Christian Churches of God

[B10vi]

 

 

 

Le Pasteur d’Hermas

Partie 6

 

(Édition 2.0 20000414-20060722-20221005)

 

Similitudes 8 et 9 jusqu’au chapitre 13.

 

 

 

 

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 Le Pasteur d’Hermas Partie 6 [B10vi]

 

 


SIMILITUDE HUITIÈME : LES PÉCHÉS DES ÉLUS ET DES PÉNITENTS SONT DE PLUSIEURS ESPÈCES, MAIS TOUS SERONT RÉCOMPENSÉS SELON LA MESURE DE LEUR REPENTIR ET DE LEURS BONNES ŒUVRES

 

Chapitre I

Le Pasteur me fit voir ensuite un saule qui couvrait les champs et les montagnes, et sous son ombre vinrent se ranger tous ceux qui avaient été appelés de la part du Seigneur. Auprès de ce saule se tenait l’Ange du Seigneur, il était fort grand et tout éclatant de lumière, il avait à sa main une grande faux avec laquelle il coupait des branches de ce saule, et ensuite il distribuait à cette multitude qui était autour de lui de petites brindilles de la grandeur à peu près d’une coudée. Après qu’il leur en eut donné à tous il quitta sa faux, et l’arbre me parut aussi entier que je l’avais vu d’abord avant qu’il en eût rien ôté. J’admirais cette merveille, et j’en étais tout occupé en moi-même. Alors le Pasteur me dit : Cesse de t’étonner davantage de ce que cet arbre, après avoir été dépouillé de toutes ses branches, est cependant resté aussi entier qu’il l’était auparavant. Mais aie patience ; car je vais t’apprendre ce que signifie cet Ange qui a distribué des brindilles à toute cette multitude. Ensuite, il les leur a redemandées ; chacun d’eux étaient appelés dans le même ordre, qu’il avait reçu la brindille, et la lui rendait, et enfin l’Ange après les avoir reprises les examinait. Parmi celles qu’on lui rendait, il y en avait qui étaient arides et pourries, comme si elles eussent été mangées par des vers, et l’ange ordonnait que ceux qui les rendaient en cette état fussent séparés de la multitude et mis à part. D’autres les rendaient arides sans être rongées de vers, et il les faisait mettre à part. D’autres les rendaient à demi arides, et il les faisait encore mettre à part. Quelques-uns les rendaient à demi arides et fendues en plusieurs endroits, et il les faisait mettre à part. [D’autres rendaient leurs brindilles vertes et fendues en plusieurs endroits, et il les faisait mettre à part.] D’autres les rendaient moitié arides et moitié vertes, et il les faisait mettre à part. D’autres en apportaient dont les deux tiers étaient verts et l’autre aride, et il les faisait mettre à part. D’autres au contraire dont les deux tiers étaient arides et l’autre vert, et il les faisait mettre à part. Quelques-uns en apportaient qui étaient tant soit peu arides et par l’extrémité seulement ; mais fendues en plusieurs endroits, et il les faisait mettre à part. D’autres en apportaient qui étaient tant soit peu de vert, mais tout le reste était aride, et il les faisait mettre à part. D’autres les apportaient toutes vertes, telles qu’ils les avaient reçues ; et ceux-là formaient le plus grand nombre, ce qui causait beaucoup de plaisir à l’Ange ; et il les fit mettre à part. D’autres les rendaient vertes et chargées de pampres, et il les fit mettre à part, et ceux-là étaient aussi reçus de l’Ange avec une grande joie. D’autres enfin en apportaient de vertes d’où étaient crus des pampres chargés de fruit, ceux qui les présentaient avaient le visage fort gai ; l’Ange en témoignait aussi beaucoup de joie, et le Pasteur n’en ressentait pas moins que lui.

 

Chapitre II

Alors l’Ange du Seigneur ayant fait apporter des couronnes faites comme des branches de palmier, il les mit sur la tête de ceux dont les brindilles étaient chargées de pampres et de fruits, et leur ordonna d’aller dans la tour. Il y envoya aussi ceux qui n’avaient qu’à leurs brindilles que des pampres sans fruit, et leur donna une marque qui les distinguait de la multitude ; car ils étaient revêtus comme les autres d’une robe aussi blanche que la neige. Il y envoya encore ceux qui avaient rendu leur brindille telle qu’ils l’avaient reçue et leur donna une robe blanche. Après cela il dit au Pasteur : Je m’en vais ; pour vous, enfermez ceux-ci dans les murs et placez-les chacun dans le rang qu’ils méritent d’occuper, examinez néanmoins auparavant leurs brindilles avec soin et prenez garde que personne ne vous trompe ; car, ajouta-t-il, si quelqu’un se dérobe à votre connaissance je l’éprouverai moi-même sur l’autel. Après que l’Ange eut dit ces choses au Pasteur, il se retira. Le Pasteur restant seul avec moi me dit : Prenons les brindilles de toute cette multitude, et voyons si en les mettant en terre elles pourront reprendre la vie qu’elles ont perdue. Seigneur, lui dis-je, comment ces brindilles qui sont arides et privées de leurs sucs pourraient-elles vivre de nouveau ? Et il me répondit : Ce sont des branches de saule, et cet arbre reprend aisément la vie. Si donc on plante de nouveau ces brindilles et qu’elles reçoivent quelque humidité, la plupart revivront. Je vais pour en faire l’épreuve les mettre en terre et les arroser ; si quelques-unes reprennent leur première vigueur, elles me seront chères, sinon du moins verra-t-on que je n’ai rien négligé de tout ce qui était nécessaire pour les ranimer. Il m’ordonna ensuite d’appeler tous ces hommes ; ils vinrent chacun dans leur rang et rapportèrent leurs brindilles. Le Pasteur les ayant reçues les planta toutes en ordre, et ensuite il versa sur elles une grande abondance d’eau, en sorte qu’elles en furent toutes couvertes. Après qu’il les eut ainsi arrosées, il me dit : Retirons-nous, et dans quelques jours nous reviendrons examiner toutes ces brindilles ; car celui qui a créé l’arbre dont elles ont été coupées veut sauver tous ceux qui en ont reçu les branches, et j’espère qu’après avoir été abreuvées et nourries de l’eau que j’ai versée sur elles, plusieurs d’entre elles se ranimeront.

