Les Églises Chrétiennes de Dieu

[237]

 

 

 

Christ et la Déité [237]

(Édition 1.0 19900806-20001231)

 

 

 

Cet ouvrage par A E Knoch a été achevé il y a quelque temps et est une contribution importante à l'étude de la théologie de la Divinité. Il traite d'un certain nombre de détails bibliques qui démontrent le caractère Unitaire de Dieu. La relation de Jésus-Christ par rapport à Dieu et la structure du concept de la déité du Messie sont mises dans une juste perspective. Les perspectives théologiques de Knoch sont examinées plus en détail dans l’audio [disponible en anglais seulement].

 

 

 

A E Knoch était un Unitaire qui, dès sa jeunesse, a consacré sa vie à la traduction littérale de la Bible. Son utilisation continue des concordances en grec et en hébreu l’a impressionné par la nécessité de traduire la Bible à partir de la version anglaise discordante vers la version sans précédent et sans préjugés connue comme The Concordant Version.

 

Il fut un écrivain prolifique qui a travaillé avec E W Bullinger dans la correction des erreurs de traduction dans les versions anglaises de la Bible. Il a également écrit des articles pour des publications du Dr Bullinger.

 

Mis à part de nombreux ouvrages, il a produit un périodique "Unsearchable Riches" au début des années 1900, qui est toujours publié aujourd'hui bimensuellement. À part les livres et les articles, il aimait aussi écrire de la musique et de la poésie.

 

Il y a une organisation à but non-lucratif en Californie, nommée Concordant Publishing Concern, qui distribue son œuvre et celle de certains autres Unitaires qui détiennent les mêmes croyances théologiques.

 

 

 

 

Christian Churches of God

PO Box 369, WODEN ACT 2606, AUSTRALIA

 

Courriel : secretary@ccg.org

 

 

Publié en 1998 (éd. 2009) avec la permission de Concordant Publishing Concern

(Tr. 2010, rév. 2013)

 

Cette étude peut être copiée et distribuée librement à la condition qu'elle le soit en son entier, sans modifications ni rayures. On doit y inclure le nom, l'adresse de l’éditeur et l'avis des droits d'auteur. Aucun montant ne peut être exigé des récipiendaires des copies distribuées. De brèves citations peuvent être insérées dans des articles et des revues critiques sans contrevenir aux droits d'auteur.

 

Cette étude est disponible sur les pages du World Wide Web :
 http://www.logon.org/french/ et http://www.ccg.org/french/

 

    

 

Christ et la Déité  

L’Image du Dieu Invisible

 

 

Note : Nous recommandons aux gens d’écouter l’audio relié à cette étude, car c’est important pour la compréhension du texte et sa place dans la théologie.

 

Pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de Qui viennent toutes choses, et pour Qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, à travers Qui sont toutes choses, et à travers Qui nous sommes (1 Cor. 8:6). Nous avons ici une définition merveilleusement exacte et concise de la relation qui nous maintient à Dieu et au Seigneur, qui, à son tour, jette beaucoup de lumière sur leur relation respective l’un à l’autre. En bref, Dieu est la Source et l’Objet de tout ; Christ est le Canal de tout ; ainsi c’est toujours trouvé. On ne dit jamais que nous sortons de Christ, mais de Dieu. En effet, Christ Lui-même affirme qu’Il est sorti de Dieu (Jean 8:42). Tout vient de Dieu (Rom. 11:36). Mais Dieu ne traite jamais avec nous, sauf à travers Son Oint. La création a commencé dans le Fils de Dieu et a été réalisée à travers Lui. Il a la même place dans la rédemption. Il n'y a aucun conflit, car, tandis que le Fils, en tant que l'Image du Père, a le droit d'être appelé Dieu et de recevoir le même honneur que le Père, malgré tout, Lui-même insiste sur le fait que Son Père est plus grand que tous (Jean 10:29). Tout ce qu'Il avait, Il l’a reçu de Son Père. Sa vie était un don (Jean 5:26), et Il a vécu par le Père (Jean 6:57). Il a fait la volonté du Père, pas la Sienne. Il a cherché la gloire du Père, pas la Sienne. Il était un avec le Père, et a souhaité que les disciples puissent devenir des participants de cette unité (Jean 17:22). De sorte à ce que Lui-même soit dans tous les sens, du Père. Par ailleurs, Il est le seul chemin vers le Père, le seul moyen par Lequel nous puissions connaître Dieu. Ainsi, alors que tout prend sa source en Dieu le Père, tout est canalisé par le Fils. C'est seulement en s'accrochant étroitement à la formulation exacte des Saintes Écritures que nous pouvons espérer avoir une conception claire de la relation du Père par rapport au Fils.

 

L'insistance retentissante des Écritures du fait qu'il n'y a qu'un seul Dieu a été subtilement minée par l'enseignement prédominant concernant une déité trinitaire. Lorsque nous nous interrogeons sur la relation des trois membres de la trinité l’un envers l’autre, nous sommes accueillis par des expressions dénuées de sens et incompréhensibles, ainsi que non scripturales. Mais les Écritures sont écrites afin que nous connaissions Dieu et Son Christ, et il est de la plus haute importance que nous donnions à chacun la place qui Lui est assignée dans les Écrits Saints.

 

Christ par rapport à la déité

La révélation de Dieu nous vient par le biais de deux de nos sens, la vue et l’ouïe. Son message est reçu à travers nos yeux et nos oreilles. Nous l’écoutons lorsqu’il est lu ou nous examinons ses pages. Nous l’entendons lorsqu’il est développé ou nous étudions son exposition sous forme écrite. Christ est la révélation vivante de Dieu. Quand Il est vu et entendu, nous voyons et entendons la Déité absolue Qu'Il représente. Nos oreilles ne peuvent pas percevoir l'inaudible. Nos yeux ne peuvent pas contempler l'invisible. En Christ, en tant que l'Image de Dieu et en tant que la Parole de Dieu, nous voyons Sa ressemblance et entendons Ses paroles.

 

Les Saintes Écritures nous assurent certainement que Dieu est invisible et inaudible. Cela s'applique, bien sûr, seulement à la Déité absolue, et non à ceux qui sont ainsi appelés dans un sens subordonné. Cela ne s'applique certainement pas au Fils de Dieu, car Il est l'Image du Dieu invisible (Colossiens 1:15). Paul, en écrivant à Timothée, au sujet de son propre appel gracieux, éclate en une doxologie : Maintenant, au Roi des éons, l'incorruptible, invisible, seul, et Dieu sage, soit l’honneur et la gloire aux éons des éons ! Amen ! (1 Tim. 1:17). Moïse, dit-on, considérait les reproches de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Égypte. Par la foi, il quitta l'Égypte, sans être effrayé de la fureur du roi, car il se montra ferme, comme voyant l'Invisible (Hébreux 11:26, 27).

 

Il n'y a aucune indication que cette invisibilité est due à l'incapacité humaine. Il est vrai que la vision humaine est très restreinte. Elle ne couvre qu'une petite portée. Il est probable que quelques-uns des animaux inférieurs voient plus et plus loin que l'humanité. L'invisibilité est un des éléments essentiels de la Déité absolue. Il est Esprit. Il imprègne l'univers.

 

Le moment où nous cherchons à Le visualiser, nous Le rétrécissons et Le resserrons à l'échelle humaine et Il perd la transcendance, qui est exclusive à l'Absolu. Nous ne Le verrons jamais, dans un sens littéral. Comme Moïse, nous allons voir l'Invisible, dans un sens figuré. Le moyen prévu pour cela est Christ. Dieu est absolument invisible, non seulement par rapport à nos pouvoirs actuels. Ceci est important, si l'on veut apprécier le rôle que joue Christ dans Sa révélation.

 

De nombreux passages peuvent être produits qui semblent contredire l'invisibilité de Dieu. Il y a deux explications, qui couvrent la plupart d'entre eux. Les hommes ne peuvent comprendre une langue qui n'est pas humaine. Ainsi, la figure anthropopatheia est librement utilisée, dans laquelle Dieu est considéré comme un homme. Il ne cesse de recevoir des attributs humains et est fourni avec différents membres du corps humain. Les messagers contemplent Sa face (Matt. 18:10). Nous lisons à propos de Ses yeux (Psaume 11:4), Ses oreilles (Psaume 18:6), Sa bouche (Deut. 8:3), Ses lèvres (Job 11:5), Ses bras (Ésaïe 62:8), Ses mains (Psaume 8:6), Ses pieds (Ésaïe 60:13). En outre, Il lui est donné des sentiments humains, et l'ignorance, et bien d'autres traits qui L'humanisent afin que nous puissions Le comprendre.

 

L'Image de Dieu

Dans certains cas, cependant, Il est représenté par Son image. Adam voyait Dieu dans le jardin, Abraham L’a accueilli dans sa tente, Moïse L'a rencontré sur la montagne, Josué L'a rencontré à Jéricho. Celles-ci étaient des visites littérales, tangibles, matérielles et visibles de Celui qui est l'Image et la Parole de Dieu. Ils ont réellement vu Son apparence et entendu Sa voix. Ceci, dit notre Seigneur, n'est pas possible de la part du Père (Jean 5:37). Quand Philippe a souhaité que le Père lui soit montré, notre Seigneur l’a dirigé vers Lui-même. Celui qui M'a vu a vu le Père (Jean 14:8-10). Puis Il poursuit en montrant qu'Il n'est pas seulement l'Image, mais la Parole de Dieu. Je ne parle pas de Moi-même. Je suis dans le Père et le Père est en Moi.

 

Dans quelques cas, nous avons à la fois le Fils et le Père visibles en même temps. Cela se produit uniquement dans des visions. Dans la grande vision d’ouverture du trône dans l'Apocalypse, Christ est vu comme un Agneau, tandis qu'il y a Un Autre Qui est assis sur le trône. On peut être sûr que ce n'est pas littéral. C'est une vision. Christ ne sera jamais réellement métamorphosé en un animal, ni le Suprême se transformera-t-Il en un homme auguste. Les visions ne sont pas faites d'objets tangibles. Elles sont, essentiellement, une vue qui n'a pas d'existence substantielle.

 

Quand les hommes mettent en place le culte d'une déité invisible, ils font généralement une image pour la représenter. C'est l'une des accusations portées contre l'humanité : que leurs images dégradent la Déité à leur propre niveau ou au-dessous (Rom. 1:23). D'où, la loi interdisait toute image taillée, et Israël, en règle générale, s’est libérée d’elles. Mais ce désir généralisé, presque universel d'avoir une représentation tangible et visible de Dieu n'est pas un mal en soi. C'est un désir ardent, instinctif, implanté par Dieu, et Dieu répond en donnant à l'humanité une Image vraie et adéquate de Lui-même en Christ.

 

Peut-être, aucun autre sujet ne demande avec tant d'insistance que nous nous accrochions fermement au modèle de saines paroles. Si nous commençons avec un terme théologique non biblique, nous pouvons seulement espérer atterrir dans la boue brumeuse où la théologie est embourbée. Un exemple de ceci est à portée de main. En commençant ce thème, un auteur récent dit : Alors que Dieu est absolument Esprit et invisible, Que nul homme n'a vu ni ne peut voir, néanmoins dans le but de la création, Il a assumé les limitations proposées par les titres, ‘L'Image du Dieu Invisible’, ‘La Forme de Dieu,’ et ‘la Parole,’ et dans le but de la rédemption, Il s’est encore plus limité Lui-même en se faisant chair et en habitant parmi nous comme le Seul Engendré du Père. En dépit de toutes ces limitations. ...

 

Les italiques sont les nôtres, car nous voulons attirer l'attention sur le terme non-scriptural limitation, qui est la clé de la théorie proposée. Si cela était vrai, alors l'une des doctrines les plus grandes dans la Sainte Écriture serait les Limitations de la Déité. Mais il n'y a pas de tels enseignements. C’est toujours Christ, et non pas Dieu, Qui Se dépouille ou S'abaisse. La pensée de limitation n'est pas transmise par les titres énumérés. L'Image de Dieu Le rend visible, la Parole Lui a donné l'expression, et la Forme a manifesté Sa gloire. Plutôt que d'imposer des limites divines, ils ont enlevé les limites humaines. Le mot limitation est tellement vague et vide de sens qu’il ne nous donne aucune idée claire. Au contraire, Image, Parole, Forme sont toutes remplies de sens. Si nous devions choisir un seul mot pour les représenter toutes les trois, nous dirions qu'ils définissent une révélation de Dieu, mais en aucun cas une limitation.

