Christian Churches of God

[032]

 

 

 

Jurer par Dieu

 

(Édition 1.0 20010804-20010804)

 

Un Chrétien doit-il jurer par la Bible ou par autre chose ? Que dit la Bible au sujet de jurer et de prêter un serment ?

 

 

 

Christian Churches of God

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(Copyright ã  2001 Wade Cox, Ron Proposch, Andrew et Dale Nelson, Storm Cox)

(Tr. 2011, 2022, rév. 2022)

 

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 Jurer par Dieu [032]

 


Dans tout l'Ancien Testament, on trouve de nombreux exemples de personnes jurant qu'elles s'engageront à accomplir une tâche au nom d'un autre.

 

Un exemple est Genèse 24:37-41 :

Mon seigneur m’a fait jurer, en disant : Tu ne prendras pas pour mon fils une femme parmi les filles des Cananéens, dans le pays desquels j’habite ; 38 mais tu iras dans la maison de mon père et de ma famille prendre une femme pour mon fils. 39 J’ai dit à mon seigneur : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre. 40 Et il m’a répondu : L’Éternel, devant qui j’ai marché, enverra son ange avec toi, et fera réussir ton voyage ; et tu prendras pour mon fils une femme de la famille et de la maison de mon père. 41 Tu seras dégagé du serment que tu me fais, quand tu auras été vers ma famille ; si on ne te l’accorde pas, tu seras dégagé du serment que tu me fais.

 

Et Genèse 50:5-6 :

Mon père m’a fait jurer, en disant : Voici, je vais mourir ! Tu m’enterreras dans le sépulcre que je me suis acheté au pays de Canaan. Je voudrais donc y monter, pour enterrer mon père ; et je reviendrai. 6 Pharaon répondit : Monte, et enterre ton père, comme il te l’a fait jurer.

 

Il existe de nombreux exemples de personnes qui ont juré/promis/prêté serment (parfois à leur propre détriment) de faire quelque chose en échange d’une action qu'elles souhaitaient que Dieu prenne pour les aider d’une manière ou d’une autre. Souvent, le désir était contraire à la volonté expresse de Dieu et de la prophétie, telle qu'elle est exprimée par Ses serviteurs les prophètes.

 

Un exemple de ce type d'action voulue par un homme à l'encontre de la volonté de Dieu et dans un jugement contraire à Sa loi, se trouve dans le texte étrange et énigmatique de Juges 11:29-40 :

L’esprit de l’Éternel fut sur Jephthé. Il traversa Galaad et Manassé ; il passa à Mitspé de Galaad ; et de Mitspé de Galaad, il marcha contre les fils d’Ammon. 30 Jephthé fit un vœu à l’Éternel, et dit : Si tu livres entre mes mains les fils d’Ammon, 31 quiconque sortira des portes de ma maison au-devant de moi, à mon heureux retour de chez les fils d’Ammon, sera consacré à l’Éternel, et je l’offrirai en holocauste. 32 Jephthé marcha contre les fils d’Ammon, et l’Éternel les livra entre ses mains. 33 Il leur fit éprouver une très grande défaite, depuis Aroër jusque vers Minnith, espace qui renfermait vingt villes, et jusqu’à Abel-Keramim. Et les fils d’Ammon furent humiliés devant les enfants d’Israël.

 

Nous voyons ici que l'Esprit du Seigneur était venu sur Jephté et que Dieu s’était servi de Jephté pour soumettre Ammon devant les enfants d'Israël. Jephté a mal interprété cette soumission comme un désir de la part de Dieu d’éliminer Ammon, alors que cela ne devait jamais être le cas. Les Moabites, à cause de leur idolâtrie, ont été retirés de la congrégation du Seigneur et ce n’est qu’en tant que fils d'Ammon qu’ils pouvaient entrer dans la nation d'Israël et être absorbés comme Dieu avait prédit que cela arriverait dans les derniers jours. Ammon obéira à Israël dans les derniers jours, comme nous le voyons d'Ésaïe 11:14. Dans Jérémie 49, nous voyons la destruction prophétisée des nations d'Ésaü et Edom, mais le verset 6 montre la captivité d'Ammon en Israël. Ils ne sont pas détruits et la volonté de Dieu a été mal interprétée. Nous continuons dans Juges 11 au verset 24, nous avons vu qu’Ammon adorait Kemosh, ce qui était interdit aux fils d'Abraham (voir Le Veau d'Or (No. 222)). Au verset 34, nous voyons :