 

Chapitre III

Je lui dis alors, Seigneur : Apprenez-moi ce que signifie cet arbre ; car je suis extrêmement étonné de voir qu’après qu’on en a coupé une si grande quantité de branches, il soit néanmoins resté dans son entier, sans avoir perdu la moindre de ses parties ; c’est là le sujet de mon étonnement. Écoute, me dit-il : Cet arbre qui couvre de son ombre les champs, les montagnes et toute l’étendu de la terre, c’est la loi de Dieu qui a été publiée dans toutes les parties du monde. C’est cette loi qui a annoncé partout la venue du Fils de Dieu. Quant à cette multitude qui se tient sous son ombre, ce sont ceux qui ont cru à la parole qu’on leur a annoncée. Pour l’Ange en qui éclatent la bonté et la majesté, c’est l’Ange saint Michel, qui a reçu la puissance sur cette multitude pour la gouverner ; et il grave la loi dans le cœur de ceux qui ont cru. Il voit donc si ceux à qui il l’a donnée l’ont observée. Il examine leurs brindilles, il en trouve plusieurs sans vigueur et sans vie. Car ces brindilles sont les Ordonnances du Seigneur. Il reconnaît ensuite tous ceux qui n’ont point gardé cette loi, en voyant la place qu’ils occupent. Et je lui dis : Seigneur, pourquoi en a-t-il envoyé une partie dans la tour, et vous a-t-il laissé l’autre ici ? Ceux-ci, me répondit-il, ont violé la loi qu’il leur avait donnée ; ainsi il me les remet, afin que je leur fasse faire pénitence de leurs péchés. Mais pour les autres qui ont été fidèles à garder la loi, ils restent sous sa puissance. Qui sont ceux, lui dis-je, qui s’avancent vers la tour avec des couronnes sur la tête. Ce sont ceux, me répondit-il, qui ont combattu contre le démon ; ils l’ont vaincu, et c’est pour cela qu’ils sont couronnés ; car ils ont souffert toute sorte de traitements injustes plutôt que de s’écarter en rien de ce qu’ils devaient à la loi. Quant à ceux qui ont des brindilles vertes ornées de pampres, mais sans fruit, ils ont aussi souffert pour la même loi ; et s’ils n’ont pas enduré la mort pour sa cause, aussi ne l’ont-ils par rejetée. Pour ceux enfin qui ont rendu leurs brindilles telles qu’ils les avaient reçues, ils sont pleins de modération, animés de la justice, ils ont vécu dans une grande pureté de cœur, et ont observé les commandements de Dieu. Tu sauras le reste lorsque j’aurai examiné les brindilles que tu m’as vu planter et arroser.

 

Chapitre IV

Peu de jours après nous revînmes dans ce même lieu, et l’Ange y était avec le même éclat qu’auparavant. M’étant approché de lui, il me dit : Revêts-toi d’une toile, et sers-moi. Je me ceignis donc d’une toile neuve, et faite d’une étoffe grosse. Et lorsqu’il me vit retroussé et prêt à le servir, il me dit : Appelle ces hommes dans le même ordre qu’ils étaient en donnant leurs brindilles. Et il me conduisit dans un champ, où les ayant tous appelés, ils parurent dans leur rang. Il leur dit ensuite : Que chacun prenne sa brindille et me l’apporte. Ceux qui en avaient d’arides et de pourries se présentèrent les premiers, et il les fit mettre à part. Ensuite, ceux qui en avaient d’arides, mais sans être pourries. Quelques-uns d’entre eux les rendirent vertes, d’autres les rendirent arides, pourries et comme rongées de vers ; et il fit mettre à part ceux qui les rendaient vertes. Quant à ceux qui les rendaient vertes et pourries, il les fit mettre avec les premiers. Ensuite parurent ceux dont les brindilles étaient à demi arides, et fendues en plusieurs endroits. Plusieurs d’entre eux en rendirent des vertes et sans aucune fente, d’autres de vertes chargées de pampres et de fruits, comme ceux qui étaient allés à la tour avec des couronnes sur la tête. Quelques-uns en présentèrent qui étaient arides mais non pourries, d’autres enfin telles qu’elles étaient auparavant, à demi arides et pleines de fentes. L’Ange leur ordonna donc à tous de se tenir hors de la tour, les uns dans leur rang, les autres sans en garder.

 

Chapitre V

Ensuite vinrent ceux dont les brindilles s’étaient d’abord trouées vertes, mais pleines de fentes ; et tous ceux-là les ayant rapportées vertes, ils se mirent dans le rang qui leur convenait. Le pasteur ressentit beaucoup de joie de ce que toutes ces brindilles étaient enfin devenues unies, et de ce qu’elles n’avaient plus de fentes. Après vinrent ceux dont les brindilles étaient d’abord moitié vertes et moitié arides ; mais alors quelques-unes furent trouvées toutes vertes, d’autres, moitié arides ; d’autres enfin vertes et chargées de pampres : tous ceux-là furent envoyés chacun dans leur rang. Ensuite vinrent ceux qui d’abord avaient des brindilles dont les deux tiers étaient verts, et l’autre tiers aride. Plusieurs d’entre eux les rapportèrent vertes, plusieurs à demi arides, les autres arides sans être pourries, et ils furent renvoyés chacun dans le rang qui lui convenait. Après vinrent ceux qui avaient des brindilles dont les deux tiers étaient arides, et l’autre vert. Plusieurs aussi de ceux-là les rapportèrent à demi arides, quelques-uns arides et pourries, d’autres à demi arides et fendues en plusieurs endroits. Mais un petit nombre seulement les rendit vertes, et ils furent tous renvoyés chacun dans le rang qui leur convenait. Ensuite vinrent ceux dont les brindilles étaient vertes, mais arides par l’extrémité et fendues ; parmi eux, certains les remirent vertes et certains vertes avec de nouvelles pousses. Ceux-là aussi furent renvoyés dans le rang qui leur convenait. Enfin, parurent ceux dont les brindilles n’étaient d’abord vertes que par l’extrémité, et arides dans tout le reste : mais alors elles furent presque toutes trouvées vertes et entrecoupées de petits rameaux chargés de fruits. Quant aux autres elles étaient toutes vertes. Le Pasteur ressentit une joie extrême d’avoir trouvé ces brindilles en cet état, et ceux qui les avaient allèrent aussi prendre leur rang.

 

Chapitre VI

Après qu’il eut considéré toutes ces brindilles, il me dit : Je t’avais bien dit que cet arbre reprenait vie aisément. Tu vois que plusieurs de cette multitude ont fait pénitence, et ont obtenu le salut. Je le vois bien, Seigneur, lui répondis-je. C’est, me dit-il, afin que tu comprennes comment Dieu mérite d’être glorifié à cause de l’étendue de sa bonté et de sa miséricorde, lui qui a rempli de son esprit ceux qu’il avait rendus dignes de faire pénitence. Pourquoi donc, lui dis-je, tous n’ont-ils point fait pénitence ? Ceux, dit-il, dont le Seigneur a vu que l’âme était pure, et qu’il a trouvé disposées à le servir de toute l’étendue de leur cœur, il leur accordé la grâce de faire pénitence. Mais quant aux autres dont il a reconnu la duplicité, la malice et l’hypocrisie, il leur a fermé tout retour à la pénitence, de peur qu’ils n’insultassent encore à sa loi par leurs horribles blasphèmes. Je lui dis : Seigneur, montrez-moi quel doit être le sort de toute cette multitude qui a rendu ces brindilles, et quelle sera la demeure de chacun d’eux, afin que ceux qui n’ont point conservé le sceau dont ils avaient été scellés, mais qui l’ont rompu après avoir entendu ces choses et y avoir ajouté foi, fassent pénitence et reconnaissent leurs fautes ; et qu’après avoir reçu de vous ce sceau qu’ils ont perdu, ils glorifient le Seigneur de ce qu’il s’est laissé toucher de compassion sur eux, et de ce qu’il vous a envoyé pour leur donner un nouvel esprit. Écoute, me dit-il : Ceux dont les brindilles ont été trouvées arides, pourries et comme rongées de vers, ce sont les apostats et les traîtres de l’Église, qui à tous les autres crimes dont ils sont coupables, ont encore ajouté celui de vomir contre Dieu d’horribles blasphèmes, et de rejeter le saint nom qui avait été invoqué sur eux. Tous ceux-là donc sont morts devant Dieu, et aussi n’en vois-tu aucun qui ait fait pénitence, quoiqu’ils aient tous entendu les commandements que tu leur as annoncés de ma part. Ainsi de tels hommes sont bien éloignés de posséder la vie. Quant à ceux dont les brindilles se sont trouvées arides sans être pourries, ils ne se tenaient pas fort loin de ces premiers ; car ils étaient pleins de dissimulation. Ils ont enseigné une doctrine corrompue ; et ils ont perverti les serviteurs de Dieu. Ceux principalement qui étaient déjà tombés dans le péché en leur fermant la porte de la pénitence, et les séduisant par des discours peins d’erreurs et d’extravagance. Ceux-là donc ont quelque espérance de retour, et tu en vois plusieurs embrasser la pénitence depuis que tu leur as fait connaître mes préceptes, et ils continueront de la faire. Quant à ceux qui n’ont point embrassé la pénitence, ils perdront avec la voie l’espérance d’être admis à la faire. Mais pour ceux qui la feront, ils auront leur place dans l’enceinte de la tour sans entrer dedans. Ainsi tu vois, me dit-il, que les pécheurs qui font pénitence y trouvent la vie, et que ceux au contraire qui refusent de la faire restent dans la mort.