 

Afin de clarifier nos pensées, étudions quelques occurrences du mot “image” dans les Écritures. Celui Qui est l’Image de Dieu, et Qui a parlé comme jamais un homme n'a parlé, l’a utilisé en discutant avec les Juifs. Prenant une pièce d'argent, un denier, Il a demandé, “De qui sont cette image et cette inscription ? Leur réponse fut : De César. Il a répondu : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Matt. 22:21). L'image était sans doute comme celle sur les pièces modernes, peut-être une tête ou un buste délimité sur le métal par des indentations ou un estampage, qui suggérait l'empereur à l'esprit. Toute la question du passage se trouve dans le mot image. Le fait qu'ils utilisaient de l'argent frappé par Rome fait part de leur soumission à Rome. Ils étaient sous obligations à celui dont l'image apparaissait sur les pièces de monnaie. Cette image était seulement une ressemblance partielle. Elle était en métal, pas de chair et de sang. C’était seulement une miniature de l'original. Elle ne représentait probablement qu'une partie de son corps, et cela, dans à peine plus de deux dimensions. Pourtant, elle symbolisait tout ce qu'il était, en particulier ce qu'il était pour ceux qui utilisaient la pièce.

 

À partir de cette illustration fournie par l’Image divine Elle-même, on peut facilement en déduire que, en tant que l'Image de Dieu, Il n’a pas besoin d’être de la même substance, comme les théologiens l’affirment, Il n’a pas besoin d’être de mêmes dimensions, Il n’a pas besoin de révéler toutes les phases de l'existence de Dieu, mais Il doit être un symbole de la relation de Dieu avec l'humanité - Son amour, Sa puissance, Sa sagesse et Sa grâce. Une vue de Lui nous impressionnerait avec tout ce que nous pourrions obtenir par une vision de Dieu.

 

Tout en cherchant ainsi à définir et à limiter la pensée exacte qui se trouve dans le terme image, que personne ne s'imagine que Christ n'est pas plus que cela. Il est la Splendeur de la gloire de Dieu. En effet, l'effigie de César sur la monnaie du royaume n'était probablement pas grand chose à voir, et encore moins à admirer. Mais Christ n'est pas une représentation sans vie, mais une illumination donnant la vie. Si nos yeux sont ouverts, nous Le verrons tel qu'Il est apparu sur la montagne, non pas avec un halo au-dessus de Sa tête, mais enveloppé d'une aura de gloire, qui est celle de Dieu. En fait, la gloire de la Déité n'est pas dans le champ de vision de l'homme, ainsi Il est la Splendeur de la gloire rayonnante de l'invisible Déité (Hébreux 1:3). Il est tout ce qu’une image doit être, la représentation idéale du plus merveilleux Original. En voyant Christ, nous voyons Celui Que nul homme n'a vu ni ne peut voir. Au lieu d'être frappé à mort par la vue, comme nous le serions sûrement si c’était la Déité absolue, on nous donne la vie et le pouvoir de considérer Sa gloire, oui, nous en prenons part nous-mêmes et devenons comme Lui.

 

Le fait que nous, à notre tour, devions devenir conformes à l'image du Fils de Dieu devrait aider nos cœurs à comprendre cette ressemblance de Christ par rapport à Son Dieu. Notre Seigneur n'est pas seul dans cette relation. Il doit être le grand Premier-né, et nous, Ses frères moindres. Dieu cherche à remplir Sa création avec des images de Lui-même dans le processus de la réconciliation universelle. Tel est l'objet que Dieu a en vue. Il n'a pas prédestiné à quiconque d'être sauvé. Cela ne conviendrait pas à Son but. Nous sommes sauvés en vue d'atteindre les autres. Notre destin n'est pas un destin négatif. C’est la conformation au Fils de Dieu. Nous aurons le privilège précieux d'être des ressemblances frappées du Dieu visible. C'est le plus haut sommet de salut individuel, le sommet de la révélation personnelle de Paul (Rom. 8:29). Nous portons l'image du terrestre maintenant. Nous porterons l'image du Céleste (1Corinthiens 15:49). C’est maintenant un processus. Avec le visage découvert, reflétant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'esprit (2Corinthiens 3:18). Nous sommes en cours de renouvellement de reconnaissance, pour être en accord avec l'Image de Celui Qui nous a créés (Col. 3:10). Lorsque ce corps mortel est englouti par la vie, alors nous brillerons comme l'image du Bien-aimé de Dieu.

 

Le fait que nous participerons à cette dignité avec Lui doit empêcher notre faible mentalité de déduire que l'Image de Dieu doit être identique avec la Déité. Le vrai raisonnement insisterait pour que la même chose doive être éventuellement vraie de nous. Cela conduirait enfin à l'absorption dans la Déité, à un Nirvana philosophique, et à d'innombrables spéculations futiles, dégradant, non seulement par rapport à la Déité, mais à Son Image, notre Seigneur Jésus-Christ. Qu'il nous suffise de dire, si parfaite est Sa présentation du Père, que nos yeux sont satisfaits de voir Dieu en Lui. Il existe d'innombrables idoles dans le monde. Chacune Le cache avec succès. Le Fils seul Le révèle.

 

 

Christ en tant que la Parole

 

Dans le prologue du récit de Jean, notre Seigneur est appelé la Parole (en grec : Logos). Ce terme est employé ici dans une figure de style appelée Implication (Hypocatastasis), qui suppose une ressemblance. Notre Seigneur est comme une parole prononcée par Dieu, qui révèle Son esprit. En tant que la Parole, ou Expression, Christ apporte une révélation de Dieu à travers l’ouïe, qui fait appel à l'oreille de Ses créatures. Bien que ce soit inférieur à et en contraste avec la révélation dans laquelle Christ est présenté à la vue, comme l'Image de Dieu, néanmoins, nous trouvons dans cette figure de rhétorique un témoignage important sur la relation de Christ par rapport à la Déité.

 

En approchant Jean 1:1-5, nous devrions prendre l'attitude de ceux à qui Jean a écrit, qui connaissaient les Écritures hébraïques et à qui Jean a voulu montrer que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu (Jean 20:31). Il ne commence pas par une discussion philosophique indépendante, mais montre la connexion du Fils avec toute la révélation précédente, avant que l'Expression soit faite chair.

 

C’est un moment crucial pour nous, si nous entourons ce texte avec la brume de la philosophie mystique ou l'aura de la révélation antique. Le Logos philosophique est la source de discussions insatisfaisantes, qui obscurcissent l'intelligence et endurcissent le cœur, le Logos scriptural adoucit les affections et illumine l'esprit, et est fécond dans la connaissance et l'appréciation de Dieu.

 

Même si ce n'est pas vital, il sera utile d'utiliser le terme Expressionà la place de Parole. Le thème du passage est l’Expression de Dieu - les moyens de Sa manifestation ou révélation. Dieu veut être connu, veut parler à Ses créatures. Jean commence par nous présenter à ce Logos, ou Parole, ou Expression. Avant que Jean ait écrit, Dieu S’était déjà manifesté, tel que révélé dans les Écritures hébraïques. Jean souhaite communiquer sa révélation supplémentaire avec celle qui la précédée, alors il nous introduit à Celui Qui est l'objet des deux.

 

Avec ou vers” ?

Le rendu habituel de Jean 1:1 est incompréhensible. La Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu n'est pas une révélation. Il s'agit d'un obscurcissement. Aucun objet ne peut être avec lui-même. Une déclaration implique une différence, l’autre identité.

 

La conjonction avec signifie habituellement la proximité et l'association. Telle est la pensée que l’on trouve habituellement dans l'expression avec Dieu. Nous proposons de montrer, cependant, que ce n'est pas le cas dans le prologue de l'évangile de Jean. Ce n'est pas que l'Expression était auprès de Dieu ou en association avec Dieu, mais qu'elle dirigeait vers Dieu. Dans le troisième verset du treizième chapitre, la même phrase se produit. C’est le contraire de de. La Parole est venue de Dieu, et est allée vers (pas avec) Dieu.

 

Peut-être, la meilleure méthode d'acquérir une conception exacte de la force de cette phrase est de l'étudier dans toutes ses autres occurrences. La liste suivante donne chaque passage où l’expression grecque pros ton Theon survient. On notera que cela a souvent été rendu à ou vers. Dans la plupart des cas, il est impossible de remplacer avec. La difficulté à le rendre à découle du fait que, en français, on peut parler d'une action, telle que la prière, comme à Dieu, mais nous ne sommes pas habitués à parler de étant à ou vers Dieu.

Jean     1:1     la Parole était avec Dieu,

             1:2     était au commencement avec Dieu.

           13:3     Il était venu de Dieu et il s'en allait à Dieu ;

Actes   4:24  ils élevèrent la voix à Dieu

           12:5     adresser pour lui des prières à Dieu.

           24:16  une conscience sans reproche devant Dieu

Rom.   5:1     Nous avons la paix avec Dieu

          10:1      le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu

           15:17  pour ce qui regarde les choses de Dieu

        15:30  combattre avec moi en adressant à Dieu des prières

2Co.     3:4     Cette assurance-là, nous l’avons ... auprès de Dieu.

           13:7     Cependant, nous prions Dieu

Phil.     4:6     faites connaître vos besoins à Dieu

1Th.     1:8     votre foi en Dieu

             1:9     vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles

Héb.    2:17  un souverain sacrificateur… dans le service de Dieu

            5:1      tout souverain sacrificateur ... dans le service de Dieu

l Jn.      3:21  nous avons de l’assurance devant Dieu

Apoc. 12:5     et son enfant fut enlevé vers Dieu

           13:6     elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu

 

Le français avec est la plus polyvalente des conjonctions. Elle est utilisée pour rendre treize différentes prépositions grecques. Celles-ci ont des significations diverses comme vers et de, dans et hors de, en et autour, à travers et contre, sur et en dehors, ensemble et par. Seulement cinq conjonctions, qui sont rarement utilisées, ne sont pas réclamées par avec. Celles-ci sont dessus, en haut, à la place de, devant, et derrière. Ne nous appuyons pas trop fort sur chaque mot avec dans nos versions jusqu'à ce que nous soyons sûrs de la signification de l'original qui le sous-tend.

 

Dans la Version Autorisée, trente-cinq variations sont données pour pros, comme suit : envers, essayer, car, à cette fin, que, qui ... peut, qui ... pourrait, parce que ... serait, faire, donner, vers, près de, à, contre, devant, par, où, avec, à comparer avec, dans, en, entre, parmi, les choses qui appartiennent à, ces choses qui se rapportent à, ce qui contribue à, dans les choses reliées à, à propos, les conditions de, suffisant pour, ce que l'on a contre, selon, pour, pour quelle intention, en raison de, et de. Lorsqu'il est utilisé avec le verbe était, est, etc., la tendance est de rendre pros avec en français, mais c’est généralement traduit à ou vers, car cela indique un mouvement vers un objet. Dans ce même chapitre, Jean voit Jésus venir à lui (29), André a amené Simon vers Jésus (42), Jésus vit Nathanaël venir à Lui (47). Plus tard, Il a parlé souvent d'aller au Père (13:1; 14:12,28; 16:10,17,28). Comme le Seigneur est allé au Père, aussi l'Expression est allée à Dieu.

 

Peut-on ne pas voir la dérive de cela, même si notre langue ne peut pas l’exprimer ? De nous dire que l'Expression était avec Dieu ne semble pas adaptée à la pensée que le mot traduit, mais si nous lisons que l'Expression a été vers Dieu dans le sens qu'elle pointait à Lui, cela nous aide à voir que la pensée réelle n’est pas la proximité de l'Expression par rapport à Dieu, mais le fait de diriger les autres vers Dieu. Et n'est-ce pas exactement ce qu’une expression est destinée à accomplir ?

 

En bref, l'Expression est un terme général qui englobe toutes les manifestations de Dieu que l’hébreu associe avec les différents titres, tels que Élohim et Yahvé, Éloah et Yah, El Shaddaï et, Adon et Adonaï, l'Être vivant Qui est reconnu comme le Dieu visible et audible du document écrit auquel Jean, en tant que ministre de la Circoncision, doit faire appel, lors de l'écriture à ses coreligionnaires.

 

Jean était un ministre de la Circoncision (Gal. 2:9). Il a écrit pour les Juifs. Cette introduction est destinée à combler le fossé entre la révélation précédente dans les Écritures hébraïques et l'incarnation de Christ. La Parole s'est faite chair. Ce Logos, ou cette Expression de Dieu, a été vue dans les théophanies du Dieu d'Israël dans les temps anciens. Les verbes sont au passé. Alors la Parole était vers Dieu. Nous ne nous excusons pas pour l'utilisation de cette conjonction ici. Le grec pros a toujours ce sens, et il est changé en traduction seulement pour se conformer à l’idiome français. Très peu d'importance vitale peut être extraite de avec. Il n'en est pas ainsi avec vers. Cela explique la relation entre le Logos par rapport à Dieu.

 

Dieu était la Parole 

Dieu Lui-même est inaudible et invisible. Nous pouvons tenter de Le regarder ou de L’écouter, sans résultat. La seule façon que nous pouvons découvrir la direction, dans laquelle Il se trouve, est d’écouter Sa Parole, le Logos. C’est en ligne entre nous et Dieu. Lorsqu’Abraham a tourné son oreille à Yahvé, il n'écoutait pas la Déité, mais Sa Parole. Quand Adam L’a entendu dans le jardin, c’était de l'Expression de Dieu de laquelle il se cachait. Alors, quand Ésaïe a vu Sa gloire, c’était la manifestation de Christ, qui le dirigeait à Dieu. Les théophanies de l'Ancien Testament, le Dieu articulé du peuple hébreu, Dont la voix a secoué le Mont Sinaï, était le Logos, la Parole, l'Expression.

