Christian Churches of God

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L’Arianisme et le Semi-Arianisme

 

(Édition 2.0 19960608-19991206-20080412)

 

Le but de ce document est de définir aussi simplement que possible la différence entre les positions unitariennes et ariennes et de définir ce qui a été considéré comme la position semi-arienne.

 

    

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 L’Arianisme et le Semi-Arianisme [167]


Il y a une tendance parmi les Trinitaires, en grande partie par l'ignorance basée sur la propagande orthodoxe, à confondre l'Unitarisme et l'Arianisme comme le même point de vue théologique.

 

Le problème est, bien sûr, que l'Église apostolique et les premiers apologistes étaient tous des unitariens subordinationistes. Les revendications des Trinitaires sont confinées au quatrième siècle et il est donc commode pour eux de limiter l'argument aux protagonistes qui étaient concernés par les Conciles de Nicée (325 EC) et de Constantinople (381 EC). L'autre problème est que nous sommes dépendants des descriptions et des termes de la faction Athanasienne pour les témoignages historiques de la faction dite Arienne ou Eusébienne à Nicée. Le différend [ou dispute] à Nicée fait l'objet d'une autre étude (voir le document Les Guerres Unitariennes/Trinitaires (No. 268)).

 

Dans cette étude, l'objectif est de définir la différence entre les positions Unitariennes et Ariennes et ce qui est venu à être considéré comme la position semi-Arienne. À partir de l’an 362 EC, la terminologie de ce groupe est venue à être connue sous le nom de Macédoniens, d’après le nom d'un des protagonistes nommé Macédonius, que le parti Arien avait chassé de la chaire de Constantinople (voir Schaff, History of the Christian Church, Vol. III, pp. 663-664).

 

Le point de vue Arien n'était pas celui des premiers Unitariens subordinationistes en ce sens que l'École de Lucien d'Antioche, qui est à l'origine de ce point de vue, présentait deux différences fondamentales de l'Unitarisme (si l'on peut faire confiance aux Athanasiens dans leurs témoignages historiques, ce qui est en soi problématique).

 

Schaff soutient que :

Les Ariens faisaient du Saint [Esprit] la première créature du Fils, et aussi subordonné au Fils comme le Fils au Père. La trinité arienne n’était donc pas une trinité immanente et éternelle, mais une trinité survenant dans le temps et en grades descendants, composée du Dieu incréé et de deux demi-dieux créés. Les Semi-Ariens, ici comme ailleurs, se rapprochaient de la doctrine orthodoxe, mais rejetaient la consubstantialité, et affirmaient la création de l'Esprit. (ibid.)

 

Nous voyons donc que les Ariens ont mal compris le rôle de l'Esprit et en ont fait une créature du Fils, alors qu'en fait l’Esprit Saint est le moyen par lequel Christ pouvait atteindre sa divinité. Telle est la distinction fondamentale entre l'Unitarisme et la vue [ou conception] que l’on attribue à l'Arianisme. Les semi-Ariens acquiesçaient la question du fils coéternel et co-égal, mais considéraient que l’Esprit Saint était une création des deux. Ainsi, aucune des deux factions ne comprenait la position initiale de l'Esprit en tant que puissance de Dieu. Ces doctrines étaient aussi paralysantes et fatales pour la Foi à leur manière que le Trinitarisme l’était à la sienne. Le refus des Ariens d’accepter la Révélation [l'Apocalypse] dans le Canon de l'École de Lucien d'Antioche a sans aucun doute contribué à leur échec théologique.

 

Les semi-Ariens sont parfois considérés comme les premiers Binitaires. Il est vrai qu'il n'y avait pas eu de groupes binitaires au début dans l'Église. Ceux qui existaient ont été issus et alliés aux éléments gnostiques qui cherchaient à éliminer l'Ancien Testament et la Loi, faisant de Christ égal à Dieu et Le supplantant. L'opinion selon laquelle ces semi-Ariens étaient les premiers Binitaires situe donc la doctrine au quatrième siècle et est appelée la ‘Faction Macédonienne’, à partir de l’an 362 EC. Le problème avec ce point de vue est qu'il était imparfait et était une adaptation de la vue trinitaire telle qu’elle s’est développée à partir de Nicée en modifiant les systèmes pré-trinitaires, qu’ils soient Ariens ou Binitaires. Aucun des deux points de vue n’était correct. Les trois factions, depuis Nicée jusqu'à Constantinople (325-381 EC) étaient donc dans l’erreur. Le Concile de Constantinople a perdu les semi-Ariens lors d’une protestation et donc la conciliation a échoué.