 

Chapitre VII

Quant à ceux qui avaient des brindilles seulement à demi arides, et à ceux qui les avaient demi arides et fendues ; écoute ce que je t’en vais dire. Ceux qui les avaient seulement à demi arides, ce sont ceux qui sont chancelants dans la foi et qui n’appartiennent ni à la vie ni à la mort. Ceux qui les avaient à demi arides et fendues, ce sont les inconstants et les médisants, qui dans le secret déchirent la réputation de leurs frères, qui n’ont jamais la paix entre eux, et qui au contraire sont toujours animés de jalousie contre les autres. Cependant la pénitence leur est encore offerte, et tu en vois quelques-uns qui s’y soumettent : Ceux d’entre eux qui l’ont embrassée promptement ont leur place dans la tour : mais pour les autres qui ne l’ont embrassée qu’à l’extrémité, ils ont leur demeure dans la première enceinte de la tour. Quant à ceux qui n’ont point fait pénitence, et qui sont restés dans leurs péchés, ils seront livrés à la mort. À l’égard de ceux dont les brindilles sont trouvées vertes et fendues, ils ne se sont jamais écartés de la foi et de la justice ; mais ils ont entretenu entre eux des jalousies et des contentions pour s’élever aux premières places, et ont témoigné en cela l’excès de leur folie. Mais comme d’ailleurs ils aiment le bien, si après avoir entendu ces préceptes, ils se corrigent, et qu’ajoutant foi à mes exhortations, ils fassent pénitence, ils auront place dans la tour avec ceux qui ont fait de dignes fruites de pénitence. Mais si quelqu’un se laisse encore aller à l’esprit de dissension, il sera chassé de la tour et tombera dans la mort. Or la vie de ceux qui sont les vrais serviteurs de Dieu consiste en la pratique de ses commandements et non dans la recherche de la domination, ou de quelque dignité. C’est par la patience et l’humilité que les hommes entrent en possession de la vie ; mais c’est par la sédition et le mépris de la loi qu’ils se procurent la mort.

 

Chapitre VIII

Quant à ceux dont les brindilles étaient moitié arides et moitié vertes, ce sont ceux qui engagés dans les embarras du siècle ne donnent nulle attention aux choses saintes ; c’est pour cela qu’une partie d’eux-mêmes est dans la mort pendant que l’autre est vivante. Plusieurs d’entre eux après avoir entendu ces commandements ont fait pénitence et ont eu leur demeure marquée dans la tour ; mais quelques-uns ont été entièrement exclus. Ainsi n’ont-ils pu trouver lieu à la pénitence ; car tout occupés de leurs affaires temporelles ils ont rejeté Dieu, et ont vomi contre lui d’horribles blasphèmes ; et c’est à cause de cette impiété qu’ils ont perdu l’espérance de la vie. Plusieurs de ceux-là ont agi avec duplicité de cœur, et ils peuvent encore être admis à la pénitence : s’ils se hâtent de faire pénitence, ils auront place dans la tour ; mais s’ils diffèrent, ils n’habiteront que dans l’enceinte ; et s’ils ne font point du tout pénitence, ils seront précipités dans la mort. Quant à ceux qui avaient les deux tiers de leurs brindilles verts, et l’autre tiers aride, ce sont ceux, qui remplis de toutes sortes de corruptions, ont rejeté le Seigneur. Plusieurs d’entre eux ont fait pénitence et ont ensuite été admis dans la tour ; mais plusieurs autres se sont entièrement éloignés de Dieu ; ainsi ils sont morts pour toujours. Mais quelques-uns de ceux-là inconstants dans leur foi, ont excité des dissentions ; ils peuvent encore retourner à Dieu, s’ils se hâtent de faire pénitence et qu’ils renoncent à leurs passions déréglées. Mais s’ils persévèrent dans leur mauvaise conduite, ils n’auront pour partage que la mort.

 

Chapitre IX

Pour ceux qui avaient les deux tiers de leurs brindilles aride et l’autre vert, ils n’ont point à la vérité abandonné la foi ; mais après s’être enrichis et s’être vus dans une abondance de toutes sortes de biens, ils ont cherché à se rendre illustres parmi les nations étrangères, ils sont tombés dans un excès d’orgueil, qui les a porté à désirer ce qu’il y avait de plus élevé : ils ont abandonné la vérité : ils ne se sont point occupés des choses saintes : ils ont vécu parmi ces peuples idolâtres, et cette vie leur a paru beaucoup plus douce : ils n’ont point cependant renoncé à la foi ; mais aussi n’en ont-ils point pratiqué les œuvres. Plusieurs d’entre eux ont fait pénitence, ils ont eu place dans la tour. Quelques-uns vivent au milieu des païens, et livrés à la vanité de leur cœur, ils se sont entièrement écartés de Dieu, en imitant les œuvres et les crimes des nations ; aussi ont-ils été mis au nombre des ennemis de Dieu. D’autres ont commencé à être ébranlés dans la foi, désespérant que le salut pût jamais être la récompense de leurs bonnes œuvres. D’autres enfin cédant à leur doute, ont excité des dissentions. Il y a encore quelque retour à espérer pour les uns et pour les autres ; mais ils doivent se hâter de faire pénitence, s’ils veulent avoir place dans la tour. Car pour ceux qui, bien loin de faire pénitence, persistent dans leurs désordres, ils deviendront bientôt la proie de la mort.