 

Par conséquent, il dit, Dieu était la Parole. Ce Dieu, avec Lequel ils étaient familiarisés à travers leurs écrits saints, Qui est apparu aux patriarches et Qui a habité dans le tabernacle et le templeIl était le Logos dans le passé. Il n’était pas la Déité, mais Son Expression. Dieu est invisible, Il était visible. Dieu est Esprit, Il est apparu pour être un Homme. Tout comme le pain représente le corps de Christ, de même, Il représentait la Déité Imperceptible. Aussi loin que nous avons une révélation, Il a été (Celui qui pointait) vers Dieu. Élohim (au pluriel) a créé (au singulier) les cieux et la terre, à savoir, la création provenait de El, mais toute la vie et la lumière sont venues à travers le Fils. Maintenant, Il devient chair.

 

Jean ne cherche pas à prouver l'identité de la Parole avec la Déité inaccessible. Le titre même, Logos, est un démenti d'une telle supposition. Il est préoccupé d'identifier Christ avec le Dieu révélé au peuple hébreu dans les Écritures. Il tient à montrer que Dieu utilise le même Médiateur qu'Il avait déjà utilisé dans Ses rapports avec Son peuple terrestre. Le Dieu Qui est apparu à Adam, à Abel, à Noé, à Abraham, à Jacob, à Samuel, à David et à tous les prophètes est maintenant venu dans la chair pour terminer la révélation qu'Il avait commencée.

 

La Forme de Dieu

 

Christ apparaît sous de nombreuses formes. Il passe par de nombreuses transformations. Dans Son humiliation, Il a été sous la forme d'un esclave, quoiqu’Il n’ait jamais été dans la servitude. Il avait simplement l'apparence d'un esclave. Son service auprès de Dieu était celui d'un Fils ; auprès de l’homme, c’était celui d'un serviteur. Son obéissance n’a jamais été aveugle ou forcée. Elle a toujours été intelligente et libre. Sur la montagne, Il a été transformé de sorte que Ses vêtements devinrent rayonnants de Sa splendeur. Il a pris une forme particulière sur Son chemin à Emmaüs, de sorte que Ses propres disciples n’ont perçu aucun signe visible de Son identité. Il est important de noter qu'aucune de ces formes survenant au cours de Son passage sur terre n’ont été sous la forme de Dieu. Bien que l'Image et la Parole de Dieu, Il n'était pas, à ce moment-là, manifestement ainsi.

 

Philippiens 2:5-8

Toutefois, le fait que Christ était auparavant sous la forme de Dieu est clair dans un passage important traitant de la conduite du croyant : Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, Lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé Lui-même, en prenant une forme de serviteur [esclave], en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, Il s’est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. (Phil. 2:5-8).

 

L'influence des credo a été fortement présente dans la tentative de nombreux théologiens orthodoxes pour donner au mot forme une importance extraordinaire et particulière dans ce passage. En fait, le crédo de Nicée n'a guère fait autre chose que de répudier le mot forme et de le remplacer par substance (ou homoousion, état semblable), et d’ajouter d'autres phrases de confirmation. La forme se réfère à l'apparence extérieure. Ils insistent que cela doit inclure l’essence interne. Nous avons nous-mêmes été portés avec cette vue traditionnelle, malgré les éléments de preuve concordants contre elle. Les passages suivants constituent la preuve scripturale :

 

morphê, FORME

Marc. 16:12  Il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux

Ph.       2:6     existant en forme de Dieu

             2:7     prenant la forme d'un serviteur (esclave)

 

morphoõ, FORMER

Ga.      4:19  jusqu'à ce que Christ soit formé en vous

 

morphõsis, FORMATION

Rom.  2:20  ayant la forme de la connaissance et de la vérité dans la loi

2 Tim. 3:5     ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance

 

Laissant le texte aux Philippiens par considération, un seul de ces passages permettra à l'idée populaire que la formeest intrinsèque et essentielle, et est révélatrice de la nature intérieure. Dans Galates, Paul parle certainement d'un travail intérieur de la grâce, pas d’une simple copie extérieure. Il voulait voir Christ formé en eux. Ce passage nous satisfait, en même temps ; que le mot formesignifie plus que ce qui frappe l'œil. Nous n'avons pas noté que ce sens est véhiculé par le mot en, non pas par le verbe former. Sa présence est contraire à notre supposition. Il ne serait pas nécessaire si la forme elle-même signifiait un travail intérieur. Cela prouve positivement que en est absent de son sens.

 

Les autres occurrences sont plus utiles et suggestives, car dans chaque cas, il y a un contraste net. Dans Romains (2:20), le mot forme est utilisé pour l’opposé de la réalité. Les Juifs ne possédaient pas réellement la connaissance et la vérité dans la loi. Tout ce qu'ils avaient était la forme extérieure. Cet usage du mot doit être concluant, mais ce n’est pas plus que la description des hommes de Paul dans les derniers jours qui ont une forme de dévotion, tout en refusant son pouvoir. Si cette forme n'est pas superficielle, faute de grâce intérieure correspondante, elle ne serait certainement pas dépourvue de pouvoir. Qu’est-ce qui pourrait être plus concluant que ces deux contrastes ? Dans chacun, la forme est en contraste avec la réalité. Elle ne correspond pas à ce qui est à l’intérieur.

 

Nous devons reconnaître que la descente de notre Seigneur de la forme de Dieu à la forme d'un esclave n'est pas le seul changement de forme qu'Il a éprouvé. Sur la sainte montagne, Il a été transformé (metamorphoõ, Matt. 17:2 ; Marc 9:2). Après Sa résurrection, Il s'est manifesté sous une forme différente à deux d'entre eux (Marc 16:12). Un examen attentif de ces incidents conduira à la conviction qu'il n'y avait aucun changement intrinsèque en Lui à ces occasions. Son visage rayonnait et Ses vêtements sont devenus blancs comme la lumière, mais il n'y avait pas la moindre indication d'altération intérieure quand Il a été transformé.

 

Après, qu’Il a été ressuscité des morts, Il a été vu par Marie de Magdala. Il était évidemment le même en apparence comme avant Sa mort, car elle a fini par Le reconnaître, même si elle ne s'attendait pas à Le voir en vie. Mais quand Il a accompagné les deux disciples à Emmaüs, Il a pris une autre forme. Pour les besoins en cours, il n'y avait aucune nécessité pour Lui de faire une modification essentielle dans Sa nature ou essence. Tout ce qu'Il avait besoin, c'était une apparence qu’ils ne reconnaîtraient pas. En effet, ils ont en partie percé Son déguisement, car leurs cœurs ont répondu à ce qui venait de l'intérieur de Lui, que la forme extérieure n'a pas pu affecter.

 

Pour notre but, il suffit d'insister que notre Seigneur ne s’est pas limité aux deux formes dont parlent les apôtres dans Philippiens. Après qu’Il soit apparu sous la forme d'un esclave, Il a été transformé temporairement devant certains de Ses disciples au milieu de Son ministère, et Il a pris une forme inhabituelle après Sa résurrection. On pourrait insister que Ses apparitions ultérieures dans la gloire, telles qui ont aveuglé Saul de Tarse, et ont causé l'apôtre bien-aimé de tomber à Ses pieds comme mort, sont encore des formes différentes, adaptées à Ses gloires nouvelles. Certes, Il n'est plus sous la forme d'un esclave. Dans Son dévoilement futur, Il sera investi d'une forme en accord avec la puissance et la majesté de Son empire universel.

 

Mais une occurrence de plus demeure. Elle se trouve dans le passage lui-même. À première vue, cela semble en contradiction avec tout ce que nous avons appris sur le sens véritable du mot forme. Notre Seigneur a pris la forme d'un esclave. Doit-on comprendre qu'il est devenu un serviteur en apparence seulement, et non pas en fait ? Tous sont convenus que Christ est le Serviteur idéal. Il n'était pas seulement vêtu de l'habit de service, mais Il a servi. Il nous assure Lui-même que le Fils de l'Homme est venu, non pour être servi, mais pour servir ... (Matthieu 20:28, Marc 10:45). Paul Lui donne le titre de Serviteur de la Circoncision (Rom. 15:8). Il ne peut y avoir aucun doute que Christ est le Serviteur suprême de Dieu et des hommes. Pourquoi alors simplement assumer la forme d'un serviteur, comme c’est généralement traduit.

 

La solution est simple. Il n'a pas pris la forme d'un serviteur, mais d'un esclave. Les Réviseurs insèrent esclave dans leur marge. Et ce n'est pas une distinction banale. Et c’est maintenu tout au long des Écritures grecques. Nulle part ailleurs dans les cent vingt occurrences et plus du mot esclave (doulos) est-il déjà appliqué à notre Seigneur. Il était un esclave extrinsèquement, pas intrinsèquement. Il est apparu comme un esclave, mais Il n'a jamais été dans la servitude. Sa propre caractérisation de l'esclavage n'a jamais été vraie pour Lui. L'esclave ne sait pas ce que fait son maître (Jean 15:15). Son esclavage était un service intelligent et volontaire.

 

En outre, l'expression esclave est loin d'indiquer ce qu'Il était réellement. Même serviteur traite avec rien de plus que Son travail. Cela ne nous dit pas Qui est le Serviteur. En fait, tous seront d'accord que Son service n’était pas celui d'un esclave, mais celui d'un Fils. Si forme indique la réalité intérieure, Il aurait dû paraître comme le Fils de Dieu. Si nous appliquons la preuve de cette phrase logiquement, nous devons admettre que, effectivement, Il était bien au-dessus d'un esclave, et, par conséquent, quand Il était dans la forme de Dieu, Il doit avoir été bien au-dessus de Dieu. Mais si la forme est assumée dans chaque cas, dans le but de la révélation divine, tout est clair. Ce n'est pas la fonction de Christ de Se montrer, mais de révéler Dieu. Pour dire les choses franchement, la forme de Dieu n'était pas un signe extérieur de ce qu'Il était Lui-même, mais une représentation de Son Dieu. Le mot forme est hors de propos si l'on veut simplement dire que Son aspect extérieur était conforme à Son essence interne. Cela n’aurait même pas besoin d'être déclaré. Le simple fait d'utiliser le terme forme devrait être suffisant pour prouver qu’extérieurement Il semblait être Un Autre. Son exaltation consistait, non pas dans le fait d’être cet Autre, mais d’avoir l'apparence visible propre à la Déité.

 

En outre, tout comme le passage dans Philippiens ne donne pas toutes les formes dans lesquelles Il est apparu après Son incarnation, ainsi il ne nous réfère pas à toutes les formes qu'Il a prises avant Son dépouillement. Outre le fait d’apparaître sous la forme de Dieu, Il est également apparu sous la forme d'un homme et comme un messager. Dans Philippiens, nous sommes appelés à examiner Ses manifestations les plus élevées et Ses manifestations les plus basses, car celles-ci seulement sont appelées par l'exhortation. Cette discussion a été presque paralysée par l'hypothèse selon laquelle Christ avait une forme constante, pré-incarnée, et une forme fixe sur la terre, et une seule forme inaltérable dans la résurrection. Cela est contraire aux faits.

 

Intrinsèquement

La force du mot intrinsèquement, utilisé ici, n'est pas que la forme était intérieure, mais que cette apparence extérieure Lui appartenait par droit. Son apparition sous la forme de Dieu avant Sa naissance à Bethléem n'était pas répréhensible, mais l’a été par autorité. Ensuite, il y a eu des moments où Son apparence extérieure était telle qu’elle est devenue la Déité, et Il était beaucoup plus semblable à Dieu aux yeux des hommes, que cela était possible pour Un Autre de le devenir. C'était le summum de la gloire avant son incarnation, de laquelle Il est descendu jusqu’à la croix maudite.

 

Il est évident que, quand Il était sous la forme de Dieu, Il était plus proche de la conception de ceux qui, d'une certaine manière occulte, feraient de Lui la substance même de la Déité, qui souhaitent, en effet, L'identifier avec Son Dieu, à l'exception de Sa personnalité. À ce moment-là, Sa position était si élevée, que cela n'était pas du tout incorrect pour Lui d'assumer l'égalité avec Dieu.

 

Cette déclaration relative à l'égalité avec Dieu, cependant, ne L’identifie pas avec la Déité. Au contraire, cela Le distingue de Son Dieu. S'Il était, en substance, tout ce que cette forme indiquait, la question de piller Celui qu’Il représentait ne peut se poser. Dieu ne peut se dérober Lui-même. Si cette forme avait été injustifiée par le Suprême, si Ses actions avaient été non autorisées, s'Il n'avait pas été une révélation de la Déité, Il aurait alors été le plus grand usurpateur dans le domaine de la création.