 

34 Jephthé retourna dans sa maison à Mitspa. Et voici, sa fille sortit au-devant de lui avec des tambourins et des danses. C’était son unique enfant ; il n’avait point de fils et point d’autre fille. 35 Dès qu’il la vit, il déchira ses vêtements, et dit : Ah ! ma fille ! tu me jettes dans l’abattement, tu es au nombre de ceux qui me troublent ! J’ai fait un vœu à l’Éternel, et je ne puis le révoquer.

Ce texte n'est pas bien compris. Jephté avait juré de détruire Ammon. S’ils étaient livrés entre ses mains, tout ce qui sortirait de sa maison à son retour serait pour le Seigneur comme un vœu spécial. Or, une disposition existe dans la Loi pour ce vœu, mais il est spécifiquement limité à trente sicles d'argent dans le cas d’une femme (cf. Lév. 27:1-8). Il n’existe aucune disposition permettant de sacrifier un être humain. En fait, c’est interdit par la Loi et qualifié par ce texte. Jephté appliquait les mêmes idées et la même loi du culte de Kemosch à son propre peuple, en dépit de la Loi de Dieu et il devait être jugé sur ce fait. Il était évident que sa fille, de par sa conduite, est allée à la montagne, comme c'était la coutume avec l'adoration du système du veau au sein d’Ammon.

 

36 Elle lui dit : Mon père, si tu as fait un vœu à l’Éternel, traite-moi selon ce qui est sorti de ta bouche, maintenant que l’Éternel t’a vengé de tes ennemis, des fils d’Ammon. 37 Et elle dit à son père : Que ceci me soit accordé : laisse-moi libre pendant deux mois ! Je m’en irai, je descendrai dans les montagnes, et je pleurerai ma virginité avec mes compagnes. 38 Il répondit : Va ! Et il la laissa libre pour deux mois. Elle s’en alla avec ses compagnes, et elle pleura sa virginité sur les montagnes. 39 Au bout des deux mois, elle revint vers son père, et il accomplit sur elle le vœu qu’il avait fait. Elle n’avait point connu d’homme. Dès lors s’établit en Israël la coutume 40 que tous les ans les filles d’Israël s’en vont célébrer la fille de Jephthé, le Galaadite, quatre jours par année.

 

Dans ce cas, elle ne devait pas connaître d’homme et était mise à part. Nous ne savons pas s'il l'a tuée ou si elle a été mise à l’écart du mariage et consacrée au service du Temple, mais cet acte a coupé sa progéniture dans sa fille, comme il avait désiré éliminer les fils d'Ammon. Il y a quatre jours de jeûne mentionnés dans la Bible comme étant des jeûnes chez Juda. La coutume pour chacun de ces jours peut avoir un certain rapport, mais le processus était antérieur aux occasions de jeûne.

 

Les prophètes nous apprennent que les fils ne seront pas punis pour les péchés des pères et que chaque homme sera puni pour son propre péché.

 

De ce texte, nous voyons ce qui suit :

 

La coutume du culte païen n'avait pas été éliminée d'Israël pendant toute la période d'occupation. À l’époque de Christ, Hérode observait la coutume des anniversaires. Les fils et les filles de Job avaient été tués pour cette pratique. À l’époque des Romains, on tuait les captifs et les Juifs étaient faits captifs et utilisés à cette fin lors des jours d’anniversaires des empereurs à la chute de la Judée et des rébellions.