 

Chapitre X

Quant à ceux dont les brindilles se sont trouvées vertes, à l’exception de l’extrémité qui était aride et fendue, ils ont toujours été attachés au bien et à la foi, et se sont rendus agréables aux yeux de Dieu ; mais ils l’ont offensé pendant quelque temps en suivant leurs faux plaisirs et en entretenant entre eux des dissensions. Plusieurs donc à ma parole se sont hâtés de faire pénitence et ont eu place dans la tour. Quelques-uns se sont laissés ébranler dans la foi, et d’autres enfin à l’incrédulité ont ajouté l’esprit de dissension ; cependant ils conservent encore quelque espérance de retour, parce qu’ils n’ont jamais perdu la foi et qu’on ne pourra même les ébranler que difficilement. Pour ceux dont les brindilles se sont trouvées arides, excepté l’extrémité qui était verte, quoiqu’ils eussent la foi en Dieu, ils ont vécu dans le crime sans jamais cependant s’éloigner de Dieu ; car ils ont toujours confessé librement et ont exercé de bon cœur l’hospitalité envers ses serviteurs. Aussitôt donc qu’ils ont entendu ma parole, ils se sont hâtés de faire pénitence et ont pratiqué toutes sortes de bonnes œuvres. Quelques-uns rappelant le souvenir de leurs péchés, ont souffert la mort, et d’autres se sont exposés de bon cœur à des persécutions. De tous ceux-là, donc, la demeure sera dans la tour.

 

Chapitre XI

Après qu’il eut achevé d’examiner toutes ces brindilles, il me dit : Va, et dis-leur à tous qu’ils fassent pénitence et ils vivront en Dieu. Car Dieu, par un effet de sa grande miséricorde, m’a envoyé pour annoncer la pénitence à tous, et à ceux mêmes qui, par leur conduite criminelle, n’ont point mérité d’obtenir le salut. Mais le Seigneur est patient et il veut être fidèle à la promesse qu’il leur a donnée par le ministère de son Fils. Seigneur, lui dis-je, j’espère qu’après que je leur aurai dis ces choses, ils feront tous pénitence ; car je crois que chacun d’eux détestant sa vie passée et ouvrant son cœur à la crainte de Dieu, aura recours à la pénitence. Et il me dit : S’ils font pénitence de tout leur cœur, qu’ils se purifient de tous les crimes dont je viens de leur reprocher ; qu’ils n’en commettent point de nouveaux, et qu’ils n’hésitent point à ajouter foi à ces commandements, Dieu guérira les plaies que le péché leur a faites, et ils vivront en lui. Mais pour ceux qui à leurs anciens en ajouteront de nouveaux et qui marcheront selon les désirs du siècle, ils se condamneront eux-mêmes à la mort. Quant à toi, marche dans ses commandements et tu vivras en Dieu, aussi bien que tous ceux qui y marcheront et qui les accompliront parfaitement. Après qu’il m’eut montré toutes ces choses, il me dit : Je te ferai voir le reste dans peu de jours.

 

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Similitude 8

Les élus de Dieu recevront leur récompense, mais tous les autres seront récompensés en fonction de leur repentance et de leurs bonnes actions.

 

Le Pasteur montre à Hermas le saule qui représente La Loi de Dieu (L1), et le Pasteur coupe des branches et les donne aux disciples. L'état dans lequel les branches sont rendues montre la foi de la personne au Pasteur. Cela lui permet de savoir comment la personne a été instruite et comment elle a vécu sa vie. La Loi de Dieu est le saule. La Loi est représentative de Christ qui est un exemple de la Loi et qui montre l'amour le plus pur – l’amour agape – en donnant sa vie pour les péchés du monde.

 

L'ange Michel, chargé du peuple d'Israël (Dan. 12:1), laisse au Pasteur le soin de former ceux qui ne se sont pas repentis. Ceux qui ont satisfait à la Loi et l'ont gardée sont maintenus sous l'autorité de Michel.

*C'est lui qui a mis la loi dans leurs cœurs.

Michel était le Grand Prince qui représentait le peuple d'Israël et qui représentera le peuple dans la grande Tribulation des Derniers Jours. C'est pour cette raison que l'Église a considéré que Michel était le nom du Messie avant qu'il ne devienne un humain lors de l'incarnation. Voir Christ et l'Archange Michel (No. 076B2). Dans Proverbes 30:4, Dieu pose à Israël la question de déclarer le nom de Dieu dans la création et de déclarer le nom de Son fils, si le lecteur a un peu de compréhension. Le nom du Dieu Créateur est ensuite fourni dans le verset suivant, 30:5, où le texte dit : "Toute parole d'Eloah est pure". Il s'agit du nom de Celui qui est l’Unique Véritable Dieu qui a attribué Israël aux Elohim dans Deutéronome 32:8. Il ne dit rien sur le nom de Son fils dans les Proverbes, mais il est contenu dans le texte de l'AT, sinon Dieu n'aurait pas déclaré que celui qui a de l'intelligence pourrait le déclarer, et le seul nom possible est Michel, d'après Deut. 32:8 et Daniel 12:1.

(Voir aussi * dans Similitude 6).

 

Contrairement à la parabole des branches, où les branches sont rendues flétries ou entières, Dieu voit la foi d'une personne dans son cœur et récompense Son peuple par ses œuvres. Leur place dans la tour est également déterminée par leur marche avec Dieu et leurs œuvres. Dieu donne Son Esprit à ceux qui sont dignes de se repentir. À ceux dont il a vu que le cœur deviendrait pur et Lui obéirait, Il a donné le pouvoir de se repentir de tout leur cœur. À ceux qui se repentent avec hypocrisie, Dieu n'a pas accordé la repentance. La repentance donne la vie à ceux qui se repentent d'un cœur pur, mais ceux qui sont impénitents reçoivent la mort. (David s'est repenti rapidement - 2Sam. 24:10-17.)

 

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SIMILITUDE NEUVIÈME : LES GRANDS MYSTÈRES DE LA CONSTRUCTION DE

L'ÉGLISE MILITANTE ET TRIOMPHANTE

 

Chapitre I

Après que j’eus écrit les préceptes et les similitudes du Pasteur de l’Ange de la pénitence, il vint à moi et me dit : Je veux t’expliquer tout ce que t’a montré l’Esprit qui s’est entretenu avec toi sous la figure de l’Église. Car cet esprit est le Fils de Dieu. Et parce que tu portes la faiblesse dans ton corps, l’Ange de n’a rien déclaré qu’auparavant tu n’eusses été fortifié, et comme rempli de nouvelles forces, ce qui était même nécessaire pour que tu pusses soutenir la présence de l’ange. Car alors l’Église t’a fait voir la tour bâtie dans toute sa magnificence et sa perfection, et c’est une vierge qui t’a montré toutes ces merveilles ; mais à présent c’est l’ange qui t’éclaire et c’est du même esprit que tu reçois l’intelligence. Il faut donc que tu examines toutes choses avec une grande attention ; c’est pourquoi cet ange vénérable m’a ordonné de venir habiter dans ta maison, afin qu’après t’avoir fait tout examiner avec soin, tu ne sois plus frappé de crainte comme auparavant. Il me conduisit donc sur le sommet du mont d’Arcadie, et nous nous y assîmes. Et il me montra une campagne fort vaste, environnée de douze montagnes toutes de figure différente. La première était noire comme la suie ; la deuxième était aride et ne produisait aucune herbe ; la troisième était pleine d’épines et de ronces. La quatrième produisait des herbes à demi arides, la partie supérieure était verte et l’autre jusqu’à la racine était sans vie, et quelques-unes de ces herbes se séchaient lorsqu’elles venaient à être frappées des ardeurs du soleil. La cinquième était raboteuse, mais les herbes qu’elle produisait étaient vertes. La sixième était pleine de crevasses, les unes plus petites, les autres plus grandes, et dans ces crevasses il y croissait des herbes qui paraissaient comme flétries et sans aucune beauté. La septième produisait de très belles herbes et faisait voir partout une abondante fertilité ; toutes sortes de bêtes et d’oiseaux y trouvaient leur nourriture, et plus ils consommaient d’herbes, plus il en croissait qui étaient encore plus belles que les premières. La huitième était entrecoupée de fontaines, et toutes les créatures du Seigneur de toutes les espèces venaient y étancher leur soif. La neuvième était tout-à-fait sans eau, mais elle nourrissait des serpents pleins d’un poison mortel et pernicieux aux hommes. La dixième portait des arbres fort hauts qui la couvraient entièrement de leur ombre, et sous laquelle ont voyait des troupeaux qui, dans un repos profond, ruminaient la nourriture qu’ils avaient déjà prise. La onzième était couverte d’arbres fort épais et chargés de toutes sortes de fruits différents ; en sorte qu’en les voyant on se sentait frappé du désir d’en goûter. La douzième était toute blanche, très agréable à voir, et semblait emprunter d’elle seule toute sa beauté.