 

C’est bien plus qu'une distinction de personnalité entre Dieu et Celui Qui était sous Sa forme. Bien que, en apparence égal, cette égalité repose entièrement sur le fait que la forme n’était qu'en apparence, et l'Invisible était sa réalité. Cela a de proches parallèles dans le futur, car Christ doit être revêtu de la gloire qui était la Sienne dans le passé. Il n’apparaîtra pas seulement comme Dieu, mais Il exercera toute la puissance de Dieu.

 

Après toute cette enquête, nous revenons au sens simple, naturel et non forcé des mots. La forme de Dieu était la représentation matérielle et visible de la Déité spirituelle invisible. Personne n'a jamais vu Dieu (Jean 1:18), car Il est invisible (Colossiens 1:15). Dans Colossiens, le Fils de Dieu fournit le lien nécessaire avec la création, car Il est l'Image de Dieu. Dans Philippiens, nous avons la même pensée avec seulement une légère variation, pour convenir au contexte. La Forme et l’Image font appel à l'œil. C'est à la manière de Paul. Jean fait appel à l'oreille, car il L'appelle le Logos, ou Parole de Dieu. Dans chaque cas, Christ est le Médiateur entre Dieu et l'humanité. Les oreilles humaines ne peuvent pas entendre Dieu et les yeux humains ne peuvent pas Le voir, mais ils peuvent écouter la Parole vivante et percevoir l'Image et la Forme.

 

La Forme, cependant, n'était pas le moyen de communication, mais la preuve de l'exaltation. Lorsque Ésaïe vit Yahvé, exalté et élevé sur Son trône de gloire, avec tous les accompagnements de la Déité, il était accablé par la sublimité terrible et la majesté magnifique de Celui Qui siège sur le trône. Bien qu'il fût le grand prophète qui a réprimandé les défauts de son peuple, il est tout à fait humilié par la vue, et crie avec effroi : Mes yeux ont vu le Roi, Yahvé des armées ! (6:5). La représentation qu'il a vue était l'Image de Yahvé. La Forme qu'il a vue était la gloire de Dieu. La merveille que nous devons discerner est la suivante : que ce Glorieux n'était pas disposé à exploiter cette gloire pour Ses propres fins. Il avait le cœur de Dieu ainsi que la forme de la Déité, et était disposé à la quitter, à s’en dépouiller Lui-même, et à prendre la forme d'un esclave afin de révéler davantage les plus intimes affections de Dieu.

 

Le Médiateur Entre Dieu et l'Homme 

 

La gloire unique de Christ Jésus en tant que le Médiateur entre Dieu et l'humanité a souvent été occultée par les explications faites dans la défense de la Déité de Christ. Dans son livre intitulé, THE LORD FROM HEAVEN, Sir Robert Anderson dit : Avec nous, donc, la question est simple et certaine, à savoir, si Christ est Dieu, ou seulement homme. Cette déclaration ne définit ni ne clarifie le thème, car les preuves sont abondantes sur les deux côtés. En outre, cette déclaration ne tient pas compte de la place particulière de Christ en tant que le Lien divin entre Dieu et l'homme. Les Écritures sont catégoriques concernant Son travail de médiation. Il y a un Dieu, et un Médiateur entre Dieu et l'humanité, un Homme, Christ Jésus ... (1 Tim. 2:5). Ceux qui font de Lui soit la Déité absolue ou soit simplement un humain doivent le faire en évitant cette vérité et toutes les explications divines de ces relations par lesquelles Christ comble le fossé entre nous et Dieu.

 

La position unique de Christ

Tous les saints croient que, dans un certain sens, Christ est un Médiateur entre Dieu et l'homme. Certains soutiennent qu’Il est la Déité absolue, mais sont obligés de reconnaître certaines limites. D'autres font de Lui un simple homme, encore plus que tous les autres hommes. Sa vraie place est rarement clairement définie. La solution réside dans la grande vérité que notre Seigneur est unique, très différent de tout autre personnage dans l'univers. Nous n'avons pas besoin d'effectuer un compromis entre les points de vue contradictoires à Son sujet, car les deux sont incorrects, quoique chacun contienne des éléments de vérité. Ne laissons pas ces explications nous priver du Médiateur, le Christ dont nous avons besoin.

 

La clé de Sa constitution actuelle est très simple. Il est issu de deux sources distinctes. Son esprit vient directement de Dieu, contrairement à tout autre homme. Son corps, cependant, est purement humain. Son âme, qui est la conscience résultant de cette combinaison, est une chose incomparable, capable de communion directe avec l'Esprit Suprême, et de condescendance à l'état de corruption des mortels.

 

Le point sur lequel nous souhaitons appuyer est cela : que la ressemblance de Christ par rapport à Dieu, au lieu de L’incorporer dans la soi-disant Divinité, est en soi la preuve la plus satisfaisante qu'Il n'est pas le Suprême. Rien n'est semblable à lui-même, sauf dans une figure de rhétorique. La ressemblance disparaît dans l'identité. Cela ne peut se limiter à la personnalité, car Christ et Dieu sont semblables en dehors de la personnalité.

 

La relation de Christ par rapport à Dieu

La connaissance de Dieu est le but ultime de l'intelligence humaine, la seule leçon de la création et de la révélation, l'objet de toute la vie et l'expérience. Nous pouvons en apprendre un peu de Ses attributs à travers Ses œuvres, mais une parfaite révélation de Dieu ne vient que par sa Parole. On y voit Son Fils, et en Le voyant nous voyons le Père (Jean 14:9). Alors que nous faisons connaissance avec Christ, nous apprenons à connaître Dieu. Habituellement, les saints sont absorbés avec Christ dans Sa relation par rapport à eux-mêmes et à l'humanité comme Sauveur et Seigneur. Il est à espérer que tous ceux qui liront ces lignes sont familiarisés avec Sa grâce en leur nom et sont prêts à entrer dans le plus grand domaine de Sa relation par rapport à Son Dieu et Père. C'est l'objet de cette méditation.

 

Dieu est révélé à travers Christ par une série de ressemblances et de contrastes. Il est le Médiateur entre l’humanité et Dieu, Qui nous présente la Déité afin que nos sens puissent Le percevoir.

 

Nos yeux voient Dieu dans Son Image visible. Nos oreilles entendent Dieu à travers Sa Parole incarnée. Mais, en même temps, nous reconnaissons une grande différence entre eux, car Dieu est la Source de tout, tandis que Christ est le Canal universel.

 

Toute connaissance est relative, et est le résultat de contrastes comparatifs. Qu’est-ce qui peut être supérieur ou plus utile qu'un examen attentif des deux Personnages les plus exaltés dans l'univers ? Chose étrange, il est généralement plus facile d’apprendre deux choses qu’une seule, si elles peuvent être liées l’une à l’autre. Il est pratiquement impossible d'étudier Dieu en dehors de Christ. La théologie l’a tenté en Le couvrant avec des attributs philosophiques tels que l'omnipotence et l'omniprésence, mais sans résultats concrets. Il est également impossible d'apprendre beaucoup de notre Seigneur en dehors de Sa relation avec Dieu. La façon la plus avantageuse est de les examiner ensemble.

 

Notre étude se divise naturellement en deux divisions, la ressemblance et le contraste. Si le Fils n'était pas comme le Père, comment pourrions-nous voir le Père en Lui ? S'Il n'était pas du tout différent du Père, ils seraient identiques, et le Fils serait aussi impénétrable que Celui qu'Il est destiné à révéler. Sa position en tant que Médiateur exige qu'Il soit à la fois semblable et dissemblable. Si Dieu est invisible, le Fils doit être visible. Si Dieu ne peut pas être entendu, la Parole doit être audible. Pourtant, dans les deux cas, la vue et l'ouïe doivent être telles que Dieu produirait sur nos sens s'Il était dans les limites de nos facultés.

 

Christ est l'Image et l'Expression de la Déité. Sans aucun raisonnement que ce soit, l'esprit d'un esprit sain conclut que, par conséquent, Il n'est pas Lui-même la Déité. La statue de Christ haut placé dans les Andes n'est pas Christ Lui-même, quoiqu’elle soit correctement appelée le Christ des Andes. La position du Médiateur exige que notre Seigneur soit le Dieu de nos âmes, une manifestation de la Déité en des termes à la portée de notre compréhension, en sons et images adaptés à nos sensations. Nous devons voir Dieu ! Nous devons entendre Dieu ! Cela est impossible absolument. C’est réalisé relativement dans l'Unique Médiateur. En Lui nous voyons, pas Lui-même seulement, mais Son Dieu. À travers Lui, nous entendons, pas Ses paroles, mais celles de Son Père. Ô, que les hommes ne chercheraient pas à lier leurs oripeaux à Sa gloire ! Aucune honte plus grande ne pourrait être la Sienne que de se révéler Lui-même, de dire Ses propres paroles, d'obéir à Sa propre volonté, bien que ce sont les éléments essentiels de la Déité. Bien que semblable à la Déité, Son excellence essentielle réside dans l'effacement de soi et la soumission à Son Dieu et Père. Il n'est pas un simple homme ou la Déité absolue, mais le Médiateur entre eux.

 

Le Fils de Dieu

 

Tandis qu’Il est le Fils de Dieu par excellence, Christ partage ce titre avec d'autres, qui, dans un sens plus restreint, ont une relation semblable avec Dieu. La filiation, à l'Est, et dans les Écritures, est une position dénotant la ressemblance et la dignité. Un enfant peut ne pas ressembler à son père. Un fils est censé suivre les traces de son père. Il peut même ne pas être un enfant, car la filiation n’implique parfois pas plus que l'adoption. Nous sommes les enfants de Dieu par la foi, quels que soient nos travaux. Mais seuls ceux qui sont conduits par l'esprit de Dieu, sont Ses fils (Rom. 8:14). En effet, la filiation est appliquée à notre manifestation future, lorsque nous serons entièrement contrôlés par l'esprit de Dieu, et serons comme Christ dans notre conduite.

 

Les êtres spirituels ou les messagers sont appelés fils de Dieu. Ce titre est aussi donné aux dieux du Psaume 82 également. Satan est expressément nommé comme venant parmi eux dans Job (1:6; 2:1). Ils ont crié de joie à la création (Job 38:7). Ces fils ne sont pas nés, mais ils ont été créés.

 

Fils est appliqué aux êtres humains dans une variété de façons. Adam est appelé un fils de Dieu (Luc 3:38), car il est venu directement de Ses mains, et les dignités divines lui ont été données sur la terre. Israël en tant que nation est appelé par ce titre pour désigner sa souveraineté particulière parmi les nations (Osée 1:10 ; 11:1). Moïse était chargé de dire à Pharaon : Mon fils, Mon premier-né, c'est Israël (Exode 4:22). Dieu leur donnera la place d'honneur parce qu'ils sont à Lui, et ont reçu Sa loi, et seront remplis de Son esprit.

 

Il est évident, à partir de ces cas, que la filiation divine n'implique pas la déité absolue. La filiation est une figure prise de relations humaines. Dans l'Est, un fils, en particulier le premier-né, est honoré au-dessus de tous les autres dans la famille. Si un homme n'a pas d'enfant, il peut adopter un fils pour poursuivre ses dignités. Dieu appelle Ses fils ceux parmi Ses créatures, qui sont liés à lui de cette manière éminente. Parmi tous ceux-là, il n'y a qu'un seul Premier-né. C'est encore une figure. Cela n'implique pas nécessairement qu'Il était en premier. Il y avait beaucoup de fils de Dieu avant Sa génération en tant qu’Homme. Il est le premier en référence à la création et le seul engendré en ce qui concerne la génération.

 

Sous ce titre, Christ vient en contact avec le monde des esprits. Cherchez dans les récits de la vie de notre Seigneur et notez combien de fois le monde invisible a reconnu qu'Il est le Fils de Dieu, quand les hommes, même Ses disciples, avaient besoin d'une révélation spéciale qu'ils pourraient saisir (Matthieu 16:17). Satan a utilisé ce titre, Si tu es le Fils de Dieu ... (Matthieu 4:3,6 ; Luc 4:3). Les démons de Gerasa s'écrièrent : ... Fils de Dieu ! Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ?(Matthieu 8:29). Les esprits impurs, quand ils Le virent, se prosternèrent devant Lui et s'écrièrent, en disant : Tu es le Fils de Dieu ! (Marc 3:11). Les démons sortirent de beaucoup, réclamant et en disant : Tu es le Christ, le Fils de Dieu ! (Luc 4:41).