 

Et Marc 6:21-28 :

Cependant, un jour propice arriva, lorsque Hérode, à l’anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands, aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée. 22 La fille d’Hérodias entra dans la salle ; elle dansa, et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. 23 Il ajouta avec serment : ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. 24 Étant sortie, elle dit à sa mère : que demanderai-je ? Et sa mère répondit : la tête de Jean Baptiste. 25 Elle s’empressa de rentrer aussitôt vers le roi, et lui fit cette demande : Je veux que tu me donnes à l’instant, sur un plat, la tête de Jean Baptiste. 26 Le roi fut attristé ; mais, à cause de ses serments et des convives, il ne voulut pas lui faire un refus. 27 Il envoya sur-le-champ un garde, avec ordre d’apporter la tête de Jean Baptiste. Le garde alla décapiter Jean dans la prison, 28 et apporta la tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.

Dans ce texte, il a également enfreint Exode 23:2 aussi. Il a eu peur de la foule qui se trouvait devant lui et il s’est arrangé pour faire le mal afin de ne pas déplaire à la foule.

 

Dans tous ces exemples, nous voyons une tendance vers le concept de Christ qui est le sacrifice pour tous et chacun, indépendamment des circonstances ou du vœu.

 

Autorité

Lorsqu’on jure, on le fait par une autorité supérieure à soi. Il ou elle est également lié(e) par ce serment, comme indiqué dans Nombres 30:2.

Nombres 30:2 Lorsqu’un homme fera un vœu à l’Éternel, ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera point sa parole, il agira selon tout ce qui est sorti de sa bouche.

 

Dans tous ces cas, il s'agissait d'une pratique sociale courante et de la consolidation d'un contrat verbal. Une version de la même chose dans la société actuelle serait de "serrer la main" ou, dans une cour de justice, de jurer sur l'autorité de la Bible.

 

Une extension intéressante de ce qui précède concerne les alliances de Dieu avec l'homme. Il s’agit là aussi d’un contrat verbal qu'Il confirme par une promesse et un serment.

Deutéronome 7:8 Mais, parce que l’Éternel vous aime, parce qu’il a voulu tenir le serment qu’il avait fait à vos pères, l’Éternel vous a fait sortir par sa main puissante, vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d’Égypte.

 

Il est évident que Dieu ne change pas d'un jour à l'autre et qu'il ne va pas rompre une promesse qu'Il a faite, qu'Il en fasse le serment ou non. C'est uniquement dans notre intérêt qu'Il confirme Sa promesse par un serment. C'est la manière dont nous sommes habitués à entendre valider une promesse.

 

Hébreux 6:16-17

Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et le serment est une garantie qui met fin à tous leurs différends. 17 C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immutabilité de sa résolution, intervint par un serment,

 

Les Écritures du Nouveau Testament nient-elles cette pratique de déclaration sous serment comme cela se faisait évidemment dans l'Ancien Testament ?

 

Matthieu 23:16-22 :

Malheur à vous, conducteurs aveugles ! qui dites : Si quelqu’un jure par le temple, ce n’est rien ; mais, si quelqu’un jure par l’or du temple, il est engagé. 17 Insensés et aveugles ! lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ? 18 Si quelqu’un, dites-vous encore, jure par l’autel, ce n’est rien ; mais, si quelqu’un jure par l’offrande qui est sur l’autel, il est engagé. 19 Aveugles ! lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ? 20 Celui qui jure par l’autel jure par l’autel et par tout ce qui est dessus ; 21 celui qui jure par le temple jure par le temple et par celui qui l’habite ; 22 et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis.

 

Cette Écriture souligne que les Juifs juraient. Cependant, le problème n'est pas de jurer, mais que les Scribes et les Pharisiens étaient si aveuglés spirituellement qu'ils ne savaient pas ce qui avait une valeur spirituelle et ce qui n'en avait pas. La preuve de leur mauvaise orientation est que quand ils juraient, ils le faisaient par l’objet de moindre valeur. L'injonction est faite au Scribe et au Pharisien de regarder leur spiritualité. Dans ce texte, nous voyons également le plan de Dieu comme l’établissement du Temple de Dieu en tant que les élus. Dans ce texte, le concept s’étend au Trône de Dieu.