 

Chapitre II

Au milieu de ce champ il me fit voir une grande pierre blanche qui était sortie du milieu de ce champ même ; elle était carrée et plus élevée que ces autres montagnes : en sorte qu’elle pouvait même servir de base et d’appui à toute la terre. Elle me parut fort ancienne, mais on y voyait une porte qui paraissait n’y avoir été pratiquée que depuis peu de temps. Et il en sortait une lumière plus brillante que n’est celle du soleil, de sorte que j’étais émerveillé par la splendeur de la porte. À l’entrée de cette porte étaient douze vierges dont quatre qui se tenaient aux coins, me paraissaient plus vénérables que les autres, quoique celles-ci le fussent aussi : elles se tenaient aux quatre coins de la porte. Mais ce qui contribuait encore à leur donner plus de grâces, elles étaient deux à deux, vêtues de robe de lin, ayant le bras droit découvert avec décence, comme si elles eussent été disposées à soulever quelque fardeau ; et elles montraient enfin dans tout leur extérieur beaucoup de joie et d’agilité. À la vue des ces prodiges si surprenants, j’étais frappé d’étonnement, et je ne me sentais pas moins surpris en considérant ces vierges de ce qu’étant si belles et si délicates, elles se tenaient néanmoins debout sur leurs pieds avec autant de force et de courage que si elles eussent eu le ciel entier à soutenir. Pendant que je m’occupais de toutes ces pensées, l’Ange me dit : À quoi penses-tu en toi-même ? Pourquoi te tourmenter, et accroître encore tes inquiétudes ? Ne songe point aux choses que tu ne peux comprendre, comme si tu étais effectivement capable de les concevoir ; mais prie le Seigneur qu’il te remplisse d’intelligence et qu’il t’en découvre les sens. Tu vois bien les objets qui sont devant toi ; mais pour ceux qui sont derrière, tu ne peux les voir. Ne cherche donc à connaître que les choses que tu vois, et ne t’occupe point de celles que tu ne peux comprendre. Cesse enfin de vouloir tout connaître. Je te ferai voir tout ce que tu dois savoir ; mais maintenant considère ce qui te reste à voir.

 

Chapitre III

Après qu’il m’eut ainsi parlé, je regardai, et je vis venir six hommes grands, vénérables et qui se ressemblaient tous de visage. Ils appelaient une multitude d’autres hommes qui, après s’être approchés à leur voix, me parurent comme eux grands et robustes. Or, ces six premiers leur ordonnaient d’élever une tour sur cette porte. Alors il commença à se faire un grand frémissement du concours de tous ces hommes qui s’avancèrent pour élever cette tour. Quant à ces vierges qui se tenaient à l’entrée de la porte, elles leur commandèrent de hâter l’ouvrage et elles étendirent les mains comme pour recevoir quelque chose de ces hommes. Alors les six premiers ordonnèrent aux autres de tirer des pierres d’un certain lieu profond, et de les préparer pour la construction de la tour ; et en même temps ils en tirèrent dix pierres blanches, carrées et taillées. Ces six hommes ayant ensuite appelé les vierges, leur ordonnèrent de porter toutes les pierres qui devaient être employées à bâtir la tour, et de les donner après les avoir passées par la porte à ceux qui étaient destinés à élever l’édifice. Aussitôt ces vierges commencèrent à enlever toutes en même temps ces pierres qu’on avait tirées d’un lieu profond.

 

Chapitre IV

Or les pierres de la porte étaient tellement disposées, que celles qui paraissaient les plus fortes, servaient à soutenir les angles : pour les autres, elles étaient placées dans les côtés. Ces vierges apportèrent ainsi toutes les pierres, et, après les avoir passées par la porte, ainsi qu’on le leur avait ordonné, elles les présentaient aux travailleurs qui, les ayant reçues, les employaient au bâtiment. Or tout l’édifice s’élevait sur cette grande pierre et sur la porte qui servait de soutient à la tour. Il n’entra dans la structure de la porte que dix pierres qui furent comme le premier fondement de la tour. Ensuite, on tira de ce même endroit vingt-cinq autres pierres qui servirent à la construction de la tour, et elles furent élevées par ces vierges, ainsi que l’avaient été les premières. On en éleva encore trente-cinq autres qui furent employées au même ouvrage ; enfin quarante autres qu’on fit entrer dans la construction de la tour. Ainsi il se trouva quatre rangs de pierres dans les fondements. On cessa donc de tirer des pierres, et ceux qui bâtissaient interrompirent les travaux pour quelque temps. Ensuite ces six hommes ordonnèrent de nouveau à la multitude de leur apporter des pierres de ces douze montagnes, pour être employées à la construction de la tour. Après qu’ils eurent reçu ces ordres, ils commencèrent à tirer de toutes ces montagnes des pierres de différentes couleurs, et les ayant apportées, ils les présentèrent aux vierges qui, les recevant de leurs mains, les passaient à travers la porte, et les donnaient aux travailleurs pour en bâtir la tour. Lorsque ces pierres de diverses couleurs avaient été employées, elles devenaient blanches, en sorte que toutes changeaient de couleur. Quelques-unes de ces pierres étaient présentées par des hommes, et lorsqu’elles venaient à être placées dans l’édifice, elles restaient telles qu’on les y mettait. Elles ne devinrent pas blanches ni ne prirent quelque autre couleur, parce qu’elles n’avaient point été transportées par les vierges à travers la porte. Ainsi ces pierres défiguraient l’édifice par leur difformité. Les six hommes les ayant aperçues, les firent ôter et ordonnèrent qu’on les remît dans le lieu d’où elles avaient été tirées. Et ils dirent à ceux qui les leur apportaient : Ne nous présentez point ces pierres pour bâtir, mais déchargez-les au bas de la tour afin que les vierges les transportent elles-mêmes par la porte, et nous les donnent de leurs propres mains. Car sans cela elles ne pourraient changer de couleur. Ne rendez donc point votre travail inutile.