 

Le Fils du Père

En Orient, un fils a une grande place dans l'affection d'un père, beaucoup plus qu’en Occident. Cela est particulièrement le cas quand il n’y en a qu’un seul. Aucun doute que Dieu l’a provoqué afin de donner une expression humaine à Sa propre affection pour le Fils de Son amour (Col. 1:13). Nous en avons perdu la force parmi nous alors que nous divisons notre affection à parts égales entre nos enfants, ou avons un animal de compagnie à part parmi les plus jeunes. Plus que cela, le mot même fils exprime une pensée plus large et plus riche à l'Est. Cela comprend une concorde intime et une convivialité entre le père et le fils, si bien que les Orientaux peuvent dire : Tu n’es pas mon fils. Ils veulent simplement dire qu’une personne dans la famille, bien que leur progéniture, ne ressemble pas à son père et n’éprouve pas de sympathie pour lui. C'est pourquoi le terme fils est si souvent utilisé dans une figure. Un fils de l'entêtement n'est pas le fruit d'une qualité, mais celui qui possède cette qualité à un degré marqué. Le mot “enfants” de la Version Autorisée confond la figure (Éphésiens 2:2). Un fils de Dieu peut en être un par adoption, mais il n'a pas le droit d'être appelé un fils à moins que Son caractère soit conforme à celui de son Père.

 

Un appel à la place spéciale du fils dans les affections du père a été fait par notre Seigneur lorsqu'Il s'est adressé à la foule dans Son message sur la montagne concernant le royaume (Matthieu 7:9). Quel est l’homme d’entre vous qui, si son fils lui demande du pain – aucune pierre ne lui sera remise ! Quelque chose de très proche de cela pouvait être faite à une fille, mais pas à un fils dans ces terres. Le fils a généralement la préférence dans les aliments. Christ, en tant que l'Exécutif de Dieu, reçoit une grande gloire de Dieu pour ce qu'Il fait. Mais, en tant que Son Fils, Il a une relation beaucoup plus proche et plus chère avec le Père, et un grand honneur lui est donné pour ce qu’Il est. Il n'est pas nécessaire qu’un fils doive gagner sa subsistance afin d'être nourri. Il est plutôt gâté à cause de sa relation. Cela est vrai même parmi les hommes méchants. Cela n'est nulle part plus vrai que dans les relations entre Dieu et Son Bien-aimé, car tous les autres ne sont que de faibles figures de Sa place et de Sa portion.

 

Le Fils bien-aimé

Bien-aimé n'est jamais utilisé à propos de notre Seigneur sauf dans son caractère en tant que le Fils de Dieu, Son seul Père. Sous le titre Christ, Il n'est jamais appelé bien-aimé, ni cela est-il appliqué à lui en tant que Seigneur ou Enseignant. Il est le Fils de l'amour de Dieu (Col. 1:13). Il est dans le sein du Père (Jean 1:18). L’amour de Dieu pour nous a été exprimé dans le don de Son seul Fils engendré (Jean 3:16). On nous dit que le Père aime le Fils (Jean 3:35). Bien que, en tant que pécheurs, nous soyons justifiés dans le sang de Christ, c'est comme des ennemis que nous sommes conciliés par la mort du Fils de Dieu (Rom. 5:10). C’était le Fils Qui nous a aimés et qui s'est livré Lui-même pour nous (Galates 2:20).

 

Le plaisir de Dieu est associé à Son Fils, le Bien-aimé. Quand Il a été baptisé, le ciel s'ouvrit, et une voix sortit de l'empyrée, afin d'introduire le Messie au peuple d'Israël (Marc 1:11). Ainsi, dès le début, la question souvent récurrente a été répondue, Qui est le Christ ? Il n'est pas seulement le Fils de David, mais le Fils de Dieu. Et, parce qu'Il est Son Fils, Il est Bien-aimé, et Son plaisir. Ce n'est pas une approbation ou une louange pour les services rendus, mais la tendresse et l'attachement à cause de la relation et de l'affection.

 

L'une des tragédies de la théologie est l'utilisation de ce titre dans la soi-disant Trinité. On nous donne à comprendre que chaque personne dans cette disposition est égale et non dérivée. Quoique notre Seigneur puisse être sous d'autres noms, Il n'est certainement pas sur un pied d'égalité en tant que le Fils, un tel [fils] ne peut pas non plus être non dérivé. Aucun fils n’est l'égal de son père. Normalement, il est sorti de son père. S'il doit y avoir une trinité, le Fils ne peut y avoir aucune part, car cela figure une relation tout à fait incompatible avec ceux qui, par nécessité, doivent régir une déité trinitaire. L'expression Dieu, le Fils est autodestructrice. Cela peut aussi bien être le Père, le Fils, car, dans la trinité, nous faisons face seulement avec la Déité absolue. Néanmoins, dans les Écritures, le Fils est appelé Dieu seulement dans un sens relatif et non pas dans un sens absolu.  

 

Mon Fils tu es !

La gloire de la relation de Christ avec Dieu en tant que Fils est très obscurcie par les revendications de l'enseignement trinitaire. L'unité du Père et du Fils ne peut pas reposer dans l'unicité de Substance ou d’Essence mais dans l'obéissance affectueuse du Fils à la volonté du Père. Voici ! Je viens - dans le rouleau du livre, il est question de moi - pour faire ta volonté, ô Dieu (Hébreux 10:7).

 

Nous devons nous détourner des croyances de l'homme afin d'apprécier un tel passage comme Hébreux 1. Le Fils est l’Orateur vers Qui les Hébreux sont dirigés. Ses gloires en ce qui concerne le royaume et leur bénédiction, sont le grand thème de l'épître. Commençant par un faisceau brillant montrant Sa relation avec Dieu, il lui est accordé une place supérieure aux anges, et à toutes les grandes figures de l'histoire hébraïque.

 

Dans le dernier de ces jours [Dieu] nous parle dans un Fils. ... Mon Fils, Tu es ! Je T'ai engendré aujourd'hui. ... Je serai pour Lui comme un Père, et Il sera pour Moi comme un Fils (Hébreux 1:2,5). Nous parlons de voir le soleil, mais il est caché derrière ses brillants rayons de lumière. Ainsi, le Fils est la Splendeur du Dieu invisible (Hébreux 1:3). La gloire qui a rempli le temple était un signe de Sa présence. Dieu daigne assumer certains caractères par rapport à Ses créatures, afin de se révéler Lui-même à elles. Même en tant que Père, Il ne peut être connu que par le Fils (cf. Jean 14:9,10). Le point particulier dans Hébreux 1 est l'introduction du Fils de Dieu, non pas par la création, mais par l’engendrement. Il est Son seul Fils engendré (Psaume 2:7 ; Matt. 1:23 ; Luc 1:32 ; Jean 1:14). En tant que tel, Il est infiniment mieux équipé pour communiquer le cœur de Dieu à l'homme. Honorons-Le en clarté de pensée et en sincérité de cœur pour Sa fidèle activité et Son obéissante position en tant que Fils de Dieu.

 

Le Complément de la Déité

 

Le plus grand besoin pour une compréhension des thèmes tels que la déité de Christest un vocabulaire concordant. La Version Autorisée (et la Révisée dans une moindre mesure) a si bien jonglé avec les mots essentiels qu'il est insensé de s'attendre à la clarté de leur utilisation. La concordance ci-jointe des termes spéciaux utilisés est donnée, pas pour clarifier, mais pour voir la source de la confusion. Le mot Divinité (Godhead en anglais) est librement utilisé pour des termes qui doivent être distingués. Très peu de ceux qui utilisent les termes déité, divinité, divin(e) et Godhead, peuvent leur donner des définitions suffisamment précises pour les garder distincts.

 

theios, adjectif

Actes 17:29  que la divinité soit semblable à de l'or à de l’argent ou à de la pierre

2 Pi.  1:3,4     Comme sa divine puissance nous a donné… afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine

 

theiotês

Rom.   1:20  sa puissance éternelle et sa divinité ;

 

theotês

Col.      2:9     en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité

 

Une analyse minutieuse et une enquête ont révélé que l'anglais (ou le français) possède de proches équivalents pour chacun de ces mots grecs. Nous avons les termes divinité, déité, ainsi que divin(e). Compte tenu de l'importance suprême de ce thème, il est inexcusable d'utiliser un composé vague, trompeur et obsolète pour les trois mots grecs, lorsque des expressions anglaises (ou françaises) appropriées sont constamment utilisées dans la littérature théologique. Nous allons maintenant donner des rendus concordants de ces mots dans leur contexte, afin que chacun puisse juger par lui-même de leur pertinence.

 

theios, divin(e)

Actes 17:29  nous ne devons pas croire que le Divin soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre

2 Pi.      1:3,4 comme sa divine puissance ... été présentée à nous ... afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine

 

theiotês, divinité

Rom. 1:20     En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages.

 

theotês, déité

Col.      2:9     Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la Déité.

 

En ce qui concerne le sens de divin, l'adjectif, il ne peut y avoir aucun doute. Il peut être utilisé pour la puissance, pour la nature, pour les objets de culte, même pour les idoles, qui sont censés être comme ce que Dieu est. Paul ne parle pas aux Athéniens d'une Divinité (Godhead) dont ils n'avaient jamais entendu parler. Il n'en avait jamais entendu parler lui-même. Il s'est opposé aux socles de pierre, et aux statues forgées avec des métaux précieux, dont ils se figuraient comme Dieu ou divins. Ces choses ne sont pas comme Dieu. Elles ne sont pas divines.

 

Le mot français divinité est particulièrement bien adapté au contexte dans Romains. Il y a un large champ d'application à ce sujet qui s'accorde bien avec les aperçus de Dieu que nous obtenons dans la création. En elle, nous apprenons de Sa puissance imperceptible et de Sa divinité. Partout dans la nature, il existe des preuves d'attributs surhumains, au-delà des pouvoirs et des compréhensions de Ses créatures. Nous voyons une Divinité dans la nature et une Déité dans la révélation. C'est la force que l’utilisation divine donne à ces mots. Il ne faut pas les utiliser dans un autre sens.

 

Le troisième mot, déité, est spécialement devant nous dans nos considérations actuelles. La seule occurrence est suffisante pour fixer son sens clairement. Il fournit un terme grandement nécessaire dans cette discussion. Il n’est pas appliqué à Christ. Il est appliqué à la Déité de Qui Il est le complément. En ce qui concerne la révélation de Lui-même, la Déité a besoin d'un Complément, d’une Image, d’une Parole, d’un Médiateur, pour Se faire connaître. Christ est le Complément Qui remplit ces fonctions entièrement. Le complément entier de la Déité habite en Lui sous une forme corporelle.

 

Christ n'est pas le complément de Lui-même. Il n'est pas engagé à se révéler Lui-même. Il agit pour Un Autre. Cet Autre est appelé la Déitéen contraste avec Christ. De dire que la plénitude de la Déité habite dans la Déité n'est pas seulement non biblique, mais aussi un affront à l'esprit d'un esprit sain. En dehors de Christ, il y a une Déité. À l'intérieur de Lui se trouve le complément de cette Déité. Aux fins de la révélation, pour autant que nos sens soient concernés, Christ est cette Déité. C’est Sa fonction de nous montrer le Père. Pourtant, ce faisant, il Se distingue de Son Dieu, à Qui il est ici donné un terme spécial appartenant à Lui seul. Cela va grandement nous aider si nous limitons également le terme Déité au Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous abstenons de l'appliquer à notre Seigneur.

 

On verra à partir de cela qu'il est tout à fait inadéquat d’appeler Christ divin. Ceci signifie pas plus que comme Dieu, qui, dans une certaine mesure, caractérise toutes Ses œuvres, et peut être utilisé pour n’importe laquelle de Ses opérations et de Ses attributs. Il était en effet divin, mais dans un sens si supérieur aux autres que l'adjectif Le maintient à leur niveau au lieu de L’exalter à celui de Dieu. De même, il y avait une divinité dans toutes Ses actions, mais là aussi, Il surpasse le meilleur qui est véhiculé par le terme. Les Écritures utilisent ce terme pour ce qui est vu dans la création, en dehors de Christ. Par conséquent, la confusion est facilement introduite en parlant de la divinité de Christ.

 

Le terme theotês, déité, cependant, est utilisé par Dieu pour exprimer la relation entre Lui et Son Christ. Dieu le revendique pour Lui-même et le refuse à Son Fils. C'est le terme inspiré pour noter la distinction entre eux. Le pleroma, la plénitude, le complément de la Déité habite corporellement en Christ. S’Il était aussi la Déité, alors nous aurions l'affirmation inutile que le complément de la Déité habite dans la Déité, et nous ôtons toute raison pour l’existence de Christ, Le rendant identique à Son Dieu, et d'aucune utilité réelle dans la révélation de la Déité.

 

Le complément

Le titre Complément appartient à Christ parce qu'Il réunit tout dans un état satisfaisant d'Achèvement. Mais la phase finale de l'objectif de Dieu a été cachée à la Chrétienté, de sorte que la création parvienne à amener des millions d'êtres sensibles à l'existence, non pas pour leur propre bonheur ou pour la gloire de Dieu, mais pour leur interminable tourment et pour la honte éternelle de la Déité. Toute philosophie basée sur les croyances de la Chrétienté doit conduire au désespoir et à la folie. Même lorsque la mort est faite pour mettre fin à tout, l'oubli n'est pas un joyau dans la couronne de Dieu, et n’est pas une excuse rationnelle pour la création. La raison et la révélation demandent que Dieu soit glorifié, que la souffrance reçoive une explication satisfaisante, et qu'un univers terminé, non bouleversé couronne les efforts de la Déité et l'intervention de Son Oint.