 

Ils auraient dû avoir l’esprit occupé par les choses spirituelles, mais ils ne l’ont pas fait. Ils utilisaient le Saint des Saints pour amasser l'or, tel que Pompée l’a trouvé quand il est entré dans le Temple. À son honneur, il le laissa là.

 

Cette pratique de jurer faussement a été tolérée par la pensée catholique romaine dominante au cours des siècles. Ils ont enseigné, contrairement à l'enseignement explicite de la Bible, qu'ils n'étaient pas liés par des serments envers les non-catholiques romains, et que leur ministère pouvait commettre un certain nombre ou types de péchés, jusqu’au meurtre et à la trahison, en raison de leurs serments envers le système papal. Ils ont soutenu que leur serment primait sur toute autre moralité et ils étaient donc habilités à faire de faux serments en toute autre circonstance. Ce point de vue est contraire à la Bible, aux Lois de Dieu et au témoignage de Jésus-Christ.

 

Jacques 5:12 Avant toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment. Mais que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.

 

Jacques 5:12 (comme l’est Matt. 5:33-36) est une écriture qui, à première vue, semble être en contradiction directe avec toutes les autres écritures sur ce sujet. En y regardant de plus près, nous voyons que Jacques indique que si un Chrétien dit qu’il ou elle fera ou ne fera pas quelque chose, ou que cette chose est ainsi, nous devons penser à ce que nous avons dit, c'est-à-dire que nous devons dire 'oui' ou 'non’, selon le cas. Il ne devrait être nécessaire de le corroborer par un serment pour affirmer davantage notre conviction. Le fait de dire ‘oui’ ou ‘non’ devrait suffire en soi. S’il n’en était pas ainsi, nous blasphémerions Dieu chaque fois que nous dirions ‘oui’ alors qu’on ne le pensait pas. Nous enfreindrions le commandement de ne pas porter de faux témoignage. Par conséquent, le serment ou la promesse est ou devrait être obsolète et inutile dans le cas des élus.

 

Ceci est cohérent avec l'injonction de ne pas jurer faussement. Voir Lévitique 19:12 ; Matthieu 5:33-36 et Nombres 30:2.

 

Il y a aussi la forte admonition d’éviter de jurer à notre détriment (Juges 11:29-40 et Marc 6:21-28). Dans ces deux cas, le jureur regrette de l’avoir fait, mais dans tous les cas, il doit honorer ce qui a été promis. (Il y a une exception à cette règle ; voir Nombres 30:10-13. Cette question concerne également l'annulation des vœux par les femmes sous l'autorité de leur père ou leur mari).

 

En conclusion, l'argument parfois utilisé selon lequel Dieu ne nous permet pas de jurer sur la Bible pour confirmer que nous allons dire la vérité, ou en d'autres termes que notre ‘oui’ signifiera ‘oui’ et notre ‘non’ ‘non’, n’est pas tout à fait exact. Car ce monde comprend que la confirmation est nécessaire par la référence à une autorité supérieure. Dieu s’en est également accommodé dans la loi. Le fait est que cela ne devrait pas être nécessaire, car nous devrions assumer ce que nous disons sans avoir besoin de jurer que nous le faisons. Si nous jurons, nous ne sommes ni plus ni moins responsables de nos paroles ou de nos actions que si nous ne le faisions pas. Tout ce qui sort de notre bouche doit être l'équivalent d'un serment.

 

La loi de Dieu prévoit la prestation de serment. La méthode recommandée pour prêter serment au sein de CCG (Christian Churches of God) est une affirmation solennelle. Toutefois, il est permis de prêter serment lorsque les installations ne sont pas disponibles.

 

 

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