 

Chapitre V

L’édifice fut bien avancé en ce jour-là ; mais la tour ne fut point achevée. Car le temps où elle le devait être n’était pas encore arrivé ; et c’est pour cela qu’à présent même il y a encore quelque délai. Alors les six commandèrent à ceux qui bâtissaient de se retirer, et d’aller prendre quelque repos. Mais quant aux vierges, elles eurent ordre de ne se point écarter d’auprès de la tour. C’est pourquoi il me semblait qu’elles restaient pour garder cette tour. Après que toute cette multitude se fut retirée, je dis au Pasteur : Seigneur, pourquoi la tour n’est-elle donc point achevée ? Elle ne le peut être, me dit-il, que le Seigneur ne soit venu, et qu’il n’en ait examiné toutes les parties, afin que s’il s’y trouve quelque pierre de rebut, elle soit rejetée de l’édifice et changée contre une autre. Car c’est par la volonté du Seigneur que cette tour a été bâtie. Mais je voudrais bien savoir, lui dis-je, ce que signifie cette tour, aussi bien que les pierres, la porte, les montagnes, les vierges et les pierres qu’on a tirées d’un lieu profond sans les tailler, et qui ont été employées dans l’édifice telles qu’elles étaient naturellement, et pourquoi on en a mis dix pour les fondements, ensuite vingt-cinq, trente-cinq, et enfin quarante. Je voudrais encore savoir ce que signifient les pierres qu’on a d’abord fait entrer dans l’édifice, et qui, après en avoir été retranchées, ont été rejetées dans le lieu d’où on les avait tirées. Je vous prie, Seigneur, de satisfaire ma curiosité sur toutes ces choses, et de ne me rien cacher de tout ce qu’elles signifient. Et il me dit : Si tu te rends attentif à mes paroles, tu recevras une parfaite intelligence de tout ce que tu demandes : Tu verras même encore les autres choses qui doivent arriver à cette tour, et aucune de ces similitudes n’échappera à ta connaissance. Quelques jours après, nous revînmes dans ce même endroit où nous nous étions assis la première fois, et il me dit : Avançons-nous vers la tour, car son maître doit arriver pour l’examiner. Nous en étant donc approchés, nous n’y trouvâmes que ces vierges ; et le pasteur leur ayant demandé si le maître de la tour n’était point venu, elles lui répondirent qu’il arriverait bientôt pour en examiner la structure.

 

Chapitre VI

Un moment après, je vis une nombreuse multitude d’hommes qui s’avançaient ; ils avaient au milieu d’eux un homme d’une hauteur si prodigieuse qu’il surpassait même la tour : à ses côtés étaient les six hommes que j’avais vus présider aux travailleurs de la tour : il était encore environné de tous ceux qui avaient aidé à la bâtir, et de plusieurs autres qui paraissaient pleins d’éclat et de majesté. Aussitôt les vierges qui gardaient la tour accoururent, et ayant salué cet homme, elles commencèrent à marcher à ses côtés ; et pour lui, il examinait cette tour avec une attention si rigoureuse, qu’il touchait chaque pierre l’une après l’autre, et les frappait même toutes avec une brindille qu’il tenait dans sa main ; de sorte qu’à mesure qu’il les frappait, quelques-unes devenaient noire comme de la suie, d’autres paraissaient comme raboteuses, d’autres se fendaient, d’autres devenaient comme mutilées, quelques-unes prenaient une couleur entre le blanc et le noir, d’autres devenaient rudes et ne pouvaient s’ajuster avec les autres pierres, d’autres enfin étaient couvertes de plusieurs taches. Ce sont là les différentes qualités de ces pierres qui n’ont point été trouvées propres à entrer dans la structure de l’édifice. Le maître ordonna qu’elles fussent toutes ôtées de la tour et jetées aux environs, et qu’on en apportât d’autres pour être mises à leur place. Or ceux qui bâtissaient lui demandèrent de quelle montagne il voulait qu’on apportât ces nouvelles pierres ; mais il leur défendit de les tirer des montagnes, et leur ordonna de les aller prendre dans un certain champ qui était proche. Ils fouillèrent donc cette terre où ils trouvèrent de fort belles pierres carrées, et aussi quelques-unes de rondes ; et tout ce qui s’en trouva dans ce champ fut apporté et passé au travers de la porte par les vierges. Celles qui étaient carrées furent employées et mises en la place de celles qu’on avait rejetées. Quant aux autres, qui étaient rondes, on ne les mit point en œuvre, parce qu’elles étaient dures et qu’il aurait fallu bien du temps pour les tailler. On les rangea seulement auprès de la tour, comme devant un jour être taillées et reçues dans l’édifice ; car elles étaient extrêmement éclatantes.

 

Chapitre VII

Après que cet homme, qui paraissait plus respectable que les autres, et qui était le maître de toute la tour, en eut examiné la structure, il appela le Pasteur, et lui remit les pierres qui avaient été rejetées, et il lui dit : Purifiez ces pierres avec tout le soin possible, et rendez-les propres à entrer avec les autres dans la structure de l’édifice ; quant à celles qui ne pourront convenir, jetez-les loin de la tour. Après qu’il lui eut donné ces ordres, il se retira suivi de tous ceux qui étaient venus avec lui ; pour les vierges, elles restèrent auprès de la tour et la gardaient. Et je dis au Pasteur : Comment ces pierres qui ont été rejetées de l’édifice pourront-elles de nouveau y être employées ? Il me répondit : Vois-tu ces pierres ? Je les vois, Seigneur, lui répondis-je. Et il me dit : J’ai coupé la plus grande partie de ces pierres, je les ferai entrer dans l’édifice, et elles s’ajusteront avec les autres. Seigneur, lui dis-je, comment, après avoir été coupées, pourront-elles occuper leur première place ? Et il me répondit : Les plus petites seront placées dans le milieu de l’édifice, et les plus grandes en dehors, et serviront à soutenir les autres. Après m’avoir rendu raison de ce que je lui demandais, il me dit : Allons-nous-en, nous reviendrons dans trois jours et nous emploierons les pierres quand elles auront été purifiées ; car toutes celles qui sont aux environs de la tour doivent l’être, de peur que le père de famille ne survienne tout à coup, et que, trouvant ces pierres impures, il ne les rejette de son édifice avec mépris, et ne m’accuse moi-même de négligence. Étant donc revenus à la tour au bout de trois jours, il me dit : Examinons toutes ces pierres et voyons quelles sont celles qui pourront servir à l’édifice : Seigneur, lui dis-je, je le veux bien.