 

Peut-être, le plus grand trésor dont les saints ont été dépouillés est la réconciliation de tous. Presque exactement les mêmes mots que ceux utilisés ici dans Colossiens 2:9 sont utilisés pour introduire cette vérité glorieuse dans 1:18-20, ... afin d’être en tout le premier, car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en Lui ; Il a voulu, par Lui, réconcilier tout avec Lui-même... C'est parce qu'Il est le Complément de Dieu que tout sera réconcilié. S'Il ne les réconcilie pas tous, alors tout ne sera pas complété et Il n'est pas le Complément de Dieu. La pleine force de complément ou de plénitude est rejetée par presque tous les saints qui portent Son nom. Seul un petit reste ose Le reconnaître comme Complément de Dieu. C'est un bijou d’une plus grande valeur que n'importe quel bijou dans n’importe quel diadème de n’importe quel potentat de la terre.

 

Les traditions des hommes

La déité de Christ est une expression espiègle, faite par l'homme, destinée à glorifier Christ, mais utilisée comme un schibboleth pour inculper tous ceux qui ne céderont pas à la maxime de l'homme. C’est le fruit de l'ignorance et de la tradition, et peu de ceux qui l'utilisent ou qui cherchent à l'imposer aux autres sont en mesure de donner une idée précise de ce qu'elle véhicule. Employée en opposition à l'erreur qui fait de Christ un simple homme, cela peut être temporairement pardonné, mais employée comme une déclaration positive de la foi, c’est en désaccord avec les Écritures, une pure invention de l'homme, sans aucune prétention sur notre foi, et destructrice pour une compréhension claire des gloires de Dieu et de Christ.

 

La force du Trinitarisme réside dans une hypothèse naïve que celui qui la rejette doit nécessairement aller à l'extrême opposé, et être un Unitaire. Il est tenu pour acquis que, si le Fils de Dieu n'est pas, dans tous les sens, co-égal avec le Père, Il doit nécessairement n’être rien d’autre qu’un descendant d'Adam. Ainsi l'Écriture est écartée, car dans ses pages il n’y a pas un seul texte pour l’une ou l’autre position. Par ceci, Christ est l’Image de Dieu et le Sauveur de l'homme, la Parole de Dieu et notre Rédempteur. Il est soumis à la Déité, mais Seigneur de toute la création. Les gloires uniques de Christ ont été éclipsées par les deux côtés de cette controverse, chacun Le forçant à un extrême ou l'autre, alors qu’Il appartient entre les deux, et peut mettre Sa main tant sur Dieu que sur l'homme.

 

Le nom “Unitaire” n'est pas non-biblique, et certains qui le revendiquent ne peuvent pas dégrader Christ au niveau de l'humanité, mais seulement insister qu’il n'y a qu'un Dieu, comme l'Écriture le déclare avec emphase. Mais, maintenant qu'il est représenté par une organisation avec une croyance qui rejette pratiquement le surnaturel, cela n'est pas du tout applicable à ceux qui croient dans le monothéisme mais qui ne rabaissent pas notre Sauveur de Ses hauts honneurs. Il est à regretter qu’une expression qui est biblique doive devenir le symbole d'une grande partie qui n'est pas de Dieu. Mais le Trinitarisme est un terme qui n'a pas sa place dans le vocabulaire de Dieu, soit dans l'intention ou le fait. Le chiffre trois est soigneusement exclu de tous les contextes qui concernent la Déité.

 

Voyant que la pensée de la Trinité est absente de la révélation de Dieu et est seulement dérivée de celle-ci par un processus d'inférence, il a été jugé nécessaire, non seulement de la soutenir, mais de garder sans cesse ses soutiens. En outre, le mot a été investi d'une sainteté superstitieuse, de sorte qu'il est plus sacré que les Écritures elles-mêmes.

 

Le Trinitarisme repose, non sur les paroles de Dieu, Qui seul aurait pu le révéler, mais sur le consensus de croyances évangéliques, la crédulité d’hommes bons, cultivés et honorés. Il est significatif qu'aucun argument en faveur de la Trinité ne semble satisfaisant pour ceux qui la proposent. Ils se replient presque tous sur le fait que cela a prévalu depuis que les hommes ont cessé de dépendre du contact vital avec la Parole de Dieu écrite, et ont substitué pour cela les formules condensées qui pourraient être marmonnées par un non-croyant, et qui sont devenues l'épine dorsale du “Christianisme” nominal et apostat.

 

Les Fondamentalistes soutiennent audacieusement et de façon bienheureuse les enseignements de la Parole de Dieu concernant la création. Mais en ce qui concerne la foi dans la Déité, [savoir] quels hommes ont évolué à partir des Écritures les attire beaucoup plus que le texte sacré lui-même. Ils ne peuvent pas comprendre comment un homme sain d'esprit ne peut voir Dieu dans la nature, tandis qu'eux-mêmes ne parviennent pas à donner à Sa Parole la place suprême dans leur théologie. Étant des champions de la Bible, ils y incluent inconsciemment les croyances reconnues et les interprétations populaires. Laissez les Fondamentalistes et les Évangéliques déclarer ouvertement que leur croyance n'est pas essentielle, mais que seulement la Parole de Dieu est fondamentale, et ils briseront la barrière qui retient la bénédiction la plus abondante de Dieu.

 

Le Dieu et Père de Christ

Les distinctions entre Déité absolue et relative abondent dans les Écritures. Avec les similitudes impressionnantes se trouvent des contrastes emphatiques. Certains de ces derniers sont essentiels pour les manifestations des ressemblances. Un Médiateur Qui est invisible et inaudible ne pourrait pas servir de médiateur. Il doit être à l'opposé de Son Dieu dans ces concomitants nécessaires de la Déité absolue. Le Suprême ne connaît aucune Déité au-dessus de Lui. Le Fils reconnaît toujours qu'Il a un Dieu. La gloire de Christ était de faire la volonté d'Un Autre. Qu’est-ce qui est plus splendide dans toutes Ses Paroles que le grand renoncement, Non pas Ma volonté, mais la Tienne ? Son Dieu aurait-il pu dire la même chose ? Bien au contraire. La volonté de Dieu doit être effectuée et Christ doit y être soumis.

 

La déité de Dieu est le fondement des principes fondamentaux. Elle sous-tend toute la vérité et est dépourvue de toute erreur. La déviation de cela est la première phase de la dépravation humaine. Connaissant Dieu, les hommes ne L’ont pas glorifié ou remercié comme Dieu (Rom. 1:21). C'est la source de toute dégradation mentale et morale. Cet échec fondamental ne se limite pas aux non-croyants. Il vicie beaucoup de théologies et assombrit les esprits de beaucoup de saints. Ce n'est pas seulement la croyance en une déité – peu d’intelligences sensées nient qu'il y a un Dieu. Néanmoins, un peu, le cas échéant, l'humanité reconnaît pleinement tout ce qui est implicite dans le fait de glorifier Dieu comme Dieu, en reconnaissant la déité absolue du Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Dieu est établi par la relation. Celui qui a un Dieu n'est pas la Déité. Celui qui, dans le sens absolu, donne, est Dieu. Celui qui reçoit ne l'est pas. Personne ne peut donner à Dieu quelque chose qui n'est pas déjà à Lui. Nous recevons tout de Lui. Paul a annoncé cette vérité de base aux philosophes athéniens. Il n'est point servi par des mains humaines, comme s’Il avait besoin de quoi que ce soit, Lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses (Actes 17:25). Il est l'Expéditeur. Il n'est pas envoyé. Il est Suprême. Il n'est pas soumis. Sa volonté est invincible. Il ne cède pas à la volonté d'autrui. C'est dans ces attitudes relatives que la Déité absolue se révèle dans les Écritures.

 

Dieu n'a pas de Dieu. Il est le Suprême. Sa déité serait détruite devrait-Il reconnaître un supérieur. Personne qui a un Dieu n’est la Déité absolue. Le Fils est Dieu, dans un sens restreint, relatif. Son cri : Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi M'as-Tu abandonné ? (Matthieu 27:46) n'aurait jamais pu venir du Dieu qu’Il a imploré. Le Suprême ne peut faire appel à une Puissance supérieure. Il ne pourrait pas être laissé sans défense à Ses ennemis par un autre. Il ne pourrait souffrir la mort qui a suivi ce cri désespéré, car Il est la vie de tout ce qui vit. Bien que Christ manifeste Dieu de nombreuses manières vitales, il y a des points clairs de contraste entre Lui et Son Dieu, en particulier sur le Golgotha.

 

La Déité absolue ne peut pas reconnaître ou faire appel à un autre Dieu. Pourtant, c'est le couronnement de Christ. Il a un Dieu. Dieu Lui-même n'a pas de titre plus splendide que le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Être le Dieu de Christ est Sa plus grande gloire. Être connu comme le Père de Son fils est le désir le plus profond de Son cœur.

 

Il est le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ. Il n'est pas le grand Inconnu, Créateur peu aimant et Opérateur de tous, mais le Dieu Qui a révélé Son cœur à travers un Médiateur, à travers Qui Il sauvera et réconciliera toutes choses à Lui-même. Il est le Dieu de Celui Qui, par Son humiliation et Sa honte, ainsi que Son règne glorieux, restaurera au septuple ce qui semblait avoir été complètement perdu. À plusieurs reprises, Paul commence une épître avec cela, le plus complet et le plus formidable de tous les titres de la Déité (2 Cor. 1:3 ; Éph. 1:3 ; Col. 1:3). Cela a une richesse et une préciosité qui fait appel à tous ceux qui souhaitent aller au-delà de leur propre bonheur et se vautrer dans les bénédictions que notre Seigneur Jésus-Christ a apportées à notre Dieu et Père.

 

Dans Ses rapports avec Ses disciples, notre Seigneur a constamment fait référence à Dieu comme Un Autre, pas Lui-même. Mais Il a non seulement établi une relation entre Dieu et Ses disciples, et S’y est associé avec eux, mais il a spécifiquement parlé de Celui Qui était Son Arbitre, Qu'Il invoquait dans la prière, Qu'Il a acclamé en action de grâces. Nous ne devons pas être surpris qu'un aperçu de cette relation doive être rarement accordé. Nous devrions plutôt être étonnés que le voile ait déjà été levé, afin que nous puissions entrer dans l'intimité de la communion entre le Père et Son Bien-aimé.

 

Il est frappant de constater que le contraste entre Christ et Dieu a été plus fort dans les deux crises de Son ministère, lorsque Son œuvre semblait avoir échoué. Après Son rejet par Capharnaüm, Il Se soulagea en se retirant pour considérer l'intention divine. Il a reconnu que Son échec apparent n'était qu'une phase de la réussite de Dieu. Donc, Il a célébré son Père Seigneur du ciel et de la terre, parce qu'Il avait caché le message aux sages et aux intelligents (Matthieu 11:25,26). Apparemment, ils travaillaient de façon opposée aux objectifs. Christ révélait. Dieu cachait. Quelle merveille de voir Christ remercier le Père pour cet échec apparent dans Sa carrière terrestre ! Il était prêt à l'échec si cela réjouissait la Déité. Aurait-Il été la Déité, Il n'aurait pas échoué.

 

Le plein étalage de la dépendance de Christ sur Son Dieu et Père se trouve dans Sa prière pour les disciples (Jean 17). Il occupe une place tout à fait impossible à la Déité en se soumettant Lui-même ainsi que toute Son œuvre à Son Père. À aucun moment, Il ne prend la place de l'égalité. Son autorité est un don (17:2). Il effectue une commission (17:3). Il ne se glorifie pas Lui-même, mais Il glorifie Dieu (17:4). Il fait une œuvre, pas la Sienne (17:4). L'unité existant entre le Fils et le Père est définie dans le verset 22 par rapport à Son désir de l'unicité de Ses disciples. Il s'agit d'une unité d'esprit et d’une communauté d'intérêts qui caractérisaient les premiers disciples. Il n'y a pas de pensée d'identité. Tout au long de cette merveilleuse prière, nous entendons la requête humble et dépendante d'un Fils et d’un Serviteur à Celui Qui est merveilleusement suprême. Puissions-nous ne jamais obscurcir la signification glorieuse de cette relation entre Christ et Son Dieu et Père.

 

La Source et le Canal

Cette grande rubrique qui révèle par une grande autorité le statut de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, définit leur rapport avec l'univers au moyen de deux conjonctions. Tout vient de Dieu. Tout est à travers notre Seigneur. Ainsi nous lisons : Pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, à travers qui sont toutes choses, et à travers Qui nous sommes (1 Cor. 8:6). Le contraste est ici clair et net. C’est la clé pour le rôle joué par Christ au cours des éons. Rien ne provient de Lui ou s’achève en Lui, quoiqu’Il soit l'Origine et la Réalisation. Tout vient à travers Lui, du début à la fin. Il est le Canal, pas la Source ou l'Objet de toutes choses. C'est une preuve de l'inspiration divine que les Écritures ont toujours maintenu ce point. Cela est vrai pour Christ dans toutes Ses hypothèses.