 

Il faut se rappeler que les doctrines de ces factions étaient erronées et qu’elles-mêmes, y compris les Athanasiens (aujourd’hui Catholiques), ne savaient pas exactement quelle était la position à adopter. Aussi tard que l’an 380, Grégoire de Nazianze (ou de Naziance), l'un des Cappadociens qui défendait et prônait et avait développé la Trinité, faisait une déclaration remarquable :

Parmi les sages d’entre nous, certains considèrent l’Esprit Saint comme une influence, d'autres comme une créature, d'autres Dieu lui-même (oi de theon) et d’autres encore ne savent plus de quel côté se placer, par respect, comme ils disent, pour la Sainte Écriture, qui ne déclare rien de précis en l'occurrence. Pour cette raison, ils hésitent entre adorer et ne pas adorer l’Esprit Saint, et trouvent une voie médiane qui est en fait mauvaise (voir aussi Schaff, note 5,6, p. 664). Basile en l’an 370, a toujours soigneusement évité d'appeler le Saint [Esprit] Dieu, même si c'était dans l'intention de gagner les faibles. Hilaire de Poitiers croyait que l'Esprit, qui sonde les choses profondes de Dieu, doit être divin, mais il ne pouvait trouver aucun passage de l'Écriture où il était appelé Dieu, et il pensait qu'il devait se contenter de l'existence de l'Esprit Saint que l'Écriture enseigne et que le cœur atteste (De Trinitate, ii, 29, et xii, 55; cf. Schaff, ibid.).

Schaff continue dans cette affaire comme suit :

Mais l'Église ne pouvait pas se contenter de seulement deux en un. La formule baptismale et la bénédiction apostolique, en tant que doxologies trinitaires traditionnelles, placent le Saint-Esprit sur un pied d'égalité avec le Père et le Fils, et nécessitent une tri-personnalité divine reposant sur une unité d'essence. La triade divine ne tolère en elle-même aucune inégalité d'essence, aucun mélange de Créateur et de créature. Athanase l’a bien perçu, et s’est fait l’avocat de la décision de la consubstantialité de l'Esprit Saint contre les Pneumatomachi ou Tropici (comme on appelait aussi les Macédoniens).

 

Le véritable problème est que la doctrine n'avait pas été établie. Ce point de vue d'Athanase a été adopté aussi par Basile, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse, Didymus et Ambroise (Schaff, ibid.). Cette doctrine a été établie à partir du Concile d'Alexandrie en l’an 362 EC, à Rome en 375 EC, et finalement à Constantinople en 381 EC.

 

En 381 EC, Constantinople a vu la sortie des trente-six semi-Ariens, Macédoniens ou Pneumatomachi. Après cette sortie, le concile ne comptait plus que 150 évêques (Schaff, op. cit., p. 639). Ce n’était donc pas représentatif d'une majeure partie du Christianisme de l'époque. Schaff émet une hypothèse concernant le Crédo de Nicée ayant été ratifié là (ibid.). C’est, cependant, la première fois qu'il apparaît.

 

Nous pouvons raisonnablement conclure que les Trinitaires étaient un groupe Binitaire qui a été manipulé par les Cappadociens jusqu’à l'étape logique suivante. Le Binitarisme est donc considéré comme le précurseur du Trinitarisme et s'effondre logiquement sur cette doctrine au fil du temps. Au cours de ces années-là, la nouvelle doctrine a émergé des effets du Gnosticisme et du Modalisme sur l'Église au cours des siècles précédents jusqu'à ce qu’elle se forme dans les disputes du quatrième siècle.

 

La position initiale au début de l'Église était Unitarienne et, par conséquent, Subordinationiste. Ce n'est pas qu'il n'y a aucune preuve en la matière. Ce n'est pas un argument du silence. Les preuves sont nombreuses et toutes les preuves sont Unitariennes ou hérétiques, Modalistes ou Gnostiques. Les preuves excluent toute position Binitaire au sein de l’Église apostolique ou primitive.

 

   

  

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