châtiment, qui appartient aux anges justes et qui est chargé de punir. Certains des châtiments sont le désordre, la confusion, la souffrance, l'instabilité et l'échec. Une fois qu'ils se sont repentis, ils sont soumis à une formation et renforcés dans la foi de Dieu.

 

Le Pasteur explique alors à Hermas que le pouvoir de la volupté et de la tromperie est comme une heure qui équivaut à trente (30) jours de punition. Ainsi, un jour de volupté équivaut à une année de punition. La volupté et la tromperie n'ont pas de mémoire, mais le châtiment et la torture ont des souvenirs puissants. 

 

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SIMILITUDE SEPTIÈME : CEUX QUI SE REPENTENT DOIVENT PRODUIRE DES FRUITS DIGNES DU REPENTIR

 

Peu de jours après, j’aperçus l’Ange dans le même champ où j'avais vu d’abord ces pasteurs, et il me dit : Que demandes-tu de moi ? Seigneur, lui dis-je, je viens vous prier de faire sortir de ma maison ce pasteur qui préside aux tourments, parce qu'il me fait souffrir de châtiments terribles. Et il me répondit :  Il est nécessaire que tu sois exposé à ces peines et à ces souffrances ; car c'est ainsi que l'a ordonné le bon Ange, afin que tu fusses mis à l’épreuve. Et quel si grand crime ai-je commis, lui dis-je alors, pour être livré à la puissance de cet ange ? Examine-toi bien, me répondit-il : tu es coupable de plusieurs péchés, quoique cependant ils ne soient pas en si grand nombre que tu mérites d’être livré à cet Ange ; mais ta maison a commis une multitude de crimes énormes, et ainsi le bon Ange, irrité de leur conduite, a ordonné que tu fusses tourmenté pour quelque temps, afin que tes enfants se repentent de leurs péchés, et qu’ils se purifient de tout amour pour les choses du siècle. Quand donc ils auront fait pénitence et qu’ils se seront purifiés, alors l'Ange qui préside aux tourments s'éloignera de toi pour te laisser en repos. Seigneur, lui dis-je, si mes enfants ont irrité le bon Ange par leur mauvaise conduite, quant à moi, qu’ai-je fait ? Et il me répondit : Tes enfants ne peuvent endurer ces peines, que, comme chef de toute ta maison, tu ne les endures en même temps avec eux, et il faut aussi qu’ils ressentent tout ce que tu souffres ; mais tant que tu es dans un état prospère, ils ne seront sujets à aucun de ces châtiments. Et je lui dis : Mais dès à présent, Seigneur, ils se repentent de tout leur cœur. Je le sais bien, me répondit-il ; mais crois-tu que tu puisses promptement effacer les péchés de ceux qui ont recours à la pénitence ? Non sans doute ; car il faut qu’un pénitent s’afflige, que dans toute sa conduite il porte l’humiliation avec courage et qu’il souffre divers châtiments. Après avoir ainsi satisfait à tout ce qui lui aura été imposé, peut-être celui qui l’a créé et qui a donné l’être à toutes choses, se laissera-t-il toucher de compassion sur sa misère, et présentera-t-il quelque remède à ses maux, et il le fera sans doute s’il ne voit dans le cœur de celui qui fait pénitence aucun reste d’iniquité. Il t’est donc utile d’être tourmenté à présent avec toute ta famille, et de souffrir de grandes peines, comme l’a ordonné l’Ange du Seigneur qui t’a mis entre mes mains. Rends plutôt grâces à Dieu de ce que, prévoyant ce qui devait un jour arriver, il t’a jugé digne de te révéler les tribulations qui sont près d’attaquer ceux qu’il en fera sortir victorieux. Je lui dis alors : Seigneur, restez avec moi, et il me sera facile de surmonter toutes sortes d’assauts. J’y resterai, me répondit-il, mais je prierai l’Ange qui préside aux tourments, d’adoucir ceux qu’il te fait endurer ; le temps de tes souffrances durera peu, et tu seras rétabli de nouveau dans ton premier état. Aie soin seulement de conserver toujours l’humilité, obéis au Seigneur dans les sentiments d’un cœur pur, toi, ta maison et tes enfants ; observe les commandements qu’il t’a prescrits, et ta repentance pourra être parfaite et agréable à ses yeux. Si tu observes ces choses avec ta maison, les châtiments s'éloigneront de toi aussi bien que tous ceux qui marcheront dans ces préceptes.

 

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Similitude 7 :

La leçon donnée à Hermas concerne la repentance. Le Pasteur explique que, puisque la maison d'Hermas a commis un péché, pour que sa famille soit affligée, Hermas, en tant que chef de famille, doit être affligé. Tu seras affligé pour un peu de temps, puis tu seras rétabli dans ta maison. Job n'a jamais dénoncé Dieu. Job s'est trouvé justifié et ses compagnons ont été réprimandés (Job 40:1-42:6 ; 42:7-9) et le Seigneur a rétabli Job (42:10-17).

 

Voir aussi Baptême et Repentance (No. 052).

 

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