 

On ne dit jamais que nous sortons de Christ, mais de Dieu. En effet, Christ Lui-même affirme qu’Il est sorti de Dieu (Jean 8:42). Tout vient de Dieu (Rom. 11:36). Mais Dieu ne traite jamais avec nous qu’à travers Son Oint. Ainsi, alors que tout prend sa source en Dieu le Père, tout est canalisé à travers le Fils. C'est seulement en s'accrochant étroitement à la formulation exacte de l'Écriture que nous pouvons espérer avoir une conception claire de la relation du Père par rapport au Fils.

 

Notre version commune, cependant, nous trompe sur cette question. Dans le premier chapitre du récit de Jean, nous lisons que Toutes choses ont été faites par lui (Jean 1:3), et encore, le monde a été fait par lui (Jean 1:10). Dans les deux cas, cela devrait être à travers. Le Logos, ou la Parole, de Dieu était le moyen de tout faire, pas la première Cause efficiente de tout. Christ n'est jamais énoncé comme la Source absolue. Un tel rôle est destructeur pour Sa mission de Médiateur. C'est une hérésie contre le Très-haut. Cela a conduit à la confusion dogmatique qui embrouille la théologie Chrétienne. Cela l'a transformée en une superstition qui doit être acceptée au détriment du sens et de la raison.

 

Pierre, en s'adressant à ses frères israélites le jour de la Pentecôte, affirma que les pouvoirs et les miracles et les signes forgés au cours du ministère du Messie, ont été réalisés par Dieu à travers Christ (Actes 2:22), tout comme les miracles et les signes ultérieurs ont eu lieu à travers les apôtres (Actes 2:43). Encore une fois, nous lisons que Dieu jugera les choses cachées de l'humanité à travers Jésus-Christ (Romains 2:16).

 

En présentant la grande vérité de la conciliation, l'apôtre Paul met l'accent particulièrement sur le fait que cela vient de Dieu (2 Cor 5:18.), et c'est à travers Son Fils (Rom. 5:10,11; 2 Cor. 5:18). De même, la grande réussite de la réconciliation de tous est canalisée à travers Celui Qui est le Fils de l'amour de Dieu (Col. 1: 13,20).

 

Nous devons sévèrement insister que le salut est à travers Christ. Dieu Lui-même est notre Sauveur (cf. 1 Tim. 1:1; 4:10). Il n'a pas épargné Son Fils. Il accomplit la délivrance à travers Son Bien-aimé (Éph. 1:6,7). La même chose est vraie pour la création.

Tout créé à travers le Fils 

Ceci est confirmé par les plus hautes révélations concernant Christ, dans l'épître de Paul aux Colossiens. La Version Autorisée l’a mal interprété ainsi (1:15-17): Qui est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature : Car par lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux, et qui sont dans la terre, les visibles et les invisibles, que ce soit les trônes, les dominations, les principautés, ou les puissances : tout a été créé par lui et pour lui: Et il est avant toutes choses, et par lui toutes choses subsistent. Mais combien de clarté et de cohérence sont acquises si l'on traduit, comme ailleurs, en Lui tout est créé, et tout est créé à travers Lui et pour Lui, et Il est avant tout, et tout a sa cohésion en Lui. Comme il est exprimé ailleurs, Il est l’Original créatif de Dieu (Apoc. 3:14), ou comme la Version Autorisée le rend, le début de la création de Dieu.

 

Encore plus de lumière est jetée sur la médiation de Christ dans Hébreux 1:2 où Il est présenté comme le Canal à travers Lequel les éons sont faits, afin que le temps ainsi que la matière et la force soient mis au monde à travers Lui.

 

Pas dans tout il y a cette connaissance 

Aussi vital que tout cela puisse être pour notre appréciation des gloires de notre Dieu et de Son Christ, nous ne devons jamais oublier le rappel de Paul dans 1 Corinthiens 8, où il fait d'abord cette distinction claire entre Dieu et Christ. La connaissance enfle, mais l'amour édifie. Si quelqu'un croit savoir quelque chose, il n’a pas encore connu comme il faut connaître (1 Cor. 8:1,2).

 

Aujourd'hui, aussi, il semble y en avoir très peu qui ont une certaine connaissance de ce dont il est question ici. Ces Corinthiens avaient-ils connu qu'il n’y a qu’un seul Dieu, de Qui tout vient (y compris les sacrifices aux idoles), leur conscience ne les aurait pas dérangés s'ils avaient mangé de ces sacrifices. Mais l'amour vrai considérera les autres, qui ne savent pas cela, et sont perturbés s’ils nous voient faire quelque chose, qui semble être contraire à la volonté de Dieu. La plupart d'entre nous ne sont pas susceptibles de manger des sacrifices qui ont été offerts aux idoles, mais nous pourrions faire des choses comme rompre le sabbat (travailler le samedi ou le dimanche) dont plusieurs saints considèrent comme une offense à Dieu et contraire à Sa Parole. Certains considèrent même la déclaration que tout vient de Dieu, une dangereuse hérésie, pire que tout autre péché.

 

Soyons prudents de peur que notre connaissance devienne une pierre d'achoppement pour les faibles dans la foi, et supportons patiemment ce qui est dû à l'immaturité et à l'incrédulité. Veillons à ne jamais montrer un esprit faux et injurieux, qui est la marque distinctive de l'erreur. Supportons patiemment même ceux qui cherchent à effacer les plus grandes gloires de Dieu des pages de Sa Parole. En dehors de Sa grâce, nous serions coupables de la même chose. Et prions pour que notre conduite soit de nature à convaincre quelques-uns d’examiner et d’accepter Sa vérité profonde, car Il l’a fait comprendre clairement dans Sa Parole que, à l'heure actuelle, Il ne transmet pas cette connaissance à tous.

 

Pourtant, pour nous-mêmes, nous nous réjouissons de cette grande lumière qu’Il nous a gracieusement accordée. Tout vient de Dieu, et tout est à travers le Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Non Pas Ma Volonté

Dieu fait fonctionner l'univers en accord avec le conseil de Sa volonté (Éphésiens 1:11). Nous ne sommes pas au courant de cela jusqu'à ce qu'Il révèle le mystère de Christ, qu'Il doit diriger l'univers dans l’éon final. En dehors de cette révélation, c’est presque incroyable. Ce n'est qu’au moment où nous croyons la promesse, qu'Il apportera le chaos actuel à sa fin et soumettra tout au règne de Son Oint, que nous pouvons connaître la pensée que la confusion actuelle travaille à Son dessein. Il y a tellement de choses qui semblent tout à fait et irrémédiablement opposées à la volonté de Dieu que nous sommes plutôt enclins à penser que l'univers est exploité par Satan en opposition à Son intention.

 

Il est d'une importance primordiale que nous ne manquions pas la force du mot conseil. Le monde n'est pas en ligne avec la volonté de Dieu. C’est en accord avec le conseil de Sa volonté. Dans la sagesse de Dieu, Il utilise l'opposition à Sa volonté révélée pour travailler à Son intention cachée. Les forces du mal sont contraires à Sa volonté ; elles provoquent néanmoins la fin qu’Il a en vue. Les hommes s'imaginent qu'ils peuvent défier Dieu. Le pire crime jamais commis contre Lui était la crucifixion de Christ. C'est certainement ce qui était contraire à Sa volonté ! Mais cela était selon Son conseil défini. Au lieu d'entraver le progrès de Son but, cela a aidé comme aucun autre acte ne l’a jamais fait. Il en est ainsi avec toute autre opposition à la volonté de Dieu. Il la conformera à Son conseil, et l'utilisera pour atteindre Son but.

 

Notons que Christ n'est actif que sur le côté positif du dessein de Dieu. Ses actes sont conformes à la volonté révélée de Dieu. Satan et toutes les influences qui découlent de lui fournissent le côté négatif. Ils accomplissent le conseil de Dieu en résistant à Sa volonté. Christ ne le fait qu’en s’y conformant pleinement. Ainsi, dans ce futur éon des éons, Satan est banni et Christ est couronné le Chef de toute la création. Ensuite, la volonté de Dieu et le conseil de Sa volonté ne seront plus distincts. Son but ne nécessitera plus d’opposition pour sa réalisation. Sous le bienfaisant règne du Fils de Dieu, le mal ne sera plus indispensable à Sa révélation. Sa volonté sera alors faite.

 

Il est essentiel à notre enquête en cours de voir que Christ n'est pas activement associé à l'intention sous-jacente de Dieu. Il est au courant, mais Il ne la planifie pas ni ne la met en pratique. Un incident dans Son ministère permettra de clarifier cela. Quand les villes dans lesquelles la plupart de Ses actes puissants avaient été faits ne se sont pas repenties, Il n'a pas été déçu, mais il a adoré Dieu, en disant : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi ! (Matthieu 11:25). Notre Seigneur n’a pas caché Ses paroles au peuple. C’était la volonté de Dieu de les faire connaître. Tandis qu'Il révèle, Dieu cache. Ils travaillent à l'encontre de l'autre. Christ ne change pas Ses méthodes pour se conformer aux opérations de Dieu. Il acquiesce et adore, mais continue d'agir selon la volonté révélée de Dieu, et non selon le fonctionnement de Son conseil ou de Son intention. Dans cette affaire, Christ est actif sur un seul côté des opérations de Dieu.

 

Un des faits les plus étonnants et instructifs au sujet de Christ est l'abnégation totale de Sa volonté. Le seul être humain à Qui on pourrait faire confiance pour agir en accord avec Sa propre volonté a tout à fait renoncé à son droit de le faire. Il n'a jamais effectué Sa propre volonté. Il est vrai qu'Il était presque toujours en parfaite harmonie avec la volonté de Dieu, afin qu'il n'y ait pas de choc. Mais même ainsi, la volonté du Seigneur provenait de Dieu, et non pas de Lui-même.

 

Tout au long de Son ministère terrestre, notre Seigneur n'a jamais proposé que Sa volonté doive être suivie. C’était sa mission d’accomplir la volonté d'Un Autre. Lorsqu’il est entré dans le monde, il a dit : Voici, je viens ... pour faire ta volonté, ô Dieu ! (Hébreux 10:7). C'est l'une de ses gloires les plus gracieuses. Ne lui en dépouillons pas, en Le rendant identique à la Déité dans ce domaine. Si nous le faisons, Il disparaîtra. Le Christ de Dieu ne peut être conçu avec une volonté de force égale avec le Père. Pourtant, de tous les attributs distinctifs de la Déité, qu’est-ce qui est plus concluant qu'une volonté adamantine ? S'il y a une “essence” qui constitue la déité, elle doit être composée en grande partie de la détermination.

 

Non pas Ma volonté, mais la Tienne est le flash éclairant qui révèle la relation existant entre la volonté de Christ et Son Dieu. C’est en contraste avec l'arrogance ignorante des hommes stupides qui crient Je veux ce que je veux quand je le veux ! Christ a reconnu le fait qu'il y a de la place pour une seule volonté suprême dans un univers qui fonctionne selon le conseil de la volonté de Dieu (Éph. 1:11). Il insiste sur le fait que Sa propre volonté n'est pas suprême. Quand Il Se trouve en dehors de la volonté de Dieu, Il s'incline devant elle. Dans ce seul acte, Il rend Sa position claire. En tant que le divin Exécutif et le Représentant, Sa volonté a coïncidé avec la Déité, mais, lorsqu'Il fut appelé à souffrir en tant que Sauveur, Il a dû subordonner Sa propre volonté à la volonté de Dieu.

 

La possession d’une volonté n'est pas un attribut exclusif de la déité. Probablement toutes les créatures sensibles de Dieu possèdent une certaine volonté. Mais aucune d’elles ne peut effectuer ses volontés, sauf dans la mesure où celles-ci sont en accord avec l'intention de Dieu. La volonté de Dieu est absolue et finalement triomphante. Elle ne se subordonne jamais à une autre. Celui qui aligne sa volonté dans le but divin est Divin, mais pas Dieu. Le fait même qu'il cède à Un Autre est la preuve que sa volonté n'est pas souveraine.

 

La preuve concluante que Christ ne S’est pas arrogé la direction des affaires, même dans Son propre ministère, se retrouve dans Ses assurances répétées qu'Il n'a pas suivi Sa propre initiative. Je ne cherche pas Ma volonté (Jean 5:30), a-t-Il dit aux Juifs qui mettaient en doute Sa Messianité. L'Oint n'est pas en Lui-même la Déité Qui décide du cours de l'histoire. Il est Celui Qui réalise les décrets de Celui Dont la volonté est suprême. Encore une fois, Il leur proteste, je suis descendu du ciel, non pas que je devrais faire Ma volonté ... (Jean 6:38).