 

Chapitre VIII

Nous commençâmes par examiner celles qui d’abord étaient noires. Il les a alors retrouvées telles qu’elles étaient quand elles furent rejetées de l’édifice, et il les fit éloigner de la tour et mettre à part. Ensuite il vint à celles qui étaient raboteuses, il en fit tailler plusieurs de celles-là et donne aux vierges de les employer, ce qu’elles exécutèrent, les portant et les ajustant dans le milieu de l’édifice. Quant aux autres, il les fit mettre avec celles qui étaient noires ; car elles avaient aussi pris cette couleur. Ensuite il examina celles qui étaient fendues, il en fit encore couper plusieurs de celles-là, et ordonna aux vierges de les faire entrer dans l’édifice. Celles-ci furent mises au dehors, parce qu’elles avaient été trouvées entières. Mais les autres n’ayant pu servir à cause du grand nombre de fentes qui les défiguraient, elles furent rejetées. Il examina ensuite celles qui avaient été mutilées, plusieurs de celles-là étaient pleines de fentes et étaient devenues noires, les autres avaient de grandes fentes, et il les fit mettre avec celles qui avaient été rejetées ; pour les premières, il ordonna qu’elles seraient employées après avoir été purifiées et taillées. Ainsi, les vierges les ayant prises, les placèrent dans le milieu de l’édifice, parce qu’elles étaient moins fortes que les autres. Ensuite il examina celles qui d’abord s’étaient trouvées moitié blanche et moitié noires ; plusieurs de celles-là ayant alors paru toutes noires, il les fit mettre avec celles qui avaient été rejetées ; pour les autres, qui furent trouvées entièrement blanches, les vierges les enlevèrent et les ajustèrent dans la tour. Elles les placèrent dans les dehors de l’édifice, parce que, comme elles étaient entières et qu’on n’en avait rien retranché, elles se trouvaient en état de soutenir celles qui étaient au milieu. Ensuite il examina celles dont la superficie était rude et raboteuse ; un petit nombre de celles-là fut rejeté, parce qu’elles ne pouvaient être taillées à cause de leur extrême dureté. Quant aux autres, ayant été façonnées, elles furent placées par les vierges dans le milieu de la tour ; car elles étaient plus faibles que les premières. Ensuite il examina celles qui étaient pleines de taches, et un petit nombre de celles-là s’étant trouvées noires, elles furent rejetées. Quant aux autres qui restaient, ayant été trouvées blanches et entières, elles furent employées par les vierges et placées dans le dehors de l’édifice à cause de leur force.

 

Chapitre IX

Il vint ensuite examiner les pierres qui étaient blanches et de figure ronde, et il me dit : Que ferons-nous de ces pierres ? Je lui répondis que je n’en savais rien. Quoi, me dit-il, tu n’as sur elles aucun dessein ? Seigneur, lui répondis-je, j’ignore absolument l’art de tailler des pierres, et je n’ai là-dessus aucune connaissance. Et il me dit : Ne vois-tu pas que ces pierres sont fort rondes ? si je veux donc les rendre carrées il faut que j’en retranche une grande partie, et d’ailleurs il est nécessaire que quelques-unes d’entre elles entrent dans la structure de la tour. Si cela, lui dis-je, est nécessaire, pourquoi vous embarrasser inutilement ? et que ne choisissez-vous celles qui sont les plus propres à votre dessein et à être mises en œuvre ? Il choisit donc celles qui lui paraissaient les plus grandes et les plus belles, et après qu’il les eut taillées, les vierges les enlevèrent et les placèrent dans les dehors de l’édifice. Quant à celles qui se trouvèrent de surplus, on les reporta dans le même champ d’où elles avaient été tirées. Elles ne furent pas néanmoins rejetées, parce, ajouta-t-il, qu’il reste une petite partie de cette tour à bâtir, et que celui qui en est le maître les destine peut-être à cet usage ; car elles sont très blanches. On appela ensuite douze femmes extrêmement belles, elles étaient vêtues d’une robe noire qu’elles portaient négligemment sans ceinture ; elles avaient les épaules découvertes, les cheveux épars, et elles me parurent être de la campagne. Le Pasteur leur ayant ordonné de prendre ces pierres qui avaient été rejetées et de les reporter sur les montagnes d’où on les avait tirées, elles le firent en témoignant beaucoup de joie. Après donc que toutes ces pierres eurent été enlevées d’auprès de la tour, il me dit : Faisons le tour de cet édifice, et voyons s’il ne lui manque rien. Nous commençâmes donc à tourner tout autour, et l’ayant trouvé parfaitement bâtie il fit paraître beaucoup de joie. En effet, elle était bâtie avec tant de grâce qu’on ne pouvait la voir sans en être ravi d’admiration ; car elle paraissait en quelque manière être d’une seule pierre, et l’on y apercevait aucune jointure. Et la pierre semblait comme taillée dans le roc, ayant pour moi l'apparence d'un monolithe.

 

Chapitre X

En considérant attentivement cette tour j’en éprouvai une grande joie. Et il me dit : Apporte-moi de la chaux et de petits moellons, afin que je remplisse le vide de ces pierres, qui après avoir été ôtées de l’édifice y ont été remises de nouveau, car tout ce qui est entré dans la composition de la tour doit être égalé. Je fis donc ce qu’il m’ordonnait, et je lui apportai les choses qu’il me demandait. Et il me dit : Aide-moi, et l’ouvrage sera bientôt achevé. Il remplit donc les vides des pierres, et fit nettoyer les environs de la tour. Alors les vierges nettoyèrent tout cet espace, en enlevèrent les ordures et y répandirent de l’eau ; en sorte qu’après cela ce lieu parut délicieux, et la tour pleine d’éclat et de beauté. Il me dit ensuite : Tout est nettoyé ; si le maître vient pour mettre la dernière perfection à cette tour, il ne trouvera aucun sujet de se plaindre de nous. Après qu’il m’eut ainsi parlé il voulait s’en aller, mais l’ayant retenu par sa panetière, je le conjurai au nom du Seigneur de m’expliquer toutes les choses qu’il m’avait fait voir. J’ai maintenant, me dit-il, quelque petite affaire ; mais je te satisferai sur tout ce que tu veux savoir ; attends-moi ici jusqu’à ce que je te revienne. Seigneur, lui dis-je, que ferais-je ici tout seul ? Et il me répondit : Tu ne seras point seul, puisque ces vierges restent avec toi. Et je lui dis : Seigneur, dîtes-leur donc qu’elles aient soin de moi. Et les ayant appelées il leur dit : Je vous recommande cet homme jusqu’à ce que je revienne. Ainsi je restai avec ces vierges. Elles en parurent fort contentes, et me témoignèrent beaucoup d’affabilité, surtout quatre d’entre elles qui paraissaient les plus distinguées.

 

Chapitre XI

Elles me dirent ensuite : Le Pasteur ne doit point revenir ici aujourd’hui. Que ferai-je donc ? leur répondis-je. Et elles me dirent : Attendez-le jusqu’au soir ; peut-être viendra-t-il et s’entretiendra-t-il avec vous, si vous restez avec nous jusqu’à ce qu’il revienne. J’attendrai donc jusqu’au soir, leur répondis-je, et s’il ne vient pas je m’en retournerai dans ma maison et je reviendrai demain. Elles me dirent : Vous nous avez été confié, nous ne pourrons vous laisser aller. Et leur ayant demandé où je logerais, elles me répondirent : Vous passerez la nuit avec nous ; non sur le pied de mari, mais comme si vous étiez notre frère, et vous l’êtes en effet. Au reste nous sommes déterminées à passer la nuit avec vous ; car vous nous êtes extrêmement cher.