 

Le fait qu'Il avait une volonté à Lui, indépendante de celle de Dieu, est évident d’après les textes déjà cités. Mais elle était toujours si bien en harmonie avec celle de Son Père qu’elles étaient pratiquement une en opération. Le temps vint, cependant, lorsque la volonté du Fils ne coïncida pas avec la volonté de Son Père. À la vue de la souffrance suprême de la croix, Son âme recula, et Sa volonté ne pouvait pas accepter. D'où Son cri amer : Père, si c’est Ton intention, éloigne cette coupe de Moi (Luc 22:42). Il ne voulait pas les angoisses terribles qui se trouvaient sur le chemin que Dieu avait préparé pour Ses pieds. Il recula de terreur à l'ombre qui devait Le séparer de la communion avec Dieu. Il était en dehors de la volonté de Son Père. L'un d'eux doit céder.

 

C'est à cette crise que nous voyons plus clairement le fossé entre la volonté de Dieu et la Sienne. Dieu ne pouvait pas dire : Non pas Ma volonté. Avait-il cédé, tous Ses plans auraient échoué. Le but entier de la création aurait fait une fausse couche. Le Sacrifice doit être offert, ou le péché détrônerait la Déité. Les espoirs d'un univers dépendaient à ce point sur l'inflexibilité de la volonté de Dieu. Et l'attente de toute la création même dépendait de la souplesse de la volonté de Christ. Il est tout aussi nécessaire que le Fils doive céder qu’il est nécessaire que le Père doive être inflexible. La gloire de Dieu, c'est Sa détermination irrésistible. La gloire du Fils, Sa soumission.

 

Combien peu d'entre nous connaissent la signification puissante de ce cri d'auto-effacement : Non pas Ma volonté, mais la Tienne ! En tout temps, c'est la gloire de Christ. Avant Son incarnation, durant Sa vie terrestre, dans la gloire de la résurrection, dans Sa soumission définitive à la réalisation, Il cède toujours à la volonté d'Un Autre. Est-ce la fonction convenable de la Déité absolue ? Cela ne peut pas l’être. En outre, lorsque, une fois dans Sa carrière, Il Se trouve en travers de la volonté de Dieu, fait-Il valoir Sa volonté, comme Dieu le ferait ? Il ne le fait pas. Le seul moment où Il a désiré agir de façon indépendante de Dieu, Il a submergé Sa volonté, et a préféré celle de Son Père.

 

Dispensateur et Receveur

Dieu et Christ sont liés l’un à l’autre en tant que Dispensateur et Receveur. Dieu Lui a donné les mots réels qu’Il a dits, l'esprit même avec lequel Il les a prononcés, les disciples qu’ils ont gagnés, Sa puissance et Son trône et Sa gloire. Tous sont des dons pour Lui provenant de Dieu. La Déité absolue ne peut pas recevoir de dons comme ceux-ci, car Elle est Elle-même le Propriétaire et la Source de tout. En donnant à Dieu, nous ne faisons que retourner ou reconnaître ce qui est déjà à Lui. Christ, cependant, peut recevoir. C'est Sa gloire propre, par rapport à Dieu.

 

Les déclarations, qui sont tombées des lèvres de Christ, semblaient aussi spontanées que si elles étaient issues de Son propre esprit au moment où elles sortaient de Sa bouche. Pourtant, elles ont été inspirées dans un sens supérieur. Quand d'autres ont parlé, le compte-rendu de leurs paroles a généralement été inspiré. Mais dans Son cas, les mots eux-mêmes sont un don de Dieu pour Lui, et à travers Lui à Ses disciples. Il n'a pas formulé une philosophie de vie et l’a transmise à Ses disciples. Il avait une vision divine, et a parlé comme aucun autre homme n'a jamais parlé, parce que Ses paroles étaient un cadeau du ciel. Il a dit, “les déclarations que Tu M'as données, je leur ai donné (Jean 17:8). Encore une fois, Je leur ai donné Ta parole (Jean 17:14).

 

Il a reçu tous Ses disciples comme un don de Dieu. Il n'a pas eu la prétention de les convaincre par Ses propres forces de persuasion. En effet, Il n'avait aucun espoir que quiconque Le suivrait à moins que Son Père le Lui ait donné (Jean 6:37). Étant le don du Père, ils ne dépendaient pas de Sa propre protection seulement, mais de celle de Son Père (Jean 10:29). Sa prière d'intercession, dans le dix-septième chapitre de Jean, est pleine de références à ceux que le Père Lui avait donnés. Ils reçoivent la vie éonienne (Jean 17:2). Il leur manifeste le nom de Dieu (verset 6). Ils appartiennent toujours au Père (verset 9). Il les gardera (verset 11). Christ les avait gardés (verset 12). Ils verront Sa gloire (verset 24).

 

Le jugement est donné au Fils. Ce n'est pas Son droit inhérent. Cela appartient à la Déité absolue. Cela est délégué au Christ en raison de Son humanité (Jean 5:22,26,27). Toute autorité gouvernementale est à Lui comme un don aussi (Matthieu 28:18 ; Jean 17:2). Le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de Son père David (Luc 1:32). Toutes les gloires qui sont à Lui maintenant et dans l'avenir Lui viennent de la main du Père (Jean 17:22,24 ; 1 Pierre 1:21). Tout cela Le désigne comme le grand Bénéficiaire. Dieu est généreux dans Ses présents à Son Fils. Cela ne diminue pas Sa gloire dans le moindre degré de donner à Dieu Sa vraie place comme le grand Dispensateur.

 

La prière qu'Il a enseignée à Ses disciples leur transférait Son attitude envers la volonté de Dieu (Matthieu 6:10, Luc 11:2). Il n'a pas prié le Père pour de l’aide pour effectuer Sa propre volonté. Les disciples, de même, ne doivent pas avoir de volonté propre, mais doivent se soumettre à la volonté de Dieu et chercher son accomplissement. Notre Seigneur n'a jamais cherché à mettre Sa propre volonté sur Ses disciples. Il a exigé l'obéissance à Lui-même seulement puisque l'obéissance Lui a été donnée. Il est venu, non pas en Son propre nom, mais au nom de Son Dieu et Père. C'est Sa fonction de S'effacer, de sorte que, finalement, tous seront directement soumis à la volonté de Dieu, sans Son intervention.

 

On objectera que nous devons faire la distinction entre le Christ pré-incarné et Sa carrière terrestre, ainsi que Ses gloires présentes et futures. On insiste généralement sur le fait que Son kenõsis, ou son dépouillement, expliquera Sa soumission lorsqu’Il était sur la terre. La question peut être réglée très simplement et de façon satisfaisante en déterminant Sa relation finale avec Dieu après que les éons soient passés. Retrouvera-t-Il ensuite Sa place dans la trinité et quitter la place de soumission pour la suprématie de la Déité ? Le contraire est plutôt vrai. Bien que peu de choses sur cette réalisation glorieuse soient révélées, Sa place définitive dans l'univers est quant à elle clairement et définitivement déclarée. Le Fils sera également soumis à Dieu, avec le reste de l'univers (1 Cor. 15:28).

 

La soumission est la gloire la plus élevée et ultime du Fils de Dieu. Au cours des deux derniers éons, Il exercera le pouvoir et l'autorité, de sorte que des myriades Lui seront subordonnées. Il sera le Souverain de l'univers. Il soumettra toutes les créatures de Dieu à Lui. Ce faisant, Il agit comme Dieu, Il utilise le pouvoir et les prérogatives de Dieu. Alors qu’Il le fait, Il est appelé Dieu. Mais quand Il l'a accompli, Il ne retourne pas à un état de Déité absolue, comme la théorie trinitaire doit insister, mais Il démissionne des fonctions mêmes qui se rapportent à la Déité. Il abdique volontairement Son trône. Il renonce à Son autorité sur la création, et prend une place subordonnée.

 

Il a été suggéré que cette soumission ne s'applique qu'à Son œuvre médiatrice. Mais le fait est que Son œuvre de Médiateur est terminée à ce moment-là. Il n'est ni Roi ni Sacrificateur. Il n'est même pas Prophète. Toutes Ses fonctions de médiateur ont été accomplies. Elles disparaissent à la réalisation, parce que leur but a été accompli. La soumission est strictement personnelle. Il n'est pas appelé Christ, mais le Fils. Le Fils Lui-même sera également soumis. Il a soumis tout le reste à Dieu, et Il rejoint la compagnie de sujets, afin que Dieu soit Tout en tous. Il est Celui Qui, ajouté au reste de l'univers, rend la soumission à Dieu universelle.

 

L'Envoyeur et l’Envoyé

La Déité envoie, mais n'est pas envoyée. Son Fils est envoyé, et n'envoie jamais Son Père. Cette relation est fondamentale. Il ne s'agit pas d'un arrangement temporaire de médiateur. Cela existe tout au long de la révélation. Ces fonctions ne sont jamais inversées. La Déité est toujours l'Expéditeur, et le Fils est toujours l'Envoyé. Il s'agit d'une relation essentielle ou fondamentale, qui éclaire et reflète les gloires de chacun. La Déité ne serait pas telle si Elle était envoyée. Christ ne serait rien s'Il n'était pas envoyé par Dieu.

 

Nous ne pouvons pas concevoir que la Déité absolue soit envoyée. Qui est là pour L’envoyer ? Qui a le droit de Lui dire d'aller d'un endroit à un autre ? Qui a la sagesse de décider de Son emplacement pour Elle ? Et comment peut-Elle obéir, alors qu'Elle est présente partout ?

 

L'une des en vérité, en vérité de notre Seigneur insiste sur le fait que l'esclave n'est pas plus grand que son maître, pas plus qu’un apôtre est plus grand que Celui Qui l'envoie (Jean 13:16). L'envoyé est toujours subordonné à celui qui l'envoie. Il peut y avoir un accord mutuel entre égaux, mais leur égalité disparaît dès que l’un devient obéissant aux ordres donnés par l'autre.

 

Le Fils est venu pour faire la volonté de Celui Qui L'a envoyé (Jean 6:38, 39, 40). C’était Sa nourriture (Jean 4:34). Il en a fait la base de Son appel au peuple. Il leur a dit, je ne puis rien faire de Moi-même. Selon que j'entends, je juge, et Mon jugement est juste, parce que que je ne cherche pas Ma volonté, mais la volonté de Celui Qui M’a envoyé (Jean 5:30). La Déité Absolue ne peut pas être envoyée par un autre. Elle va là où Elle va, sans entrave, si en effet on peut parler d’Elle de cette façon, car Elle est présente partout. Elle envoie, mais n'est pas envoyée. Elle délègue un pouvoir, mais ne peut pas être mandatée, car il n’y a personne qui a le pouvoir de La déléguer. En ce qui concerne la Déité, Christ n'est pas l'Expéditeur, mais l'Envoyé.

 

Le discours de notre Seigneur aux Juifs, quand ils ont demandé un signe, réitère Sa dépendance sur la volonté de Dieu Qui L'a envoyé. Il leur a dit, je suis descendu du ciel, pour faire, non Ma volonté, mais la volonté de Celui Qui M'a envoyé. Or, la volonté de Celui Qui M'a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’Il M’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour (Jean 6:38-40). Sa propre volonté a été totalement éclipsée dans tout ce qu'Il a fait. Il était entièrement occupé avec la volonté de Dieu.

 

Les éléments essentiels de la divinité

Le mot essence est souvent utilisé dans le raisonnement au sujet de la soi-disant Divinité. Le mot essentiel est beaucoup plus clair. Nous avons examiné plusieurs de ces éléments essentiels, et dans tous les cas, la Déité Suprême les possède et notre Seigneur Jésus-Christ ne les possède pas. Par conséquent, Il n'est pas un en essence avec la Déité. Il a un Dieu, Qu'Il sert et adore. Il est le Canal, mais pas la Source. Il a une volonté, mais est soumis à un supérieur. Il est un Bénéficiaire d’Un au-dessus de Lui. Il est envoyé et commissionné par un Supérieur. Rien de cela n'est compatible avec la Déité. Le Suprême n'a pas de Dieu, n’adore personne, procure tout, n'est soumis à aucune autre volonté, donne et envoie, mais ne peut pas être mandaté, parce qu'Il est suprême, et il n'y a pas de Dieu au-dessus de Lui.

 

Le fait que notre Sauveur adore et loue Un Autre, qu'Il n'est pas la Cause première, qu'Il est soumis à la volonté de Dieu, qu'Il reçoit tout de Son Père et qu'Il est habilité avec autorité par Lui, ne diminue pas Sa gloire par un simple rayon de lumière, car ce sont Ses gloires. Il n'est pas le rival de Dieu, mais Son Révélateur. Il n'est pas Son maître, mais notre Médiateur. La gloire de Dieu est dans l'autorévélation. La gloire de Christ réside dans l'abnégation. Après que toute Son œuvre médiatrice soit complétée, alors le Fils sera soumis, non pas suprême. La portée la plus éloignée du télescope de la foi Le trouve d'abord, pas en éclipsant la Déité, ou en partageant Sa souveraineté, mais dans une soumission qui permettra à Dieu d’être Tout en tous.

  

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