Cependant je rougissais d’accepter ce parti. Alors l’une d’elles qui paraissait la plus distinguée m’embrassa et me donna un baiser. Les autres s’en étant aperçues, commencèrent à faire de même, et m’ayant conduit vers la tour, elles s’y divertirent avec moi. Les unes chantaient des cantiques, et les autres formaient des chœurs de danse. Pour moi je les suivais en silence, et la joie que je ressentais alors semblait m’avoir rajeuni. Comme le jour commençait à disparaître, je voulus me retirer chez moi ; mais elles me retinrent et ne voulurent jamais permettre que je m’en allasse. Je fus donc contraint de passer la nuit avec elles auprès de la tour. Alors elles étendirent à terre leurs robes tissues de lin, et m’ayant mis au milieu d’elles, elles ne cessèrent de prier. J’employai aussi tout ce temps en prières, et les miennes ne furent pas moins ardentes que les leurs. Elles ressentirent une très grande joie de me voir ainsi prier, et je restai là avec elles jusqu’à ce que le jour parût. Après que nous eûmes adoré le Seigneur, le Pasteur arriva, et leur demanda si elles ne m’avaient fait aucune peine ; mais elles lui répondirent qu’il pourrait le savoir de moi-même. Et je lui dis : Seigneur, je suis fort content d’être resté avec ces vierges. Que t’ont-elles servi pour ton souper ? me dit-il. Je me suis nourri durant toute la nuit des paroles du Seigneur. Ces vierges, ajouta-t-il, t’ont donc bien traité ? Fort bien, lui répondis-je. Et il me dit : Veux-tu présentement m’écouter ? Oui, Seigneur, lui répondis-je, et sur toutes choses je vous prie de me répondre à mesure que je vous interrogerai. Je te satisferai comme tu le souhaites, me répondit-il, et je ne te cacherai rien.

 

Chapitre XII

Seigneur, lui dis-je, montrez-moi premièrement ce que signifient cette pierre et cette porte. Écoute, me dit-il, elles sont l’une et l’autre une figure du Fils de Dieu. Comment cela, Seigneur ? lui répartis-je, la pierre est ancienne et la porte est toute récente. Homme sans intelligence, me dit-il, écoute et comprends. Le Fils de Dieu subsiste avant toutes les créatures, et il était même dans le conseil du Père lorsqu’il s’agissait de les faire sortir du néant. Or cette porte est récente ; parce que dans la consommation de toutes choses qui se fera à la fin des siècles il viendra, afin que ceux qui doivent avoir part à l’héritage du salut entrent par cette porte dans le royaume de Dieu. N’as-tu pas vu, ajouta-t-il, qu’on n’a fait entrer dans la structure de la tour que les pierres qui avaient passé par la porte, et que celles, au contraire, qui n’y avaient point passé ont été rejetées dans le lieu d’où elles avaient été tirées ? Oui, lui répondis-je, je l’ai vu. C’est ainsi, me répondit-il, que personne n’entrera dans le royaume céleste qu’il n’ait reçu le nom de Fils de Dieu. Car si tu voulais entrer dans une ville, que cette ville fût environnée de murs et n’eût qu’une seule porte, pourrais-tu y entrer par quelque autre endroit que par cette porte ? Seigneur, lui dis-je, comment cela se pourrait-il faire autrement que vous le dites ? Ainsi donc qu’on ne pourrait entrer dans cette ville que par ce seul endroit, ainsi on ne peut entrer dans le royaume de Dieu que par le nom de son Fils, l’objet le plus grand de toutes ses complaisances. Il ajouta encore : Tu as vu la multitude de ceux qui bâtissaient la tour ? Oui, Seigneur, lui dis-je. Et il continua : Ce sont tous les Anges qui exercent un ministère auguste, et qui servent comme de mur et de rempart au Seigneur. Quant à la porte, c’est le Fils de Dieu, l’unique voie qui conduise au Père : personne donc ne peut aller à lui que par son Fils. Tu as vu encore, me dit-il, six hommes, et au milieu d’eux un autre homme, grand et plein d’éclat, qui s’est avancé vers la tour et en a rejeté plusieurs pierres ? Oui, Seigneur, lui dis-je, j’ai vu tout cela. Et il ajouta : Cet homme est le Fils de Dieu ; pour les autres, ce sont les principaux Anges qui l’environnent à droite et à gauche. Cependant aucun de ces dignes ministres n’entrera sans lui dans le règne de Dieu, et quiconque ne se trouvera point marqué de son nom n’y sera point reçu.

 

Chapitre XIII

Je lui dis ensuite : Quelle est donc cette tour ? C’est l’Église, me répondit-il. Et ces vierges, Seigneur, qui sont-elles ? Ce sont les différents dons de l’Esprit Saint, me répondit-il, et personne ne pourra entrer dans le royaume de Dieu à moins qu’elles n’aient revêtu de leurs robes. En vain porterais-tu le nom du Fils de Dieu, si tu ne reçois encore leurs robes d’elles-mêmes. Car ces vierges sont les puissances du Fils de Dieu ; et en vain porterait-on son nom, si l’on n’était encore revêtu de ses puissances. Et il me dit : Tu as vu ces pierres qui ont été rejetées ? Elles ont en vérité porté son nom, mais elles n’ont point été revêtues de la robe de ces vierges. De quelle nature est donc cette robe ? lui dis-je. Ce sont leurs noms mêmes, me répondit-il. Quiconque donc porte le nom du Fils de Dieu, doit aussi porter les noms de ces vierges : car le Fils lui-même les porte. Et quant à ces pierres qui comme tu l’as vue sont restées dans l’édifice, après avoir été présentées par les vierges, elles ont été revêtues de leur puissance. Ainsi tu vois l’union et l’harmonie qui règne entre la tour et les pierres ; et cette union est si grande que la tour paraît n’avoir été faite que d’une seule pierre. C’est ainsi que ceux qui ont cru en Dieu par son Fils ont été revêtus de l’esprit de ces vierges : car elles ne forment toutes qu’un seul esprit, qu’un seul corps, et leurs robes sont d’une même couleur. Tels seront aussi ceux qui porteront le nom de ces vierges. Et je lui dis : Pourquoi, Seigneur, a-t-on rejeté les pierres qui n’ont point été jugées dignes d’avoir place dans la tour, puisque les vierges, après les avoir passées par la porte, les ont présentées elles-mêmes à ceux qui bâtissaient ? Comme tu examines toutes choses avec un si grand soin, écoute ce que je vais te dire à l’égard des pierres qui ont été rejetées, ce sont tous ceux qui ont reçu le nom du Fils de Dieu et la puissance de ces vierges. Ainsi après avoir été remplis de ces différents dons, ils ont été élevés à un grand degré de sagesse, et mis au rang des serviteurs de Dieu ; et alors ils n’ont plus fait qu’un corps, et n’ont eu qu’une seule robe ; car ils avaient tous la même équité, et en remplissaient également les devoirs. Mais dans la suite, ayant aperçu ces femmes que tu as vues vêtues d’une robe noire, les épaules découvertes et les cheveux épars, ils se sont laissés surprendre par leur beauté, ils les ont aimées, ils se sont mis sous leur puissance, et ont rejeté la robe des vierges. Ainsi semblables à ces pierres, ils ont été rejetés de l’édifice du Seigneur, et livrés à ces femmes. Mais pour ceux qui ont résisté à ces appas funestes, ils sont restés dans l’édifice. Voilà, ajouta-t-il, l’explication des pierres qui ont été rejetées.

 

 

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La Loi de Dieu et la Nature de Dieu par le baptême et la réception de l’Esprit Saint sont essentielles pour entrer dans le Royaume de Dieu et être placé avec Christ.

Voir le Résumé dans la Partie vii.

 

 

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